La version est bien sûr importante !
Et avant tout, il faut éviter celles où orchestre et orgue ont été enregistrés séparément.
Sans parler de l’acoustique ! J’ai souvenir d’une exécution (le mot n’est pas trop fort) à la Cathédrale de
Saint-Denis où le soliste se battait avec l’orchestre dans une cacophonie accentuée par le lieu et qui fit
fuir une bonne partie de l’assistance !!!
Ceci posé, il existe quelques belles choses…
La critique officielle (Diapason Avril 2012) propose :
Niels-Berger / Munch / 1947 : la perfection (OK mais il y a du souffle, c’est un forum de HiFi ici)
Asma / Van Otterloo / 1954 : la flamme (pas mal en effet sauf la fin, l’orgue est anémique. Introuvable, par ailleurs)
Alain / Prêtre 1990 : l'éloquence (à condition d’apprécier MC Alain)
Cochereau / Karajan 1982: le Walhalla (l’un à Paris, l’autre à Berlin ! Kolossal ! A fuir)
De fait, il existe quantité d'approches différentes, dont celles de Munch, Ansermet, Ormandy, Paray,
Dutoit, Nézet-Séguin, Martinon/Gavoty ou Alain, Mehta…
Alors que faire ?
1°/ J’aurai tendance à privilégier celles dont les saveurs me semblent plus astringentes que
sucrées: Van Otterloo, Munch et Ansermet. C’est une simple question de respect de la volonté de
Saint Saëns.

2°/ Je ne répéterai jamais assez que, dans cette oeuvre, une acoustique généreuse est de mise.
Ainsi Paray/Dupré répond au premier critère, mais pas au second (désolé Pseudo).
Quand à celles de Ormandy, Dutoit, Barenboim/Litaize, ou Mehta, elles ne me semblent pas
vraiment recommandables. Barenboim m’a beaucoup déçu malgré le CSO cela dit, on en prend plein
la gueule ! Mais est-ce bien raisonnable !?
Et j’en oublie : Plasson, Levine/Preston, de Waart/Guillou, M W Chung, Jansons etc.
Bon, mais (entre nous) ce n’est pas non plus un chef d’œuvre transcendant et la troisième avec orgue est surtout appréciée pour la bagarre entre l’orgue et l’ orchestre ! Encore faut-il que celle-ci soit parfaitement "orchestrée" et que les cuivres aient une puissance et une projection sonore qui mettent l'organiste en demeure d'envoyer toute la sauce sans casser la baraque d’une part, et, d’autre part, que l’orgue ne soit ni anémique ni artificiellement gonflé au point de se croire à Cap Canaveral un soir de lancement…
Tiens, justement, une version récente (Eschenbach/Latry) pour mettre tout le monde d’accord (pour l’instant) :