Ecoute de l'étage phono SYRIO

[PEPIN DE POM]

Bonsoir à tous,

Ce WE a donc été pour moi l'occasion d’écouter l'étage phono réalisé par Christian BIANCHI.
Avant de vous livrer mes impressions d'écoute je tiens d’abord à préciser que je ne connais pas Christian qui intervient parfois sur ce forum. Cette écoute s'est déroulée à la maison, sur mon système habituel en compagnie de l'ami qui a rendu possible cette découverte. N'étant pas membre de ce forum, je l'appellerai simplement "JP".

La première impression. Elle est visuelle et très franchement elle n’est pas très favorable. Si j’ai bien compris, la forme et la finition de l’appareil n’ont été dictées que par le choix de l’implantation des composants et le souci de ne pas plomber l’addition par une finition trop luxueuse. Cela pourra rebuter l’éventuel acquéreur. C’est aussi une affaire de gout, et les premiers échos ne seraient pas si défavorables. Ceux qui ont eu l’occasion de voir et d’écouter chez HPS l’intégré du même nom (Syrio) savent déjà à quoi s’en tenir.
Enfin bref, tant pis pour le flacon…  

L’écoute. Nous sommes donc deux cet après midi là à partager nos impressions.

Elle s’est déroulée en comparaison avec mon étage phono TOSCA PH3 (à droite sur la photo). Il s’agit de l’unique modèle de la marque que j’ai up-grader au fil du temps (câblage, RIAA en capas ANcu, capas sur le signal en mix ANcu et ANag, mise en // sur les chimiques de capas téflon Swan ou de capas Mundorf SGO et résistances tantale).

La première chose qui accroche notre oreille c’est le silence. Là ou à niveau élevé le PH3 (à tubes) crachote, le Syrio se manifeste par une absence totale de souffle ou autres bruits parasites. C’est appréciable.
Dès l'enchaînement des premiers disques la supériorité du Syrio sur le PH3 est évidente sur deux critères.
- L’image. Je la pensais définitivement figée par la signature des ANE. Large, profonde mais sans réel étagement, avec un trou au milieu et un certain flou général. Avec le Syrio elle se révèle toujours aussi large mais le trou central est comblé, la profondeur s’accompagne d’un bel étagement et les interprètes ont nettement gagnés en contour, en focalisation. Ceux qui pensent qu’une ANE ça n’image pas doivent revoir leur certitude…  

- Le grave. Avec les limites d’un 21cm, même dans une charge sur-volumée, il est reproduit comme jamais je ne l’avais entendu auparavant, y compris avec mes autres sources (numériques). Étendu et tendu, superbement timbré, que ce soit sur les pieds de batterie ou les contrebasses. Là, nous nous demandons quand même si le PH3 n’est pas défavorisé par l’utilisation de transfos MC ? Il faudra peut être que je me décide enfin à essayer d’autres transfos, voir un prépré type Hiraga 2 pour en avoir le cœur net…

- Les timbres. Nous poursuivons nos écoutes en nous focalisant sur l’analyse des timbres et en particuliers des voix. Ce qui nous surprend le plus c’est la sensation de soyeux, de velouté qui se dégage de la reproduction. Si ma mémoire ne me fait pas défaut je crois avoir ressenti ça il y a longtemps lors de l’écoute d’électroniques FM ACOUSTICS. Un ressenti associé à une impression de propreté et d’absence totale de distorsion. Sur "It was a very good year" par Frank Sinatra, nous échangeons un regard benêt, bouche bée, c’est stupéfiant. Incroyablement classe. Même impression sur "I've got a crush on you" par Stacey Kent. Je me réjouis au moins de constater que le reste de mon système ne semble pas trop limitant. Quelle joie par ailleurs de découvrir les qualités de cette SUPEX retipée SOUNDSMITH après des années de souffrance en compagnie de la LYRA DELOS. Je digresse un peu…
Alors sur ce critère aussi, aux fraises le PH3 ? Et bien non. Bien sur, c’est peut être à première vue « moins classe ». Après la grosse berline on a peut être l’impression de passer à bord d’une GTI qui parfois peut s’essouffler sur les reprises, mais pour autant nous devons bien lui reconnaitre une certaine domination sur la sensation de grain. C’est évident sur "A foggy day" par Billie Holiday dont le grain de la voix si particulier semble cette fois ci plus justement retranscrit par le PH3. Même chose sur le saxophone de Ben Webster. Avec le PH3, ca gratouille, ça chatouille ; c’est plus lisse (mais toujours très beau) avec le Syrio. En caricaturant beaucoup, c’est un peu huile au couteau contre aquarelle au pinceau.

Nous poursuivons nos écoutes et je m’interroge sur certains points.  
- La dynamique. JP apprécie, de mon côté je suis bien incapable de prendre parti. D’une certaine façon c’est très bon, rien ne semble entraver « les montées en régime ». En fait, on a beau pousser le niveau, on n’éprouve jamais la sensation que cela est trop fort. C’est en cherchant à discuter avec son voisin de canapé que l’on se dit qu’il va falloir, soit baisser un franchement, soit se mettre au braille. Pourtant, cela me rappelle les différents concerts entendus du premier balcon du TCE ou parfois j’aimerais que ca « déménage » un peu plus. Ceux qui apprécient les écoutes les oreilles collées aux châteaux de sonorisation risquent de ne pas toujours y trouver leur compte.

- Le tempo. Il me semble étonnamment ralenti. JP y voit un signe évident de qualité moi je reste un petit poil plus perplexe. C’est vrai que conjugué au caractère soyeux, classieux de la reproduction, ça confère à l’écoute un coté confortable très très agréable, mais pour autant sur certains passages le caractère plus bouillant, vif et spontané du PH3 me manque un petit peu.


En conclusion. Si le PH3 nous a servi de base de comparaison pour mieux cerner le caractère du Syrio le but de cet après midi n’était pas de dégager un vainqueur de cette confrontation. Le Syrio est un appareil qui nous a paru terriblement séduisant. Pratique à utiliser, il s’adapte à priori à toutes les cellules MC (ne me demandait pas comment je ne suis pas technicien) ; il propose une écoute toujours très élégante, souple et parfaitement cohérente. Il nous a offert un grand moment de plaisir musical. Pour autant, si je le verrais très bien sur mon étagère, ce serait à côté de mon PH3 et non pas à sa place. Le PH3 conserve à mon avis pour lui les qualités (et les limites) que j’attribue au tube : le grain, un panel de couleurs parfois plus contrasté, et un petit je ne sais quoi qui le rend définitivement attachant.

Voilà, pour finir ce bref compte rendu d'écoute, un très grand bravo à Christian à qui je me permets de souhaiter toute la réussite qu’il mérite  
A+
Pierre

[JérômeB]

Intéressant ...
J'aime bien les réalisations de Yannick Mahe (Tosca et précédemment Fidelta).

[AJMARS]

Je ne connais pas les réalisations récentes de Christian et ce que j'avais pu écouter chez HP Systèmes ne date pas de hier.... mais sur ce forum envahi de "tubistes", ça fait plaisir de suivre les réalisations d'un passionné de transistors.... à ce que j'ai vu ses cartes sont très belles et ses réalisations sans cesse refaites, affinées....

J'aime bien tout ça.
J'aimerais bien avoir l'occasion un jour de pouvoir essayer ses RIAA chez moi....  

A plus
André

[PEPIN DE POM]

Intéressant ...
J'aime bien les réalisations de Yannick Mahe (Tosca et précédemment Fidelta).

Les écoutes Fidelta dans l'antre de Levallois reste un de mes beaux souvenirs d'audiophile.
Pierre

-- 16 Oct 2013 à 22:35 --

Je ne connais pas les réalisations récentes de Christian et ce que j'avais pu écouter chez HP Systèmes ne date pas de hier.... mais sur ce forum envahi de "tubistes", ça fait plaisir de suivre les réalisations d'un passionné de transistors.... à ce que j'ai vu ses cartes sont très belles et ses réalisations sans cesse refaites, affinées....

J'aime bien tout ça.
J'aimerais bien avoir l'occasion un jour de pouvoir essayer ses RIAA chez moi....  :cheesygrin:

A plus
André

A propos "d’affinage", je crois bien que l'ampli a d'ailleurs subi quelques améliorations depuis l'écoute faite par Bruno.
Pierre

[castellu]

Salut Pierre,

ce phono est en effet excellent, l'ami Christian a l'art de faire des électroniques à totors qui plaisent aux tubistes
L'ampli est du même calibre, si en plus il est encore meilleur...

B r u n o