Centenaire du Claude de France

[Pseudo]

Koechlin!  

[shushu]

Ce qui veut dire qu'il n'y en a qu'un qui suit.

Plus dur maintenant : comment ça se prononce ?

[Pseudo]

J'ai entendu "kéklin" comme pain, fin, faim, feint, etc.

[habermas]

Une fois n'est pas coutume, j'ai découvert une nouvelle oeuvre de notre Claude National, intitulé "Le martyre de Saint Sébastien". Interprété ici par Pierre Monteux et la LSO en 1983:



Le disque commence par une interprétation fabuleuse des Images pour orchestre (à ne pas confondre avec les Images pour piano), avec toute la subtilité et la transparence habituelle de Pierre Monteux. Une interprétation tellement magnifique que je suis en train de la réécouter une deuxième fois à la suite. Les tempi sont assez rapides, avec une urgence globale et des attaques de mouvements très vifs. C'est une interprétation qui servira de réponse aux personnes qui trouvent que Debussy n'a pas le sens du rythme et de la mélodie ou encore qu'on s'y ennuie. La prise de son à se damner, les timbres de l'orchestre sont d'une grande délicatesse sans que cela se fasse au détriment de la dynamique globale du disque.



Ensuite vient ce "Martyre de Saint Sébastien". D'après le livret, c'est une oeuvre tardive de Debussy, qui fut un raté lors de sa première et ne fut que très rarement joué. Chose intéressante quand je lis la page Wikipedia de l'oeuvre:

Les jours précédant la première, qui eut lieu le 22 mai 1911 au théâtre du Châtelet, l'archevêque de Paris menaça d'excommunication tout catholique assistant à la représentation, car l'œuvre mêlait trop le sacré au profane, n'opposait pas clairement les forces païennes et le christianisme, elle suggérait même une assimilation d'Adonis, bel adolescent tombé pour Aphrodite, à Sébastien. De plus, Sébastien était incarné par Ida Rubinstein, une femme juive ! L'œuvre ne reçut donc pas le succès, malgré la maîtrise d'écriture de Debussy.

J'apprends aussi qu'à l'origine ce fut un spectacle mêlant danse, orchestre, voix et choeurs, qui durait 5 heures. Sur ce disque, il s'agit en réalité de "fragments symphoniques" de l'oeuvre originale, dont je n'avais jamais entendu parler.

Cette oeuvre est un peu à l'opposé des "Images pour orchestre", un registre plus dramatique et mystérieux qui contraste avec la première partie du disque. On sent une certaine continuité avec Pélléas et Mélisande mais contraste drastiquement avec les Images pour orchestre pourtant composés durant la même période. On sent davantage de recherche et une vraie progression dans le style de Debussy, avec quelques notes qui me rappellent l'Oiseau de Feu du jeune Stravinsky de l'époque.

Décidément pas une oeuvre majeure de Debussy, mais décidément une oeuvre qui laisserait présager peut-être ce que Debussy serait devenu s'il avait vécu plus longtemps.

Amitiés,

Joon

[simon33]

Le nouveau cd de Pieranunzi tourne en boucle depuis 1 semaine .