Hors série Diapason

[Jubilator]

Toujours pas de commentaires sur le CD ?

Si, je l'ai réécouté attentivement hier soir. Globalement, même impression que toi : leurs indications correspondent bien aux particularités des différents enregistrements. J'ai particulièrement bien aimé les 3 plages Bruckner/Beethoven qui se suivent (2/3/4), avec des orchestres de taille variée, des salles aux caractéristiques différentes et des techniques d'enregistrement qui mettent en valeur des qualités elles aussi bien distinctes, et musicalement c'est très bon. Plus circonspect sur le jeune prodige Rémi Géniet, mais Bach au piano, j'avoue que j'ai souvent du mal. Et je ne trouve pas l'enregistrement si phénoménal que ça, c'est pris de trop près. La transcription de la 5e symphonie de Beethoven par Liszt pour pianoforte ne m'a pas non plus laissé un souvenir impérissable… Les plages 5 et 6 pour clavecin sont formidables, je vais sans doute acheter ces disques. L'orgue est très bon aussi, très profond (mais j'ai beaucoup de très bons enregistrements d'orgue – depuis les vieux Charlin en vinyle jusqu'aux enregistrements récents d'Ablitzer, Foccroulle ou Vernet – donc ça ne me surprend pas tellement. Belle douceur, sans jeu de mots, sur le disque Mouton de l'ensemble Clément Janequin. Le Vivaldi pour hautbois est très spectaculaire, mais je ne sais pas si j'aimerais ça sur un disque entier : je préfère des prises de son qui jouent davantage sur l'homogénéité. Le disque Astrée du même Bernardini, avec l'ensemble L'Armonia e l'Inventione (en alternance avec des concertos pour basson), est déjà très focalisé sur les solistes, mais de façon tout de même moins caricaturale.

Je n'ai pas encore fait le test nodiophile des différentes prises de son avec la Callas.

[jeanpascalg]

Je n'ai pas encore fait le test nodiophile des différentes prises de son avec la Callas.

Justement c'est quoi ce test, différents pressages du même enregistrement ?

[Jubilator]

3 versions de deux airs (donc 6 plages en tout) : MP3 / format CD classique (24bits/44,1 kHz) / remastérisation 24bits/96kHz

[mkl]

Ce qui aurait été rigolo, c'est que Diapason ne dise pas à quelle version correspond chaque plage et laisse les audiophiles s'écharper un peu sur les forums (disons deux mois) avant de publier le tracklisting.

[Pseudo]

Fremer l'a fait, plusieurs fois!

http://www.analogplanet.com/content/man ... s-revealed

[Jubilator]

Voilà, le hors-série annuel de Diapason est sorti. Je ne ferai pas de commentaire sur la partie hi-fi ou home-cinoche : je sais à peu près ce qui me plaît et ce vers quoi m'orienter si je veux faire évoluer mon système selon mes goûts, et je n'ai de toute façon pas les moyens de mettre en hi-fi les prix délirants que demande le haut de gamme d'aujourd'hui. Mais c'est toujours intéressant d'avoir la rétrospective des disques qui ont obtenu un "diapason d'or" au cours de l'année écoulée, et de jeter une oreille au disque-test.

Plage 1 : Schubert, sérénade D 920, par Bernarda Fink (mezzo) et Emmanuel Ceysson (harpe) et un chœur de femmes : surprenant, mais vraiment très agréable à écouter. Étonnante sensation d'espace, spectaculaire mais sans qu'on est l'impression que la prise de son en fasse trop. Ça fonctionne vraiment bien.

Plage 2 : Schubert, "Im Frühling" par Elisabeth Schwarzkopf et Edwin Fischer : enregistrement mono, très centré, avec de très jolis timbres et beaucoup de nuances. Étonnamment moderne.

Plage 3 : Robert de Visée, prélude en La mineur et rondeau "La Mascarade", par Rolf Lislevand : beaucoup de subtilité dans le jeu, prise de son proche et très détaillée, mais cela convient bien à l'instrument et au répertoire. Un des très beaux moments du disque à mon goût.

Plage 4 : Scarlatti, Sonate K144 par Pierre Hantaï. Le clavecin tire beaucoup vers les aigus, sans agressivité excessive mais pas hyper agréable, je trouve, d'autant que c'est capté de très (trop) près. Un test pour nodiophiles à poil dur, pour ma part je retourne au merveilleux clavecin du château d'Assas sous les doigts de Scott Ross.

Plage 5 : Froberger, Toccata III par Van Asperen : clavecin plus sombre, au timbre assez étonnant, mais qui passe très bien. L'interprétation est passionnante.

Plage 6 : Aria de la suite BWV de Bach par Michel Bouvard à l'orgue. La prise de son est spectaculaire, mais je reste sur ma faim quant à l'interprétation, très monotone avec un tempo vraiment lent.

Plage 7 : C.P.E. Bach, Sinfonia pour cordes par Ophélie Gaillard et le Pulcinella Orchestra : super dynamique, pris de près. On passe un bon moment, mais je ne sais pas si une prise de son aussi spectaculaire et aussi typée résiste sur la durée et si on ne se lasse pas au bout de quelques écoutes. Idem pour l'interprétation : beaucoup d'effets de manches dans tout cela.

Plage 8 : Mozart, Quintette pour piano et vents KV452 par la Freitagsakademie : de beaux timbres d'instruments anciens, l'interprétation est intéressante également.

Plage 9 : Beethoven, sonate pour violon n°9 par Lorenzo Gatto et Julien Libeer : très belle interprétation et un enregistrement soigné. Un des disques que j'ai vraiment envie d'acheter.

Plage 10 : Mendelssohn, Prélude et fugue op. 35 par Benjamin Grosvenor, le chouchou actuel de la rédaction de Diapason. C'est bien, mais j'avoue que je suis moins enthousiaste. La prise de son ne me plaît pas, il y a beaucoup de réverbérations, on est très proche de l'instrument et c'est assez brouillon.

Plage 11 : Chopin, Mazurka op. 59 n°3 par Kolesnikov : très beau piano, avec une prise de son qui me plaît davantage. Beaucoup de sensibilité dans l'interprétation, j'aime beaucoup !

Plage 12 : Dvorak, romance n°11 par Christian Tetzlaff et l'orchestre philharmonique d'Helsinki : J'ai peu approfondi, j'avoue avoir très peu d'affinités avec cette musique.

Plage 13 : Haydn, symphonie n°31 par le Scottish Chamber Orchestra : prise de son beaucoup trop proche, censée favoriser la lisibilité des différents pupitres. Bof, encore un truc pour nodiophiles à poils durs, le mélomane passera sans doute son chemin.

Donc, pour moi, 1, 2, 3, 5, 9, 11.

[Luxmanu]

Écouté hier chez Banboufou sur les VOT et les GBL, c'est propre, mais c'est pas ma tasse de thé...
Il a été apporté par Bricoldur qui semble l'avoir bien à l'oreille avec les commentaires associés.

[jeanpascalg]

Plage 4 : Scarlatti, Sonate K144 par Pierre Hantaï. Le clavecin tire beaucoup vers les aigus, sans agressivité excessive mais pas hyper agréable, je trouve, d'autant que c'est capté de très (trop) près. Un test pour nodiophiles à poil dur, pour ma part je retourne au merveilleux clavecin du château d'Assas sous les doigts de Scott Ross.

Effectivement le problème avec pierre hantai est que depuis toujours les prises de sons trafiquées, je crois que c'est nicolas bartolomée qui les as faites. On ne reconnait pas un clavecin mais comme pour le rock on invente une sonorité.

J'ai justement entendu pierre hantai à uzès il y a quelques années, c'est là que j'ai entendu son jeu magnifique absolument pas mis en valeur dans les enregistrements. Et comme toi je prends encore en référence ceux de scott ross. d'ailleurs le disque de jean rondeau enregistré au chateau d'assas  est bien plus satisfaisant.

Plage 7 : C.P.E. Bach, Sinfonia pour cordes par Ophélie Gaillard et le Pulcinella Orchestra : super dynamique, pris de près. On passe un bon moment, mais je ne sais pas si une prise de son aussi spectaculaire et aussi typée résiste sur la durée et si on ne se lasse pas au bout de quelques écoutes. Idem pour l'interprétation : beaucoup d'effets de manches dans tout cela.

Le disque est caricatural d'une nervosité systématique. Comme elle était justement invitée au festival de montpellier j'ai là encore pu l'entendre cet été et son jeu est bien plus souple que ce que l'on nous donne dans les enregistrements.

[Jubilator]

Pour cette année, c'est terminé, mais à l'automne, il y a le festival Terpsichore à Paris. L'an dernier j'avais pu écouter Skip Sempe, Olivier Fortin et Pierre Hantaï salle Erard (rue du Mail, dans le 2e arrondissement) dans un programme de musique élisabéthaine pour deux clavecins (dont l'ancien clavecin rouge de Gustav Leonhardt, avec le décor en chinoiseries) et virginal. En plus la salle est tout à fait adapté à ce genre d'instruments et de répertoire.