Il est où le frein?!

[alesk6]

Pas de pitié pour la majorité et pas de majorité pour la pitié, voici revenir KMFDM.
Sombre miroir de notre monde, brutal, contrasté et technologique, le quintet de rock industriel porte toujours ses armures guerrières: violence contre violence. Mauvaise conscience de notre époque, d'un système basé sur les rapports de force avec le consentement des majorités, ou du moins de leur volontaire aveuglement.

Martèlement martial proche de la rage destructrice, dès "Krank", KMFDM évoque une batterie anti-aérienne utilisée pour des tirs tendus à bout portant. Quelques rares morceaux versent dans un style pop trompeur: le coup de trique n'est jamais loin, comme dans l'atypique "Take it like a man". Sinon c'est plutôt direct du gauche, crochet, direct du droit, coup dans l'estomac et frappe des deux poings.
Le groupe polyglotte s'exprime en anglais, allemand, italien voire en français (titre "Vive la mort!" sur cet album-là), les voix masculines digitalisées, la voix de Lucia Cifarelli donnant un dernier soupçon d'espoir en l'humanité et cet album apparait finalement plus "mélodique" que la grande majorité de la grosse vingtaine déjà sortie. Universel mais pas consensuel KMFDM.

En visuel l'album WTF?! reprend les codes traditionnels de la formation: pop-art à tendance violente, forts contrastes, quasi monochromie, le reflet du relief sonore.
Le ciel est noir, le présent et l'avenir aussi, KMFDM luit de manière inquiétante et persistante, avec un certain talent dans sa spécialité.

http://kmfdm.net/index.php et puis quand-même http://www.amazon.de/Wtf-Kmfdm/dp/B0054 ... 199&sr=8-1

le morceau avec lequel j'ai decouvert l'indus.... s'en ai suivi NIN, MINISTRY,WHITE ZOMBIE.....

[Atlante]

2ème charge des Magnetix (à ne pas confondre avec un groupe homonyme français faisant dans le rock a billy). Enfants de la crise, descendants des éruptions punk, rejetons de garage, graines de pyromanes, accouchés dans le bruit des guitares buissonnantes et celui des court-circuits électriques.
2ème album: "Drogue électrique" en VF comme en VO, en alternatif, en sons balancés sur des textes jetés. L'heure n'est plus au joli et au mesuré, c'est bien.
Venus de Bordeaux, distribués par le très girondin Vicious Circle (pépinière de talents soit dit en passant), condamnés à l'anonymat médiatique mais méritant une petite dégustation entre quelques décibels.

Un 2ème opus plus construit que le précédent album, et qui oscille entre le noisy ("Drogue électrique") et l'acoustique ("Velvet eyes"), en passant par le roulement à la B 52's ("Greenlight") ou bien sûr le punk ("Comme des bêtes")... et puis bon de bons morceaux, tout simplement.
De la beauté de l'énergie électrique: mettez au moins une fois les doigts dans cette prise.

Branchements ici: http://magnetix.fr/Tracks.html
ou là: http://www.amazon.fr/Drogue-%C3%89lectr ... 6&sr=301-1

[Atlante]

Ce n'est plus une réponse c'est de l'écho, pleinement assumé, faisant référence aux parrains du blues-rock et du rock tout court.
On pourra reconnaître Led Zep ("Waste your tears", entre autres), les formations américano-américaines (au pif: "Vida (I want you)"), les culottes d'AC-DC ("New day rising").

Alors quoi que ça apporte de nouveau à la musique, je vous le demande?? Ben rien sur le fond, mais un certain plaisir d'entendre des artisans nous refaire un bon p'tit produit à l'analogique et à l'ancienne.
Ils viennent d'outre-channel, dans leur conduite à gauche traditionnelle, pied tendu sur la gas pedal pour traverser en trombe les frontières du temps.
Musclés, carrés et charpentés, à écouter relativement fort si possible.

Comme ils ont le sens de la synthèse ils ont appelé leur 3ème album "Revival" et c'est pas mal dans ce genre en effet. Débroussailleurs de terrains inconnus détournez-vous, profiteurs des plaisirs quotidiens réjouissez-vous, après tout on aime parfois tourner les pages des romans déjà lus pour y vérifier les émotions d'autrefois.

Ah oui, eux ce sont "The Answer", pas "The Question", CQFD.

  http://www.theanswer.ie/

[lux]

Content d'apprendre le "retour" des Magnétix, excellent duo que j'ai eu l'occasion de voir plusieurs fois sur scène (dont une très bonne première partie de Kid Congo l'hivers dernier)...
Je viens de jeter une oreille rapide aux liens envoyés: ça à l'air plus produit, moins "brute de décoffrage" que le premier Ep et LP... mais toujours aussi bon  

[Atlante]

En fait le CD sonne nettement plus "brut" que ce que l'on entend sur les liens; on reste dans l'ambiance quoi.

[Atlante]

Very noisy, very barré et completely french, the Parisiens of Flying Pooh.
4ème album de spécialistes des psycho-billy turbo-compressés, qui étaient passés par un rock décomplexé, allumé, tout droit sorti des cellules capitonnées des hospices de la capitale.
Meilleur album jusqu'à ces derniers jours: "Spanking Day" avec ses doses massives de moments de folie, énervé et frénétique (et sa chouette pochette...).

Dernier lancement avec l'assez bien-nommé "Never Slow Down". Horrifique et marqué un esprit toujours un peu dément, des sortes de Eighties Matchbox B-line Disaster français: choeurs sur martèlements de rythmique, cordes résonnantes, hystérie toujours en ligne d'horizon.
Pas médiatiques mais drôlatiques, on ne sait plus trop s'il faut regretter ou apprécier cet anonymat relatif. En tout cas on peut apprécier leur production.

 

Une saillie:

[Atlante]

Fans de sueur, de trash, de mauvais goût et de rock'n'roll garanti tâches n'allez pas en Suisse... sauf pour y rencontrer l'histrion zurichois Reverend Lightning Beatman ( "& his no talent").
Loin, très loin des coffres muets des banques helvètes, loin très loin du confort des salons d'accueil moquettés des sociétés financières de la Confédération, loin, très loin des hôtels impeccables des alpages.

On soupçonne Lightning Beatman d'avoir été traumatisé par la propreté et la bienséance; il a développé une musique basée sur des accords mille fois entendus, mais dont les cisailles sonores et le langage de charretier de mauvaise humeur mettent justement d'une certaine bonne humeur.
Psychopathe et rigolo, intégralement masqué par son costume de catcheur mexicain (d'où son nom de scène, ou plutôt de ring): voix éraillée ("Wrestling Rock'n'roll", "Take it off", parmi tant d'autres), éructante, sans retenue, animale et sexuelle ("I wanna be your pussycat"). Guitares ultra-brouillonnes "comme dans "Hi ho baby". Un morceau basé sur des rots et autres borborymes variés ("Wild baby wow"), bref une manière d'être qui rejoint le fond sans le toucher, pour remettre l'urgence à sa place.
Deux disques, dont l'un sorti en 2008, le meilleur, regroupant les frasques de plusieurs années de ce drôle de catcheur tchatcheur.

Un regret: pas de suite en ligne directe à prévoir dans cette navigation démente et jouissive, faite pour être écoutée plein pot, puisqu'il est devenu "Reverend Beat-man", plus digne mais aussi plus approximatif (encore que "Surreal Folk Blues Gospel Trash" contienne quelques bonnes saillies.
Pour oreilles averties et amusées donc, qui aiment le combat musical. 38 minutes de "Wrestling Rock'n'Roll". Y avait aussi "Appartment Wrestling Rock'n'rol", mais les petites causeries radiophoniques qui l'émaillent sont à mon avis plus dispensables.

Vidéo aussi léchée que le reste:

et extraits:
http://www.amazon.com/Wrestling-Rocknro ... 78&sr=8-26

[sondier21]

peut-être a-t-il écouté Fred Blassie, King of Men


heureusement, de nombreuses mises en garde sur cet album :
"Warning : the Geek General has determined that listening to this record may be hazardous to your health" au recto
"Because of the enormous emotional response the listener will have to this record, Blassie cannot be held responsible for any physical or mental damages taht may befall the puchaser. For this reason, it is mandatory that yousign the following legal release before listening to this record.
I, (your name)................................. release Fred Blassie from any physical or mental damages that may occur from listening to this record."

voilà, si avec ça on n'est pas prévenus !!
à part ça, c'est un Rhino du début, donc amusant (genre Wild Man Fisher, Gefilte Joe and the Fish...), produit par Rockin' Ronny Weiser, en gros la pochette a plus d'attrait que le disque (orange, d'ailleurs)  

[PP_65]

Le cliché musicalement  structurel, je le pardonne, c'est un peu comme l'attraction terrestre, difficile d'y échapper , mais le revendiquer en le faisant passer pour de l'originalité ...

[Atlante]

Disons que le commentaire des disques n'est pas une profession de foi ni une copie d'élève appliqué, mais de l'humour du second ou du troisième degré, manifestement pas autre chose .

A trop vouloir traiter les choses "pas importantes" comme essentielles on oublie qu'elles sont aussi nécessairement et heureusement futiles.

[sondier21]

d'habitude, c'est les maths que je ne comprends pas  
là, c'est le prof de maths
si vous parlez du Fred Blassie, oui, c'est au minimum du troisième degré  

[PP_65]

Zappa avait posé la question " does humour belong to music ? " , j'ai ma réponse .

[sondier21]

ouf, pendant un quart de seconde, j'ai pu craindre...
et puis non, tu as bien justement écrit "j'ai MA réponse"
chacun sa réponse, et les moutons seront bien gardés  
ce qui n'empêche pas les échanges entre gens civilisés, ce que nous faisons à longueur de journée sur ce forum, toujours intéressant malgré quelques dérapages, sûrement dus au fait qu'on ne corresponde pas face à face mais par clavier interposé
mais je m'égare, je m'égare, laissons Atlante continuer son fil  

[PP_65]

Même en rencontre réelle, j'aurais le même discours sur les groupes qui jouent avec les clichés du rock, je le dis assez souvent que je n'aime pas l'humour en musique .

[Atlante]

... Ce qui met hors jeu des pans entiers des différentes musiques passées et présentes. Accessoirement il faudra que tu expliques pourquoi par ailleurs et par exemple tu apprécies Satie, mais pas "l'humour en musique".

A titre personnel je ne mets pas l'humour dans une case (ou en-dehors d'une); la déjà ancienne maxime de Desproges, "on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui" est mienne, appliquée autant à la musique qu'au reste, retournée contre moi à l'occasion.

Tiens, ça me fait penser que j'aime aussi les gros qui tâchent, parce qu'ils n'en n'ont pas pour autant forcément oublié de penser, comme:

[PP_65]

On ne peut pas dire que les morceaux où Satie fait le mariole musicalement soient ceux que je préfère , l'humour qu'il lui arrivait d'employer dans les titres étant autre chose .

[Atlante]

Crus frangins gallois, les Henry's Funeral Shoe ont revêtu leur plus beau "Donkey Jacket" pour retourner, saumons musicaux, aux sources du rock.
Voix râpeuse plus guitare et harmonica pour l'un, batterie et choeurs pour l'autre, les Clifford n'ont pas de prétention novatrice mais ils brossent des paysages vigoureux et vivants à grands coups de pinceaux à l'ancienne et donc avec des instruments classiques, le tout chez le label bien-nommé Aliverecords!
Du bon rythm'n'blues trempé aux breuvages forts, illustration des expériences live (d'où la pochette) avec un Scott H. Biram par exemple.

Par rapport au 1er album "Everything's For Sale", quelques douceurs supplémentaires et quelques subtilités mélodiques et/ou vocales qui viennent nous rappeler que les deux gugusses viennent bien des îles britanniques ("Heart on fire" ou surtout "Accross the sky"), mais pas de moue désappointée, ils n'ont pas tourné casaque vers la pop passe-partout comme dans le dernier album des Black Keys (après un album précédent faisant déjà du sur-place, bref...).

"Love is a fever" qu'ils scandent, l'amour d'une certaine musique sans doute. Ils restent agréables voire jouissifs, potars bien tournés vers la droite, grincheux évacués de la zone d'écoute.



et Live tiré du 1er album:

[lux]

Ma chérie Le père No Hell vient de passer (entre autre):
Faut aimer le Révérend...
Toujours aussi "chainsaw" niveau voix (Lemy si tu m'entends)... Un peu plus "hardos" que la version One-Man-Band mais toujours aussi bon!

http://www.voodoorhythm.com/Monsters.html


Um Mau Mau!!!!



Le Rock... C'est mal?


Je sais pas mais moi, ça me donne envie d'aller en Suisse  

[Atlante]

Je l'ai loupé celui-là, et il est pas mal du tout en effet.

Allez hop!

[Atlante]

Un, deux, trois... Goooooooooooooooooooooooooo!

Urgence, excitation et ultra-nervosité chez les p'tits Britons de Pulled Apart By Horses. Propulsés par des chevaux-vapeurs dopés aux amphétamines, ongles plantés dans le micro et dents incrustés dans les fesses de la bienséance.
Promis, on sera raisonnables quand notre bell'société le sera aussi, et c'est pas demain la veille mon pote. On s'endort sur les matelas de la consommation? "Bromance ain't dead". Demande de soumission aux diktats normatifs? "Degeneration game".
Entre les Hives et les copains de promo britanniques, ils arrachent la moquette des salons d'affaires avec sourires carnassiers et crises de nerf violentes.
Galops de batterie, hennissements aigus, charges musclées et sans légèreté, welcome chez nous les p'tits chevaux, pour une fulgurante démonstration d'amour vache: "Tough Love". Chez Cooperative Music, pas Collaboration Inc.
Un deuxième album plus homogène et finalement moins brouillon que le précédent, sans doute trop emporté par sa virulence.