Connaissez vous la pianiste béatrice rana ?

[shushu]

Alors là alors là alors là pouettons un coup

ici forum musique matériel audio m'entendez-vous

il n'y a pas de piano vrai mais il y a des sons vrais et des sons qui sonnent faux parce qu'ils sont malmenés par des circuits
notre oreille baigne dans un univers de sons vrais (de moins en moins ?) elle peut reconnaître des sons vrais qu'ils sortent de tondeuse à poils durs inconnues d'elle ou de mauvais pianos inconnus d'elle

Dernière édition par shushu le 06 Fév 2023 à 18:04, édité 1 fois.

[lupu]

Aujourd'hui 2 février 2023 , première partie d'une émission qui lui est consacrée sur France Musique, mais il faut supporter le zèle du présentateur ( un des plus bavards de la chaîne ) qui tient absolument à prononcer " Béatrice " à l'italienne.

https://www.radiofrance.fr/francemusiqu ... -2-7596561

[Pseudo]

Ce fil prend un caractère extrême.

On ne peut qualifier les enregistrements de Beatrice Rana de mauvais: une tendance à l'hyper-définition certes, avec un caractère légèrement métallique, mais rien de rédhibitoire. Les attaques sont clairement restituées, le jeu des deux mains peut être suivi avec une grande clarté, et l'instrument est bien timbré, sous réserve de cette accentuation de l'aigu.

Il faut prendre en considération différents aspects: le Steinway de 2020 sqq n'est plus celui de 1960/1980. Je suis assez vieux pour avoir entendu les instruments d'il y a un demi-siècle, et sans aucun doute, ils ne sonnaient pas comme les instruments actuels.
D'autre part, il faut admettre que la spatialisation hyper-précise des sources est un artefact, certes agréable, de la prise de son: avez-vous tenté cette petite expérience?

Pour adopter une référence accessible à beaucoup d'entre nous: au Théâtre des Champs-Elysées, lors d'un concert du dimanche matin, placez-vous dans les premiers rangs (laissés libres par les abonnés). Fermez les yeux, et dirigez votre doigt vers l'un des instruments, évaluez la distance, puis ouvrez les yeux: wouah! tant de différence! Notre appréciation de la localisation des sources sonores est puissamment modifiée par notre vue.

Maintenant, ces notes des oiseaux tristes venues de loin dans l'enregistrement incriminé: nous en avons abondamment déjà parlé. Les notes du piano, d'autant qu'elles sont plus aiguës et plus "forte", sont renvoyées par le couvercle, que crée une émission virtuelle. Des notes plus douces semblent émaner de la caisse d'harmonie. La magie du toucher ajoute beaucoup à l'effet d'éloignement. Un petit trick technique pour ajouter à la magie? Bien possible, mais est-ce si condamnable?

Gould dans les Goldberg de 81: ce n'est pas ma version préférée: trop de contraste concerté, loin des fulgurances de 1955. Certes. Le thème présente un Steinway sans doute bien antérieur à 1981: assez doux, riche en médium, bien situé en léger retrait des HP. Mais la première variation devient, à mes oreilles, insupportable: des accords d'une grande violence, dans un son, hélas, assez laid: faute à la prise de son, à l'artiste? Malgré ma fascination pour Glenn, là, je passe mon chemin.

Dernière édition par Pseudo le 02 Fév 2023 à 23:41, édité 4 fois.

[lupu]

Oui, un peu d'artifice ne nuit pas : dans le même disque au début de  " L'Oiseau de feu ",  50" à 56 ", on croit entendre deux pianos jouant à distance l'un de l'autre. Effet naturel  ou pas le résultat est très séduisant.
D'accord avec toi pour le Gould, Goldberg 81: le contraste entre l'aria et la première variation est d'une violence désagréable et de sonorité assez laide. J'ai eu  des systèmes un peu plus arrangeants avec ce passage,  mais je le retrouve aujourd'hui tel que tu le décris  ! Mince  ! Mais une fois ce portique ( épreuve ? )  franchi, quelle irrésistible pulsation, quelle implacable éloquence et quelles fascinantes bizarreries !
Gould enfin, tel qu'en lui-même, de versions en versions.

[simon33]

J'aime beaucoup le passage de l'aria à la variation 1 .Je ne trouve rien de "laid" et je ne trouve pas la sonorité de ces accords désagréable . Mais je comprends qu'on puisse ne pas "rentrer" dans cette géniale folie de Gould , on entend ici aussi l'influence de pianistes comme Tatum ou Cecil Taylor .

[Dominique-Tanguy]

Ecoute-la, en particulier dans le mouvement lent...
[ Vidéo ]

Je suis en train de regarder ce concert sur YouTube. C’est magnifique… Merci !

Dominique

[Pseudo]

La controverse va pouvoir rebondir    

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Dernière édition par Pseudo le 04 Fév 2023 à 14:35, édité 1 fois.

[sax.tenor]

ah je vais tâcher d'écouter cela, dont la publicité du cd figure en bonne place dans nos journaux. En tout cas, B. RANA a l'air d'affectionner ce répertoire.

En attendant :

[shushu]

Shushu, comment trouves tu l'entegistrement des Goldberg de Beatrice Rana ?

Alors les zombzombes de Père Lachose se sont mis en quatre et l'on finit à peine de recoller les morceaux

Disons que l'on ne se relèvera pas toutes les nuits pour un sabbat d'enfer sautillant avec cet enregistrements mais rassurez-vous, on a vu bien pire.

Côté interprétation des qualités de toucher, de "virtuosité" (clarté, élégance, lié, .....) mais il faudrait varier un peu plus les attitudes, les climats et les émotions Béatrice, tu ne crois pas ? A commencer par plus de variations de tempi mais je dois être de mauvaise humeur.

"Prise de son" comme révélée par le système décaféiné Père-Lachose MK0,002 : pas catastrophique mais à améliorer, comment c'est trop tard ? Le léger flou pas rédhibitoire mais bien perceptible sur les attaques et la matière sonore ("timbres") est dû en partie à la réverb du local et en partie à tous ces capteurs et toute cette électronique dont on ne peut pas se passer et que l'on ne choisit pas toujours dans le super-top du dessus ou que l'on n'utilise pas au mieux de son potentiel. En équilibre des fréquences d'après moi ils ont rajouté un peu de médium-haut médium pour faire joli sans doute, ce qui ne rattrape pas l'affaire de timbres évoquée mais l'aggrave un peu, et puis c'est vrai que du côté des graves en dessous d'une certain fréquence il y a vraisemblablement une certaine résonance de local qui gonflotte un peu et détimbre la note. Mais dans l'ensemble ce dernier "défaut" n'est pas très gênant car il n'y a pas souvent du 60 hz dans les Goldberg ou bien me trompè-je ?

Enfin bon ça va quand même pas mal mais d'après le Comité des Sages des Catacombes, il n'y a pas à utiliser de termes trop dithyrambiques amen.

[shushu]

Si ces Goldberg sont un peu "bouchées" (un peu voilées)
je viens enfin de me rendre compte que son Ravel / Stravinsky est très bien enregistré avec une transparence super et pris de près
pourtant les zombzombes m'avaient offert le fichier
Mais après on a été trop occupés à combattre les infiltrations

Forcément ça ne plaira pas à ceux qui ne conçoivent un enregistrement de piano de concert qu'avec une perspective de 10ième rang mini.
Rien ne me déplaît dans ce bazar, a priori les particularités tiennent avant tout au modèle de piano, à son réglage et au toucher de la pianiste.

J'évaluerai encore un coup avant de poster ou non dans la liste des disques de piano qualité sonore maxi, mais il pourrait se retrouver en tête de liste ou pas loin.

[Pseudo]

je viens enfin de me rendre compte que son Ravel / Stravinsky est très bien enregistré avec une transparence super et pris de près

Ben voilààààà!

P.S. du 27.02: en fait, toute ironie mise à part, même si cela n'est pas rédhibitoire, je trouve quelque chose de bizarre dans le son de cet album: l'évolution de l'attaque du piano à la note établie, puis à son extinction présente un caractère artificiel. On note un manque de franchise de l'attaque et un halo que j'associe au processus de numérisation.

Si l'on compare cet enregistrement à celui de Catherine Collard par Lyrinx, c'est évident.

Dernière édition par Pseudo le 27 Fév 2023 à 14:56, édité 1 fois.

[Pseudo]

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Cet album propose une jolie interprétation de Schumann sans révolutionner la discographie. On a déjà entendu l'accord initial de l'orchestre mieux synchronisé et Pianiste achoppe clairement sur ce point. Ce qui ne créera pas non plus de révolution, c'est la redécouverte du concerto de Clara. Composé à 14 ans, il propose une richesse thématique modérée avec, ici et là, d'agréables trouvailles. Malgré la promotion de la soliste et du chef dans un entretien reproduit au sein du livret, je ne crois par que cette œuvre risque de déferler sur les programmes de concert.

Enregistrement dans la moyenne commerciale actuelle.