Red hot blues

[Atlante]

Ecoute en aveugle de cet album, "Solitary Pleasure".

Il ne faut quelques secondes, après une belle distorsion introductive, pour sursauter et se dire que cette voix rappelle quelque chose: Tom Waits certes, mais surtout celle des Black Diamond Heavies...
Bingo! Car c'est bien James Leg, leader, compositeur, chanteur, organiste de ce groupe de blues aux intonations plus âpres que du papier de verre. La notion de cordes vocales prend tout son sens avec le chant abrasé de James Leg: râpeux, puissant, accroché au micro par des bandes velcro.

Plaisir solitaire car si on retrouve la sonorité brute, navigant entre blues et rock des bien nommés Black Diamond Heavies, le James s'essaye ici à quelques parenthèses très réussies dans une douceur inhabituelle: "Nobody's fault" avec son chouette piano de bastringue, "No licence (song for the caged bird)" et son cuivre importé de la Louisiane, ou surtout le très surprenant et intime "Whatever it takes", à des lieux du bar, plus proche de la confession sentimentale.

Les autres morceaux se caractérisent par une utilisation variée et inspirée des claviers, de l'harmonium à l'orgue Hammond, en passant par ces pianos de saloon, le tout quand même propulsé par une batterie cogneuse (Andrew Jody) et escorté par une guitare bien blues-rock (superbe "Do how you wanna").


"Solitary Pleasure"/"Plaisir solitaire"; c'est drôlement bien inspiré de nous y avoir invités car le plaisir est en effet bien là, dans un des meilleurs albums de ce début d'année 2011. Chez Alive Records.

Voir écouter un peu par ici: http://www.amazon.fr/Solitary-Pleasure- ... 889&sr=8-1

[sondier21]

hello

amusant, hier, avant de lire ton "papier", je n'avais jamais entendu parler de James Leg
ce matin, je suis sur facebook, et des copains parlent de lui, et des BNH, et du concert qu'il vient de donner dans un bar de Brives
les coïncidences de la vie  
est-ce que par coïncidence tu étais dans ledit bar à ce concert ?

[Atlante]

Hélas non, c'est typiquement le genre de concert que j'aurais aimé voir dans une salle de proximité, dans tous les sens du terme, comme Bob Log III ou les Left Lane Cruiser (entre autres)!

[spoke]

que voila des musiques fort agreable a mes zoreilles ;-)

j'aime beaucoup Left Lane Cruiser et je decouvre James Leg et Black Diamond Heavies, je vais piocher la chose..

connaissez vous les helvetes, de Hell's Kitchen, c'est en peu dans la même veine, chaud et roboratif !

notamment les 2 1er,




didier

[Atlante]

Oui, je connais, mais si j'avais beaucoup aimé "Doctor's Oven", j'avais été plutôt déçu par Mr "Fresh".

...Mais heureusement le trio suisse vient tout juste de sortir un nouvel album, accompagné de la tête pensante de l'ancien Kat Onoma, le voisin alsacien Rodolphe Burger.

C'est à la fois roots et aventureux, cassant et chaleureux, bruyant et paisible: "Dress to Dig". Une sorte de blues à l'Européenne, sans complexes et sans forcément jouer un autre de ces blues convenus (à mon goût actuel, mais bon...), un peu trop souvent figés dans l'image d'Epinal du bon gros bluesman à la voix consensuelle et à la guitare confortable.
Dans cet album-là c'est plutôt cactus, barbelés, poussière, humour ("Vilain docteur")... et les plaisirs, indispensables!

Vous pouvez goûter un peu par ici: http://www.amazon.fr/gp/product/B004XQN ... 918&sr=1-1

[PP_65]

"Dans cet album-là c'est plutôt cactus, barbelés, poussière, humour ("Vilain docteur")... et les plaisirs, indispensables!"
Antidote :

[Atlante]

Le vieux de la vieille, l'ancien guitariste-pour-les-autres a repris la route, celle qui passe par les bleds paumés et la poussière de l'Amérique profonde, avec son chien.
Seasick Steve ressort son blues rocailleux et classique de petit blanc qui a bien vécu, à plus de 70 berges.

Dans "You Can't Teach An Old Dog New Tricks" le vieux barbu lorgne plus vers le rythm'n'blues et le rock que vers le blues rural de ses précédents albums ("Back in the doghouse" ou entre autres le morceau-titre). Curieusement Old Steve n'a jamais eu l'air aussi jeune au son, la voix bien affirmée, à peine traînante, la main alerte et le pied prêt à faire l'aller-retour vers l'arrière-train des petits irrespectueux. L'impression d'entendre ce que l'on aurait aimé que ZZ Top finisse aussi par devenir.

Rassurons les vieux (enfin, tout est relatif...) fans: les racines country restent présentes ("Underneath a blue and cloudless sky" par exemple) et la guitare sonne toujours de façon cinglante. On sent toujours aussi facilement la chaleur accablante et la durée des longues routes à travers la campagne US ("It's a long long way").

Un disque qui prouve que le blues et le rock ne conduisent pas obligatoirement plus vite à Tombstone: long live Seasick Steve!!!

Poussières là: http://www.amazon.fr/You-Can%C2%92T-Tea ... 267&sr=1-3

[Atlante]

A la croisée de la ville et des bleds paumés de l'Amérique profonde blanche, mais avec les gènes heureusement transmis par la musique noire: de la country au rock en passant par le blues et la country, Scott H. Biram traîne sa voix éraillée sur le fil du Bourbon, du Whiskey et autres substances affinées pour tordre la réalité quotidienne.
Un son qui respire l'électricité brute, les salles à l'acoustique approximative, les nuits inconfortables, comme le suggère aussi le titre
"Bad Ingredients".
Scott H. Biram est un solitaire bourlingueur (il a failli le payer de sa vie dans un accident) à l'image "nature": moustache, casquette de trucker, T-shirts.
A moi, ses prestations me donnent des frissons pour leur sincérité crue, mais aussi pour la qualité de musicien-compositeur du monsieur: "Have you ever loved a woman" ou "Black creek risin'", par exemple.

Une version plus charnue du plus radical/allumé Bob Log III, mais une même veine exploitée sans souci de rentabilité, pour notre plaisir. On note aussi la dérive qui l'éloigne malgré tout de plus en plus de la country pour s'abreuver à un blues-rock un plus cogneur... c'est à mon goût pas plus mal.

Welcome back Scott!



et chez lui
http://www.scottbiram.com/

[alaingob]

un de tes voisins, il est bordelais

[Atlante]

Pas du blues typique, Old Tom ressort de son grenier à sons, sans surprise mais avec la santé et avec le moral d'attaque: "Bad As Me".
Il y a longtemps que Tom Waits a atteint le panthéon des artistes qui imposent du respect, mais cela vaut-il toujours la peine de faire le voyage?

Si l'on évoque d'abord les points faibles de cet album, on remarquera d'abord un style que d'aucuns pourront trouver trop reconnaissable, entre braillements rocailleux et guinguette destroy. Quelques morceaux faiblârds, dont un qui flirte avec l'easy listening ("Back in the crowd"), un comble pour un artiste comme lui, d'autres un peu répétitifs et à mon avis sans assez de relief ("Raised right man", "Face to the highway"), un autre encore un peu convenu ("Pay me").

Heureusement il reste de bons vieux titres à la Tom Waits comme "Chicago", "Kiss me", "Talking as the same time" ou "Bad as me", et surtout la musique du Tom s'enrichit d'une bonne dose de whiskey pour fouetter le sang. Ca donne quelques perles comme "Satisfied", "Hell broke Luce", "Get lost", et un superbe "New year's Eve" final, qui sonne avec autant de déchirement qu'un "Time".

Deux-tiers bons donc, donc un gros tiers réellement excellent: waiting pas encore la pré-retraite...

Ecoute ici: http://www.npr.org/2011/10/23/141565981 ... -bad-as-me