Ecoute en aveugle de cet album, "
Solitary Pleasure".
Il ne faut quelques secondes, après une belle distorsion introductive, pour sursauter et se dire que cette voix rappelle quelque chose:
Tom Waits certes, mais surtout celle des
Black Diamond Heavies...
Bingo! Car c'est bien
James Leg, leader, compositeur, chanteur, organiste de ce groupe de blues aux intonations plus âpres que du papier de verre. La notion de cordes vocales prend tout son sens avec le chant abrasé de James Leg: râpeux, puissant, accroché au micro par des bandes velcro.
Plaisir solitaire car si on retrouve la sonorité brute, navigant entre blues et rock des bien nommés Black Diamond Heavies, le James s'essaye ici à quelques parenthèses très réussies dans une douceur inhabituelle: "
Nobody's fault" avec son chouette piano de bastringue, "
No licence (song for the caged bird)" et son cuivre importé de la Louisiane, ou surtout le très surprenant et intime "
Whatever it takes", à des lieux du bar, plus proche de la confession sentimentale.
Les autres morceaux se caractérisent par une utilisation variée et inspirée des claviers, de l'harmonium à l'orgue Hammond, en passant par ces pianos de saloon, le tout quand même propulsé par une batterie cogneuse (Andrew Jody) et escorté par une guitare bien blues-rock (superbe "
Do how you wanna").
"Solitary Pleasure"/"Plaisir solitaire"; c'est drôlement bien inspiré de nous y avoir invités car le plaisir est en effet bien là, dans un des meilleurs albums de ce début d'année 2011. Chez Alive Records.
Voir écouter un peu par ici:
http://www.amazon.fr/Solitary-Pleasure- ... 889&sr=8-1