En 63, le jeune ado, 14 ans, regardait "les Actualités" sur l'écran de la salle de cinéma, où il était allé voir un film, sans doute avec ses parents, il ne sait plus. Il ne sait plus quel film, non plus. En revanche, il se souvient de la grande fille aux cheveux longs qui apparut à l'écran, peut-être filmée dans un parc parisien, et qui entonna cette rengaine qu'il écouta des dizaines de fois par la suite. Un sentiment étrange s'empara de lui progressivement pour ne plus le quitter pendant des jours. Si ce n'est des années. Il était tombé amoureux pour la première fois, amoureux de cette Françoise, dont le charme et la beauté le touchaient de façon intime. Quelque chose faisait qu'il se sentait proche d'elle.
Des années plus tard, il apprit que d'autres étaient également tombés sous le charme. Mick Jagger, Bob Dylan, David Bowie, eux non plus n'avaient pas résisté.
Le jeune ado a grandi, et si le charme a toujours opéré, il n'a pas suivi l'actualité musicale de Françoise en continu.
Aujourd'hui, il se garderait bien de dire quel est son album favori mais il garde un fort souvenir de "Décalages" qui lui parut, à l'époque, plus "intense" qu'à l'habitude, plus mélancolique encore, empreint même d'une certaine souffrance.
Le beau visage et les yeux tristes figurant sur la pochette de son vinyle, acheté en 1988, le touche toujours et, cette fois, de manière un peu douloureuse.
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