Quoi de neuf en cd classique?

[Nicodimdom]

Salut Christian,

J'ai finalement commandé le Rana. En attendant son arrivée, j'ai réécouté le Petrushka de Marcel Meyer. Et dans la foulée d'autres CD de cette intégrale-studio de Marcelle Meyer.
Etonnant comme la majorité des CD de ce coffret à pas de prix, enregistrés bien souvent en mono, sonnent juste, avec un beau timbre.

Pour ceux qui l'auraient manqué, n'hésitez pas ! 17 CD pour 22 euros. Et bien sûr une finesse d'interprétation exceptionnelle.

Autre beau disque primé un peu partout mais qui ne plaira peut-être pas à tous  les amoureux d'Allegri entre autres:

https://www.classiquenews.com/cd-critiq ... -cd-alpha/
https://www.forumopera.com/cd/anamorfos ... e-revisite

[micbog]

Je trouve "Anamorfosi" particulièrement réussi artistiquement. Bonus : techniquement aussi !

[Pseudo]

Lorenzo Gatto et Julien Libeer achèvent leur intégrale des 10 sonates de Beethoven avec ce troisième album:

beethove-gatto-libeer3.jpg

L'interprétation reste de haut niveau, et le naturel de la prise de son parfait leur réussite.

Terrible question: laquelle des excellentes versions disponibles écouter (à supposer que vous en disposiez):

- Gatto-Libeer?
- Papavrami-Guy?
- Grumiaux-Haskil?
- Perlman-Ashkenazy?
- Oistrakh-Oborin?
- ...................................?

[Nicodimdom]

Moi j'ai celle-là. Pas des solistes connus mais des chambristes aguerris et complices. Ils sortent des sentiers battus et surprennent donc pour le meilleur... ou le pire. A écouter car plaira beaucoup ou pas.

Vantée sur le forum classic:
http://classik.forumactif.com/t2844-bee ... n-et-piano

Enregistrée dans la salle de l'Arsenal de Metz. Voici ce qu'en dit Gramophone:
https://www.gramophone.co.uk/review/bee ... -sonatas-7
et quelques clients de la zone:
https://www.amazon.fr/Beethoven-Sonates ... merReviews

[Nicodimdom]

Pour "Le printemps", Radio Classique semble dans sa "tribune des critiques" placer  Faust et Melnikov en tête. Voici leur palmarès:

1. I. Faust / A. Melnikov
Harmonia Mundi 2008
2. G. Kremer / M. Argerich
DG 1987
3. A. Dumay / M. J. Pires
DG 1997
4. C. Cerovsek / P. Jump­panen
Claves 2006
5. R. Capuçon / F. Braley
Virgin Classics 2009
6. M. Vengerov / I. Golan
Warner 1992

Quelqu'un a écouté ces versions ?

[Razumoff]

Oistrakh-Oborin.. ne serait-ce que pour la "Kreutzer"... et le "Printemps"...

[Pseudo]

Oistrakh-Oborin.. ne serait-ce que pour la "Kreutzer"... et le "Printemps"...

Il se trouve que j'ai réussi à obtenir l'intégrale (en LP)... et donc oui, sans hésitation!

Mon message se terminait clairement sur le mode de la provoc... (avec les points de suspension pour atténuer le choc).

Outre les deux versions récemment parues et discutées sur ce fil, j'avais ajouté trois versions "incontournables", càd validées par la tradition.

Les Américains ajouteraient celle de Heifetz/Bay.

Une petite plongée dans mes rayonnages m'a appris que je disposais de 5 versions supplémentaires, partielles ou intégrales   (dont la plupart de celles mentionnées ci-dessus)

Toutes sont bonnes ou excellentes: sans compter quelques outsiders moins connus, mais intéressants tout de même.

Elle est pas belle, la vie?

C'est une musique divine, pour qui en comprend les codes.

[Razumoff]

Il se trouve que j'ai réussi à obtenir l'intégrale (en LP)... et donc oui, sans hésitation!

Heureux homme !

Elle est pas belle, la vie?

C'est une musique divine, pour qui en comprend les codes.

C'est ce que je me dis chaque fois que j'écoute le troisième mouvement du XVème quatuor de Ludwig van B.
Sa dédicace d'ailleurs en souligne, sans équivoque, la sacralité:

« Heiliger Dankgesang eines Genesenen an die Gottheit in der lydischen Tonart »(Chant sacré d'action de grâce d'un convalescent à la Divinité dans le mode lydien).

[Pseudo]

beethoven-giltburg1-2.jpg

Boris Giltburg et Vasily Petrenko viennent d'enregistrer une version pleine de fraîcheur des deux premiers concertos pour piano de Beethoven.

Dans sa présentation, le pianiste insiste sur la jeunesse du compositeur (entre 20 et 25 ans, et une révision du "2e" à 30 ans) et les joue dans cette perspective, sans chercher à y placer des accents prémonitoires des oeuvres à venir. Le chef l'accompagne avec la précision et le délié qui caractérisent son style (les vidéos qu'on trouve sur le Tube sont très instructives, à l'exception d'un concerto pour violoncelle, de Dvorak, je crois, où l'instabilité du soliste met le chef et l'orchestre en difficulté). Belle prise de son, assez large mais peu profonde, comme il convient à un orchestre resserré autour du piano, qui ne paraît pas démesuré .

Un beau disque, presque donné.

weinberg-kremer.jpg

Les puristes ont sans doute commandé la musique pour violon seul que Kremer vient d'enregister: je m'en suis abstenu, car ce répertoire reste difficile d'accès.

Plus accessible se révèle cet album de musique de chambre. D'aucuns prétendent que Kremer se reproche de ne pas avoir compris l'importance de Weinberg de son vivant, et tente de rattraper son retard...

Quoi qu'il en soit, ce sont des oeuvres magnifiques, âpres et colorées, superbement interprétées: très recommandable!

[jazzouf]

pour moi Kremer / Argerich et ......Ferras / Barbizet ...

[bandit]

Cet automne mélancolique, socialement et écologiquement, nous offre deux beaux enregistrement de piano.

Le premier a été présenté à juste titre sur un autre fil. Il trouve aussi sa place dans ces nouveautés classiques :

[ Image ]

Les Ravel de Béatrice Rana sont adorables : superbe mise en place, beauté des timbres, légèreté aérienne des traits s’opposant aux accents dosés avec une précision jamais démentie : rarement la technique a-t-elle été au service d’une exécution aussi poétique de ces œuvres.

Ses Stravinsky reposent sur une option : la pianiste les aborde selon des termes purement pianistiques, sans référence aux ballets dont ils sont issus. Si cette approche se justifie entièrement dans L’oiseau de feu, tout en atmosphère, elle n’éteint pas tout à fait l’envie de retourner au disque éblouissant de Pollini (DGG analogique) pour les Trois mouvements de Petrouschka. Elle offre, selon ses propres termes, une interprétation de haute tenue.

Et puis il y a la prise de son : Alain Lanceron a réussi un des plus beaux disques de piano depuis bien longtemps (depuis les Nojima plays Liszt et Nojima plays Ravel de RR?). L’image du Steinway de Béatrice Rana se matérialise dans votre salon sans que rien ne vienne troubler l’illusion. Les timbres restent cohérents du grave à l’aigu, la dynamique impressionne, attaques et extinctions de notes sonnent avec finesse, et surtout la réverbération  est dépourvue de la froideur qu’on entend trop souvent dans les enregistrements de studio : elle rappelle ce qu’on entend dans un auditorium amorti par la présence du public.

Une grande réussite.

[ Image ]

Arcadi Volodos s’est enfin résolu à graver (comme on dit) l’une des sonates de Schubert qu’il donne en récital depuis plusieurs années. C’est la grande La majeur avec son immense mouvement lent.

Dans cet Andantino en particulier, Volodos déploie ses moyens considérables, faits d’un son pleine pâte, de l’opposition saisissante des deux mains, de progressions dynamiques savamment étudiées (jouant moins fort là où l’on attendait une progression, puis amplifiant le discours par de petites touches sforzando menant au fortissimo attendu). Ce mouvement constitue le sommet du grand arc construit par cette sonate, et Volodos inscrit clairement son interprétation dans cette conception. Il faut remonter à Bolet et à Schnabel pour trouver conception aussi grandiose.

L’enregistrement, sans reproduire l’éclatante réussite d’Alain Lanceron dans le même studio Teldex de Berlin, est bon. Mais la réverbération revêt la qualité froide évoquée ci-dessus, et cette froideur artificielle vient contredire les timbres chaleureux que Volodos tire de son instrument. C’est un album qui gagne à être écouté à volume modéré, dans une esthétique milieu-de-salle, où les pianissimi s’affaiblissant jusqu’à l’extinction prêtent à cette sonate des accents d’éternité.

Un second très beau disque.

Beatrice Rana: ses pièces de Ravel m’ont emporté, ses variations ont enfoncé le clou. Un talent exceptionnel pour cette toute jeune pianiste. Et deux prises de son au top niveau. Dynamique époustouflante dans les pièces de Ravel. Une artiste à suivre de près. Bonnes fêtes

[Nicodimdom]

Bonjour,

Depuis quelque temps, j'écoute Béatrice Rana quasiment tous les soirs sans me lasser. Ce CD Ravel / Stravinsky est plus qu'une réussite.  Petite parenthèse pour Christian, les accords plaqués légèrement retenus (en retard disais-tu) ne me gênent pas du tout.

Et comme vous le dites, en dehors de l'interprétation exceptionnelle, quel son ! J'écoutais hier soir à un niveau assez fort, réaliste comme disent les audiophiles ou pathes. Le piano était bien là, complet, entier, remplissant la pièce. Je me suis dit alors, après les frissons que j'ai ressentis, que c'était peut-être mon plus beau disque...

Ayant écouté le Gaspard de la nuit de BR (vainqueur) dans une tribune des critiques de disques récente, j'ai cherché le CD sur la toile. Il s'agit apparemment du CD édité lors du concours Cliburn. Indisponible partout ! Après une longue recherche, le seul endroit où je l'ai finalement trouvé est la boutique du concours Cliburn aux USA pour 19,88 $. + 15 $ de frais d'envoi... qui m'ont fait renoncer dans un premier temps en me disant "cherche encore !". Je n'avais pas finalisé et j'ai eu la surprise de me voir relancé par la boutique Cliburn à qui j'ai expliqué la raison de mon renoncement. Et bien sûr, comme c'est Noël, suite à mon mon mail, ils m'ont offert 5 $ de rabais.  

J'attends donc impatiemment ma Béatrice et son Gaspard (entre autres).  

Ma seule petite crainte ? Que l'enregistrement sous la marque Harmonia Mundi soit de qualité moyenne car mon enthousiasme pour le Ravel / Stravinsky est aussi dû comme vous l'avez compris à ce "vrai" piano livré dans la galette.

1x Beatrice Rana, silver medalist CD (2013) for $ 19.88 each
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A vous de jouer !
https://www.harmoniamundi.com/#!/albums/1921

[habermas]

Merci pour le partage, je ne connaissais pas du tout Beatrice Rana, je vais commander son dernier disque. En tout cas, les extraits vidéo de son Stravinsky sont sublimes.

Amitiés,

Joon

[Nicodimdom]

Content que tu l'aies découverte.   Moi, c'est Pseudo (Christian) qui me l'a fait connaître et que je remercie.

En ce moment, j'écoute ça:


et avant:


Mais j'attends ça écoutable dans ce lien:
http://www.harmoniamundi.com/#!/albums/1921

[Pseudo]

Ayant écouté le Gaspard de la nuit de Beatrice Rana (vainqueur) dans une tribune des critiques de disques récente, j'ai cherché le CD sur la toile. Il s'agit apparemment du CD édité lors du concours Cliburn. Indisponible partout !

Il est disponible sur Qobuz (streaming 44/16 et fichier HD), pour les amateurs de démat'. Couplage avec Schumann et Bartok.

[Nicodimdom]

Oui mais je voulais le CD.

J'ai passé mon après-midi avec elle ou presque  

Ecoutez son Bach: Piano Concerto in D-Minor, BWV 1052. Elle est capable de nuances incroyables, de pianissimos irréels. Ecoutez  par exemple vers 5'55. Elle joue à la limite du silence... Une interprétation d'une grande finesse qui sait aussi être vive quand il le faut mais jamais  purement mécanique. Toujours du sentiment. Ca danse aussi. L'orchestre Amsterdam Sinfonietta est au diapason, tout à son écoute.


Je ne m'en lasse pas.

-- 26 Déc 2019 à 17:56 --

Bien sûr, ça aussi c'est quelque chose !

[Pseudo]

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Un enregistrement dont nous n'avons pas encore parlé, me semble-t-il.

Cet album au titre ambigu offre le Tombeau de Couperin en version pianistique et orchestrale, le Concerto en Sol et L'Alborada del graziozo.

Il constitue une proposition originale dans la mesure ou le jeu de Perianes favorise les timbres voilés et les demi-teintes. Sa pédalisation très particulière, la pédale de gauche presque toujours légèrement enfoncée, bien en évidence lors d'un récent concert avec Tabea Zimmermann au TCE (à condition d'être assis suffisamment près de la scène) lui permet de tirer ces sonorités inhabituelles d'un Steinway. Son interprétation du Tombeau se montre radicalement différente de celle de Bertrand Chamayou, pour citer un enregistrement récent: ce dernier joue beaucoup plus sur la clarté et le brillant des sonorités. L'approche mélancolique du pianiste espagnol reflète la dédicace de chacun des mouvements à un (ou deux) camarade de Ravel décédé lors de la "grande guerre" dans laquelle le compositeur a  été engagé. Sa vision s'oppose donc à celle de la créatrice de l'oeuvre, Marguerite Long, qui trouvait au Tombeau un caractère joyeux.

Le "miroir" (outre les photos inversées des artistes sur  le livret ) est offert par la version orchestrale de oeuvre, que l'orchestre de Paris interprète avec finesse sous la direction de Josep Pons. La prise de son suggère, plus qu'elle ne l'impose, un vaste espace, celui de la Philharmonie. Les timbres, précis et aériens, manquent un peu de viande sur l'os, pour refourbir ce vieux cliché: un choix esthétique qui plaira aux amateurs de transducteurs électrostatiques.

Dans le concerto, Perianes adopte un jeu plus brillant tout en ménageant des surprises. Peu après son entrée, il ralentit fortement, et inscrit  le second thème dans un dialogue quasi chambriste avec les solistes de l'orchestre. Après le solo de harpe, il se lance dans une imitation de sonorités tout à fait captivante. Le second mouvement, comme suspendu, offre beaucoup de poésie. Jamais personne n'a compris pourquoi Ravel avait affirmé que sa composition s'inspirait du larghetto du quintette avec clarinette de Mozart. Dans le presto, orchestre et soliste cèdent davantage au brio, sans rivaliser avec les roucoulades exubérantes d'Argerich accompagnée par Abbado (ce n'est pas un reproche). Une belle approche, cohérente à sa manière.

[francois]

Boris Giltburg et Vasily Petrenko viennent d'enregistrer une version pleine de fraîcheur des deux premiers concertos pour piano de Beethoven.

Superbe disque

Il est disponible sur Qobuz (streaming 44/16 et fichier HD), pour les amateurs de démat'. Couplage avec Schumann et Bartok.

C'est bête pour ceux qui écoute des disques, dommage

[Pseudo]

C'est bête pour ceux qui écoutent des disques, dommage

Comme l'a noté Bernard, on peut commander ce disque de Beatrice Rana (Ravel, Schumann, Bartok) aux USA, @the cliburn shop.

[Nicodimdom]

D'ailleurs, le voici sur ma table.  

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

J'écrivais il n'y a pas longtemps mes craintes quant à la qualité d'enregistrement (Harmonia Mundi USA), peur qu'elle ne soit pas à la hauteur du Stravinsky / Ravel (Warner). Lien

Eh bien je suis plus que rassuré. la qualité sonore est elle aussi exceptionnelle. Quant à l'interprétation...  

N'hésitez pas. Toutes les infos pour commander chez Cliburn dans le lien cité.