https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q= ... DRMZw-3ueLLéon Redbone en 1992 à  l'Olympia, j'y étais!Quel souvenir de ce concert unique à Paris! J'en ai gardé le sentiment d'avoir participé à un moment extrêmement rare.
On a attendu le CD des années, sortie en 2005, et quasi non distribué en France. 
Je viens de l'avoir par un pote vivant aux US et l'ayant chopé "neuf" pour 8 dollars!
Jubilatoire! Du coup, je me refais une écoute intégrale.
Je vous laisse les commentaires/analyses d'un connaisseur sur Amaz... Qui dit les choses mieux que moi.
Bien à tous
Asdic
5 étoilesDu très grand Redbone, et en "live" s'il vous plait!!!
13 janvier 2006
Format: CD
Heureux les occupants des sièges du vénérable Olympia de Paris,qui virent ce 26 Octobre 1992 le très mystérieux Leon Redbone se produire sous leurs yeux émerveillés.Sosie de Willie DeVille et de Frank Zappa (au point qu'une légende fit courir le bruit,dans les années soixante-dix,que Redbone et Zappa étaient le même musicien),Leon,à l'instar de Ferdinand Joseph LaMenthe,alias Jelly Roll Morton (1885?-1941),l'un de ses maîtres,s'est toujours entouré de mystère.L'on croit savoir qu'il est né aux Etats-Unis en 1949,fils d'émigrants arméniens;son premier disque,"from branch to branch",enregistré en 1975,le fera passer pour un martien;en pleine époque jazz rock et disco,ce tout jeune musicien interprète,dans un style volontairement désuet,une musique d'un autre âge,celle des années vingt.Mais le martien foutra une trouille de tous les diables à tous les guitaristes: pur héritier de Blind Blake,il possède le pouce droit infernal de son très grand aîné,et est capable de jouer les pires cauchemars pour guitaristes avec une aisance et une nonchalance que très peu de guitaristes ont atteint.Son oeuvre économe (une douzaine de disques en trente années de carrière) nous promène dans le répertoire superlatif de Blind Blake,Mamie Smith,Ma Rainey,Jelly Roll bien sûr,et de toute la musique populaire des roaring twenties de Francis Scott Fitzgerald,des blues campagnards au "hot jazz" de cette époque (Armstrong,Noone,Henderson...) en passant par une country qui pour une fois swingue un max.
Dans ce concert parisien,Leon,armé d'une de ses guitares de rêve(vraisemblablement,vu le son,une petite Martin L 000 des années vingt,un des plus beaux instruments jamais construits),est accompagné de Scott Black,excellent cornettiste dans la lignée de Bix Beiderbecke,Bobby Hacket et Doc Cheatham, de David Boeddinghaus,pianiste qui a tout compris de la musique de cette époque,et du grand Frank Vignola,guitariste américain fortement influencé par Django Reinhardt et les manouches français.Vignola joue d'ailleurs sur une Gibson des années vingt,appartenant à Redbone et qui fut autrefois l'instrument du génial Eddie Lang.La musique de Redbone est comme d'habitude,un mélange de blues,de swing infernal,le tout mixé avec un humour à la Krazy Kat (légendaire bande dessinée de George Herriman),à la Buster Keaton et à la Marx Brothers.Bref,pendant soixante-dix minutes,on tape du pied comme des fous et on se marre.Mais il y a des choses très sérieuses là-dedans: la version en solo du "ain't misbehavin'" de Fats Waller (quelle partie de plaisir pour la transcrire pour une guitare!!!),le délicat "please don't talk about me","sugar", et puis les horreurs,"sweet mama","she's my gal","diddy wa diddle","waitin' on you",ces horreurs qui nécessitent une main gauche d'une précision diabolique et un avant bras droit en acier.Si vous jouez un peu de guitare,essayez de vous cogner une minute de "she's my gal" au même rythme,je vous souhaite bien du plaisir.Et si vous y parvenez,passez à "waitin' for you"(alias "keep your hands off her",de Big Bill Broonzy),et bon courage.Si vous n'y parvenez pas,ne vous inquiétez pas trop, il n'y a eu en quatre-vingts ans qu'une poignée de guuitaristes à réussir cela.
Et puis il y a la voix de Leon,la plus fainéante de tous les temps,une vraie voix de sudiste.Il vous faudra sans doute plusieurs écoutes pour le comprendre;à côté de lui,Son House ou Charley Patton semblent parler un véritable anglais shakespearien.Un seul regret dans ce long album: l'absence de "she's in the jailhouse now" de Blind Blake,ou du "why" de Morton.Mais rassurez-vous, il y a largement de quoi se régaler.Alors sautez dessus !!!