Non hélas pas en en direct, donc ça m'oblige à m'avancer un peu... En même temps je te lis depuis des années donc je commence à te comprendre et à anticiper tes appréhensions.
Bien que sophistiquée et dotée d'une bonne ampleur et dune bonne rondeur la RC propose une expérience LS assez traditionnelle dont le médium resserré et concentrique reste le centre de gravité, le cœur nucléaire. Ce qui fait qu'en terme d'homogénéité, de naturel et de "grâce", les RC ou mieux encore les Chartwell sont difficilement dépassables.
Les Falcon ont effectivement une approche légèrement plus moderniste, avec un haut médium légèrement plus défini et une tenue en grave un chouia supérieure. Cela fait sans doute d'elles des enceintes plus "intello" et analytiques que les RC. Elles sont de surcroit dotées d'un swing et d'un laidback plus marqués que les LS traditionnelles.
Mais là ou c'est vraiment intéressant Jérôme et vraiment bien joué, c'est que quelque soit le registre, la Falcon sait EXACTEMENT ou s'arrêter pour ne pas tomber dans l'excès ou la vulgarité. Je ne vais pas en rajouter une couche mais les dernières Rogers par exemple n'ont pas su ou s'arrêter.
Plus généralement, il me semble que cet agencement très subtil est un trait que partagent beaucoup d'excellentes enceintes et électroniques modernes. Je peux me tromper, mais il me semble que le matériel vintage avance avec beaucoup plus de force, de certitude et d'aplomb quand bien même il accède a un certain degré de raffinement. Tandis que le bon matériel actuel pousse les composants et les matériaux jusqu'à arriver sur une ligne de crète assez délicate à maitriser.
Si l'on tombe à droite ou à gauche de cette ligne, on croule dans une certaine vulgarité qui correspond bien à ce que fait Bower & Wilkin et Kef aujourd'hui. C'est à dire qu'on tombe dans une sorte de faux raffinement qui peut éventuellement faire illusion...
Le très bon son actuel est sans doute plus intello et moins viscéral que l'ancien et c'est ce qui fait que le vintage bien restauré conservera toujours autant d'intérêt. Il y a cette évidence, cette certitude, cette plénitude, cette immédiateté propre au vintage qu'on ne pourra probablement jamais plus reproduire.
Comme disait Jeanne Morreau, toute ma vie ça a été Bach, donc forcément, j'aime bien le son un peu intello genre Apertura mais en même temps je suis assez d'accord avec Pedro faut quand même savoir y aller à l'ancienne, sans faire de chichi et sans se soucier des câbles par exemple dont a pas grand chose à carrer... Bref, faut pas que le côté intello confine à la connerie !
Je m'égare mais toujours est-il que les Falcon sont sur cette ligne de crête. Elles ont une approche moderniste voire modernisante. Le médium reste le centre de gravité mais les frontières en haut et en bas sont un chouia plus élargies sans jamais être physio évidemment, LS oblige. Cette approche leur confère une plus grande profondeur, une meilleure analyse et un meilleur swing. Heureusement l'esthétique sonore générale reste suffisamment oldshool et typée LS pour qu'on ne se pose plus trop de question au delà de quelques heures d'écoute surtout avec une amplification oldshool !
Pour le dire autrement ça permet de renouveler l'expérience LS sans avoir le sentiment un peu moche de trahir ses principes. Termes certes un peux exagérés et pompeux pour parler d'une enceinte mais au moins on se comprend.
Maintenant, sont-elles supérieures par exemple à des Chartwell bien conservées ? Humm question difficile mais comme je déteste les réponses de normand, je dirais que non, car le médium diaboliquement resserré et concentrique des Chartwell, le naturel et l'extrême sensualité qui en découlent, l'emportent toujours !