Musiques voyageuses
30 Avr 2011 à 22:46
Israël Cachao Lopez a disparu mais on trouve évidemment des enregistrements de l'inventeur du mambo. L'heureux contrebassiste cubain a écumé assez de salles de concert pour que l'on trouve forcément de la matière... restera à ne pas trop tirer sur la corde.
Vient de sortir "The Last Mambo", soit 13 morceaux dont des légendaires ("Marianao social", "Descarga Cachao", "Jimmy en el trombon" par exemple). On retrouve les couleurs vivantes et chaleureuses des tropiques latino-américains, flûte, congas, piano, cuivres, violon et tout l'assortiment des soirées chaudes et pailletées.
Ce qui frappe cependant dans ce concert tardif, c'est la relative langueur de ces interprétations, car le maître était déjà bien âgé mais, comme l'indique le sous-titre, la légende était bien vivante (La leyenda en vivo). Un témoignage nostalgique de cette époque dorée, qui faisait danser les couples avant de d'unir plus intimement leurs corps. Ici c'est un chouette vieux film qui défile devant nos oreilles, mélangeant sensualité et coeur un peu serré, car il se faisait bien tard.
Un plaisir poignant donc, mais une importation certifiée d'origine , à consommer seul en en compagnie, immobile ou en mouvements synchronisés.
"The last Mambo" pour que le mambo vive éternellement, comme la légende Cachao.
Extraits de nostalgie ici:
https://www.amazon.fr/The-Last-Mambo/dp ... 280&sr=8-8
PS: ça donne néanmoins l'envie de se repasser plein pot un de ses nombreux disques et de danser, puisque c'est fait pour ça, à ce fabuleux son cubain, loin des vieillards cubains confits (quoique sympathiques ) qui ont été bien plus connus et vendus. Cachao c'est la tête et les hanches, le plaisir dans le désir aussi.
Vient de sortir "The Last Mambo", soit 13 morceaux dont des légendaires ("Marianao social", "Descarga Cachao", "Jimmy en el trombon" par exemple). On retrouve les couleurs vivantes et chaleureuses des tropiques latino-américains, flûte, congas, piano, cuivres, violon et tout l'assortiment des soirées chaudes et pailletées.
Ce qui frappe cependant dans ce concert tardif, c'est la relative langueur de ces interprétations, car le maître était déjà bien âgé mais, comme l'indique le sous-titre, la légende était bien vivante (La leyenda en vivo). Un témoignage nostalgique de cette époque dorée, qui faisait danser les couples avant de d'unir plus intimement leurs corps. Ici c'est un chouette vieux film qui défile devant nos oreilles, mélangeant sensualité et coeur un peu serré, car il se faisait bien tard.
Un plaisir poignant donc, mais une importation certifiée d'origine , à consommer seul en en compagnie, immobile ou en mouvements synchronisés.
"The last Mambo" pour que le mambo vive éternellement, comme la légende Cachao.
Extraits de nostalgie ici:
https://www.amazon.fr/The-Last-Mambo/dp ... 280&sr=8-8
PS: ça donne néanmoins l'envie de se repasser plein pot un de ses nombreux disques et de danser, puisque c'est fait pour ça, à ce fabuleux son cubain, loin des vieillards cubains confits (quoique sympathiques ) qui ont été bien plus connus et vendus. Cachao c'est la tête et les hanches, le plaisir dans le désir aussi.
Dernière édition par Atlante le 11 Juin 2011 à 15:27, édité 1 fois.
Re: Musique voyageuse
21 Mai 2011 à 15:51
Le monde est musique et la musique vient de partout, mais c'est littéralement ce que l'on ressent en écoutant le dernier album du groupe très métissé de No Blues.
En quittant les rives presque exclusives de l'Orient (dans leurs albums précédents), ses cinq artistes passent d'un continent à l'autre sans brusquerie ni désunion: on démarre sur des accords orientaux très vite versés dans le blues des racines, avant de se chauffer l'oreille aux sonorités de l'Afrique noire, de filer dans la poussière folk nord-américaine, puis de rejoindre les bases du jazz aux accents de Proche-Orient, retournant au blues, avant de dessiner quelques orientalismes au hasard des compositions, et ainsi de suite, mais pas toujours dans cet ordre bien sûr.
Un refus du cloisonnement et une ouverture qui honore ce groupe hollando-israëlo-soudanais: chaque culture existe sans céder son originalité à celle des cousines, quel que soit le côté de l'Atlantique ou de la Méditerranée. Curieusement cela ne donne pas une compilation décousue, car les voix et les instruments cosmopolites se côtoient discrètement dans chaque morceau.
NO Blues (curieux nom...) ne joue toutefois pas sur une admiration à Michel berger, comme le titre de cet album pourrait le laisser croire à des oreilles distraites: "Hela Hela".
Imagine un monde sans frontières, un pont spirituel entre l'Occident, l'Orient et l'Afrique: et bien il y a au moins celui-ci, par la musique, et c'est pas si mal... On pourra essayer les autres albums du groupe, c'est pas parce que j'y ai moins accroché qu'ils vous plairont moins.
Tickets par ici:
http://www.amazon.fr/Hela-No-Blues/dp/B ... 824&sr=8-1
En quittant les rives presque exclusives de l'Orient (dans leurs albums précédents), ses cinq artistes passent d'un continent à l'autre sans brusquerie ni désunion: on démarre sur des accords orientaux très vite versés dans le blues des racines, avant de se chauffer l'oreille aux sonorités de l'Afrique noire, de filer dans la poussière folk nord-américaine, puis de rejoindre les bases du jazz aux accents de Proche-Orient, retournant au blues, avant de dessiner quelques orientalismes au hasard des compositions, et ainsi de suite, mais pas toujours dans cet ordre bien sûr.
Un refus du cloisonnement et une ouverture qui honore ce groupe hollando-israëlo-soudanais: chaque culture existe sans céder son originalité à celle des cousines, quel que soit le côté de l'Atlantique ou de la Méditerranée. Curieusement cela ne donne pas une compilation décousue, car les voix et les instruments cosmopolites se côtoient discrètement dans chaque morceau.
NO Blues (curieux nom...) ne joue toutefois pas sur une admiration à Michel berger, comme le titre de cet album pourrait le laisser croire à des oreilles distraites: "Hela Hela".
Imagine un monde sans frontières, un pont spirituel entre l'Occident, l'Orient et l'Afrique: et bien il y a au moins celui-ci, par la musique, et c'est pas si mal... On pourra essayer les autres albums du groupe, c'est pas parce que j'y ai moins accroché qu'ils vous plairont moins.
Tickets par ici:
http://www.amazon.fr/Hela-No-Blues/dp/B ... 824&sr=8-1
Re: Musiques voyageuses
11 Juin 2011 à 15:29
Afro-funk et esprit de Fela toujours vivants. Musique engagée pour la liberté et la fierté de l'Afrique: on peut faire un très bon accueil à nos Liberators.
Qu'elles sont belles ces sonorités et ces voix féminines funky, accompagnées de clignements de guitare, de percussions bien sûr, et de cuivres opulents typiques de l'afrobeat! Le jazz s'y marie avec la danse, la conscience politique avec l'oubli du corps.
Les Liberators militent pour le multi-culturisme, la liberté et le soleil partagé: le message passe par le plaisir.
Juste un détail, ils ne viennent pas du Nigeria mais d'Australie (un peu comme Soul Jazz Orchestra vient du Canada): ne pas s'en inquiéter, la seule chose qui rappelle les antipodes c'est qu'ils vous mettent éventuellement un peu la tête à l'envers, pour la bonne cause, car le rythme faiblit rarement, proche de la transe.
Pour le reste il suffit d'écouter bien fort, de prévoir un peu de place pour bouger un peu et de déguster frappé. Pas original mais juteux, un fruit de saison finalement.
Ils ont la bonne idée de nous laisser écouter leurs morceaux en intégralité ici: http://soundcloud.com/the-liberators-afrofunk
The Liberators, 1er album éponyme, sans date de péremption, mais c'est pas une raison pour ne pas consommer.
Qu'elles sont belles ces sonorités et ces voix féminines funky, accompagnées de clignements de guitare, de percussions bien sûr, et de cuivres opulents typiques de l'afrobeat! Le jazz s'y marie avec la danse, la conscience politique avec l'oubli du corps.
Les Liberators militent pour le multi-culturisme, la liberté et le soleil partagé: le message passe par le plaisir.
Juste un détail, ils ne viennent pas du Nigeria mais d'Australie (un peu comme Soul Jazz Orchestra vient du Canada): ne pas s'en inquiéter, la seule chose qui rappelle les antipodes c'est qu'ils vous mettent éventuellement un peu la tête à l'envers, pour la bonne cause, car le rythme faiblit rarement, proche de la transe.
Pour le reste il suffit d'écouter bien fort, de prévoir un peu de place pour bouger un peu et de déguster frappé. Pas original mais juteux, un fruit de saison finalement.
Ils ont la bonne idée de nous laisser écouter leurs morceaux en intégralité ici: http://soundcloud.com/the-liberators-afrofunk
The Liberators, 1er album éponyme, sans date de péremption, mais c'est pas une raison pour ne pas consommer.
Re: Musiques voyageuses
12 Juin 2011 à 01:02
salut Atlante
tu parles d'un groupe, No Blues, puis tu dis que NO Blues, c'est un drôle de nom
je trouve aussi, mais ça s'écrit comment ?
parce NO pourraient être les initiales de New Orleans,
peut-être...
tu parles d'un groupe, No Blues, puis tu dis que NO Blues, c'est un drôle de nom
je trouve aussi, mais ça s'écrit comment ?
parce NO pourraient être les initiales de New Orleans,
peut-être...
Re: Musiques voyageuses
12 Juin 2011 à 09:38
Ah ben oui, c'est probablement ça: NO Blues. Vu que ça vient principalement de Hollande je n'y avais pas pensé.
Ou alors une vision "optimiste" de la musique: no blues quoi.
Ou alors une vision "optimiste" de la musique: no blues quoi.
Re: Musiques voyageuses
12 Juin 2011 à 10:40
Atlante » 30 Avr 2011, 22:46 a écrit:[color=#40BF00]
"The last Mambo" pour que le mambo vive éternellement, comme la légende Cachao.
Voilà qui doit toucher particulièrement un membre du forum, lui aussi légendaire et éternel.
Re: Musiques voyageuses
12 Juin 2011 à 10:43
Quand Keiji Haino joue avec Rashied Ali et Bill Laswell, c'est voyageur ou pas ? Les mots sont de vils menteurs .
Dernière édition par PP_65 le 12 Juin 2011 à 12:15, édité 2 fois.
Re: Musiques voyageuses
12 Juin 2011 à 11:37
PP_65 a écrit:Quand Keiji Haino joue avec Rachied Ali et Bill Laswell, c'est voyageur ou pas ? Les mots sont de vils menteurs .
Plutôt pas.
C'est même franchement chiant.
http://www.amazon.com/Reassembling-Plac ... B000SFVVBE
Rashied Ali
Eric.
Re: Musiques voyageuses
12 Juin 2011 à 12:15
Qu'Ali , qui n'avait plus rien à prouver et pas grand chose à gagner ait pu jouer là-dessus, ça ne te force pas à remettre en cause ton impression première ? Mais là n'est pas le débat , c'est quoi une musique voyageuse ? Un support "sympa" pour une agence de voyages organisés ?
Re: Musiques voyageuses
12 Juin 2011 à 15:39
PP_65 a écrit:Qu'Ali , qui n'avait plus rien à prouver et pas grand chose à gagner ait pu jouer là-dessus, ça ne te force pas à remettre en cause ton impression première ? Mais là n'est pas le débat , c'est quoi une musique voyageuse ? Un support "sympa" pour une agence de voyages organisés ?
Tout le monde a son moment d'égarement dans la vie, même les plus grand.
Je ne remets pas en cause les qualités artistiques de Rashied Ali (j'aime assez ce batteur par ailleurs).
Mon impression était sur le trio que tu soulignais (Keiji Haino, Rashied Ali et Bill Laswell) et a ce que je sache, ils n'ont pas fait des centaines de disques ensemble..... Oui, non ?
Je persiste a dire que c'est chiant.
Si c'est cela que tu appelles de la musique "voyageuse"......Moi je la nommerai plutôt crispante et fatigante.
Tu as beaucoup de musiques "voyageuses" chez toi ?
Eric.
PS: Pour moi, de la musique "voyageuse" se serai plutôt quelque chose comme ça :
http://www.amazon.fr/Pas-du-chat-noir/d ... 826&sr=8-1
Re: Musiques voyageuses
12 Juin 2011 à 16:56
Que tu trouves ça pénible (n'importe quel glandu va trouver pénible le duo Ali/Coltrane) ne fait avancer en rien le débat sur le qualificatif qui nous occupe, la musique d'Haino est autant voyageuse que n'importe quelle autre qui porte, bien visible, tel un cachet de douane , son origine géographique car elle est issue d'influences qui ont voyagé, le heavy rock psychédélique et l'esprit du japon antique pour aller vite . Ce qui est risible c'est la constance avec laquelle le qualificatif de "voyageur" ne se retrouve que sur des musiques issues de certaines régions du monde , bien aseptisées, bien "ensoleillées" (alors que là-bas ,on prie pour qu'il pleuve ) , de la musique pour touriste en somme .
Pour enfoncer le clou des batteurs ayant voyagé dans le jazz et qui osent voyager dans le bruit, voir Beaver Harris avec Rudoph Grey .
Pour enfoncer le clou des batteurs ayant voyagé dans le jazz et qui osent voyager dans le bruit, voir Beaver Harris avec Rudoph Grey .
Re: Musiques voyageuses
12 Juin 2011 à 17:52
Si le heavy rock psychédélique a la Haino te fait voyager, tant mieux pour toi.
Je repose ma question (excuse d'insister):
Tu as beaucoup de musiques "voyageuses" chez toi ?
Dans cette mouvance la, par exemple ?
http://www.musicme.com/Keiji-Haino/
Ce qui suit n'est en rien méchant ou agressif (je préfère l'annoncer afin qu'il n'y ai pas méprise).
Moi ce que je trouve risible, c'est qu'une personne comme toi veuilles toujours avoir raison, réponse a tout et en imposer aux autres (je serai curieux de savoir ce que tu fais comme boulot).
Rassure moi, c'est purement de la provoc
Sinon, il doit bien avoir une raison a cela.
Eric (Plombier zen de temps a autre
).
Je repose ma question (excuse d'insister):
Tu as beaucoup de musiques "voyageuses" chez toi ?
Dans cette mouvance la, par exemple ?
http://www.musicme.com/Keiji-Haino/
Ce qui suit n'est en rien méchant ou agressif (je préfère l'annoncer afin qu'il n'y ai pas méprise).
Moi ce que je trouve risible, c'est qu'une personne comme toi veuilles toujours avoir raison, réponse a tout et en imposer aux autres (je serai curieux de savoir ce que tu fais comme boulot).
Rassure moi, c'est purement de la provoc
Sinon, il doit bien avoir une raison a cela.
Eric (Plombier zen de temps a autre
).
Re: Musiques voyageuses
12 Juin 2011 à 19:37
C'est marrant , je fais tout pour qu'on ne parle pas des individus mais du fond , le fond , c'est en quoi et comment une musique traduit un voyage et une rencontre entre des cultures , en conséquence pourquoi ce qualificatif s'appliquerait seulement à ce qu'il est convenu d'appeler la world music ?
Pour mon boulot, c'est simple , ce n'est pas moi qui ai raison, mais les Mathématiques , grande école d'humilité .
Pour mon boulot, c'est simple , ce n'est pas moi qui ai raison, mais les Mathématiques , grande école d'humilité .
Re: Musiques voyageuses
12 Juin 2011 à 23:10
PP_65 a écrit:C'est marrant , je fais tout pour qu'on ne parle pas des individus mais du fond , le fond , c'est en quoi et comment une musique traduit un voyage et une rencontre entre des cultures , en conséquence pourquoi ce qualificatif s'appliquerait seulement à ce qu'il est convenu d'appeler la world music ?
Pour mon boulot, c'est simple , ce n'est pas moi qui ai raison, mais les Mathématiques , grande école d'humilité .
[ http://www.youtube.com/watch?v=J4hVCvlr1iY ]
[ http://www.youtube.com/watch?v=2jrHwN8tsbg ]
Tu n'aurais pas séché un peu trop de cours?
Pascal.
Re: Musiques voyageuses
12 Juin 2011 à 23:22
"Musiques voyageuses" = titre de sujet, pas de thèse. Faut pas y voir autre chose, ça j'en suis sûr.
On peut aussi écouter et causer de la musique sans s'en servir comme arme rhétorique ou moraliste. Mais bon si on insiste d'aucuns peuvent prendre leur p'tit vélo pour voyager jusqu'à la petite salle de concert du coin, c'est déjà pas mal (j'en sais quelque chose puisque je fais 90% de mes déplacements avec mes pédales, enfin je veux dire à bicycletteuh).
De la "musique pour touristes", de "régions ensoleillées"? On vit bien ancrés dans l'hémisphère nord, ce qui fait que logiquement l'immense majorité des musiques jointives avec d'autres cultures viennent du Sud; on peut faire la fine bouche, mais combien de siècles de mépris pour ce que l'on considérait comme non-culturel? Je cause de ce que j'ai aimé (enfin, pas tout évidemment), et je me fous pas mal que ce soit vaguement à la mode ou pas (au fait, la musique gitane par exemple, pas manouche donc, elle est "in"??...).
Dans le nord y des trucs que j'apprécie, mais si je pousse jusqu'à certaines productions chinoises, je n'ai absolument pas les clefs pour comprendre et supporter la musique traditionnelle japonaise par exemple (constat qui ne vaut absolument pas jugement de valeur il va sans dire).
Sinon c'est qui le "membre éternel" grand admirateur de Cachao (m'excuse, j'suis vraiment nouveau sur ce forum)?
On peut aussi écouter et causer de la musique sans s'en servir comme arme rhétorique ou moraliste. Mais bon si on insiste d'aucuns peuvent prendre leur p'tit vélo pour voyager jusqu'à la petite salle de concert du coin, c'est déjà pas mal (j'en sais quelque chose puisque je fais 90% de mes déplacements avec mes pédales, enfin je veux dire à bicycletteuh).
De la "musique pour touristes", de "régions ensoleillées"? On vit bien ancrés dans l'hémisphère nord, ce qui fait que logiquement l'immense majorité des musiques jointives avec d'autres cultures viennent du Sud; on peut faire la fine bouche, mais combien de siècles de mépris pour ce que l'on considérait comme non-culturel? Je cause de ce que j'ai aimé (enfin, pas tout évidemment), et je me fous pas mal que ce soit vaguement à la mode ou pas (au fait, la musique gitane par exemple, pas manouche donc, elle est "in"??...).
Dans le nord y des trucs que j'apprécie, mais si je pousse jusqu'à certaines productions chinoises, je n'ai absolument pas les clefs pour comprendre et supporter la musique traditionnelle japonaise par exemple (constat qui ne vaut absolument pas jugement de valeur il va sans dire).
Sinon c'est qui le "membre éternel" grand admirateur de Cachao (m'excuse, j'suis vraiment nouveau sur ce forum)?
Re: Musiques voyageuses
13 Juin 2011 à 01:28
On peut aussi écouter du Rap (ce qui n'est pas mon cas) , ça fait voyager en banlieue .
Par musique pour touristes , je ne veux pas souligner les origines géographiques d'une musique mais le lissage des aspérités induit par une production propre à séduire un public occidental ; de plus, il s'est quand même vendu plus de "buena vista social club" que de Cooder / VM Bhat , ce qui prouve qu'en matière de voyages matériels il en est de même qu'en voyages esthétiques .
Par musique pour touristes , je ne veux pas souligner les origines géographiques d'une musique mais le lissage des aspérités induit par une production propre à séduire un public occidental ; de plus, il s'est quand même vendu plus de "buena vista social club" que de Cooder / VM Bhat , ce qui prouve qu'en matière de voyages matériels il en est de même qu'en voyages esthétiques .
Re: Musiques voyageuses
13 Juin 2011 à 07:58
"Buena Vista Social Club" a eu l'immense mérite de faire re(?)-découvrir la musique cubaine... mais effectivement cela me laisse frustré car je trouve aussi que les vieillards sympathiques (si, quand même 
) donnent une image d'Epinal (!) de Cuba, trop assagie.
Cachao a longtemps officié de sa propre initiative, avant d'être produit de manière remarquable par un fan inattendu en la personne de l'acteur Andy Garcia. Si l'on compare les vieux enregistrements de Cachao et les derniers, on n'a pas l'impression de sentir un passage du fruit frais à la conserve aseptisée. Seul "The Last Mambo" fait réellement figure de testament, mais il est tellement nostalgique...
) donnent une image d'Epinal (!) de Cuba, trop assagie.Cachao a longtemps officié de sa propre initiative, avant d'être produit de manière remarquable par un fan inattendu en la personne de l'acteur Andy Garcia. Si l'on compare les vieux enregistrements de Cachao et les derniers, on n'a pas l'impression de sentir un passage du fruit frais à la conserve aseptisée. Seul "The Last Mambo" fait réellement figure de testament, mais il est tellement nostalgique...
Re: Musiques voyageuses
13 Juin 2011 à 10:07
Je ne veux pas critiquer négativement Social Club ou la musique cubaine en général , je veux juste souligner que son succès face à "meeting across the river" (une autre production dans laquelle a été impliqué Cooder) est dû à d'autres raisons que celles du voyage, en gros la world musique qui marche, va vers le plus accessible, ici la danse quitte à se dénaturer , comme le prouvent les deux concerts de ce style auxquels j'ai assistés : sono à fond pour faire bouger les culs .
Lorsque Don Cherry mélangeaient des musiques ethniques au Jazz , qui écoutait ? Le même public que celui de la Salsa ?
Lorsque Don Cherry mélangeaient des musiques ethniques au Jazz , qui écoutait ? Le même public que celui de la Salsa ?
Re: Musiques voyageuses
01 Aoû 2011 à 09:54
Deuxième album de Seun Anikulapo Kuti... Un patronyme qui rappelle quelque chose?? Et oui, c'est bien un des fils de Fela Kuti.
2ème génération mais influences musicales, géographiques et politiques identiques. Pas un copier-coller ni une dégénérescence, mais une filiation réussie.
Comme papa on sort escorté du Nigeria avec le groupe Egypt 80 pour attaquer avec toute l'énergie de "From Africa With Fury: Rise" très enlevé, section cuivre opulente et réactive, choeurs féminins à l'occasion, évidemment section rythmique du type qui assure. Pulsations colorées comme la pochette: le sax se fait ausi groovy que jazzy. Par rapport à Fela l'ensemble musical a gagné en puissance: qualité d'enregistrement et envol en formation serrée des cuivres, ce qui donne une sonorité bien pleine et charnue, une impression de muscle. Ce deuxième album s'éloigne un petit peu plus de la suite filiale respectueuse qu'était "Many Things" avec ses saxos plus "pointus".
Ca pousse en musique et en mots, ce qui d'ailleurs une des qualités marquantes: critiques acerbes de la corruption des dirigeants africains, de la rapacité des militaires sur ce même continent, fierté d'en être citoyen. C'est aussi une limite de ce discours dans lequel les solutions afro-centrées versent, parfois, dans un anti-occidentalisme systématique et simpliste. Disons que je considère que le verre est aux trois-quart plein plus qu'au quart vide, alors autant apprécier la conscience de l'existence d'un petit peuple qui a ses qualités, ses droits et surtout son avenir.
Les pieds le coeur et la tête, l'individu les Africains et le genre humain, le son la vie et la technique. Beau tableau, Rise!!!
Lever de soleil par ici:
http://www.myspace.com/seunkuti
et par là:
http://www.amazon.fr/africa-fury-rise-S ... 213&sr=1-1
2ème génération mais influences musicales, géographiques et politiques identiques. Pas un copier-coller ni une dégénérescence, mais une filiation réussie.
Comme papa on sort escorté du Nigeria avec le groupe Egypt 80 pour attaquer avec toute l'énergie de "From Africa With Fury: Rise" très enlevé, section cuivre opulente et réactive, choeurs féminins à l'occasion, évidemment section rythmique du type qui assure. Pulsations colorées comme la pochette: le sax se fait ausi groovy que jazzy. Par rapport à Fela l'ensemble musical a gagné en puissance: qualité d'enregistrement et envol en formation serrée des cuivres, ce qui donne une sonorité bien pleine et charnue, une impression de muscle. Ce deuxième album s'éloigne un petit peu plus de la suite filiale respectueuse qu'était "Many Things" avec ses saxos plus "pointus".
Ca pousse en musique et en mots, ce qui d'ailleurs une des qualités marquantes: critiques acerbes de la corruption des dirigeants africains, de la rapacité des militaires sur ce même continent, fierté d'en être citoyen. C'est aussi une limite de ce discours dans lequel les solutions afro-centrées versent, parfois, dans un anti-occidentalisme systématique et simpliste. Disons que je considère que le verre est aux trois-quart plein plus qu'au quart vide, alors autant apprécier la conscience de l'existence d'un petit peuple qui a ses qualités, ses droits et surtout son avenir.
Les pieds le coeur et la tête, l'individu les Africains et le genre humain, le son la vie et la technique. Beau tableau, Rise!!!
Lever de soleil par ici:
http://www.myspace.com/seunkuti
et par là:
http://www.amazon.fr/africa-fury-rise-S ... 213&sr=1-1
Re: Musiques voyageuses
27 Déc 2011 à 09:16
Le Jordi Savall de la musique gitane vient de donner suite à une discographie qui inspire le respect par l'aventurisme musical du gitan angevin, à savoir Titi Robin.
Un type qui milite pour la paix et le mélange des cultures pour faire partir en fumées les murs artificiellement construits entre les cultures des Occidents et des Orients.
Un type qui pratique tous ces instruments cousins comme la guitare le saz ou l'oud, pour prouver aussi les perméabilités des frontières humaines, encore plus que celles administratives qui ont coûté si cher à ces gitans.
Pas de crainte à avoir; aucun patchwork musical, car l'ouverture se fait dans le respect mutuel des sons et des esprits.
Cette fois c'est un triptyque, "Les Rives", qui sert de véhicule entre l'Inde, le Maroc et la Turquie (1 pays par cd en l'occurrence). Pas étonnant pour Thierry Robin, issu d'une tradition millénaire de nomades, aux limites géographiques des cultures-mères (ou soeurs, ou cousines, ou ce que vous voudrez) gitanes.
Comme Jordi Savall la musique fait partie intégrante d'une pensée humaniste à large portée, engagée dans les luttes pour la compréhension de l'autre, son respect et sa mise en lumière, à commencer par une opinion claire et tranchée sur la situation de nos propres minorités nationales.
Il a juste mis de côté la beauté époustouflante des titres rédigés en français de ses albums précédents, pour laisser parler le language et la poésie musicale.
Des mélopées qui s'élèvent au-dessus des toits ou des déserts, dans les fournaises des jours communs à ces cultures comme à ceux de l'Andalousie. Pas très compliqué de se lover dans la chaleur dans ces morceaux comme on le ferait dans la couverture brûlante d'un hammam, immergé et coupé du monde aux contours trop quotidiens.
Dernier détail: il s'agit bien ici à la base de musique gitane, rien de "manouche".
Titi Robin entre quatre rives au moins, donc.
et autres extraits:
http://www.amazon.de/Rives-Titi-Robin/d ... 589&sr=1-1
Un type qui milite pour la paix et le mélange des cultures pour faire partir en fumées les murs artificiellement construits entre les cultures des Occidents et des Orients.
Un type qui pratique tous ces instruments cousins comme la guitare le saz ou l'oud, pour prouver aussi les perméabilités des frontières humaines, encore plus que celles administratives qui ont coûté si cher à ces gitans.
Pas de crainte à avoir; aucun patchwork musical, car l'ouverture se fait dans le respect mutuel des sons et des esprits.
Cette fois c'est un triptyque, "Les Rives", qui sert de véhicule entre l'Inde, le Maroc et la Turquie (1 pays par cd en l'occurrence). Pas étonnant pour Thierry Robin, issu d'une tradition millénaire de nomades, aux limites géographiques des cultures-mères (ou soeurs, ou cousines, ou ce que vous voudrez) gitanes.
Comme Jordi Savall la musique fait partie intégrante d'une pensée humaniste à large portée, engagée dans les luttes pour la compréhension de l'autre, son respect et sa mise en lumière, à commencer par une opinion claire et tranchée sur la situation de nos propres minorités nationales.
Il a juste mis de côté la beauté époustouflante des titres rédigés en français de ses albums précédents, pour laisser parler le language et la poésie musicale.
Des mélopées qui s'élèvent au-dessus des toits ou des déserts, dans les fournaises des jours communs à ces cultures comme à ceux de l'Andalousie. Pas très compliqué de se lover dans la chaleur dans ces morceaux comme on le ferait dans la couverture brûlante d'un hammam, immergé et coupé du monde aux contours trop quotidiens.
Dernier détail: il s'agit bien ici à la base de musique gitane, rien de "manouche".
Titi Robin entre quatre rives au moins, donc.
et autres extraits:
http://www.amazon.de/Rives-Titi-Robin/d ... 589&sr=1-1