Doisneau

[francois]

Pour ceux qui sont pas loin, ne rater pas cette expo Doisneau et la musique à la Philharmonie de Paris
Super expo, vivante ! et quel coup d’œil ! Magique, une joie de vivre !
Allez je vais peut être ressortir l'agrandisseur !

[JérômeB]

Merci pour l'info.  

[Jodemontmartre]

Et bien, moi j’ai vu l’expo Doisneau à Quimper la semaine dernière. Magnifique et Mythique.
C’est jusque au 22 avril. Courrez.

http://www.mbaq.fr/fr/expositions/rober ... x-668.html



Clin d’oeil......

Contenu: révéler

[mingus]

J'y suis allé aussi, très belle expo en effet.

j'en ai profité le même jour pour aller au musée de la musique au même endroit. Je ne le connaissait pas, j'ai trouvé ce musée fantastique. Pour ceux qui voudrait y aller, ne surtout  prendre le casque audio, c'est indispensable.

[JérômeB]

Superbe, le "clin d'oeil" !  

[airV]

J’avais prévu d’y aller, j’espère que je pourrai avant qu’elle se termine car ça fait un déjà un moment qu’elle est installée.
C’est Moriarty qui a fait la musique et Stephan Zimmerli du groupe qui s’est occupé ou a  participé à la scénographie. Il postait ses dessins de cela au fur et à mesure du montage. Il dessine super bien  

[babaas]

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

J'adore.
Pour ceux qui ne connaitraient pas l'histoire de cette photo de Doisneau, voici l'origine :

En 1948, Robert Doisneau propose à son ami Robert Miquel dit Romi (écrivain, homme de radio, et journaliste à Paris Match et au Crapouillo) de placer une peinture d’un nu dans la vitrine de son magasin situé au 15 rue de Seine.

Depuis l’intérieur le photographe capte les réactions des passants apercevant cette toile. Ce qui donnera des photos d’anthologie.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

[babaas]

https://www.admagazine.fr/article/robert-doisneau-atelier-studio-parisien

[EMT]

Oui la légende est jolie, mais la grande majorité de ses photos sont travaillées et posées.

[babaas]

Et ?

Le dénigrement est vraiment la plaie de notre époque.

[EMT]

Aucun dénigrement. Je dis que c’est posé, travaillé. Il veux faire croire à une spontanéité géniale qui n’est qu’un leurre.
Le baiser de l’hôtel de ville en est l’exemple le plus connu. C’est tout.

[JérômeB]

Aucun dénigrement. Je dis que c’est posé, travaillé. Il veux faire croire à une spontanéité géniale qui n’est qu’un leurre.
Le baiser de l’hôtel de ville en est l’exemple le plus connu. C’est tout.

Il ne veut rien faire croire du tout.

"Le baiser de l'Hôtel de Ville" est une photo commandée par le magazine Life qui lui avait demandé des photos du Paris romantique.
Doisneau le raconte lui-même : il est allé dans une école de théâtre pour trouver des figurants et il y rencontre ce couple dans la vie. Il va faire plusieurs clichés de ce couple à différents endroits de Paris et Life choisira celle de l'Hôtel de Ville.

Doisneau ne s'en ai jamais caché, mais à cette époque (sans réseaux sociaux), personne n'a vraiment accès à cette information ... Restera surtout (et tant mieux) cette impression de spontanéité.

Au-delà, on accepterait que des acteurs soient dirigés au cinéma, et pas en photo ?
Mais pourquoi donc ...?

[EMT]

Nous sommes bien d’accord.

Cependant il faut avouer qu’en photographie, c’est quand même l’instantanéité capté à vif qui fait le talent (et aussi la chance) du photographe. Surtout si la belle image n’est pas retouchée. L’émotion du moment volé avec l’œil, le talent et un peu de bol.

Ce que Doisneau arrive à retransmettre avec beaucoup de talent, malgré le fait que la majorité de ses photos sont sur-travaillées et posées manifestement par des sujets qui ont du talent. Par exemples les écoliers etc.
Une mise en scène qui semble si sincère et fraîche. Mais ça casse un peu le mythe du photographe qui était là pile à l’instant T.

[JérômeB]

Nous sommes bien d’accord.

Cependant il faut avouer qu’en photographie, c’est quand même l’instantanéité capté à vif qui fait le talent (et aussi la chance) du photographe. Surtout si la belle image n’est pas retouchée. L’émotion du moment volé avec l’œil, le talent et un peu de bol.

Ce que Doisneau arrive à retransmettre avec beaucoup de talent, malgré le fait que la majorité de ses photos sont sur-travaillées et posées manifestement par des sujets qui ont du talent. Par exemples les écoliers etc.
Une mise en scène qui semble si sincère et fraîche. Mais ça casse un peu le mythe du photographe qui était là pile à l’instant T.

Il y a deux mythes dans ce que tu dis et qu'il convient peut-être de nuancer et de replacer dans leur origine et pratiques.

Premièrement, le fameux "instant décisif" de HCB.
Sur cette photo qui est devenue iconique, HCB a patienté très longtemps derrière une palissade pour avoir cette scène sous son objectif. Certes, ce n'est pas contradictoire avec le concept "d'instant décisif". Mais cela fait penser qu'il y a des instants décisifs partout, tout le temps ... et qu'il suffit juste de l'attendre.

Le deuxième mythe, c'est celui selon lequel il serait hérétique de recadrer ou de traiter ses photos.
Là encore, cette idée a été "imposée" par HCB.
En fait, l'origine vient d'une photo que HCB avait fait parvenir à un journal pour une commande (Life, me semble-t-il) et qui l'avait publiée en la rognant. C'est à la suite de cet épisode que HCB a imposé que ses photos ne soient jamais recadrées. Mais il n'en faisait aucunement un dictat ...

Quant au traitement des images, le choix de la pellicule, de la chimie de développement, le temps de développement, le choix du papier ... et les choix en termes de densité et de contraste à l'agrandisseur ... ne sont que des exemples du traitement d'une photographie. Sans parler du choix du boîtier.
Et bien avant PhotoShop.

La "photographie pure" est un mythe ...
Tout n'est que choix:  Avant, pendant et après la prise de vue.

[EMT]

Tu conviendras tout de même qu’en argentique on réfléchit à deux fois avant de mitrailler et que Photoshop peut aller bien au-delà d’un travail de tireur.
Quand je shoot, le cadrage à vue me semble essentiel. Mais il y a mille pratiques.

[JérômeB]

Robert Frank a grillé plusieurs milliers de rouleaux pour sa série "The Americans".

Photoshop, c'est comme les épices en cuisine : On en fait ce que l'on veut. Plus ou moins.

[Cello380]

Nous sommes bien d’accord.

Cependant il faut avouer qu’en photographie, c’est quand même l’instantanéité capté à vif qui fait le talent (et aussi la chance) du photographe. Surtout si la belle image n’est pas retouchée. L’émotion du moment volé avec l’œil, le talent et un peu de bol.

Transmis à Ansel Adams, Avedon, Sieff, Ralph Gibson, Cartier-Bresson, Ronis, Annie Leibovitz, Malik Sidibe...

Doisneau ne s'est jamais caché de mettre en scène certaines images (par exemple : ballade pour violoncelle et chambre noire avec Maurice Bacquet)  ou de se poster à l'affut du bon cliché (la place de la Concorde et ses piétons qui essayent de la traverser, parmi d'autres). Il a été longtemps photographe industriel chez Renault.  Il se définissait avant tout comme un artisan comme cela est très bien exposé dans le catalogue de l'exposition du métier à l'oeuvre (fondation HCB 2010). Il parlait de lui comme "un faux témoin" qui a créé son "petit théâtre" (Le Matin 1979).
Nous sommes assez loin du "mythe du photographe qui était pile à l'instant T"...

[jeanpascalg]

il faut avouer qu’en photographie, c’est quand même l’instantanéité capté à vif qui fait le talent.

Ce qui fait la qualité d’une photo c’est d’avoir attend son objectif, tu peux photographier tes pièces pour les louer ou pour vendre tes appareils hifis ce ne sera pas forcément de l’art.

Quand à la photo artistique c’est surtout la capacité à créer une ambiance.

Ce que Doisneau arrive à retransmettre avec beaucoup de talent

La photo artistique ne se limite pas à la photo de rue en noir et blanc.
Un exemple d’un festival de photo contemporaine qui ne fait pas du néo Cartier Bresson Doineau :

https://www.boutographies.com/selection-officielle-2025

[Narcose]

Quand à la photo artistique c’est surtout la capacité à créer une ambiance

Les photos des "Ecoliers" sont destinées aux adultes pour les renvoyer à leurs souvenirs d'enfance filtrés par le temps et parfois idéalisés (un peu comme la madeleine de Proust). L'instantanéité n'est pas juste dans la prise de la photo mais également dans l'émotion de la réminiscence. L'oeuvre d'un artiste propose différents niveaux d'interprétation et effectivement créer une ambiance en fait partie.
Après comme en audio, l'aspect technique est nécessaire pour atteindre ce but, mais n'est absolument pas la finalité.
A+

[EMT]

Doisneau ne s'est jamais caché de mettre en scène certaines images.

C’était bien mon propos initial