Cet enregistrement a agité quelques neurones sur le Vert, accéléré quelques transferts d'électrons sur la Toile et mis l'un ou l'autre site de streaming sous tension.
Récapitulatif:
loué par quelques plumes du Vert, cet album a été écouté en streaming sur qobuz dans les conditions exploratoires habituelles (fichier HD qobuz et casque sur le Macbook M3): bof, bof...
Mais Stereophile a loué dans son "disque du mois" les conditions d'enregistrement exceptionnelles de ces sonates dans une bourgade isolée, l'extraordinaire silence qui en résulte, et le relief des instruments que cela a permis, selon le chroniqueur.
Ecoute de contrôle, toujours en streaming, sur un système plus élaboré. Différent, intéressant.
Commande du CD, écoute sur le système maison: ah ouais!
Rachel Podger a choisi un timbre corsé pour ce répertoire: aigu accentué, médium appuyé sans devenir raccoleur, ce qui équilibre les perceptions. La technique de son jeu ne peut être mise en doute, comme le démontre la vidéo ci-dessous. Une bonne définition du système de reproduction met en évidence les caractères suivants:
- un violon corsé, riche de timbre
- une large exploitation de la dynamique fine, qui rend le jeu expressif: c'est l'aspect gommé par une restitiution so-so de l'enregistrement
- une bonne différenciation du violon solo et du continuo
- la finesse de ce continuo.
C'est sur ces deux derniers points, toutefois, que les choses se compliquent. L'unique photo fournie sur le cartonnage de l'album, et de manière plus explicite, la vidéo de outhere fournie ci-dessous montrent que Rachel Podger s'est placée en arrière à gauche par rapport aux autres instrumentistes, ce qui lui permet d'envoyer toutes sortes de signaux à ses partenaires, en excellente chambriste qu'elle est, et d'en recevoir en retour.
Mais au montage, la responsable a décidé de placer la soliste au premier plan à gauche, pour respecter une certaine tradition.
Il en résulte toutes sortes de distorsions, et, si le violon est bien mis en valeur, les instruments du continuo ne sont pas vraiment crédibles, et leur statut varie, au gré de la technicienne du montage.
Cela crée parfois des épisodes comiques, comme au début de la 33e piste, ou le théorbe ouvre le jeu magnifiquement, au premier plan à gauche. Entre ensuite le violon et, de toute évidence, Rachel Podger vient s'asseoir sur les genoux de la théorbiste. Quelques mesures plus tard, la technicienne s'est aperçue de sa boulette, et décale le violon vers le centre.
On comprend pourquoi les éditeurs se montrent de plus en plus réticents à fournir des photos de la disposition des musiciens lors de la prise de son*.
*C'est vrai, en pire, pour les sonates de Beethoven par Faust et Melnikov (regardez le DVD du "making of" joint à l'album).
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Pseudo le 13 Juil 2025 à 13:57, édité 1 fois.