Oren et Jennifer sont (enfin) de retour, sur les platines, au creux de l'oreille, au bord du monde des fantasmes, dans le paradis des jouisseurs, c'est bien
Elysian Fields.
Le duo new-yorkais est typiquement le genre de groupe dont j'attends les oeuvres avec un mélange de gourmandise et de légère angoisse (vont-ils encore prolonger le plaisir??).
On ouvre, on pose, on appuie sur play et... et ça marche encore! Jennifer ressort de dessous les draps, de l'intérieur de nos rêves érotiques pour conter ces histoires de coeurs et de corps, avec cette voix et ce phrasé si reconnaissables, le genre de sons que l'on aimerait entendre encore et encore, dans l'intimité veloutée. Brune, pulpeuse, sensuelle et sexuelle comme toujours,
Jennifer Charles nous traîne en nous tirant pas par la main, prêts à l'infidélité musicale (et pourtant si waf...).
Oren Bloedow est aussi en forme: ses compositions ont pris un nerf nouveau sur cet album, une variété d'expression et rythmique qui rappellent qu'avec sa Jennifer ils ont exploré des pistes orientales et juives (album et "projet" divergent de
La Mar Infortuna): c'est notamment repérable sur "
Sweet condenser", voire sur "
Last night on earth". Une sorte de retour aux claquements sensitifs de l'album "
Bleed your Cedar", une maturité musicale en plus. Le corps, l'âme et l'esprit quoi.
Les titres sont délicieusement chaloupés, intemporels ("
Church of the holy family" entre autres). Instruments plus crus: guitare, piano, basse, batterie.
L'album c'est
"Last Night on Earth", et franchement on ne se pose pas trop de questions quant à savoir avec qui on pourrait passer cette dernière nuit sur terre; avec eux, avec elle, encore une fois...
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