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A Neuchâtel actuellement, dans le cadre d'un
marathon Scarlatti, sont données jusqu'à vendredi 9 juin (sauf lundi) les 555 sonates de l'illustre compositeur par des interprètes venus du monde entier.
Ouverture ce vendredi 2 juin, avec, le soir, Jean Rondeau sur le Ruckers doré du musée. Très beau récital!
Deux autres clavecins, un instrument napolitain de 1535 (un seul clavier, ambitus réduit: c'est totalement impresionnant de découvrir un instrument vieux de près de cinq siècles!) et un Kroll du 18e siècle, seront joués.
MARATHON_SCARLATTI_PROGRAMME_FINAL_NEW.pdf
Dimanche, Jovanka Marville, moins à l'aise dans Scarlatti que dans Bach (superbe album de sonates avec van Hoeck). Impériale dans la fugue du K58.
Mardi: très élégant, dominant manifestement son sujet, mais un peu sage au Ruckers, Aapo Häkkinen a littéralement explosé en touchant le Kroll au médium lumineux, puissant dans le grave, livrant des gammes à un train vertigineux, des batteries endiablées et des dissonances étourdissantes!
Mercredi, Adrien Piece , imaginatif et nuancé, démontre sa connaissance du Ruckers en registrant finement les sonates qu'il joue sur cet instrument. Il en tire la sonorité la plus agréable et la plus construite avec Jean Rondeau. Son exploitation de la sonorité généreuse du Kroll convainc également.
Mercredi toujours, Andres Gomez Rueda présente une version plus solaire et autoritaire des sonates de Scarlatti, dans une belle maîtrise technique également.
Jeudi, Catalina Vicens aborde les 6 sonates de son récital dans un tempo modéré, privilégiant, comme elle le dit, des "paysages émotionnels". En touchant le vénérable instrument italien, son toucher met en lumière le timbre délicat de l'instrument, aux attaques luthées très raffinées.
Jeudi toujours Alexander von Heissen impressionne par son approche vigoureuse, contrastée et néanmoins nuancée. Alternant les trois instruments au cours de son récital, il tire le meilleur parti du Ruckers par son toucher très articulé, la puissance de sa main gauche et des progressions extrêmement construites. Un claveciniste à suivre, assurément!
Vendredi, Aya Hamada, très applaudie par un public quelque peu mélangé et assez bruyant, tire de jolies sonorités des trois instruments. Mais à mon sens, les sonates du maestro italien méritent et réclament plus de fantaisie!
Ainsi se termine cet hommage un peu fou au mécène amateur de clavecin(s) le docteur Badoux.
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Dernière édition par
Pseudo le 09 Juin 2023 à 22:49, édité 6 fois.