Enfin bon, je vais être un peu plus disert.
Ces enceintes me viennent de mon vieux papa qui n'est plus, et elles ont débuté leur vie domestique à la fin des années 70 ou au début des années 80 alimentées par un hittone, dont je ne sais plus si c'était un H250 ou H300. Le Hittone, hélas, est parti également en 2000 (à une époque où nous ignorions totalement que des gens appréciaient des électroniques à tubes et nous ignorions également que les tubes pouvaient encore se trouver).
Je ne sais pas combien elles pèsent, mais je dirai une grosse dizaine de kg par enceinte. L'impression qui s'en dégage à première vue est celle d'une certaine solidité. Comme elles prenaient un peu la poussière, j'ai décidé de les essayer sur mon systême actuel. Aucune idée du rendement, à la louche et par comparaison avec mes JMR actuelles (qui font 92db selon le constructeur), elles doivent être assez comparables,et l'impédance est en 4 ohm.
Sur le premier CD essayé, les enceintes posées sur le parquet avec leur petit pieds en plastique (et un petit rond en feutre en dessous), le trouvère dirigé par Giullini et avec le beau Placido, la première plage du 3ème CD du coffret (j'ai la version 3CD, pas le réédition en 2CD, c'est moins pratique).

Ce qui m'a frappé dès l'abord, c'est une impression d'aération, et un timbre superbe pour les voix, qui n'avait rien à envier aux timbres estampillés JMR (pourtant réputés), mais un grave envahissant.
L'heure de déjeuner arrivant, j'ai laissé les enceintes sur le tuner, trios de Beethoven et de Mendelsohn sur France Musique.
retour aux essais, on passe aux vyniles, avec le somptueux (à mon goût) Brother in arms de Dire Straits, la face B. Sur Ride Across the river, c'est superbe sur les percussions du début, sur les grillons, la même impression d'espace que déjà ressentie avec le Cd précédent, mais...les graves ressemblent furieusement aux boums boums que véhiculent les kékés dans leurs golfs GTI kittées. C'est à ce moment que je décide de surélever mes teutones sur les pieds norstone.
Sincèrement, avec trois paires d'enceintes dans le salon, dont les gros machins noirs sur les pieds effilés qui leur donne une drôle d'allure d'OVNI échappé d'un nanar des années 40, le WAF a atteint ses limites

. En revanche, côté grave, c'est mieux, mais tout cela manque d'aigu me dis-je.
Enfin, on enchaîne malgré tout quelques vyniles, le concerto pour violon de Tchaikoski, par King David Oistrackh, quelques psaumes d'un compositeur injustement méconnu (Stoltzer je crois) né en 1480, superbes encore par les voix, surtout du côté droit, puis les vèpres de la bienheureuse Vierge de Monteverdi, (le magnificat pour 6 voix qui se trouve sur la face 5 de la version "Michel Corboz"), et comme nous sommes un peu éclectiques tout de même, on finit dans le Champagne d'Higelin (et de son cocher lugubre et bossu).
L'impression générale, c'est malgré tout du grave, et encore du grave, surtout à gauche...
Mais je remet un coup de JMR, et là, les JMR me semblent tout à coup étriquées, voire crispées...quant aux petites corelli, qui me ravissent habituellement sur mon second systême, houlalala, que c'est pas beau.
Je rebranche mes SABA, et malgré tout, il y a ce grave qui vient polluer le reste dès qu'il est un peu trop sollicité, soit par les contrebasse, soit par certaines percussions. Franchement, ça gache un peu le plaisir.
Je tend donc l'oreille, du côté gauche (donc l'enceinte droite par rapport à l'ampli), et là...
Rien ne semble sortir des twitters.
Le dernier essai se fera donc sur une seule enceinte: un disque mono, et le C26 balance les deux canaux sur une voie, celle de l'enceinte qui fonctionne.
Et franchement, ça donne envie d'en entendre plus et en stéréo, le grave du boomer de 31cm devient cohérent avec le reste, donne de l'assise aux différents registres, la scène semble se positionner un peu mieux (enfin, en mono, c'est moins évident), les timbres sont beaux. Bref, c'est très prometteur.
Il me reste donc à trouver chez qui les faire restaurer: en l'état, je ne sais pas si c'est le filtre, les contacts des boutons permettant de moduler les aigus, ou bien les twitters ou autre chose. Il semble qu'il y en ait un qui souffle un peu, mais avec la proximité du médium, ce n'est pas évident à savoir.
Il va falloir aussi leur trouver des pieds un peu plus convenables, et d'une hauteur raisonnable (40cm idéalement), et surtout qui les isoles parfaitement du sol.
En tout cas, l'expérience est enrichissante, et risque de me donner envie de ne pas garder les JMR, qui sont pourtant d'excellentes enceintes (ou de les brancher ailleurs que dans mon salon).
Suite au prochain épisode