Chocolat, en Suisse, c'est comme en France avec le cochon : ils se servent même du papier d'emballage pour faire des HP !
J'ai souvent lu, pour décrire les Ensembles, les enceintes avec des HP en papier de chocolat. En réalité, le HP vient plutôt du pays de la saucisse : les HP sont des Podszus fabriqués par Görlich. Ils équipent notamment les enceintes de la marque Zellaton, qui est la marque initiée par le Dr Podszus, créateur de ce HP, et reprise par son fils maintenant. On peut retrouver la petite histoire de la marque ici :
https://www.zellaton.de/en/history.htmlEn réalité, les enceintes Ensemble ont été fabriquées par la société Pawel. D'ailleurs, les deux premières à sortir étaient sous la marque Pawel : la PA-1 (1988) et la PA-1 Référence (1990), puis sous la marque Ensemble : d'abord la Gold (1993), puis la Silver en 1994, et enfin l'Elysia en 1995 puis en 2006 les Elektra sous la marque Pawel (et je ne parle que des moniteurs). Je ne sais pas dans quelle mesure Urs Wagner, le créateur de la marque Ensemble, est intervenu dans la réalisation de ces enceintes.
Après quelques recherches j'ai le fin mot, les Pawel étaient distribuées par Ensemble en Europe et certaines ont été distribuées par Golmund aux USA.
Donc en 1995 sortait la dernière itération des monitors Pawel distribués par Ensemble. À cette époque-là, j'avais 23 ans et une mini-chaîne Sony qui me comblait de bonheur.
Alors comment ça se fait que, 30 ans plus tard, une paire d’Elysia trône fièrement dans mon salon ? Je dirais que c’est de la faute des forums et de certains énergumènes comme Jérôme, JB, Marc… qui clament haut et fort sur les forums depuis 20 ans : « Les Ensemble Elysia, c’est la merveille des merveilles ! »
Moi, j’étais très content avec mes enceintes que personne ne connaît : mes Ref3A, mes AAD, mes Audience 2+2. Surtout qu’en plus, j'avais déjà eu des Ensemble avec les Références Silver, qui m’avaient laissé un souvenir mitigé (j’y reviendrai plus tard).
Bien évidemment, quand j’ai pensé changer d’enceintes il y a 2 ans après avoir déménagé, j’avais plein de modèles en tête : Borresen Z1, Stenheim Alumine 2, Thrax Siren, YG Cairn, YG Tor, Magico A1...
Je suis même allé écouter les YG Cairn et Tor, avec un véritable coup de cœur pour les Tor, certes pas données, mais la meilleure biblio écoutée jusque-là. Et j’avais déjà esgourdé les Elysia chez un copain les alimentant avec du Viola et un couple Orpheus en source, donc que du très bon. Elles m’avaient fait forte impression, mais loin des Tor.
Je ne rêvais plus que des Tor, en me demandant tout de même si elles n’étaient pas un chouïa trop grosses pour chez moi, et si c’était bien malin de cramer autant d’argent dans des enceintes neuves (j’achète quasiment jamais neuf).
Mais c’était sans compter mon pote qui me dit : « Je vais vendre mes Elysia... »
Donc le diable est venu sonner à ma porte, est-ce que j'allais laisser passer une enceinte légendaire en très bon état qui est quasiment introuvable ?
Ben non, surtout que je me disais qu'avec mon électronique j'allais me balader !
En réalité le chemin allait être bien plus compliqué que prévu !
A cette époque mon setup était Streamer Lumin mini U1 avec alim linéaire, DAC CAD 1543mk2, un preampli Brinkmann Calvin que je venais d'acheter, un ampli VAC PA80/80 (KT88 KR) et une paire de pieds Guizu prêté par le taulier. L'ensemble marchait à merveille sur les AE-1 Mk1 que j'avais jusque là.
À l’arrivée des Elysia + pieds Landmark, ça a été tout de suite assez mauvais. Mais pas d’inquiétude : à chaque changement de matériel, on sait qu’il faut trouver l’équilibre. Néanmoins, après quelques jours et quelques tests timides, le doute commençait à s’installer : pas de matière, pas de grave, un aigu à la limite de la dureté. Par acquis de conscience, je fais venir un pote audiophile et voisin. À peine arrivé, depuis l’entrée, il me dit : « C’est pas bon. » Dire que ça faisait dix jours que je bassinais tout le monde avec les Elysia, persuadé que j’allais avoir les meilleures biblios de la planète… Pour l’instant, j’avais surtout des casseroles.
Mais bon, à deux, normalement, on est moins bête que tout seul, et c’est aussi plus facile pour faire des tests. Après deux heures à torturer le système, on avait enfin réussi à retrouver un peu de matière, un chouïa de grave et un peu d’image. Sans être formidable, je pensais que c’était devenu écoutable.
Du coup, j’invite Jérôme et Loase à venir manger à la maison pour avoir l’avis de Jérôme, qui bassine tout le monde depuis vingt ans sur les forums avec les Elysia. Ce jour-là, j’ai enfin compris ce qu’a ressenti le vendeur du MusicHall, rue de Rome, quand Jérôme lui a dit : «Franchement c’est dégueulasse. » À l’époque, ça m’avait amusé. Là, beaucoup moins.
Je vais abréger un peu le topic, surtout qu'à la base ça partait juste d'un MP pour me demander alors "elles sonnent comment ces Elysia ?"
On lit souvent que les LS3/5a sont des garces, je peux vous dire qu'on est loin des Elysia en termes de garces... Les Elysia sont des enceintes ultra transparentes, tout s'entend, elles ont besoin d'une amplification ultra rapide. J'ai dû renoncer au VAC que j'aimais beaucoup mais trop rond, au Brinkmann Calvin que je trouvais très beau, je ne saurais jamais si c'était vraiment un bon préampli. J'ai opté finalement pour un intégré Ensemble qui m'a enfin fait comprendre le potentiel de ces enceintes. J'ai viré les pieds Landmark à l'initiative de Jérôme et de loase, les Guizou sont bien meilleurs. J'ai revu tout le traitement du numérique, revu une partie de la câblerie.
Aujourd'hui, après ce long chemin, je peux enfin dire qu'effectivement ce sont des enceintes extraordinaires, très très transparentes mais avec beaucoup de matière, un raffinement des timbres incroyable et finalement pas mal d'assise avec un grave très modulé. Je ne suis pas au bout du chemin mais on n'est jamais vraiment au bout. Il reste un petit truc qui gratte un peu dans le haut mais aujourd'hui je prends enfin beaucoup de plaisir à écouter mon système.
La suite ça va être de faire réparer le CAD, j'utilise le Dac de l'Opus 21 sans trop de frustration je dois dire, rebrancher le vinyle et trouver le truc qui gratte.