Quoi de neuf en cd classique?

[olivier-49]

Quelques bricoles sorties récemment:

[ Vidéo ]

Sabine Devielhe, Léa Desandre & Le Concert d'Astrée - Cantates Italiennes, Händel

[ Image ]

Très belle sortie, notamment au niveau des chanteuses qui réalisent une performance remarquable. Sabine Devieilhe on l'a tous entendue dans ses différents répertoires, de Rameau à Deslibes en passant par Mozart et Bach. Je ne pense pas qu'on puisse encore ajouter un qualificatif supplémentaire tellement il a déjà fait l'objet de nombreux éloges.

Pour Léa Desandre, c'est un peu plus compliqué, je voyais bien qu'elle avait du potentiel mais qu'il restait un peu de verdeur et que dans la gestion de la respiration, il lui restait quelques points à améliorer. Sur ce disque, on dirait qu'elle a gommé pas mal de ses défauts et même dans le timbre de la voix, on sent qu'elle a évolué. Un beau disque que je recommande.

[ Vidéo ]

Amitiés,

Joon

J'aime beaucoup ce petit extrait, merci. Je vais me pencher sur ce disque.

[Pseudo]

Quelques bricoles sorties récemment:

Quatuor Diotima - Intégrale des quatuors à cordes de Bartok

J'avais repéré cette intégrale: après t'avoir lu, je vais "écouter cela de plus près!"

-- 04 Mar 2019, 13:55 --

Grande découverte [ces œuvres de Debussy]  sur instruments d’époque, admirable interprétation qui rivalise à celle de Boulez, je crois même que je préfère celles de François Xavier Roth.

Ce que fait Roth à la tête des "Siècles" est toujours intéressant, même si l'on peut contester certains choix interprétatifs.

Signe de sa réussite: certains critiques tirent à boulets rouges sur ses enregistrements! Cela me rappelle la manière dont ont été accueillis les premiers Bach de Harnoncourt dans les années 60!...

Je connaissais le Sacre par "Les siècles", je vais me tourner vers ces Debussy (en outre, j'aime beaucoup Jeux).

Comme je le constatais en écoutant la Fantastique sur  le "vis-à-vis" de la cité de la musique, La facture des instruments a davantage modifié nos habitudes d'écoute en un siècle (et même moins) que ce qu'il est coutume d'admettre. Ecoutez donc les enregistrements de l'orchestre de l'ORTF, ou les Decca consacrés à l'OSR (orchestre de la Suisse romande) sous Ansermet...

P.S.: écouté Jeux au casque sur Qobuz: très joli, en effet, fin et élégant. Et les timbres de l'orchestre me rappellent furieusement l'OSR des années 50-60 (il y manque peut-être l'impulsion que savait y mettre "Le Vieux"!)

[habermas]

Ce n’est pas vraiment une bricole l’intégrale des quatuors de Bartók  

Grande découverte sur instruments d’époque, admirable interprétation qui rivalise à celle de Boulez, je crois même que je préfère celles de François Xavier Roth.

[ Image ]

https://www.qobuz.com/fr-fr/album/debus ... anm9bpklfb

Pierre

J'avais acheté il y a quelques années sa version de La Mer et de la 1e Suite pour Orchestre. Vraiment admirable, en particulier pour la Suite pour Orchestre qui est la plus belle version que je connaisse (d'ailleurs assez inexplicablement peu enregistrée alors qu'à mon avis c'est une très grande oeuvre). Je vais commander ce nouveau disque du coup, merci de l'info.

J’ai découvert les quatuors de Bartok avec les Vegh
Cette interprétation par les Diotima me tente, d’eux j’ai ce disque que j’apprécie et recommande

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Œuvres de Steve Reich, Samuel Barber et George Crumb

Merci de la suggestion, j'ai l'impression que c'est un disque qui est très bon vu les prix qui piquent chez les vendeurs tiers chez Amazon   Je vais attendre que les prix baissent avant de passer à l'achat.  

Amitiés,

Joon

[airV]

Merci de la suggestion, j'ai l'impression que c'est un disque qui est très bon vu les prix qui piquent chez les vendeurs tiers chez Amazon  :eek: Je vais attendre que les prix baissent avant de passer à l'achat.  :wink:

Amitiés,

Joon

oui j'ai vu cela après avoir posté.   d'autant que je pensais qu'il était toujours dispo.
Mais comme amazon est parfois très étrange, j'ai regardé sur discog et là tu le trouves à un prix normal  

[Pseudo]

Certes pas une nouveauté, mais un regard qui peut surprendre sur la musique de la première moitié du 20e siècle:



ET ZUT: fort peu de Debussy et de Stravinsky dans ce coffret  

Il faudra donc se tourner vers ces albums (le regroupement des LP était plus sensé):







Vous découvrirez des timbres assez proches de ceux des "Siècles", avec la précision et le dynamisme qui ont fait la réputation d'Ansermet dans ce répertoire.

Un classique: Petrouchka; les Nocturnes méritent aussi le détour; une gâterie: la Boîte à joujoux! Il existe un enregistrement de la répétition de cette œuvre délicieuse de Claude de France.

Il existe encore une version de L'oiseau de feu avec le New Philharmonia, un enregistrement tardif du Maître qui est accompagné d'une captation des répétitions.



Ansermet ne se gêne aucunement de dire aux musiciens, sans aucun doute meilleurs techniciens que ceux de l'OSR, qu'il a peiné à obtenir le caractère orchestral qu'il souhaitait!... C'est un document tout à fait extraordinaire: le chef s'y montre moins dynamique qu'avec "son" orchestre (dans la progression de l’œuvre, et non dans la dynamique instrumentale, qui est époustouflante!). Mais il obtient une précision de la mise en place et une beauté des timbres tout à fait exceptionnelles.

Un passage d'anthologie: le travail de la percussion dans la Danse de Katchei.

[Razumoff]

Bonjour à Tous,
Mon coup de coeur de la semaine.
Je connaissais cette magnifique chanteuse pour l'avoir entendue au Conservatoire à Pantin lors d'un concert de lieder au romantisme subtil et appuyé.
Cet opus est en un seul mot: Remarquable !
Le parcours musical est une invite au plaisir gourmand tout autant qu'à une immersion subtile au sein de très belles mélodies françaises.
L'art de l'interprétation servi par une technique irréprochable, un phrasé exceptionnel et un timbre que l'on se prend à imager sur nos airs fétiches pour un plaisir futur...
Les artistes incarnent avec un bel enthousiasme cette "Jeunesse à Paris".
Mention particulière pour la pianiste Joséphine Ambroselli qui concert après concert nous fait davantage aimer ce répertoire par ses interprétations lumineuses... une artiste rare..
Le plus, c'est très bien enregistré...

[habermas]

Bonjour à Tous,
Mon coup de coeur de la semaine.
Je connaissais cette magnifique chanteuse pour l'avoir entendue au Conservatoire à Pantin lors d'un concert de lieder au romantisme subtil et appuyé.
Cet opus est en un seul mot: Remarquable !
Le parcours musical est une invite au plaisir gourmand tout autant qu'à une immersion subtile au sein de très belles mélodies françaises.
L'art de l'interprétation servi par une technique irréprochable, un phrasé exceptionnel et un timbre que l'on se prend à imager sur nos airs fétiches pour un plaisir futur...
Les artistes incarnent avec un bel enthousiasme cette "Jeunesse à Paris".
Mention particulière pour la pianiste Joséphine Ambroselli qui concert après concert nous fait davantage aimer ce répertoire par ses interprétations lumineuses... une artiste rare..
Le plus, c'est très bien enregistré...
[ Image ]

Je l'avais acheté également, très bon disque en effet avec quelques pépites d'opérette et opéra-bouffe de compositeurs dont je n'avais jamais entendu parler. Et les mélodies de Poulenc sont très réussies.

[habermas]

A noter la sortie prochaine du nouveau disque de Vanessa Wagner le 26 Avril, dédié aux compositeurs contemporains Américains. D'une part des compositeurs désormais familiers à tous comme Philipp Glass mais aussi des personnages plus excentriques et mystérieux comme Moondog et Meredith Monk.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Pour moi, c'est la plus grande pianiste vivante qu'on ait en France actuellement avec Alice Ader et ça me réjouit de voir que cette artiste a choisi de se renouveler complètement sur un nouveau répertoire et sur un nouveau label qui est plutôt habitué à éditer des disques de musique électronique. Ses disques Ravel et Liszt/Pärt font partie de mes disques favoris, elle a un vrai don pour véhiculer l'émotion par sa musique. A l'écoute des 2 extraits disponibles en pré-écoute sur les services de streaming, ça semble être un disque singulier qui va marquer la discographie de cette grande artiste.





Le disque va sortir en CD et double vinyle, en précommande chez Amazon mais aussi directement au label sur la page suivante:

InFiné Records

J'ai commandé pour ma part le vinyle en édition limitée, je ferai un petit billet de compte-rendu fin Avril une fois les disques arrivés.

Amitiés,

Joon

[Razumoff]

Merci Joon de cette info... le menu est alléchant.. c'est noté..

[Razumoff]

A noter la sortie prochaine du nouveau disque de Vanessa Wagner le 26 Avril, dédié aux compositeurs contemporains Américains. D'une part des compositeurs désormais familiers à tous comme Philipp Glass mais aussi des personnages plus excentriques et mystérieux comme Moondog et Meredith Monk.

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Pour moi, c'est la plus grande pianiste vivante qu'on ait en France actuellement avec Alice Ader et ça me réjouit de voir que cette artiste a choisi de se renouveler complètement sur un nouveau répertoire et sur un nouveau label qui est plutôt habitué à éditer des disques de musique électronique. Ses disques Ravel et Liszt/Pärt font partie de mes disques favoris, elle a un vrai don pour véhiculer l'émotion par sa musique. A l'écoute des 2 extraits disponibles en pré-écoute sur les services de streaming, ça semble être un disque singulier qui va marquer la discographie de cette grande artiste.

[ Vidéo ]

[ Vidéo ]

Le disque va sortir en CD et double vinyle, en précommande chez Amazon mais aussi directement au label sur la page suivante:

InFiné Records

J'ai commandé pour ma part le vinyle en édition limitée, je ferai un petit billet de compte-rendu fin Avril une fois les disques arrivés.

Amitiés,

Joon

Joon,
As-tu reçu finalement, le disque de Vanessa Wagner ?

[habermas]

Joon,
As-tu reçu finalement, le disque de Vanessa Wagner ?

Le disque n'a pas encore été expédié, il le sera dans les 5 prochains jours d'après le site du label. Déjà écouté l'album en streaming sur le petit système (je n'ai pas de lecteur réseau sur la chaîne principale), c'est vraiment excellent et d'une réelle fraîcheur artistique. Mais je ferai un billet plus complet une fois le vinyle reçu et que j'aurai écouté tout ça en format non-compressé.

[Pseudo]

https://www.actes-sud.fr/catalogue/musi ... con-serkin

André Tubeuf vient de publier Rudi, la leçon Serkin. Bon, ce n'est pas un CD, mais cela y conduit.

L'auteur, qui aimait beaucoup Serkin et l'a côtoyé, mêle souvenirs, éléments biographiques et commentaires musicaux pour produire cet opuscule qui mérite le détour. Le style, parfois hyperbolique, montre plus de retenue que d'habitude de sa part.

Il y raconte notamment que "Rudi", à la fin d'un de ses premiers concerts à Vienne avec son futur beau-père Adolf Busch, poussé seul sur la scène par celui-ci, donna en bis les Goldberg intégrales!

Autre anecdote: au milieu des années 20, Busch, qui devait jouer Bach avec Furtwaengler et craignait l'instabilité rythmique du chef, demanda à Serkin d'assurer le continuo pour stabiliser l'orchestre...

Ce qui m'a conduit aux rayonnages de ma discothèque, pour y ressentir une certaine frustration.

Il existe un coffret Schubert de 3 galettes, ce qui est peu. La sonate en Si bémol impressionne, douloureuse de bout en bout. La prise de son, détaillée, laisse entendre la respiration du pianiste: saisissant! Dans le même coffret, la comparaison de la version vinyle des Impromptus avec le CD fait apparaître une légère perte de dynamique fine et de variété des timbres.

Mais les Mozart, ah! les Mozart... Dans le 25e KV 503 tardivement enregistré, Abbado impose au premier mouvement un tempo si retenu que toute la dynamique de cet Allegro maestoso s'effondre: pauvre Serkin, le voilà embarqué dans un allegro pomposo!

Musicalement, les enregistrements plus anciens avec Szell et Schneider convainquent davantage. Mais...

Au début des années 80, CBS a remasterisé ces prises pour sa collection noire:



Si la clarté du signal s'en trouve probablement améliorée, le timbre des cordes souffre: c'est métallique, définitivement!

Ecoutés au casque sur Qobuz, les transferts offerts dans le coffret de 6 CD(pour le prix d'un!)



paraissent meilleurs. Le coffret est commandé, à vérifier donc.

[habermas]

Ca fait déjà quelques semaines que j'ai acquis les nouveautés d'Avril et de Mai, mais je n'ai pas eu le courage de faire un billet. Je corrige ça de suite, car il y a eu du très lourd.

Notamment, des sorties exceptionnelles en musique de chambre chez NoMadMusic, mon label préféré du moment avec toujours l'incroyable prise de son par Hannelore Guittet.

Trio Talweg: Trios avec piano de Turina, Ravel, Gubitsch

C'est un disque déjà sorti il y a 4/5 mois, mais qui est passé sous mon radar. Pour la petite histoire, le trio avec piano de Ravel est l'oeuvre par laquelle je suis tombé dans la marmite de la musique classique dans mon adolescence, la version des frères Capuçon avec Frank Braley au piano pour être précis. Notammen le Pantoum me fascinait et me fascine toujours. J'ai accumulé au fil des années toutes les différentes versions qui sont sorties('je dois en avoir 10/15 CDs et vinyles) je reviens toujours vers cette version qui est un peu ma madeleine de Proust, ainsi qu la version du Trio George Sand, la plus éthérée et à penchant impressionniste.

Mais je crois avoir découvert ici la version la plus aboutie. La profondeur et la subtilité de lecture donne le vertige. C'est la première fois que je sens que le mystère de cette pièce est enfin révélée. Chaque petite nuance apportée par les musiciens me donne une vision entièrement nouvelle de l'oeuvre, j'en avais des frissons tellement c'est une version incroyable. La prise de son exceptionnelle permet de restituer chaque intention musicale de manière claire et naturelle, un vrai régal.

Le reste du disque comporte des oeuvres de Joaquin Turina, compositeur impressionniste espagnol ainsi qu'une création nouvelle en commande d'un compositeur argentin, Tomas Gubitsch. De très belles découvertes pour les deux compositeurs, qui s'inscrivent dans un style post-impressionniste mais chacun avec un style bien distinct.

Vidéo de Promo:



L'excellent "Trois Moments" de Tomas Gubitsch



Je pèse mes mots quand je dis qu'il s'agit d'un grand disque, hautement recommandé.      
J'ai encore tellement de disques dernièrement sortis sur lesquels j'aimerais écrire, mais je ferai ça ces prochains jours, assez de dithyrambe pour aujourd'hui.

Amitiés,

Joon

[Pseudo]

Hänssler réédite en double album (à prix très doux) des enregistrements de 2005 et 2006 par le duo Prégardien/Gees:
- le Liederkreis op. 39 de Schumann
- les Lieder d'après Eichendorff de Wolf
- des Lieder de Mahler

Prégardien a la voix de ténor la plus ductile, et une des dictions les plus claires et les plus intelligentes qu'on puisse entendre (c'est un grand Evangéliste). Dans Schumann je le trouve totalement émouvant, et d'une beauté née de la retenue des effets. On peut préférer une interprétation plus intense et plus romantique du Liederkreis; il offre pour moi l'une des plus belles versions, à côté de Sena Jurinac au superbe alto profond.

Les Mahler sont vifs, précis, et restituent ce passage rapide du drame au comique propre à sa musique. Cet enregistrement me paraît bien supérieur à celui de Fischer-Dieskau et Barenboim qui savonne passablement les traits transposés de l'orchestre, notamment le staccato au début de Wo des schönen Trompeten blasen (là où sonnent les trompettes, réminiscence de la jeunesse du compositeur qui résidait près d'une caserne).

J'ai plus de peine à commenter les lieders de Wolf qui me parlent moins.

[lupu]

[ Image ]

Hänssler réédite en double album (à prix très doux) des enregistrements de 2005 et 2006 par le duo Prégardien/Gees:
- le Liederkreis op. 39 de Schumann
- les Lieder d'après Eichendorff de Wolf
- des Lieder de Mahler

Prégardien a la voix de ténor la plus ductile, et une des dictions les plus claires et les plus intelligentes qu'on puisse entendre (c'est un grand Evangéliste). Dans Schumann je le trouve totalement émouvant, et d'une beauté née de la retenue des effets. On peut préférer une interprétation plus intense et plus romantique du Liederkreis; il offre pour moi l'une des plus belles versions, à côté de Sena Jurinac au superbe alto profond.



Les Mahler sont vifs, précis, et restituent ce passage rapide du drame au comique propre à sa musique. Cet enregistrement me paraît bien supérieur à celui de Fischer-Dieskau et Barenboim qui savonne passablement les traits transposés de l'orchestre, notamment le staccato au début de Wo des schönen Trompeten blasen (là où sonnent les trompettes, réminiscence de la jeunesse du compositeur qui résidait près d'une caserne).
.

Voilà qui m'a donné l'idée de réécouter ce merveilleux disque :

R-11054382-1509003221-8043.jpeg.jpg

[micbog]

Tiens, j’ignorais que Harmonia Mundi  avait édité ce disque. À l’origine c’était un disque Vanguard. Mais quoi qu’il en soit il s’agit à mon avis de la meilleure version de l’œuvre.

[Pseudo]

Voilà qui m'a donné l'idée de réécouter ce merveilleux disque

Bien sûr. Les lieder avec piano offrent un charme différent et permettent une approche chambriste de l'univers de Mahler. La voix gagne en importance face au seul piano.

... il s’agit à mon avis de la meilleure version [du Kabenwunderhorn].

En effet  

[Pseudo]

Quelques retours:



Agréable, très consonnant, rythmes simples: l'étude de Reich No 9 paraît complexe dans ce contexte... Enregistré d'assez près avec beaucoup de réverbération, ce qui préserve la lisibilité (écouté en CD "qui ne s'use pas" -en principe!) Un peu light à mon goût.



Pour citer Goscinny, c'est dur à admettre (maître), mais les reports de ce coffret offrent une nette plus-value par rapport aux transferts de l'infâme collection noire de 1984 (c'était une année prédestinée, en fait) intitulée Masterworks portraits. Dans le concerto pour deux pianos, en particulier, d'un son plat et métallique à en grincer des dents en MP, on entend des pupitres de cordes, raisonnablement distribués dans l'espace, et deux pianos qui ont de la chair sur l'os (pun intended). Les autres concertos vont de l'acceptable au bon, en parlant de la prise de son, encore une fois. La manière de Serkin mérite toujours l'attention, austère, attentive, et finement détaillée, même si l'on pourrait lui reprocher un purisme un peu ascétique dans sa vision générale.

Un véritable style, en somme.

Pour en revenir à l'infâme collection noire de Columbia/CBS, elle n'avait pas si mal commencé. Les Impromptus de Schubert, réédités en 1983, remasterisés et "Dolby-isés", mais non numérisés, sont tout à fait respectables. C'est l'utilisation de convertisseurs ADA primitifs qui a provoqué la catastrophe, masquée par les cellules MM euphoniques que beaucoup d'auditeurs utilisaient en cette période reculée   D'ailleurs, je m'y suis laissé prendre  

A titre de comparaison, j'ai retrouvé ceci:



L'image prise sur la Toile montre un CD, mais c'est bien le LP en vinyle avec un E que j'ai écouté dans cette collection Great performances, un report de 1981 (corrigé).

Il s'agit aussi d'une réédition remasterisée et Dolby-isée, (en analogique, donc) et c'est encore mieux: on entend un orchestre distribué dans l'espace, y compris en profondeur, entourant  un piano bien charpenté. Les timbres offrent une belle richesse, même si la petite sécheresse propre aux enregistrements CBS reste perceptible. Serkin s'y montre léger, inventif, d'une gaîté presque primesautière par moments. Szell dirige l'orchestre Columbia avec beaucoup de respect pour la partition, dont aucun détail n'est obscurci. Tout au plus pourrait-on regretter une articulation qui abuse du détaché, voir du staccato. Un très beau disque, dans l'ensemble.

It's all, folks!

P.S.: au fait, quelqu'un a-t-il acheté cela (édité en 2017, épuisé chez plusieurs vendeurs et parfois proposé à des prix stratosphériques)?

[Pseudo]

Françoix-Xavier Roth vient d'enregistrer la 3e de Mahler à la tête de l'orchestre du Gürzenich:



Selon le texte de  la pochette, il s'agit de l'orchestre de la création, ce qui constitue une demi-vérité: donnée en première audition 5 ans après son achèvement, fort mal reçue à Berlin lors d'auditions partielles antérieures, la symphonie a exigé de renforcer notablement l'orchestre (de 30 à 100 musiciens, selon Henri-Louis de La Grange). Mahler jouit, pour cet événement, d'un appui décisif de Richard Strauss, ce qui paraît bien étonnant vu de notre 21e siècle!

En fait, cette 3e est une des symphonies de Mahler qui me résiste (avec la 8e). L'enregistrement de Roth m'a  séduit, en écoute partielle, par la retenue du chef qui refuse de lâcher systématiquement toute la cavalerie, pratique  qui me paraît particulièrement rhédibitoire dans le mouvement initial, incroyablement long et tonitruant (30').

Autant l'avouer: je suis à demi séduit. Certains traits orchestraux de ce premier mouvement ne peuvent s'exécuter que fortississimo, quelles que soient les intentions du chef, et ont raison de ma patience et de mes tympans en dix minutes malgré tous mes efforts.

Cette interprétation démérite-t-elle pour antant? Probablement pas. Roth réduit la tension dès qu'il le peut, et l'orchestre fait preuve d'une précision convaincante. Le chef construit sa progression plus souplement que Tennstedt, encensé par M. de La Grange, et passablement oublié aujourd'hui.

Mais mes réserves à l'égard de cette oeuvre demeurent, malgré l'angélisme du finale...

Une petite anecdote pour terminer: séduit par le trombone solo, Franz Dreyer, venu de l'orchestre de Mannheim, Mahler n'eut de cesse de le débaucher et de le faire venir à Vienne, dont il dirigeait l'opéra: démarche diversement appréciée...

[micbog]

F.X. Roth vient également d’enregistrer la 1ère « Titan » avec comme argument que ce serait la version originale. Et elle ne me satisfait qu’à demi et les réserves que tu émets  à propos de la 3me peuvent s’y appliquer. J’en possède plusieurs versions, et celle que je préfère reste celle de Walter. Celle de Tennstedt est très bonne aussi. En fait il existe tellement de versions que je me demande parfois, en considération du faible volume que représente le disque, si tout cela en vaut la peine...



Et pour ceux qui aiment les enregistrements spectaculaires, je recommande celle-ci. Elle en vaut bien d’autres dans l’immense production de cette oeuvre :