Nico en vrai

[Kojak]

.../...

Bon... attention... il me reste des anecdotes !
La suite bientôt ?

L'histoire est belle et tu écris bien, tu es agréable à lire.
Ne te prive pas, on attend la suite!

[olivier-49]

Merci Alleuze et Kojak ! Je vois que mon auditoire a doublé en 24 heures, ça vaut le coup de continuer !

Bilan de ce concert : public content, Nico contente, organisateurs contents, une belle réussite. Mais venons-en à la suite. Il était dit que dans l'histoire de Nico, il y avait toujours un grain de sable.
Comme il se doit, j'avais versé au producteur de la tournée la somme prévue par le contrat. Ce que je n'avais pas prévu, et Nico non plus, c'est qu'il se barrerait avec la caisse ! Gloups, malaise. Nous raccompagnons Nico et Philippe Garrel à leur hôtel. Nico, furieuse, le traitait de "porc" à chaque phrase. Puis sur le trottoir, avant de nous quitter, Nico ajoute "C'est dommaaage que ça se passe comme ça. Vous auriez pu monter dans la chambre avec nous et on se serait amusé". Re-gloups.
Qu'a-t-elle voulu dire ce soir là ? Je vous laisse à vos interprétations. Mais bon, si c'était pour la regarder se faire son fix d'héroïne ou même en partager un avec elle, moi, c'était non...
Le lendemain, on se dit qu'on va au moins aller partager note petit déj avec elle à l'hôtel. Évidemment on amène les croissants. Elle n'y touchera pas. La seule chose qu'elle a prise comme petit déjeuner, c'est une bière. Re-re-gloups.
Elle m'a demandé si je n'avais pas un peu d'argent pour qu'elle puisse reprendre le train pour Paris. Je lui ai donné 100 francs. On s'est fait la bise et adieu Nico...

Quelques jours plus tard, je recevais une lettre du tour manager, qui se disait désolé d'avoir dû faire ainsi, mais qu'il n'avait pas eu d'autre choix. En effet, expliquait-il, si nous, nous avions eu la chance de voir Nico respecter son contrat lors du "concert si bien organisé d'Angers" (sic), ça n'avait pas toujours été le cas et il était arrivé, certains soirs, qu'elle refuse (ou qu'elle ne soit pas en état) de chanter. Résultat pas de recette et pour lui, un sacré manque à gagner.

Un personnage fascinant et énigmatique, une femme qui avait fricoté avec Brian Jones, Alain Delon, Bob Dylan, Lou Reed, John Cale, Jim Morrison, Iggy Pop, Leonard Cohen et Philippe Garrel, pour en citer quelques uns, une icône certes, mais une personne forcément difficile à vivre, une personne douloureuse, en recherche d'on ne sait quel absolu et une artiste qui restera unique, c'est tout ça que j'ai rencontré à Angers en 1977 et je ne l'oublierai pas. Et non, moi je ne me suis "pas fait maaaal", ça va.

[ZORGL]

Un personnage fascinant et énigmatique, une femme qui avait fricoté avec Brian Jones, Alain Delon, Bob Dylan, Lou Reed, John Cale, Jim Morrison, Iggy Pop, Leonard Cohen et Philippe Garrel, pour en citer quelques uns, une icône certes, mais une personne forcément difficile à vivre, une personne douloureuse, en recherche d'on ne sait quel absolu et une artiste qui restera unique, c'est tout ça que j'ai rencontré à Angers en 1977 et je ne l'oublierai pas. Et non, moi je ne me suis "pas fait maaaal", ça va.


Dans I need more bouquin ou Iggy Plop raconte un peu sa vie il parle de Nico "son premier amour"
Allez, je suis bien lurné , je vais en  recopier un petit peu : (il parle de la fameuse Fun house ou les Stooges squattaient) ; On a fait qques bonnes répètes dans cette maison.
Nico est venue y habiter pendant un moment. Je l'ai rencontrée à NY . Elle était vraiment trés jolie & on est restés genre petit ami- petite amie un bout de temps. Je lui ai dit " je dois aller au Michigan rejoindre le groupe" & elle a dit "Jimmy je viens avec toi" Elle a dit ça comme ça . Et j'ai pensé "Qu'est ce qu'une femme sophistiquée comme elle, qu'est ce qu'elle voudrait venir faire tout là bas avec moi? Elle doit être cinglée
Elle l'était & je lui doit l'univers. Elle m'a tout enseigné concernant les trucs comme, ben vous savez, je n'avais jamais léché une chatte auparavant. Je me suis immiscé là dedans & j'adorais le sexe avec elle. Et elle m'a tout appris concernant le vin, le vrai vin.

Z
ps: artiste certes mais piètre cycliste (désolé, pas pu m'en empécher)

[olivier-49]

"Et elle m'a tout appris concernant le vin, le vrai vin. "

Et moi qui lui ai fait boire du Muscadet...  
Merci pour "Pale Blue Eye", Z. J'adore, comme tous les morceaux du troisième album, d'ailleurs. Mais point de Nico ici !

[cheffois]

Normal qu'elle fut une référence dans le vin apres son passage en Anjou !

[olivier-49]

Ben, j'aurais pu mieux faire...
Puisqu'elle était plutôt vin blanc ce soir là, j'aurais pu lui dégotter un Savennières haut de gamme. Là, elle aurait décroché de l'héro aussi sec.

[PP_65]

C'était une très belle histoire qui n'écorche en rien ses ailes d'ange , ange du diable ou pas, quelle importance ? L''art dans ce qu'il offre n'a de valeur que quand il puise sa pureté du trouble . A partir de ce prédicat, on peut considérer beaucoup de musiques ( et même celles qu'on écoute le plus souvent) que comme de la distraction et puisque nous sommes dans l'audio , du machin où la seule interrogation sera de se poser la question de savoir si c'est un "super pressage" ou pas .

[pipouy]

Merci pour ces bons moments de lecture.
J'avais un peu oublié Nico et je me suis replongé dans son univers et sa voix rauque si attirante avec délice.
J'aurais tendance à l'écouter en boucle, si je n'étais pas en vacances loin de ma "musique".
claude

[Crapaud taré]

Merci Olivier,

tu écris très bien, ta plume est très sensible, et ce fut un régal de lire ta filière.

CT

[olivier-49]

Ah merci Crapaud ! J'apprécie ton commentaire, et quelques autres, que je remercie aussi, of course. Je n'ai pas passé ces quelques heures que pour mon plaisir nostalgique !

[JB14]

Une filière magnifique !
Un auteur, Olivier, une musicienne qui trouble, une rencontre.
Cela peut être cela la vie.
Et comme le disait Dostoïevski (et le rappelait la grande Ariane Mnouchkine lors d'un fort moment) : c'est la beauté qui sauvera le monde.
Merci
JB

[claude_m4]

Bonjour ,


sur le dernier rock et folk ,il y a une page sur Nico

bon weekend

claude

[olivier-49]

Tu parles de quel numéro ?
Dans celui de mai, elle était en couverture et il y avait 8 pages sur elle. Je l'ai évidemment acheté !
Très intéressant.

[claude_m4]

bonjour olivier,

celui qui doit être en kiosque


claude

[olivier-49]

Voila celui de Mai. Je doute qu'elle soit de nouveau en couverture.

[claude_m4]

elle n'est pas en couverture dans celui que j'ai vu ,une page a l'intérieur lui est consacrée ,je l'ai feuilleté samedi après midi à la médiathèque .

claude

[Kojak]

Et du coup personne n'a vu ce film, "Nico 1988"?

Les critiques semblent très partagées.

[lcartau]

j'avais raté ça   ... Superbe récit. Matin quel forum !

[mkl]

Bon, je me disais bien que le PP mordrait à l'hameçon.

Le film est fort, assez personnel et donne de la personnalité de Nico une image sans doute réaliste. Tourmentée, capricieuse, absolue, invivable. Une femme atteinte par ses traumas, mais unique et forcément attachante. Une artiste inimitable. J'ai quand même eu du mal à ne pas retrouver dans le film l'image physique de cette femme. Elle était incroyablement belle et mystérieuse, même si elle s'était abimée et que cette image en avait pris un coup à la fin de sa vie.

J'ai rencontré Nico. C'était en 1977. A l'époque, elle avait cette aura puissante, due à sa participation au légendaire premier album du Velvet Underground, bien sûr, mais pas seulement. Elle avait déjà 4 disques à son actif. Dont "Desertshore" et "The End" que je vénérais à l'époque (et que je vénère toujours).
Elle était belle bien sûr, mais le pouvoir de séduction qu'elle exerçait émanait de l'ensemble de sa personne. Sa voix, ses gestes, sa façon de marcher. C'était comme si elle flottait. Elle était d'un autre monde, grande, hiératique, troublante, mais je garde d'elle en même temps une impression de légèreté aérienne.

A l'époque donc, j'avais monté une petite association dont le but était de faire venir à Angers les représentants de la musique "créative" d'alors. Pas celle qu'on entendait à la radio, pas celle non plus que proposait la "maison de la Culture", ni "populaire", ni "officielle" donc mais inventive et engagée. Celle qui revendiquait son exigence. Celle dont le tout petit nombre de passionnés que nous étions pensait qu'elle était en avance.
Le jour où un tourneur m'a proposé Nico, j'ai dit oui très vite !
C'est ainsi que Nico est venue donner un concert à Angers et que donc, je l'ai rencontrée.

La suite demain ?

Pour le clin d’œil, l’histoire d’Olivier49 et du concert de Nico à Angers est évoquée dans un article du magazine New Noise de septembre/octobre sur la scène angevine des années 80/90.

[olivier-49]

Intéressant. Tu pourrais nous faire un scan de la page éventuellement ? Soit ici, soit perso, en mail ? Merci !