joperrot » 08 Jan 2019, 10:26 a écrit:Pour info le streaming à tué le téléchargement même en HD, et ne procure que peu de revenu aux producteurs indépendants (je ne parle pas des majors): perso pour plusieurs milliers d’écoutes en streaming, les droits que je perçois sont en centimes d’€ au total...parfois entre 1 et 3€...cela dépend des parts de marché au moment T.
Effectivement dans les dernières offres de Qobuz, il ne reste plus que l’abonnement Sublime+* qui propose encore un principe de réduction sur les téléchargements. Ce qui connote que le téléchargement par le biais de ces réductions n’est plus attracteur pour vendre des abonnements. La première fois que je me suis abonné à Qobuz c’était simplement pour bénéficier de ces remises, je ne m’en suis servi pour streamer que plus tard, aujourd’hui lorsqu’arrivera la date anniversaire de mon contrat Sublime+, je me demande si je ne vais pas basculer sur l’abonnement Studio qui me permet le même streaming HD sans l’offre de réduction mais 50€ moins cher et mensualisé contrairement à Sublime+. Il m’arrive encore d’acheter des téléchargements mais nettement moins et je ne suis pas certain que les réductions couvrent ce surcoût.
En revanche en complément de ce streaming je continue d’acheter des supports physiques : CD et vinyls et peut-être davantage qu’il y a un an ou deux.
Le fait que le streaming ait tué le téléchargement est assez logique. Si on met de côté la qualité de restitution qui peut être meilleure en téléchargement (si optimisation) et qui n’interesse qu’un marché de niche, le streaming corrrspond davantage à ce qu’est la dématérialisation.
D’autres part l’equivalent du disque : c’est à dire la musique mais tout le travail artistique et éditorial qui l’accompagne n’existe pas vraiment en dématérialisation ou en téléchargement. Ce ne sont pas les malheureux pdf qui peuvent y prétendre. Si il y a quelque chose qui ressemble (de loin) à ce travail, il vient des interfaces et est davantage accès sur les possibilités qu’offrent le web que sur un travail artistique qui serait propre à un album.
Même dans les aspects pratiques qu’offrent les outils de démat, je trouve qu’il y a de gros manques. Par exemple pour un opéra on a toujours au mieux qu’un pdf du livret. Comme beaucoup, il m’arrive, surtout quand je découvre un opéra, d’essayer de suivre avec le livret, je dis essayer car comme beaucoup, il y a des moments où emporté par la musique, je perds le fil. Ensuite c’est panique à bord pour retrouver la page. Ça n’est pas toujours facile avec un livret papier et c’est plus galère avec un pdf sur une tablette. On arrive au paradoxe où il est moins ergonomique de suivre sur un livret en démat alors que ça pourrait l’etre davantage. Ne peut-on imaginer que le texte défile sur l’ecran au fur et à mesure de l’avancement comme les sous-titres d’un film ? Cela pourrait être un des avantages d’un opéra teléchargé vs streamé. Même si je suis conscient que cet fonction puisse aussi être facilement incluse dans le streaming.
Je reste persuadé que l’equivalent disque dans la démat reste « à inventer » et c’est peut-être ce qui fait que le CD résiste aussi bien, tout comme je pense que si cet équivalent n’existe pas les raisons d’acheter un album dematerialisé sont peu nombreuses vs le streaming.
En observant ce qui se fait par ailleurs, comme les applis que crées les musées pour les expos temporaires et qui sont de plus en plus des mini-sites, je me demande si l’appli de cet ordre ne pourrait pas préfigurer ce que pourrait être un disque version démat enrichi d’un travail artistique et éditorial et justifierai qu’on l’acquiert en téléchargement plutôt qu’on streame uniquement la musique.
* pour l’instant les anciens abonnés Sublime (simple) peuvent conserver leur abonnement et les avantages qui accompagnent
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airV le 08 Jan 2019 à 14:14, édité 1 fois.