Peter Walker disait souvent qu'il n'existe pas de différences audibles entre deux amplificateurs bien conçus.
En effet, le rôle de l'amplificateur est restituer de la façon la plus "fidèle" possible le signal d'entrée avec amplification et adaptation d'impédance. Donc le fameux "fil droit avec du gain" et cette conformité suppose l'absence de toutes formes de distorsion et de bruits.
Lorsque tous les éléments du système se conforment à cette règle on appelle cela "la haute fidélité"...
Bien sur cela a été raillé par ceux pour qui l'amplification serait une sorte de magie obtenue en mélangeant des composants soigneusement choisis, le tout orchestré et construit forcément par une sorte de sorcier. Ils prétendent bien sur que tout s'entend et dépensent des fortunes pour acquérir les appareils des "sorciers". Sorciers qui semblent avoir trouvé le filon si l'on en juge par les tarifs pratiqués actuellement pour ce qui est appelé "haut de gamme".
Ces amateurs très fortement éclairés sont des "oreilles d'or" et bien entendu ce fil (pour les nuls) ne s'adresse pas à eux
Le seul problème est que l'audition de ces "oreilles d'or" semble interconnectée avec le nerf optique. En atteste les piteux résultats obtenus aux tests en aveugle où ceux qui entendent même l'ordre des prises dans les barrettes secteur ne sont pas capables de distinguer un malheureux Kenwood des années 70 avec un petit ampli à tubes. Je vous renvoie à la très nombreuse littérature présente sur le net
Pour ma part j'aurai une position un poil plus nuancée (il faut rester modeste/ voir les tests

) et conforme à mon expérience et je dirais que les différences existantes entre deux amplificateurs bien conçus et adaptés à la charge (puissance/ courant) sont limitées. Mais elle existent...(enfin je crois

)
Toute la nuance réside dans le "adaptés à la charge". Et souvent certains amplis ne sont peu ou pas adaptés à la charge (et du coup les différences sont plus grandes...)
Après ce petit préambule, revenons à notre "Workhorse Amplifier"
Je dirais en reformulant qu'il s'agit d'un ampli qui serait bon à peu prés partout mais génial nulle part. On trouvera certainement dans des cas particuliers des amplis plus performants. Mais c'est toujours le cas lorsqu'on recherche de la polyvalence qui ne s'obtient souvent que grâce à certains compromis.
Conformément à ce que disait AJMARS, j'aimerai bien aussi que cet ampli polyvalent soit également simple de conception. Ce qui ne veut pas dire que l'on ne pourra pas obtenir mieux avec plus de sophistication.
Pour les amplis VFA, il existe en gros (pour les amplis jugés performants) 2 types de topologies:
La première des topologies est celle des amplis de type « Lin » du nom H. C Lin des laboratoires Bell
La deuxième concerne les FBS (Fully Balanced Symmetrical)
Avec l'intérieur de chaque catégorie de très nombreuses variantes qui font qu'on aboutit à une infinité de designs possibles
Pour le Lin
The 1956 Lin amplifier, by H. C. Lin, was the first practical transformerless transistor power amplifier. Through a series of step-by-step improvements, most importantly the addition of a balanced front end, it morphed into the ubiquitous Modified Lin amplifier, which is the dominant power amp layout to date.Qui aboutit grosso modo à cette structure
Il y a maintenant quelques années, j'avais un peu étudié le bouquin de Douglass Self "Audio Power Amplifier Design"
Ouvrage qui a débouché sur son fameux "blameless Amplifier"
J'aime bien cette qualification "blameless" qui indique qu'on ne va pas travailler pour l'obtention de qualités "extraordinaires" mais que l'on va faire le maximum pour optimiser et linéariser chacun des étages clés pour aboutir à quelque chose de non-critiquable et dont les performances objectives correspondront en tous points au fameux "fil droit avec gain".
Voici en gros cette structure à 3 étages (que Self va s'attacher ensuite à optimiser pour aboutir à son "Blameless Ampilier")
Tirée de la page
http://www.douglas-self.com/ampins/dipa/dipa.htm
Le premier étage utilise une paire différentielle appelée aussi LTP (Long Tail Pair)
Il s'agit d'un étage à transconductance qui transforme une tension en courant nécessaire pour attaquer le deuxième étage qui constitue le VAS (Voltage Amplification Stage). Une très grande partie de l'amplification en tension est effectuée par ce VAS
Suit ensuite l'étage de puissance pour lequel on trouve toutes sortes de topologies: EF2, EF3, CFP, Quasi Complémentaires, Séries (Bryston, SAE...) etc
On notera que le driver fait partie de l'étage de puissance et que le gain de ces étages de puissance est le plus souvent unitaire.
(A suivre)