Vos disques de la semaine !

[opera]

La pochette, est directement inspirée d’un peintre très connu, Tom Dubois.

https://www.artgalleryoftherockies.com/ ... om-dubois/

Pour le coup, c’est vraiment du copiage, c’est pas comme en musique.

Ni inspirée ni copiée, "Cover art by Tom duBois" ...adaptée ?

[olivier-49]

Reprenons. On court après le temps... ! C'est pas le tout, mais faut encore que je cause de Tindersticks et de Haendel (entre autres vedettes du mois).

La Féline, « Vie Future », 11 octobre 2019
La Féline nous offre ici un très beau disque. C'est son troisième long format et il sonne très achevé, remarquablement produit, révélant une artiste importante, sur la scène française et au-delà, puisque les britiches l'ont repérée lors de son précédent album. Ambiances mystérieuses, voire brumeuses, entre douceur et inquiétude, pour aborder l'existence dans sa dimension personnelle aussi bien que collective. La théoricienne (Agnès Gayraud est agrégée de philosophie, universitaire et même journaliste critique musicale) s'abandonne, « attirée par les étoiles, les voiles » et on la suit inexorablement par les détours intimes, les sentiers nocturnes, les angoisses qui affleurent devant l'état du monde. Au cours de ce voyage envoutant de 45 minutes, on se prend à penser que La Féline, un peu sorcière, réussit ici ce que Mylène Farmer n'a jamais atteint, à savoir s'extraire par le haut de la glu de la variété pour parvenir à une hauteur universelle, une sorte de pop new-wave poétique, élégante et chaleureuse.

[jujule]

Vu et lu sur le Vert, voici un peu de lecture et un classement des 100 meilleurs disques de la décennie.
https://www.mowno.com/articles/playlist ... 2010-2014/

Et puis je ne sais pas si vous connaissez, je vais voir aussi régulièrement sur ce site:
http://fp.nightfall.fr

Bonne lecture.

[mingus]

Sans aucune contestation pour moi l'album de la semaine, c'est Thanks for the dance de Léonard Cohen. Cet album est sublime tant musicalement que poétiquement. A écouter sans modération!!!!

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[pierrebour1]

totalement cold wave et imparable.

[olivier-49]

Vu et lu sur le Vert, voici un peu de lecture et un classement des 100 meilleurs disques de la décennie.
https://www.mowno.com/articles/playlist ... 2010-2014/

Et puis je ne sais pas si vous connaissez, je vais voir aussi régulièrement sur ce site:
http://fp.nightfall.fr

Bonne lecture.

Merci de ces liens. Les 100 disques, je n'en connais pas grand chose, mais il semble que ce soit assez étroit comme cadre. Enfin, je salue quand même haut et fort la présence de Big Thief, dont j'ai présenté le dernier disque récemment, et du miraculeux "Carrie & Lowell" de Sufjan Stevens, référence pour quelques siècles.

[olivier-49]

Sans aucune contestation pour moi l'album de la semaine, c'est Thanks for the dance de Léonard Cohen. Cet album est sublime tant musicalement que poétiquement. A écouter sans modération!!!!

91M4KbrZdhL._SL1500_.jpg

Je respecte ce choix, Cohen est évidemment un artiste majeur, mais je n'arrive pas à comprendre comment tu fais pour écouter ce disque "sans modération"... A quoi se raccroche-t-on ? Les textes peut-être ? Car il ne chante pas (sauf sur deux titres), il récite, mais il faut être bilingue. Et une fois que t'as écouté ça, t'as envie d'ouvrir la fenêtre pour respirer, non ? Attention, je ne juge pas la valeur du bonhomme, mais bon, faut être en forme. Ou complètement déprimé peut-être en fait.

[Beecher]

Si tu pouvais nous faire un petit commentaire de gravure vinyle pour le dernier Tindersticks ce serait cool.

[micbog]

Je respecte ce choix, Cohen est évidemment un artiste majeur, mais je n'arrive pas à comprendre comment tu fais pour écouter ce disque "sans modération"... A quoi se raccroche-t-on ? Les textes peut-être ? Car il ne chante pas (sauf sur deux titres), il récite, mais il faut être bilingue. Et une fois que t'as écouté ça, t'as envie d'ouvrir la fenêtre pour respirer, non ? Attention, je ne juge pas la valeur du bonhomme, mais bon, faut être en forme. Ou complètement déprimé peut-être en fait.

Explication : il était déjà mort quand il a enregistré ce disque....

[pierrebour1]

Si tu pouvais nous faire un petit commentaire de gravure vinyle pour le dernier Tindersticks ce serait cool.

Ben ya des creux et des bosses.

[mingus]

Je respecte ce choix, Cohen est évidemment un artiste majeur, mais je n'arrive pas à comprendre comment tu fais pour écouter ce disque "sans modération"... A quoi se raccroche-t-on ? Les textes peut-être ? Car il ne chante pas (sauf sur deux titres), il récite, mais il faut être bilingue. Et une fois que t'as écouté ça, t'as envie d'ouvrir la fenêtre pour respirer, non ? Attention, je ne juge pas la valeur du bonhomme, mais bon, faut être en forme. Ou complètement déprimé peut-être en fait.

Les textes sont fabuleux de poésie, et musicalement j'adoooore.

Je te rassure je ne suis pas déprimé, là ou je peux te rejoindre, son dernier album (You Want It Darker) lui, comme son titre l'indique, est très très sombre.

[PP_65]

Petit retour : à moins d'être fan absolu de ... Johnny Cash le dernier bootleg series de Dylan n'est pas terrible ; du coup je viens de me passer deux CD de Trouble No More , déconseillé aux gogaudiophiles .

[pierrebour1]

Explication : il était déjà mort quand il a enregistré ce disque....

alors celle là,elle est digne de bibiche
et même,je te décerne le bibiche d'or,tiens

[PP_65]

Reçu ce matin : T. Moore " spirit counsel" , pas encore ouvert pour cause de "trouble no more" ( T. & Lee me pardonnent , je le sais)

[Beecher]

J’écoute le dernier Sunn O))) Pyroclast... Très bon, ça peut paraître répétitif mais il y a toutes ces petites variations et ces petits je ne sais quoi qui font qu’on ne s’ennuie pas.

[opera]

Reçu ce matin : T. Moore " spirit counsel" , pas encore ouvert pour cause de "trouble no more" ( T. & Lee me pardonnent , je le sais)

Tu fais bien d'en parler, je ne l'avais pas vu venir celui-ci, 3 titres 2h30 !

[olivier-49]

Quelques pépites des semaines précédentes :

Asa, « [Video]Lucid[/Video] », 11 octobre, 2019
Très recommandé. Un album riche pour cette Nigériane née à Paris. Plusieurs fois nominée aux Victoires de la Musique (2001, 2015), devenue reine dans son pays, elle revient après quelques années de silence, pour nous offrir ce disque somptueux, dans lequel son origine africaine, qui ne laisse pas de doute, se mêle à toutes les influences. Afro, reggae, soul, pop, folk, elle a vu du pays et s'est enrichie de bien des musiques. Authentique, simple, chaleureuse et naturelle, elle fait mouche dans nos petits cœurs. On peut penser à Neneh Cherry. Mais c'est Asa, et, normalement, elle n'a pas fini de nous enchanter.



Je survole rapidement les deux disques suivants, pour rattraper le temps.

Vetiver, « Up on High », 1er novembre 2019
Pop folk légère. Voix (Andy Cabic) frêle et un peu retenue. On peut penser parfois à Paul Simon accompagné par REM. Parfait pour regarder le soleil descendre sur l'or des feuilles d'automne.




Wilco « Ode to Joy », 4 octobre 2019
Etonnantes petites complaintes chantonnées sur des boums-boums simplistes et répétitifs de batterie. Une sorte de John Lennon un peu flippé sur des rythmes de marches ou de tambours peau-rouge. Très touchant. Le groupe et son chanteur, Jeff Tweedy, ont un passé riche et varié et je vous conseille également vivement leur « Sky Blue Sky » de 2013, plus mélodique.

[olivier-49]

Tindersticks, « No Treasure but Hope », 15 novembre 2019
Ça remonte au début des années 90, la découverte fascinée et fascinante des deux premiers albums de Tindersticks. Choc bienfaisant. Enfin du palpitant ! Que ça faisait du bien... Cérémonie funèbre, théâtre ambulant, bastringue d'instruments variés, réminiscences Velvet, l'Angleterre tenait là sa nouvelle descendance - dans ce qui pouvait sonner comme le manifeste d'une décadence magnifique. Ambiances sombres, peuplées de cœurs vides, de peurs et de mélancolies : l'expressivité frôle l’expressionnisme, sans jamais sombrer dans l'emphase. Voix d'outre-tombe sur la ligne d'un simple piano, montée de cordes, comme au cinéma, ponctuation d'un xylophone ou d'un trombone, grincement d'un violon, la force du groupe tenait dans cette capacité à jouer avec les matériaux, les instruments, les climats, jusqu'à aller d'un extrême à l'autre - d'un chaos digne des Residents à l'infime délicatesse d'un arrangement d'orchestre - pour dire la condition humaine comme personne. Ce nouvel album (« Il n'y a de Trésor que l'Espoir ») est une pierre de plus le long de leur chemin. Sans doute la pierre est-elle moins torturée dans sa forme, plus lisse en surface offrant moins d'aspérités, mais elle n'en est pas moins belle. Et comment ne pas être touché au plus profond par ce « For the Beauty » qui ouvre le disque,  en exprimant la souffrance que peut procurer la beauté ?  « In the hum of its song, there's comfort and calm / But it’s the beauty that sears me and tears at my heart » (« Dans le murmure de son chant, il y a réconfort et calme / mais c'est la beauté qui me consume et fait ces déchirures dans mon coeur »),
Le disque oscille ainsi, comme un long chant intime et mélancolique entre désespoir et espérance, sans artifice, avec sobriété et authenticité. « J'ai passé mes vingt dernières années à me concentrer sur l’idée d’être vrai. C’est ce qui m’habite » confiait Stuart Staples (leader et chanteur) à Libération en 2013. C'est toujours le cas et c'est ce qui nous permet de nous accrocher à ce précieux « Treasure ».

[cineon]

Salut les gars et les filles,
Je suis toujours curieux de ce que chacun peut découvrir musicalement et il existe sur ce forum un certain nombre de rubriques destinées à vos écoutes, genre "Vous écoutez quoi (en jazz, en classique, en tout confondu...) en ce moment ? ". Mais ces discussions mélangent allègrement les sorties récentes et les vieilleries (plus souvent) et je trouve dommage qu'il n'y ait pas un sujet dédié aux nouveautés.
Oui, je sais notre population vieillit, mais tout de même, vous avez encore l'oreille qui se tend (faute du reste) à l'occasion de l'écoute du dernier disque d'Alexandre Tharaud ou de la dernière sortie des Rolling Stones, au pif.
Alors, tout genre confondu, informez-nous de ce qui a eu les faveurs de votre sonotone, vous a fait vibrer les neurones qui vous restent  ou frétiller votre déambulateur.
Allez, on partage, sans forcément s'étaler. Quelques mots expliquant votre coup de cœur, un petit lien qui va bien et le tour est joué.

Je commence ? C'est parti, en remontant le temps.

Cette semaine (15/21 octobre):
Kurt Vile, "Bottle it in". C'est pop, c'est rock, c'est frais, ça vous veut du bien et ça le fait ! Il a choisi un nom curieux, il est américain et ça s'entend. C'est son septième album, et gloups, je n'en avais jamais entendu parler. Chic, il va y avoir de la révision. Cheveux longs, décontraction, chemise à carreaux, mélodies impeccables, famille Tom Petty / Neil Young pour vous faire une idée.

[ Vidéo ]


Semaine dernière (8/14 octobre)
Cat Power, "Wanderer". Encore une Américaine du Sud (des Etats-Unis), mais celle là, on l'attendait. Une sorte de folkeuse tourmentée du 21ème siècle, dont les précédents disques transpiraient la mélancolie (pour ne pas dire la souffrance) d'une manière élégante et intimiste, allant jusqu'au minimaliste. Déjà un phare pour la critique et pas que. Impossible de ne pas s'attacher à cette voix, voilée, frémissante et si sensible. Une écorchée qui donne de l'épaisseur à sa timidité. Le disque est salué comme "son meilleur". Je ne l'ai pas assez écouté pour me prononcer. Plus apaisé en tout cas et beau de toute façon.
A noter : elle fait la couverture des Inrocks et sera en concert au Trianon, le 25 (c'est complet).

[ Vidéo ]


Dhafer Youssouf, "Sounds of Mirrors". Une découverte pour moi. Classée en jazz, mais c'est aussi bien de la "musique du monde". Vous avez aimé Shakti ? Vous aimez Anouar Brahem ? N'hésitez pas à faire le curieux. La musique arabe, moyen-orientale ou même indienne a un pouvoir que n'a pas la nôtre, celui de transmettre une insaisissable sérénité dû à l'émerveillement devant la beauté du monde.

[ Vidéo ]


Je rajoute que ces choix sont purement subjectifs et non exhaustifs à dessein. J'aime partager ce qui me procure des émotions.

Sublime Cat Power / Robin Hood ::la botte  :)

[olivier-49]

Je sais pas si c'est moi, mais pas grand chose ne m'est apparu assez croustillant dernièrement pour vous en faire goûter un bout. Alors j'en profite pour faire un peu de révision. Voici trois oublis de 2019. Et pas de la gnognotte. Et restons éclectiques !
Mais promis, à très vite pour une sortie 2020 de taille.

« Le clavecin mythologique », Anne-Marie Dragosits (interprète), 25 janvier 2019
Une compilation bien agréable, prenant le prétexte de la mythologie (les dieux, les déesses, les cyclopes, tout ça) pour rassembler des pièces de Rameau, Couperin, Duphly, D‘Anglebert, Royer et Forqueray, à savoir la crème du gratin du haut du panier de l’art français du clavecin, de ses débuts, dans la deuxième partie du dix-septième, jusqu’à son chant du cygne, à la Révolution. En fait, plus l’écoute avance, plus l’agréable devient précieux. Rien n’enlèvera jamais à ces pièces, que nos contemporains abreuvés de boum-boum stériles jugeront surannées, les trésors de poésie et de finesse qu’elles contiennent. Nul doute, en même temps qu’un témoin émouvant de notre histoire, c’est une musique éternelle qui nous est offerte ici. Elle est portée par le chant merveilleux d’un instrument d’époque, un Taskin de 1787, aux sonorités riches et variées, du grave à l’aigu  et suivant les registres, dont la claveciniste autrichienne explore les infinies ressources.




Villagers, « The Sunday Walker » (EP), 4 novembre 2019
Il y a de la brume peut-être, de petites lucioles aussi, qui la traversent en flottant de ci de là, en tout cas une lumière, diffuse, dorée, chaude, enveloppante... On est en train de rêver, là, non ? Où est-on ? Peu importante, ne pas résister, se laisser emporter par la voix de l’Irlandais Conor O’Brien, ne rien faire d’autre, quatre titres, ça passe si vite !  On pourrait penser que c’est un ange qui chante, mais une petite pointe d’amertume dans la voix trahit son humanité. C’est le dernier EP des Villagers. Et c’est beau. Comme d’hab.



Lloyd Cole, « Guesswork », 26 juillet 2019
Tiens, on l’avait oublié celui-là… Bien à tort, il semble ! Ce disque est, sans conteste, l’un des plus beaux de l’année dernière. Lloyd Cole, avec ses « Commotions », est l’un des héros de la British Pop des années 80, sauveur de la belle mélodie et défenseur de la ligne claire, guitares en avant, sans fuzz, lumineuses, tranchantes. Le premier album du groupe des Commotions, « Rattlesnakes » fut un choc et fait encore partie, trente-cinq ans après, de la top liste de pas mal de connaisseurs. Le groupe s’est séparé en 1989, après quatre albums, et Lloyd a continué tout seul avec sa très belle voix velours et ses talents d’auteur intello sarcastique /compositeur de mélodies chatoyantes. Sauf qu’on ne l’avait plus entendu chanter depuis 2013. Et vlan, je l’ai raté en juillet dernier, mais là, ce « Guesswork » je me le suis pris en plein dans la tronche avec délectation. Surprise, les dentelles de guitares claires et acérées ont laissé beaucoup de place à des sonorités électroniques quasi krautrock qui peuvent dérouter le fan moyen.  Ce serait une grave erreur, elles ne trahissent en rien l’élégance caractéristique de cet artiste singulier. C’est tout juste si, parfois, on se prend à vouloir gommer tel petit gloussement synthétique mais ceux-ci sont vite oubliés devant l’évidence de ces huit chansons magnifiques. Certains refrains vous collent au cœur et au corps pour l’éternité. Du grand art.