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Le Coin du Discophile Baroque

26 Oct 2010 à 13:25

Bonjour,

Petit inventaire de mes disques de musique ancienne et baroque.

En ce moment j'aime beaucoup ce CD .



"Konge af Danmark" L'Europe musicale à la cour de Christian IV.

Les Witches autour de l'orgue historique de Frederiksborg [1610]
Odile Edouard (violon), Claire Michon (flûtes), Sylvie Moquet (dessus et basse de viole), Pascale Boquet (luth et théorbe), Freddy Eichelberger (orgue).

Editions Alpha 2010.

La musique baroque danoise n’est pas des plus connues, et l’évocation de Mongs Pedersøn ne nous "chamboule" pas.

Et pourtant, voici que les Witches frappent encore, et nous emmènent en dehors des sentiers battus.

Après Le Manuscrit Suzanne van Soldt (Alpha), recueil pour clavier flamand du tout début du dix-septième, ce disque propose une exploration de la musique de la cour du roi Christian IV ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Christian_IV_de_Danemark )

En effet, la cour de Christian IV brassait des musiciens de nombreux pays florissants à l’époque : d’Angleterre, des Pays-Bas, des Flandres, sans parler des voyages en Italie qu’il a ordonnés à plusieurs de ses musiciens compatriotes.

Car le roi du Danemark aimait la musique.

C’est donc un florilège qui nous est offert, du fameux Tobias Hume (qui se targuait presque d’être un membre éminent de la cour danoise), à Samuel Scheidt, en passant par John Maynard, ou le fameux Monsieur Pedersøn, natif du pays, au souverain duquel il dédiat son premier livre de madrigaux.

L'ensemble a choisi d’enregistrer ce nouvel album dans la chapelle du château de Frederiksborg en raison du joyau qu'elle abrite : un orgue réalisé par Esaias Compenius, avec le regard de Michael Praetorius, en 1610, et installé dans la chapelle sept ans plus tard par le roi lui-même.



Cet orgue qui bénéficie d'une place et d'un rendu sonore de choix tout au long de l'enregistrement s'avère très particulier (dans un premier temps de par son diapason de 471Hz), très précieux, et d’une délicatesse rare.

Il épouse avec une telle tendresse le son du reste des instruments, gardant toujours une présence remarquable, qui s’efface plus ou moins selon le cas, mais qu’on n’oublie jamais.

Le son s'affirme tantôt très éthéré (Ricercar de Thomas Simpson, sur Bonny sweet Robin), comme s’il nous venait d’une distance étrange, toujours doux, même lorsque sont utilisés des registres plus nasillards (Courante de Nicolaus Bleyer, ou Vater unser im Himmelreich de Johann Lorenz), très ample quand il faut, résonnant avec aise et une tendre puissance ronde.
Un son spécial que le doigté de Freddy Eichelberger épouse parfaitement. Car il sent vivre et vibrer son instrument sous ses doigts.
Même lorsque le toucher se fait un peu plus ferme, plus appuyé, comme dans une pièce sans titre de Johann Schop, on sent toujours cette délicatesse et cette habitation par le son de l’instrument.

Mais si l’orgue occupe une place primordiale dans ce disque, il n'occulte évidemment pas la prestation des Witches.
Comment taire le plaisir plus qu’évident qu’ont à jouer ensemble ces cinq musiciens fantasques ?
Ils cherchent et avancent ensemble.

Leur complicité est flagrante. Mais surtout ils s’amusent .

Les transcriptions sont truculentes et invraisemblables (The Duke of Holstones delight du Captaine Hume, pour orgue, violon, viole, théorbe et flûte!  

Il faut entendre ce bruit formidable et immense, plein d’une énergie et d’un allant qui nous happe dès cette première plage du disque, et qui se finit sur le son de la soufflerie du fameux orgue à vide, un son très amusant q

N'oublions pas de parler de Pascale Boquet : l’entrain et la jovialité luthistique incarnée.
On danse avec elle tandis qu’elle gratouille gentiment le ventre de son Renaissance Didier Jarny, ou on s’enfonce dans le sol avec elle sur la Pavan de John Maynard, tandis qu’elle marque la mesure sur son théorbe, avec une puissance qui révèle sa connaissance en danses de l’époque.

Enfin, la mélancolique basse de viole de Sylvie Moquet nous entraîne dans sa plainte tendre et suave.

Une bien belle aventure venue du froid.

++ Cédric
Dernière édition par Cedric.H le 26 Oct 2010 à 18:14, édité 2 fois.

Re: Mes disques de musique baroque préférés ...

26 Oct 2010 à 13:49

Bravo et merci !

D'abord parce que je désespérais de voir d'autres baroqueux sur ce forum (à part Jubilator bien sûr) empli jusqu' à ras bord de :

- quadras boudinés dans leurs jeans, éructant bière tiède et rock graisseux ;
- punaises de concert dopées à la Mozartine, à la Schubertadone et autre Berliozeries ;
- ours des Pyrénées shooté au gloubi boulga sonore et au bruitisme sauvage ;
- Technos farouches n'écoutant que leurs mesures et le bruit des tubes ;
- autruche (ah non, elle boude celle-là) etc.

Et ensuite, parce que je ne connais pas les références dont tu parles.

Grâces te soient donc doublement rendues.

Re: Mes disques de musique baroque préférés ...

26 Oct 2010 à 13:58

Ensuite :



Benjamin Alard, Bach Sonates pour 2 claviers et pédale sur l'orgue de Saint Louis en L'île.

Editions Alpha 2010.

Il est toujours périlleux pour un organiste de se mesurer aux six sonates à deux claviers et pédale de JS Bach .

En effet, le musicien doit trouver la bonne formule pour faire chanter cette musique d’une redoutable difficulté : maîtriser l’impression de simplicité qui donne à ces pages profanes leur poésie unique.
 
Ces sonates nous confrontent directement au paradoxe de l’orgue :" instrument-total".

Le musicien "homme-orchestre", doit dompter ses quatre membres pour en extraire le naturel, la spontanéité et l'autonomie des voix (dans le concert qui l’oppose et la relie aux autres).  

Benjamin Alard, jeune claveciniste (l'un de mes préféré) déjà renommé et organiste titulaire à Saint-Louis en l’Île, s’en tire avec les honneurs.  

Le jeu est clair, aéré.

Les trois voix chantent avec finesse. Le caractère propre à chaque mouvement de ces sonates tripartites bâties sur le modèle italien est bien saisi.  

Sérénité, interrogation, puis jubilation des trois mouvements successifs de la première sonate ouvrent un disque que l’on peut qualifier de mesuré, notamment dans ses tempos.  

De fait, le jeu de l’artiste donne aux sonates un aspect parfois minimaliste, voire abstrait, qui s’observe en particulier dans les mouvements lents.  

L’adagio e dolce de la troisième sonate acquiert une apparence lunaire, désincarnée et assez fascinante.
Tandis que le lento de la dernière sonate apparaît presque trop froid, légèrement haché (ce qui nuit un peu à son caractère méditatif).  
Ce parti-pris contrecarre la dimension concertante et ludique du dialogue à trois voix.

D'une manière générale, la registration manque de saveur.

Ce n'est pas un défaut à mes yeux car cela aide d'une certaine manière à particulariser davantage les voix,  en leur procurant parfois une naïveté et une espièglerie déconcertantes.

Pour en terminer là, ce bel orgue a été achevé par Bernard Aubertin en 2005.



Cett création réinterprète de façon moderne l’esthétique des orgues baroques allemands.

Mais, à mes yeux, il manque peut être ce petit grain de folie ... qui caractérise tant la manufacture d'orgue en Bavière .

++ Cédric

Re: Mes disques de musique baroque préférés ...

26 Oct 2010 à 17:33

El Nuevo Mundo - Folias Criollas par Jordy Savall

Alia Vox 2010



Continuation du premier projet Villancicos y Danzas Criollas "De l’Ibérie ancienne au Nouveau Monde", ce disque de musiques à chanter et danser a été réalisée avec la participation de Montserrat Figueras et les collaborateurs essentiels de La Capella Reial de Catalunya, d’Hespèrion XXI mais aussi avec celle de différents musiciens invités d’Argentine, de Colombie, du Venezuela ainsi que le Tembembe Ensamble Continuo du Mexique.

Autant le dire tout de suite, il faut commencer par le volume 2 "El nuevo Mundo" pour se mettre dans l'ambiance et redécouvir des airs connus de tous .

Ce disque contient un bel échantillon de musique syncrétique .

Le terme s'utilise surtout en histoire des religions, pour qualifier des confessions à part entière .

La grande majorité des musiques qui ont vu le jour à partir de la découverte et de la conquête du Nouveau Monde, conserve cet extraordinaire mélange d’éléments hispaniques et créoles influencés par les traditions indigènes et africaines

Christophe Colomb découvrit l'Amérique en 1492.

Avec lui, c’est une société complexe qui débarqua dans le Nouveau Monde.

Elle se composait de marins et de soldats, de nobles et de religieux, de musiciens et de commerçants, d’aventuriers et d’esclaves africains et de toutes sortes d’individus avides de richesses rapides et faciles.

Ceci produisit un grand métissage culturel et surtout linguistique, avec l’adoption d’éléments autochtones, particulièrement reflétés dans les musiques et dans les langues.

Au fil du temps, les conquistadors intégraient à leurs musiques la majeure partie des influences locales et à leur langage courant les dénominations originales des langues autochtones.

La consolidation de la conquête de ces territoires fut tellement immense et se réalisa par une intense exploitation et un esclavage généralisé. La conséquence fut la destruction des traditions séculaires des améridiens : langue, culture etc ...

Ainsi en à peine un demi-siècle de colonisation la pluspart des langues amérindiennes s’étaient éteintes sur les îles des Caraïbes, en même temps que leurs habitants d'ailleurs.

Les rares langages ayant survécus se transformèrent en "parlers" et en musiques créoles.

Après ce rappel historique, prémière écoute et première impression : le disque démarre très fort en première plage avec une pavanne gaillarde de toute beauté .

Jacaras, Cumbes, Fandango et autres danses enregistrées sur ce CD invitent à la découverte de ce formidable patrimoine musical amérindien.

Ensuite vient une Jacaras suivie de son traditionnel El pajarillo .

Il faut entendre ces flutes, ces sacqueboutes et autres violes de gambe ... leur placement dans l'espace et la richesse des timbres de ces instruments anciens fait honneur à leurs interprètes

Jordi Savall est vraiment l'un des grands mâitre de la musique ancienne.

Question technique, l'enregistrement est conforme aux standards d'Alia Vox : précision, dynamique et sens du détail .

De plus cet enregistrement fera plaisir aux personnes équipées de lecteur SACD .

Ce format haute définition prend tout son sens avec le label Alia Vox .

++ Cédric
Dernière édition par Cedric.H le 27 Oct 2010 à 09:29, édité 1 fois.

Re: Le Coin du Discophile Baroque

26 Oct 2010 à 20:34

Merci Cédric pour ce fil. C'est vrai, comme l'a dit Onc'Alleuze, on n'est peut-être pas très nombreux sur le Blanc Vert à écouter des Baroqueries. Et les tiennes donnent envie d'acheter les disques. :wink:

Re: Le Coin du Discophile Baroque

26 Oct 2010 à 21:33

heureux de découvrir ton thread :biggrin:
ce disque jene le connais pas et je l'acheterais certainement
pour le moment je reste sagement avec Jordi SAVAL
Coffret du Parnasse de la Viole
Monsieur de SAINTE COLOMBE le fils,MARIN MARAIS édition AliaVox :cool:

Re: Le Coin du Discophile Baroque

26 Oct 2010 à 21:59

Merci Cédric, c'est une bien belle idée que tu as eue là ! Je suis un peu à la bourre avant le WE, mais je vais essayer de venir mettre mon grain de sel. J'ai promis à Gérard une petite mise au point sur le genre de l'air de Cour, il y a longtemps déjà…

Re: Le Coin du Discophile Baroque

27 Oct 2010 à 09:39

Raph a écrit:Merci Cédric pour ce fil. C'est vrai, comme l'a dit Onc'Alleuze, on n'est peut-être pas très nombreux sur le Blanc Vert à écouter des Baroqueries. Et les tiennes donnent envie d'acheter les disques. :wink:


C'est avec plaisir  :wink:

Et comme j'ai un peu de temps en ce moment ...

Je sais que ce style de musique n'est pas très en vogue sur le forum ... et peut rubuter.

Moi j'aime beaucoup cette musique, ses accents et suis un grand dévoreur de baroqueries .

Et j'espère que cette filère pourra aider des membres de notre forum curieux de cette forme musicale .

Après je vous parlerai :

-des Partita de Bach au clavecin par Benjamin Alard,
-des Messae Brevis 233 et 236 de Bach par l'ensemble Pygmalion
-des Préludes et Concerts Royaux de Couperin

etc...

Re: Le Coin du Discophile Baroque

27 Oct 2010 à 10:17

Clavier Übung Volume 1.

Benjamin Alard, clavecin

Alpha 2010.



Sur ce double disque, nous retrouvons Benjamin Alard, titulaire des grandes orgues de Saint Louis en l'Ile ,dont le précédent disque été consacré aux sonates en trio.

On change d'instrument, mais c’est encore de Bach dont il va être question.

Benjamin Alard nous propose sa version du premier recueil du Clavier Übung (exercices pour le clavier).

Il s'agit premier opus sur les quattre que publiera Bach.

De manière directe, ce disque m'a séduit d’emblée.

L'art du toucher de Benjamin Alard est subtil, aéré ... qualités confirmées par son précédent disque d'orgue .

Les tessitures sont d'une grâce délicate et les enchainements sont souples.

Il est clair que l'interprétre maîtrise son instrument :

- richesse incroyable des sons
- dynamisme et virtuosité des enchainements

A mes yeux, le jeu de Benjamin est profondément habité et les notes respirent .

Une respiration qui laisse vivre chaque instant des pièces, qui les laisse exister puis finir (Praeludium BWV 825, après lequel les touches ne sont relâchées que bien après que les cordes aient cessé de vibrer de façon audible).

Cette respiration se laisse aussi habiter par ce qui suit et tout avance donc sur un fil.

Cela fuse sur la Gigue BWV 825, alors que les Sarabandes avancent sans lourdeur, s’égrainent posément et avec sagesse (BWV 828, 827).

Les ornements sont somptueux et l'ensemble nous entraine dans un monde exubérant, dépassant des limites que lon ne peut soupçonner de capable le clavecin.

- exubérance et liberté
- équilibre et précision (Sarabande BWV 825)

Parlons un peu de l'instrument  : il s'agit un clavecin allemand d'Anthony Sidey (copie d'un clavecin Hemsch du XVIII ème).

Les tessitures sonores se révèlent larges, énormes, délirantes (Gigue BWV 828), fougueuses et emportées (Scherzo BWV 827), parfois très intimes, un peu plus rondes, plus réservées (Menuets BWV 825, parties rapides de la Sinfonia BWV 828…), très cristallines et pures, légères et aérées (Allemande BWV 827).

Quel que soit le jeu et le clavier utilisé, le son garde toujours une chaleur indicible, et les basses sont toujours d’une ampleur ronde et prenante.(merci au jeu de 16)

Il faut rendre hommage au travail de copie-restauration effectué par Anthony Sidey ... La qualité de l'ensemble laisse rêveur .

Pour conclure, j'ai passé plus de deux heures de bonheur musical !

Tout y est : qualité artistique, belle prise de son , belle ampleur avec beaucoup d'air autour de l’instrument dont on entend chaque vibration.

Quel talent ce Benjamin Alard !

Re: Le Coin du Discophile Baroque

27 Oct 2010 à 18:04

Ben, moi, j'en écoute pas mal, du baroque !!! La musique ancienne et baroque doit représenter une bonne moitié de ma discothèque classique qui elle même représente un bon tiers de ma discothèque totale.
En ce moment, j'écoute assez souvent deux cd que je trouve excellents à tous points de vue :

- Boccherini : quintettes avec contrebasse op39 - Ensemble 415

http://www.amazon.fr/s/ref=nb_sb_noss?_ ... ontrebasse

- Vivadi/Geminiani : sonates pour violoncelle et basse continue - Dieltens, Van der Meer, Woodrow, Kohnen

http://www.amazon.fr/Sonates-Pour-Violo ... 418&sr=1-1

FLB

Re: Mes disques de musique baroque préférés ...

27 Oct 2010 à 20:36

FLB a écrit:Ben, moi, j'en écoute pas mal, du baroque !!! La musique ancienne et baroque doit représenter une bonne moitié de ma discothèque classique qui elle même représente un bon tiers de ma discothèque totale.
En ce moment, j'écoute assez souvent deux cd que je trouve excellents à tous points de vue :

- Boccherini : quintettes avec contrebasse op39 - Ensemble 415

http://www.amazon.fr/s/ref=nb_sb_noss?_ ... ontrebasse

FLB


Celui là je l'ai ... très bon  disque harmonia mundi .

Alleuze a écrit:Bravo et merci !

D'abord parce que je désespérais de voir d'autres baroqueux sur ce forum (à part Jubilator bien sûr) empli jusqu' à ras bord de :

- quadras boudinés dans leurs jeans, éructant bière tiède et rock graisseux ;
- punaises de concert dopées à la Mozartine, à la Schubertadone et autre Berliozeries ;
- ours des Pyrénées shooté au gloubi boulga sonore et au bruitisme sauvage ;
- Technos farouches n'écoutant que leurs mesures et le bruit des tubes ;
- autruche (ah non, elle boude celle-là) etc.

Et ensuite, parce que je ne connais pas les références dont tu parles.

Grâces te soient donc doublement rendues.


Merci à toi  :wink:

++ Cédric

PS : courage plus que 2143 comptes rendus à rédiger ...

Re: Le Coin du Discophile Baroque

29 Oct 2010 à 21:28

Tiens, aujourd'hui je me suis offert ça:



Et ça:



Je voulais aussi acheter celui-ci que j'ai pu écouter récemment mais je ne l'ai pas trouvé:



Ce disque est une petite merveille. :wink:

Re: Le Coin du Discophile Baroque

29 Oct 2010 à 22:31

Pour ceux qui les ont pas, ne pas se priver des merveilleux motets de Mondonville.
http://www.wikio.fr/cd/mondonville-gran ... 301,c.html

Re: Le Coin du Discophile Baroque

29 Oct 2010 à 22:41

Merci Cédric pour cette belle ouverture.

C'est vrai que l'on parle (trop) peu de musique baroque ici, pour ma part je suis tombé dedans il y a environ 35 ans. A cette époque j'avais un ami dont le frère était maquettiste chez Harmonia Mundi alors implanté à St Michel de Provence. A ce titre, il possédait tout ce que cette prestigieuse maison de disques proposait en vynile évidemment. Que de découvertes  :eek:

Il y a peu j'ai redécouvert les oeuvres baroques d'Amérique du Sud et plus particulièrement la "Fiesta Criolla", fête baroque pour la Vierge de Guadalupe à Sucre (1718).
Disque HM bien sûr (K617139) sous la direction de Gabriel Garrido, fabuleux enchevêtrements d'influences venues de mondes qui n'avaient pas prévus de se rencontrer naturellement. Superbe !

Jim

Re: Le Coin du Discophile Baroque

29 Oct 2010 à 23:23

Je ne baigne pas tout le temps dans la musique baroque, ce qui n’empêche pas le l’apprécier.

Il y a un disque que j’affectionne particulièrement, musiques qui date 1730 de Santiago de Murcia, des œuvres très complètes de la guitare baroque espagnole.



A l’écoute de la musique de Santiago de Murcia, on ne fait pas un voyage dans le temps, tant que cette musique me semble moderne, un peu comme certaine œuvres de Claudio Monteverdi.

Pierre.

Re: Le Coin du Discophile Baroque

30 Oct 2010 à 10:10

CC44 a écrit:Pour ceux qui les ont pas, ne pas se priver des merveilleux motets de Mondonville.
http://www.wikio.fr/cd/mondonville-gran ... 301,c.html


Ce disque est sublime !

Pour info, Emmanuelle Haim dirigera les grands Motets de Mondonville à l'opéra de Lille .

http://www.opera-lille.fr/fr/saison-10- ... nds-motets

Ma place est réservée  :cool:

Re: Le Coin du Discophile Baroque

30 Oct 2010 à 10:23

pdobdob a écrit:Je ne baigne pas tout le temps dans la musique baroque, ce qui n’empêche pas le l’apprécier.

Il y a un disque que j’affectionne particulièrement, musiques qui date 1730 de Santiago de Murcia, des œuvres très complètes de la guitare baroque espagnole.



A l’écoute de la musique de Santiago de Murcia, on ne fait pas un voyage dans le temps, tant que cette musique me semble moderne, un peu comme certaine œuvres de Claudio Monteverdi.

Pierre.


Ce disque aussi avait été un choc pour moi lors de sa sortie .

Rolf Lislevand et son ensemble Kapsberger ont fait preuve d'une très grande imagination quant à l'interprétation de ces mélodies connues de tous .

Ces versions ne suivent pas la partition originale . Ce sont des arragements assez contemporains .

Quel superbe disque : la position des instruments dans l'espace est impressionnante de réalisme, il y a beaucoup de détails et les timbres rendent un bel hommage à cette musique.

L'enregistrement est tellement bon et plausible qu'il séduira sans difficulté l'audiophile à poil dur tel notre ami Bill .

Enfin, le CD El Nuevo Mundo dont j'ai parlé un peu plus haut reprend pas mal de ces classiques du Codex 4 composé en 1730 par Santiago de Murcia , mais de manière plus tradtionnelle .

Ainsi, Pierre, je pense que l'un va avec l'autre ... et qu'il te faut acheter El nuevo Mundo par Jordy Savall.

++ Cédric

Re: Le Coin du Discophile Baroque

30 Oct 2010 à 10:30

Jim75 a écrit:Merci Cédric pour cette belle ouverture.

C'est vrai que l'on parle (trop) peu de musique baroque ici, pour ma part je suis tombé dedans il y a environ 35 ans. A cette époque j'avais un ami dont le frère était maquettiste chez Harmonia Mundi alors implanté à St Michel de Provence. A ce titre, il possédait tout ce que cette prestigieuse maison de disques proposait en vynile évidemment. Que de découvertes  :eek:

Il y a peu j'ai redécouvert les oeuvres baroques d'Amérique du Sud et plus particulièrement la "Fiesta Criolla", fête baroque pour la Vierge de Guadalupe à Sucre (1718).
Disque HM bien sûr (K617139) sous la direction de Gabriel Garrido, fabuleux enchevêtrements d'influences venues de mondes qui n'avaient pas prévus de se rencontrer naturellement. Superbe !

Jim


Hello Jim,

HM est un superbe label ... qui en plus d'offir un catalogue varié et de qualité , s'entoure très souvent des meilleurs interprétres .

Philipe Herreweghe et tant d'autre peuvent leur dire merci .

++ Cédric

PS : dans le même registre tu as :

Re: Le Coin du Discophile Baroque

30 Oct 2010 à 19:18

hello ; super, continuez, je ne connais presque rien dans le domaine, ça m'aide ; venant du rock -- ah non, j'y suis toujours-- j'ai découvert une affinité pour cette musique par l'entremise de Mickael Nyman et son Meurtre dans un Jardin Anglais ; est-ce que pour vous c'est une façon Reader Digest d'aborder le genre ? Peut-être, mais ça m'a ouvert qq portes. Certains enregistrements des Penguin Cafe Orchestra aussi. Sans oublier l'importance énorme, pour moi, du livre de Anne Cuneo, Le Trajet d'une Rivière, qui m'a amené à Monteverdi. Et, si je peux vous conseiller, très humblement, les disques de l'ensemble Les Inventions, mené par Patrick Ayrton, ou de La Salamandre, mené par Benoît Tainturier, j'essaie de ne pas les manquer quand ils jouent à proximité

Re: Le Coin du Discophile Baroque

01 Nov 2010 à 16:00

Les Messes Brèves de J.S Bach, Ensemble Pygmalion.

Alpha 2008.



Missae Breves BWV 234 et 235, motet "Der Gerechte kommt um".

Eugénie Warnier (soprano), Magid El-Bushra (alto), Emiliano Gonzalez-Toro (ténor), Sydney Fierro (baryton).

Ensemble Pygmalion, direction Raphaël Pichon.

Le disque démarre très fort en première page avec le motet "Der Gerechte kommt um" ... c'est un motet qu'il est rare d'entendre.
L'ambiance est sombre et énigmatique, le chœur nous dévoile un sens du contrepoint et des nuances tout à fait remarquable.
Les articulations sont amples, liées, pleines de ferveur et d'une intensité noble et poétique.
Mais je suis un peu gêné par la présence trop importante du clavecin dans le continuo et par une défintion un peu confuse du basson .

Cependant la Grandeur Magistrale de ce motet est là ... et je me laisse vite submerger par l'émotion que suscite cette interprétation .

Suite du programme : les Messes Brèves BWV 234 et 235 .

Ces petites messes ont été composées vers 1635-44.
Les messes brèves ne comportent que le Kyrie et le Gloria.
Elles étaient réservées aux grandes occasions.
Peu de messes brèves ont été écrites par J.S Bach . Ces messes reprennent certaines cantates en partie .
Malheureusement, elles ne furent que très peu jouées car souvent occultées par la Grande Messe en Si ... chef d'oeuvre lithurgique intemporel du compositeur.

Première surprise à l'écoute :  Raphaël Pichon adopte une optique radicalement différente : l'interprétation est très dynamique voire poussive .
Cette vivacité semble à l'opposé de la première plage du disque .
Les temps sont fortement marqués à la manière d'Harnoncourt : les notes sont piquées, le tempo semble compressé.
Cette compression temporelle impose aux choristes de parvenir à maintenir la cadence qui leur est imposée par la baguette de R.Pichon.

Résultat : cela manque de naturel, de musicalité, d'emphase et de phrasé.

C'est dommage ! Toutes ces approximations ... cela laisse un peu à désirer !

Question son, les aigus ne sont pas transparents, les attaques des ténors et basses dénotent une relative brusquerie.

Le "Gratias agimus tibi" ne donne pas lieu à la sérénité que j'en attendais.

Parlons un peu des solistes .

La voix de Sydney Fierro est délicate mais à sa projection limitée et son émission courte se retrouve la pluspart du temps recouverte par l'orchestre.
Le timbre étroit de Magid El-Busra est extrêmement appliqué.
Mais ce chant consciencieux se laisse trop souvent voler la vedette par le hautbois (trop?) grainé de Tereza Pavelkova dans le "Domine Fili".
Enfin, note positive pour la voix d'Emiliano Gonzalez-Toro : quelle élégance et quelle profondeur.
Sans oublier la grâce aérienne d'Eugénie Warnier.
A eux deux, ces chanteurs nous interprétent de manière superlative les "Quis tollis peccata mundi" .
Et à ce moment, je ressens de nouveau la magie épurée et puissante des débuts de ce disque.

Question technique, l'accoustique du Temple du Saint Esprit à Paris est claire et réverbérée ... attention donc aux systèmes dont le medium est un peu projetté !

http://temples.free.fr/paris/st_esprit.htm

En conclusion, je trouve ce disque aussi inégal que prometteur . L'interprétation de Pygmalion est partagée entre la boulimie et la sérénité.

Cependant n'oublions pas que Raphaël Pichon n'a que 23 ans. Son ensemble Pygmalion me semble promis à un bel avenir .

++ Cédric
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