A vos clavecins!

[Pseudo]

Justin Taylor vient d'enregistrer cet album thématique consacré à l'inspiration italienne du Cantor, et à ses emprunts! Enregistré (de près) sur le fort beau et célèbre clavecin du château d'Assas, il offre une sonorité douce et chaleureuse, du moins en écoute au casque sur Q, ce qui ne permet pas de juger du relief spatial.

A l'écoute de ce CD sur les HP, on peut dire que c'est l'une des plus belles propositions de ces dernières années: délicieusement joué, et bien enregistré.

La prise de son privilégie une certaine chaleur, ce qui peut surprendre par rapport à d'autres captations au château d'Assas: rien de rédhibitoire cependant, si ce n'est que j'aimerais entendre (un soupçon) davantage le pétillement des harmoniques, un des plaisirs du clavecin!

[jeanpascalg]

La prise de son privilégie une certaine chaleur, ce qui peut surprendre par rapport à d'autres captations au château d'Assas: rien de rédhibitoire cependant, si ce n'est que j'aimerais entendre (un soupçon) davantage le pétillement des harmoniques, un des plaisirs du clavecin!

le clavecin d'Assas n' as pas une sonorité chaleureuse. Légèrement acide avec une certaine brillance des médium.
Si l'enregistrement ne le met pas en avant c'est qu'il triche.

Inversement on pourrait penser que la sonorité chaleureuse des disques de Frédérick Haas est une exagération du preneur de son mais en direct le clavecin Hemsch est comme ça  avec beaucoup de dégradé harmonique.

[Pseudo]

Le clavecin d'Assas n'a pas une sonorité chaleureuse.

Oui, c'est aussi mon sentiment. Je dirais que des éléments amortissants ont été disposés lors de la prise de son. Je ne crois pas à une manipulation électronique car le résultat reste très naturel, mais je peux me tromper, bien sûr. L'instrument n'est pas dénaturé, mais adouci, comme s'il avait été capté dans un environnement différent.

D'ailleurs il s'agit de nuances.Rien à voir avec les caricatures de certains enregistrements de Pierre Hantaï (hélas, car c'est un merveilleux claveciniste!).

[Razumoff]

J.H d’Anglebert, trois suites, interprétation de Laurence Boulay.
Un beau disque Erato (1973) avec une prise de son excellente sur toute la bande passante..

[Pseudo]

Ce doit être un beau vinyle, apparemment non réédité.

[lupu]

Sans doute pas une découverte pour les amateurs de clavecin, mais pour moi un plaisir inattendu:

https://www.radiofrance.fr/francemusiqu ... ly-4824714

[jeanpascalg]

Sans doute pas une découverte pour les amateurs de clavecin, mais pour moi un plaisir inattendu:

https://www.radiofrance.fr/francemusiqu ... ly-4824714

Le 10  septembre il y a eu une tribune des suites anglaise de Bach au piano.

J’ai écris à l’émission comme je le fais parfois pour dire que je trouvais dommage que la confrontation ne se fasse pas au clavecin et que ce n’était pas la  première fois qu’une œuvre pour clavecin était confrontée au piano. Le  piano plait plus au plus grand nombre que le clavecin mais il ne me semblait pas que ce serait plus difficile à écouter que du Ligetti ou autres compositeurs contemporains critiqués à la tribune.

On m’a répondu que des œuvres de Duphly seraient au programme prochainement. Je connaissais parce que  j’ai  le disque de Christophe Rousset :

https://www.qobuz.com/fr-fr/album/jacqu ... 9028024821

Mais c’est Blandine Verlet que j’ai préféré dans la confrontation.

Sinon Scott Ross a enregistré quelque pièces :

https://www.qobuz.com/fr-fr/album/forqu ... 9184681728

[PS4]

On m’a répondu que des œuvres de Duphly seraient au programme prochainement

Bonne nouvelle. La musique de Duphly est d'une grande délicatesse. Mais il est rare qu'un programme entier lui soit consacré au disque.
En cherchant rapidement dans ma cdthèque j'ai trouvé cela :





Et il doit y en avoir d'autres dans les vinyles.

Bonnes écoutes

[Pseudo]

Duphly par Leonhardt, Verlet, Rousset: la dotation de base de l'amateur sérieux, je dirais  

Après réécoute (partielle), Verlet est plus vivante que Rousset, un peu terne, guère aidé par une prise de son brouillonne, il faut le dire.

Quant à Leonhardt, il se montre superbement articulé, que dire de plus?

[jeanpascalg]

La musique de Duphly est d'une grande délicatesse. Mais il est rare qu'un programme entier lui soit consacré au disque.
En cherchant rapidement dans ma cdthèque j'ai trouvé cela :

[ Image ]

C'est justement Elisabeth Joyé qui a justement été la version préféré des critiques.

Tu ne t'en souviens pas mais tu es venu chez moi avec ce disque.

[PS4]

Tu ne t'en souviens pas mais tu es venu chez moi avec ce disque.

Hello Jean-Pascal,

Non, je ne m'en souvenais pas. Dans le stock de clavecin que j'avais dû prendre avec moi sans doute !
Ton système se prête bien à ce type de programme intimiste (dans ton ancien chez toi en tout cas).

Dans le genre, quelque chose de plus récent, mais d'également délicieux :

[PS4]

Un entretien intéressant avec Benjamin Alard. Où il est question des clavecins Pleyel, honnis depuis plus d'un demi siècle...

https://www.concertclassic.com/article/une-interview-de-benjamin-alard-claveciniste-et-organiste-de-bach-falla-et-landowska

[Pseudo]

Pour les amateurs point trop éloignés de Lausanne, Justin Taylor jour le programme de son album "Bach et l'Italie" (voir ci-dessus) le 27 février à Epalinges.

@PS4: l'enregistrement du concerto de de Falla par Bejamin Alard sur l'un de ces clavecins Pleyel mérite le détour. C'est l'instrument que le compositeur avait en tête en concevant cette œuvre.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

[Pseudo]

Et donc, Justin Taylor était en grâce ce jeudi soir sur un délicieux clavecin d'André Extermann, copie d'un instrument français  de Donzelague (le clavecin de Rameau, dit le facteur).

Après le récital, Justin a répondu aux questions du public avec une charmante simplicité. Merci à lui!


https://extermann.com/

[Pseudo]

Ce mardi, sur le Ruckers du MAHN, Adrien Piece jouait un programme Pancrace Royer qui comprenait, semble-t-il, l'intégrale de l'oeuvre pour clavecin de ce compositeur français d'origine italienne.

C'était l'occasion de (re)découvrir l'étonnant Vertigo, et la Marche scythe aussi complexe que virtuose.

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L'unique Livre de clavecin laissé par Pancrace Royer a été enregistré par Christophe Rousset dans un album dont j'avais conservé un souvenir diffus, retrouvé dans ma collection:

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Rousset y touche un superbe clavecin français Goujon ravalé par Swanen. Il est capté par N. Bartholomée qui n'avait toujours pas découvert qu'un tel instrument est composé d'autres éléments que les sautereaux et la table d'harmonie... Il faut écouter à niveau relativement élevé pour conserver un peu de moelleux dans le médium. Oserai-je dire que j'ai trouvé l'interprétation d'Adrien Piece plus souple que celle de l'illustre interprète français? Espérons un enregistrement sur le toujours superbe Ruckers de Neuchâtel!

[Pseudo]

Toujours par Christophe Rousset, j'écoute depuis un certain temps cette intégrale des toccatas de Bach:

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Cet album constitue un ajout bienvenu au catalogue d'oeuvres du Cantor moins enregistrées que d'autres. S'autorisant (je suppose) du fait que Bach les a conçues fort jeune (à moins de 30 ans), l'interprète s'autorise diverses fantaisies, jouant certains mouvements très vite, d'autres très lentement: pourquoi pas?

L'enregistrement se montre aussi spectaculaire que peu vraisemblable: c'est un festival de sautereaux mordant les cordes dans un crépitement d'harmoniques. Je ne supporte pas cela plus d'un quart d'heure, à la différence d'autres auditeurs qui se sont pâmés devant cette prise de son.

[PS4]

Ce mardi, sur le Ruckers du MAHN, Adrien Piece jouait un programme Pancrace Royer qui comprenait, semble-t-il, l'intégrale de l'oeuvre pour clavecin de ce compositeur français d'origine italienne.

[ Image ]

Merveilleux instrument !

Il est capté par N. Bartholomée qui n'avait toujours pas découvert qu'un tel instrument est composé d'autres éléments que les sautereaux et la table d'harmonie...

Ahahaha !!! Tellement vrai...

[Pseudo]

Re: Scarlatti : intégrale scott ross (34 cd)

Message #12 par Murr » 27 Mar 2025, 11:25
En fait je préfère les pianistes chez Scarlatti, et au clavecin plutôt l'école belge/hollandaise.
Je serais curieux d'écouter l'anthologie d'Hantaï...

Cette opinion postée sur un autre fil m'incite à réagir.

Scarlatti au piano? C'est une curiosité admirablement visitée par certain(e)s pianistes: 12 sonates par Clara Haskil, un récital d'Emil Gilels chez Hermitage, aussi fascinant qu'atypique, des bis de Martha Argerich.

Mais ces prestations restent anecdotiques.

Pierre Hantaï interprète fort bien Scarlatti. Mais il se fait rare en récital, et il faut bien dire que ses enregistrements sont fort décevants par leurs prises de son, fort diverses, et également limitées par la reproduction partielle des instruments qui est proposée, parfois caricaturale.

L'école belge/hollandaise: qu'est-ce? Parmi les interprètes, certainement Gustav Leonhardt: altier, souverain, presque universel, mais certainement austère. Ton Koopman, également, souvent fascinant, parfois inégal.

Parmi les facteurs? Skowroneck, favorisé par l'illustre Gustav, n'a certainement pas produit les copies d'instruments anciens les plus moelleuses et les plus subtiles. C'est assez sec et dur, souvent. L'art suprême de l'interprète néerlandais transcende les limites matérielles... De là à sacraliser ensemble le facteur et l'instrumentiste néerlandais...

[Razumoff]

Bien que les interprétations des sonates de Scarlatti soient « anecdotiques » ainsi que tu l’écris, et elles le sont quant à la discographie, je trouve en revanche qu’elles sont néanmoins parfaitement recommandables. J’ai le disque de Pogorelich des suites anglaises au piano donc, complétées de quelque sonates de Scarlatti. C’est juste remarquable.
J’ai également un disque d’Horowitz consacré à ces seules sonates. Il me semble que c’est ce dernier qui a ouvert la voie à ces interprétations au piano.
Je m’aperçois d’ailleurs  à l’instant, que Pogorelich a consacré un disque à l’interprétation de ces pièces de Scarlatti. J’y jetterai un œil.

[Pseudo]

C'est vrai, il y a aussi l'enregistrement historique de Horowitz. "Pogo" se montre un peu inconstant à mon goût.

Je me rends compte que le Marathon Scarlatti organisé par le MAHN (les 555 sonates jouées en quelques jours par quelques dizaines de clavecinistes sur trois instruments différents présentés côte à côte - j'en ai parlé plus haut) a modifié ma vision du compositeur.

L'imagination de Scarlatti (qui use de procédés souvent fort simples se succédant de manière aussi imprévisible que géniale) est merveilleusement réalisée sur un clavecin qui, contrairement au piano, offre des timbres différents dans le grave, le médium, l'aigu. La présence fréquente de deux jeux, d'un registre luthé ou autre, ouvre des possibilités supplémentaires de variation. L'aspect protéiforme de chaque instrument, multiplié par trois lors de ce marathon, exploité par des dizaines d'artistes à la sensibilité et à la technique différente, a fait naître un univers musical d'une richesse fascinante.

Certains pianistes savent transposer cette variété avec un art consommé, certes. Ils jouent fréquemment une sonate de Scarlatti en bis pour créer la surprise à l'issue d'un concert. Mais la finesse et la douceur du clavecin restent absentes, car un clavecin, ancien ou bonne copie, produit un son d'une infinie subtilité sans agressivité : il serait temps que certains preneurs de son prennent conscience qu'un instrument à cordes pincées est fondamentalement doux, avec un merveilleux médium.