Michael tu mets le doigt là où il faut .

[Ha-Re]

Il ne faudait peut-être pas vouloir améliorer mais conserver quel que soit le support certaines œuvres comme celle-ci qui a une bonne partie de son charme dans ses aspects brutes, "simples", ses défauts et une forme "juvénile", ou plus justement un bel équilibre entre spontanéité et composition, sûrement plus essentiel qu'une qualité sonore.

Ce n'est pas vraiment une histoire de support ou de format, pour certaines oeuvres, mais de conserver l'intention d'une proposition, celle originale, parfois ou souvent bricolée, fragile, même si travaillée/construite/pensée.

Et surtout tellement facile à détruire, transformer, déséquilibrer ou décorréler rien que sur un aspect sonore que ce soit les équilibres ou les places ou les complémentarités ou les couleurs ou les harmonies... tous sont bien fragiles. Et surtout quand c'est particulier ou identitaire, vouloir améliorer, conformer ou modifier est bien curieux, ou il faut avoir une nouvelle proposition dans l'esprit, soit la prolonger ailleurs, ce qui n'est pas gagné (un peu la même difficulté qu'une reprise).

[PP_65]

Bon, le but de mon post était d'enfoncer encore le clou sur le fait qu'on écoute principalement  un master spécifique à un support et qu'en conséquence  la gué-guerre analogique/numérique est totalement futile .
Concernant ces masterings tout est possible et peu importe le support , reste que lorsqu'on déforme trop ce qui est sur le master du studio pour coller au marché , cela pose un problème d'ordre moral ( comme le travelling pour Godard) .
60s : on vise des acheteurs mal équipés en moyen de lecture .
fin 80s/90s : on numérise le fond de catalogue 20s > 60s, soit comme un goret , soit justement en ne tenant pas compte du problème évoqué ci-dessus . Par exemple , je n'échangerais pas mes coffrets CD Tamla ( mastering Bill Inglot) contre des singles ou des LPs  60s du label .
Après, ça se complique , voir le cas qui nous occupe , qui n'est pas aussi fondamentalement nouveau : voir toutes les versions US des premiers Beatles et leur Dexterisation ( https://en.wikipedia.org/wiki/Dave_Dexter_Jr.) . Je suis persuadé que parmi les  ricains qui ont eu et écouté ces disques à leur sortie, certains  les préfèrent aux versions non retouchées . Bobos selon Manbo ( " le mambo du bobo" , Gotainer devrait s'y coller ^^) , si par curiosité , on désire entendre le résultat , sans être vinylo-bobo , il existe deux coffrets CDs ( mastering par Ted Jensen) , par exemple :
https://www.discogs.com/release/922524- ... lbums-Vol1

[Ha-Re]

On peut parler de conservation d'une œuvre (fragile, celle aussi du son) comme dans d'autres domaines.

Il y a quand même malgré le marché (premier responsable des non-respects) et l'industrie (le 2éme) de fortes volontés passionnelles de conservation et de bien faire, c'est aussi un manque de continuité (le 3éme) de son histoire et des intervenants (propriétaires ou culturels) ou de vouloir mieux faire (le 4éme)

Bon pas sûr du tiercé

[PP_65]

"le mambo du bobo vinylo snobino " : un alexandrin !
Beatles
"The Beatles: Rubber Soul
Capitol ST 2442 (LP). 1965. George Martin, prod.

The UK version of this album is a collection of singles padded out with other stuff. The US Capitol version is the first great folk-rock album. It was highly influential on the Beach Boys, among others. The song sequence, made up of tracks from the UK versions of Help! and Rubber Soul, is a real album, with a flow of moods and themes on each side. The songs set the stage for the psychedelic Beatles period that followed. It's no contest. You can make the US album out of tracks ripped from the 1987 or 2009 CDs, and here's a Qobuz playlist: open.qobuz. com/playlist/17604205."
https://www.stereophile.com/content/rec ... 024-page-3
Malheureusement l'auteur passe complètement à la trappe ce dont j'ai parlé plus haut ; étrange quand même . Bon, il ne connait peut-être que les morceaux via le stream .

[mambojet]

On peut distinguer en gros deux types d'enregistrements. Ceux pour qui le mastering d'époque n'introduit que les limitations nécessaires pour que les enregistrements soient gravés et lus sur le matériel d'époque et ceux dont le mastering fait partie du processus créatif.
Dans la première catégorie on trouve surtout les classiques. La personnalité de la sonorité était donnée par les techniques et le processus d'enregistrement spécifique à chaque label prestigieux. On parle du son Decca, Mercury...
La bande master dans ce cas représente l'oeuvre "idéale" et complète. Mais il fallait bien entendu graver cela sur vinyle et surtout que l'enregistrement soit lisible par le matériel que les gens avaient à cette époque. On citera l'exemple emblématique des Pins de Rome/ Reiner dont le premier pressage était illisible par la plupart des utilisateurs et une grosse partie retournée. Un gros loupé immédiatement corrigé. Je vous dis pas le prix de cette première version "collector" actuellement (pour bobos dit le Mambo pour faire plaisir à PP).
Pour cette première catégorie d'enregistrement le remaster idéal consiste (selon moi) à restaurer du mieux possible la bande (qui s'est souvent altéré au fil du temps...) de la lire du mieux possible (pas facile) avec un matériel adapté (et c'est tout un problème , Joperrot en avait parlé...) et la transférer. Toujours selon moi il faut corriger le moins possible les défauts de la bande...(tant pis pour les petits bruits). Ensuite mastering minimal pour s'adapter au support. Cela parait simple mais même dans cette catégorie il y a beaucoup de ratés...

Deuxième type d'enregistrements: le jazz et surtout le rock où le mastering fait partie du processus créatif et on a même exploité les limitations du support pour donner une personnalité au son. Bon là c'est plus compliqué...Déjà la bande master est elle même issue de mix...et de Remix
Je suis assez partisan d'une démarche identique à celle des enregistrements classiques. On balance la bande master restaurée sans trafiquer et au moins on a quelque chose d'original mais on aura pas le son du vinyle d'époque c'est sur. Ou alors on tente d'imiter avec plus ou moins de bonheur le mastering d'époque... c'est jamais idéal de toutes façons
Peut être que l'idéal serait de balancer les deux: la bande master retouchée le moins possible et la version agrémentée du mastering "créatif"
Toujours dans cette catégorie on fait souvent appel à l'artiste pour adouber la nouvelle version remaster et c'est pas toujours réussi (l'exemple de Led Zeppelin donnée au dessus avec Page aux manettes est à mon avis ratée...)

[PP_65]

En Jazz 50s/60s on peut retrouver les problèmes dont tu as parlé au sujet du Classique , ce qui peut expliquer les basses riquiquies sur les BN de cette époque par exemple .
Pour le Rock , il arrive aussi que des choses disparaissent ou même n'aient pas été totalement fixées à l'origine , voir l'épopée Blonde On Blonde .

[AJMARS]

Oui, mais quand j'écoute à peu près tout RVG, je me dis que bon... si tout était comme ça....    

A plus
André

[mambojet]

J’attend que la version CD de ce remaster de Marquee Moon soit disponible. Pas envie de claquer 40 balles pour un vinyle alors que j’ai déjà la version soit disant de référence

[Razumoff]

J’achète des rééditions de disques qui sont devenus hors de prix ou introuvables.. 9 fois sur 10 je reste dubitatif. L’exemple de Rough.Mix est pour moi assez surprenante. J’achète la réédition, très très bien faite, rien à dire.. en chinant je trouve le pressage d’époque … ce n’est pas du tout le même disque .. le flash-back m’envoie dans un autre monde… suis comme Ruddy.. je préfère les pressages d’époque globalement..

[PP_65]

Je pense qu'il vaut mieux chercher une réédition CD fin 80s / 90s pour des LP originaux devenus hors de prix . Je me rappelle avoir ramené ( on est début 90s !) un LA Woman revu par Bruce Botnick qui trouvait les 1ères versions CD des Doors mauvaises ; j'ai toujours la 1ère version, ce qui me fait une belle jambe , vu que je n'écoute plus du tout les Doors , mais bon , pour mon enterrement , les vivants pourront comparer "when the music's over" en target CD avec mon LP mi-70s chez moi avant que la maison n'explose ( je l'aurai minée )  . Il y a tout un débat là dessus au sujet des CD du groupe Warner :
http://www.thetargetcdcollection.com/p/ ... -info.html
"Many collectors and music 'purists' prefer these original pressings for their 'flat' transfers of the original masters of the recording and not the re-mastered CDs of the last 15-20 years that have been part of the 'loudness wars' which adversely affects the dynamic range of the original recording by making it 'louder'."

[mambojet]

Et l’eau ça  mouille et le feu ça brûle..
Tout le monde préfère les pressages d’origine globalement
Enfin les bobos comme nous qui peuvent comparer. Parce qu’en général les gens écoutent ce qu’ils ont acheté ou streamé sans trop se poser ce genre de questions
Pour les chieurs comme nous la question qu’on pose est: comment au mieux transférer ces œuvres vers d’autres supports sans trop de pertes
Pour ma part  j’achète des remasters surtout en CD ou Sacd hybride
Je viens d’écouter le remaster de Dorati conduct Respighi en Sacd et franchement j’ai trouvé cela excellent sur mes petites M30 de campagne avec le Wolverine et le preamp 01A à la baguette
Aucune frustration sonorité CinémaScope, dynamique ébouriffante
Le vinyle d’époque bien lu est sans doute mieux ( il est à Marseille) mais franchement c’est déjà vraiment bien. La plage 8 est ++++

[AJMARS]

On achetait le disque, on l'écoutait.... point. Je me suis jamais posé la question en 80 de quelle version de London Calling j'avais, par qui avait été fait le mastering, on s'en branlait de tous ces trucs.

maintenant avec tous ces "spécialistes" le rock, c'est devenu compliqué, prise de tête... tellement loin de ce que c'est.

A plus

[Narcose]

Finalement rien de nouveau, revoir le sketch des Inconnus "Les Radios libres" de 1993 (30 ans déjà !) avec les émissions sur le Jazz et le Classique :
https://www.youtube.com/watch?v=Mgj9hGNGpRg
Le rock s'est juste embourgeoisé (là je peux comprendre que cela pique   )

[AJMARS]

On peut plus boire un café sans connaitre le prénom de la fille du cultivateur, plus boire un whisky tranquille, le pinard je t'en parle même pas... ça me casse tellement les couilles que j'en bois plus, on peut plus respirer 5 mn, sans qu'un "spécialiste" nous explique la vie...

J'ai une copine, chaque fois qu'elle amène une bouteille de pinard, on a droit à 30 mn de cours magistral....

FUCK.

.

[PP_65]

On achetait le disque, on l'écoutait.... point. Je me suis jamais posé la question en 80 de quelle version de London Calling j'avais, par qui avait été fait le mastering, on s'en branlait de tous ces trucs.

maintenant avec tous ces "spécialistes" le rock, c'est devenu compliqué, prise de tête... tellement loin de ce que c'est.

A plus

Je suis plus ou moins d'accord mais pour faire simple , nous avions dans l'oreille les disques que nous avions achetés sans se poser de question , puis sont arrivés les CDs et là , sans se prendre le chou nous avons entendu soit du mieux , soit quelque chose qui clochait ; comme sur ma 1ère version CD de Blonde On Blonde où des morceaux avaient été raccourcis . Je lisais les pochettes et même si je n'avais aucune idée de ce que mastering pouvait signifier , j'avais ensuite en mémoire tous ces noms .
PS : je me suis posé rapidement la question de quelle version de London Calling j'avais . La 1ère version mise sur le marché par CBS France ne comportait pas Train In Vain ( je l'ai achetée la semaine de sa sortie) , tu penses bien qu'une fois cette information connue , j'ai tout fait pour me procurer le disque avec ce titre ( dans mon cas un pressage US parce que c'était plus facile à trouver à Tlse qu'un UK à l'époque) .

[AJMARS]

I'm all lost in the supermarket
I can no longer shop happily
I came in here for that special offer
A guaranteed personality

[Raphael 5590]

On peut plus boire un café sans connaitre le prénom de la fille du cultivateur, plus boire un whisky tranquille, le pinard je t'en parle même pas... ça me casse tellement les couilles que j'en bois plus, on peut plus respirer 5 mn, sans qu'un "spécialiste" nous explique la vie...

J'ai une copine, chaque fois qu'elle amène une bouteille de pinard, on a droit à 30 mn de cours magistral....

FUCK.

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C'est un fait qu'on ose plus boire un verre de vin sans se poser de questions, tellement on nous explique que tout ça est mauvais, nocif, ...
Sans nullement défendre les excès et, encore moins les addictions, quand je vois ce que certaines personnes ont consommé et fumé, je me demande comment elles ont atteint l'âge qu'elles ont. D'après ce que l'on nous explique, elles devraient "statistiquement" déjà être mortes et enterrées depuis longtemps !
J'ai bu un verre de Sangria ce midi... C'est grave, Docteur  

[AJMARS]

Je ne parlais pas de problèmes de santé "publique" mais de spécialistes du pinard qui nous en collent des tartines chaque fois qu'on boit un verre faudrait connaitre les origines de la grand mère adoptive de la nièce du vigneron...
Le marketing du pinard c'est devenu insupportable.
Mais bon...

A plus

[mambojet]

On peut plus boire un café sans connaitre le prénom de la fille du cultivateur, plus boire un whisky tranquille, le pinard je t'en parle même pas... ça me casse tellement les couilles que j'en bois plus, on peut plus respirer 5 mn, sans qu'un "spécialiste" nous explique la vie...

J'ai une copine, chaque fois qu'elle amène une bouteille de pinard, on a droit à 30 mn de cours magistral....

FUCK.

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J’adore…
T’es en forme!

[Narcose]

Quand on tire ou qu'on picole, on raconte pas sa vie