Les Quatre Saisons : Interprétation d'une oeuvre

[popeyo]

Depuis pas mal de temps, je suis en quête de diverses et belles versions des Quatre Saisons, en plus du critère de l'enregistrement (comme beaucoup de monde).
A ce moment précis, j'ai pu en apprécier plus d'une quinzaine, et n'en retiens aujourd'hui "que" 8 ou 9 (exit donc Harnoncourt, Amandine Beyer, Kennedy, Janine Jansen ou Midori Seiler chez HM). Mais peut-être suis-je passé à côté de quelques pépites...
Je pense avoir les principales et classiques versions, mais bon...

Pas de classement donc dans la mesure où les versions qui suivent ont toutes leurs spécificités et chacune est écoutée selon l'humeur du moment :

- Neville Marriner enregistré 1969 chez Decca : c'est beau, c'est propre, c'est bien enregistré. Chaque instrument est présent et me font vibrer au son de chacun. Ecoute posée, rangée, sans écart (peut-être sans grande ambition), le contrat est rempli, du Marriner quoi (c'est soigné, c'est anglais !). On mettra cette carence sur le compte de l'époque...
En 1975, le contraste avec la version Harnoncourt chez Teldec concernant cette régularité est trop importante, et je n'y adhère pas.
Dans cette dernière version, trop de rubato, trop d'effets de style. Et puis l'enregistrement ne passe bien chez moi...
=> Le mouvement fort : 1er mouvement de l'hiver : la mise en avant du clavecin pose les prémisses d'une ambiance glaciale. Ambiance qui sera effacée par le mouvement suivant au profit d'une sonorité mélancolique appuyée par un orgue en demi-teinte, en arrière-plan ainsi qu'un pizzicato régulier et léger tel le pendule d'une horloge.

A cette version, je jumellerais celle avec :
- Simon Standage dirigé par Pinnock enregistré 1982 chez Archiv : répond exactement aux mêmes caractéristiques qu'au-dessus avec une modernité plus évoluée au niveau de la prise de son.
Pour moi, aucune sensation nouvelle si ce n'est le plaisir d'entendre Standage.
=> Le mouvement fort : 2eme mouvement de l'automne : le concerto pour violon se métamorphose en concerto pour clavecin. Magnifique !

- Fabio Biondi enregistré en 1991 chez Opus111 : Ici, on sent que l'Italie a repris le flambeau laissé par les british. Un oeil neuf, sans grande originalité  mais avec exubérance, une fantaisie en plus, une italian touch tout de même. Mais l'interprétation reste très juste et les tempo sont appliqués à la lettre : le presto de l'Eté est joué très presto...
=> Le mouvement fort : le 2nd mouvement de l'automne. Encore une fois, à la différence de l'oeuvre précédente, celui-ci ne mets en avant aucun instrument mais pose une ambiance mystérieuse, inquiétante appuyé subtilement par les violoncelles qui amplifie cette oppression !

- Il Giardono Armonico enregistré en 1993 chez Teldec : Vous prenez les canevas posés par les précédents et vous partez à l'opposé.
Il est clair que ce n'est ici pas une version par laquelle débuter (je n'apprends rien à personne, tout le monde connait cette version)
Que dire, sauf que c'est beau (beauté qui trouve sa source notamment dans sa liberté d'interprétation)
A écouter donc et à conserver
=> Le mouvement fort : le 1er mouvement de l'Hiver. L'ombre de Bernard Hermann rode de par le côté grinçant et angoissant. La protase du mouvement s'ouvre petit à petit et subtilement pendant 1min26. On sent qu'il va se passer quelque chose, on patiente, on halète... jusqu'à l'acmé qui déferle avec une rapidité déconcertante, en totale contradiction avec les bases posées en tout début !

- Giulano Carmignola dirigé par Andrea Marcon enregistré en 1992 chez Brilliant : Ce qui frappe sur l'intégralité de l'oeuvre est l'énergie et la force débordante que met en scène Carmignola (ce qui ne signifie forcément pas rapidité) et ceci même dans les mouvements lents.
L'atout majeur de cet enregistrement est de pouvoir individualiser chaque instrument ou groupe d'instrument, chose que j'ai trouvé que chez Marriner.
=> Le mouvement fort : le 3eme mouvement (presto) de l'Ete. Une fois commencé, on n'arrête la tourmente qu'à 2min28. Pas de pause, c'est limite éprouvant, mais c'est bon !!

- Giulano Carmignola dirigé par Andrea Marcon enregistré en 1999 chez Sony : Pour ma part, c'est la copie de la version de 1992, avec une certaine maturité et une aisance supplémentaire ainsi que quelques légères variations de style (mais légères)
Pour ce qui est de l'enregistrement, je n'arrive pas à dire laquelle passe mieux, elles sont formidables.

- Orchestré par Alessandrini chez Naïve en 2002 : ce qui me frappe souvent chez ce label (pas toujours attention...) c'est la spacialisation des instruments. On passe de musique de chambre à auditorium ! Certain peuvent d'ailleurs déplorer cette absence de proximité, donnant une impression de trop grand éloignement.
Il faut avouer que l'interprétation ne sort pas du lot, mais c'est bien joué, et surtout Alessandrini... On va dire que c'est ma version classique de Marriner avec la modernité en plus.
=> Le mouvement fort : le 1er mouvement du Printemps. J'aime beaucoup l'accompagnement qui se fait tout petit lorsque le soliste s'exprime pour réapparaitre notamment au milieu du mouvement.

Aucune leçon à donner, seulement un point de vue à partager  
Si à votre tour vous pouviez argumenter vos choix qui ne sont peut-être pas les miens, surement permettrez-vous de faire découvrir de bien belles choses pour une oeuvre aussi magnifique.

[peyrerouge]

Belle initiative! Je suis aussi partisan de l'halètement mais je ne savais pas que ça donnait de l'acné...

Le quattro stagioni, les quatres étages, pour  une musique d'ascenseur... je reste moi sur I Musici Felix AYo 1959, inoxydable (et insurpassable?) et sur le Solisti Veniti C.Scimone et Piero Toso de 1971...

[doum]

Depuis pas mal de temps, je suis en quête de diverses et belles versions des Quatre Saisons, en plus du critère de l'enregistrement (comme beaucoup de monde).
- Fabio Biondi enregistré en 1991 chez Opus111 : Ici, on sent que l'Italie a repris le flambeau laissé par les british. Un oeil neuf, sans grande originalité  mais avec exubérance, une fantaisie en plus, une italian touch tout de même. Mais l'interprétation reste très juste et les tempo sont appliqués à la lettre : le presto de l'Eté est joué très presto...
=> Le mouvement fort : le 2nd mouvement de l'automne. Encore une fois, à la différence de l'oeuvre précédente, celui-ci ne mets en avant aucun instrument mais pose une ambiance mystérieuse, inquiétante appuyé subtilement par les violoncelles qui amplifie cette oppression !

J'ai un extrait de cet enregistrement, qui était avec donné avec un N° de Diapason, il est excellent en effet.
C'est une très bonne idée que tu as eu, si tu as d'autres classement de ce genre, n'hésite pas, c'est très intéressant.

[popeyo]

La version de 1959 semble être la mère de toutes les versions, malheureusement pas écoutée. je vais remédier à cela.

Quant à Scimone et I Solisti Veniti, je tiens à souligner qu'ils ont effectuer pour moi, une des meilleures interprétation des Concerti pour Mandoline...

J'ai un extrait de cet enregistrement, qui était avec donné avec un N° de Diapason, il est excellent en effet.
C'est une très bonne idée que tu as eu, si tu as d'autres classement de ce genre, n'hésite pas, c'est très intéressant.

Si j'ai le temps, et si cela apporte réellement quelque chose, je pense en faire un sur le Stabat Mater...

Je viens de me relire. j'espère que vous me pardonnerez les fautes d'orthographe et de conjugaison, mais il se faisait tard lorsque j'ai posé ma plume  

[popeyo]

je reste moi sur I Musici Felix AYo 1959, inoxydable (et insurpassable?) et sur le Solisti Veniti C.Scimone et Piero Toso de 1971...

J'en ai pris connaissance et suis agréablement surpris de la qualité technique et sonore du premier enregistrement !
Ce sont deux belles interprétations avec une émotion très présente, mais peut-être trop habitué à du Vivaldi péchus, je les ai trouvées légèrement un poil trop lentes. Disons qu'elles ne sont pas caractéristiques de la verve que le prêtre roux semblait mettre dans ses partitions...
Mais également à retenir (peut-être plus pour la version de 1959)

[peyrerouge]

J'en ai pris connaissance et suis agréablement surpris de la qualité technique et sonore du premier enregistrement !
Ce sont deux belles interprétations avec une émotion très présente, mais peut-être trop habitué à du Vivaldi péchus, je les ai trouvées légèrement un poil trop lentes. Disons qu'elles ne sont pas caractéristiques de la verve que le prêtre roux semblait mettre dans ses partitions...
Mais également à retenir (peut-être plus pour la version de 1959)

Sers toi du pitch de ta MK2...

[PS4]

Ca c'est ce que j'ai écouté de pire... et de loin.

4S.jpg

[popeyo]

Sers toi du pitch de ta MK2...

Très bon !!!

Ca c'est ce que j'ai écouté de pire... et de loin.

4S.jpg

Karajan en baroque, ça doit être du gros son qui tâche  

[raphant]

Nigel Kennedy est vraiment un bouffon, c'est sûr.

Sinon, pour répondre à popeyo, j'adore la version d'Il Giardino Armonico, entre autres pour les mêmes raisons que toi.
Et tu me donnes envie de découvrir l'interpretation de Carmignola Qu'Erissim m'avait conseillé.

Ah zut, il y a aussi les versions que propose Peyrerouge...

Bon, ben yapluka !