Comment se fait-il que j'étais passé à côté de votre fil ?
Merci Pseudo de l'avoir initié. Je trouve en effet qu'il manque d'échanges sur les nouveautés et, à vrai dire, apprendre que Pierre a écouté Les Double Six avant le dîner et que Jacques a mis un vieux Fauré en se levant, franchement...
J'ai moi-même commencé un fil sur les "disques de la semaine"
Vos disques de la semaine !mais tout genre confondu.
En classique j'avais mis de côté le Scarlatti de Jean Rondeau, paru le 19 octobre :
Scarlatti (Domenico),
Sonates, Jean Rondeau.Les sonates de Scarlatti, un monde à part, totalement génial et original. Une somme de 555, petites pièces, ramassées, gorgées de musiques, extrêmement denses, mais sans rapport avec la danse, contrairement aux suites composées par ses contemporains, Bach, Couperin ou Rameau. Je les ai découvertes, il y a des années, grâce à un rappel donné par Pierre Hantaï, à la fin d'un concert Bach, une nuit dans une petite chapelle d'Anjou. C'était la K208 et elle m'avait littéralement scotché. Une richesse harmonique égale à celle de Bach, une densité, une émotion rarement entendues. Et c'est par cette sonate, sans conteste une des plus belles, que le jeune et détonnant Jean Rondeau entame son disque. Pour moi, depuis Pierre Hantaï, personne ne l'avait jouée avec l'intensité qu'elle mérite. Et là, le choc. Du début à la fin. On parcourt ces seize sonates, agencées de manière pertinente en alternant une lente, une rapide, sans un moment d'ennui. Même le (très) jeune Justin Taylor, nouvelle révélation française du clavecin, ne m'avait pas vraiment remis dans cette envie irrésistible de bouffer du Scarlatti, lors de la sortie de son album en mai dernier. L'occasion nous est donnée de comparer les deux jeunes prodiges. Là où Justin effleure et caresse le clavecin en souriant, Jean s'engage avec urgence et semble sculpter la matière pour en dégager l'émotion. Là où le premier parait contempler un somptueux paysage (la musique est si belle), le second est habité par l'histoire qu'il raconte, une histoire, non exempte de tourments, dont on sent qu'elle le concerne. L'élégance versus la profondeur.
https://www.youtube.com/watch?v=JXi79RGTXiAHélas, mille fois hélas, cette vidéo est amputée de la fabuleuse dernière minute. 4 minutes 10 ici contre 5 minutes 05 sur l'album.
Je vais aller jeter une oreille à vos découvertes ! C'est précieux de se confronter à celles des autres.