**Ce qui suit n'engage que moi, impressions ressenties mais filtrées par mon ciboulot**
Un mangeur de camembert à promené ses oreilles du côté du Havre.
Il y a rencontré une belle Américaine, fine et élégante, qui a remplacé une Anglaise plus ronde.
La comparaison est facile, tant elles sont différentes.
On passe du coin du feu au feu follet.
Le boisé et la petite rondeur font place à une indéniable fraicheur et vivacité, un string en bas, servis sur le plateau d’un Audio-Research fort énergique.
Cependant avant on restait en famille car il y avait un ampli Croft tout petit tout mignon mais peut-être un peu impressionné par la gourmandise des Anglaises.
Car l’Américaine, contrairement à sa patrie, n’est pas grande consommatrice d’énergie, un appétit d’oiseau, il faut du doigté sur la télécommande pour ne pas mettre le feu.
Les tableaux sonores présentés par ces deux paires m’ont paru assez semblables, bonne stéréo, bonne profondeur, et des différences comme plus de matière et moins de détourage pour l’une et plus d’air pour l’autre qui donne des contours plus nets.
La focalisation semble équivalente.
Les yeux fermés, on saurait qui joue ds la piéce, l’anglaise se concentrant plus sur la richesse harmonique et l’américaine sur les couleurs.
Avec laquelle vivrais-je le mieux ?
Ca dépend de l’ampli, un gros KT88 pour l’Anglaise, un SE pour l’américaine.
La comparaison Réga P9 et Amazon met en avance la transparence des Gibbon, très facile de caler une cellule avec un 12’ unipivot magnétique au bras de bois, de peaufiner la Garrot P77i pour un rendu qui m’a enthousiasmé.
Là, on voit que la P9, pour explosive qu’elle soit, et très résolvante, est plus un outil d’analyse qu’un instrument de musique.
Une immense bonne surprise fût le pré-phono tubé, difficile à critiquer et évaluer, car il fait son boulot sans rien abimer, respectant tout ce qu’on lui jette, propulsant timbres, détails,vie et couleurs des 33 tours sans faillir, sans adoucir, sans raidir, un vrai pro sur qui on peut compter.
On ose dire là que les prés phonos à pas de prix sont indécents.
Il mérite une petite greffe pour servir au choix Koetsu Black, Dynavecto XX2 mk2, benz Wood (L).
Il faudra bien ça pour enfoncer la Garrot.
Vous avez déjà connu ces moments d’extase ou ça joue comme dans vos espoirs, ou une micro parcelle du Graal est dans la pièce, ou les oreilles sont enchantées par des instruments bien timbrés, bien placés, vivants, un poil chaleureux, ou un vinyle au pressage douteux fait de la musique quand même, ou le 33 tours qui à toutes les qualités à le gout du bon grand cru ?
Si en plus vous avez l’excellent accueil, le délicieux vin de Loire (servi prudement après réglages Garrot),
L’humanité de l’hôte, le cadre agréable ou le fin moderne habille les anciennes poutres….
Ca fait une de ces journées dont on se souvient, ça peut être fondateur.
Une bonne base ne serait rien sinon une source d’améliorations perpétuelles, but de notre passion.
Alors peut-être une cellule déjà citée, de la triode 300B ça doit le faire, voir 2A3 en //, faut essayer.
La 300B plutôt en polarisation réglable, pour un max de pèche, on est qd même pas dans le haut rendement.
Dans un délire, un petit essai de 45, sur du clavecin tout doux, pour voir..
C’est l’avantage décisif de la 88 sur l’Harbeth , son concepteur doit aimer les triodes car elle est « facile » comme on dit, dans le bon sens du terme.
De retour chez moi, j’ai rangée la P9 dans son carton, mis sa cellule (Nagaoka MP200) sur ma Sota Cosmo III, une curieuse bestiole qui à sa façon m’a remémoré ce dimanche, en plus modeste.
Les 300B, voire le TA4650 V-fet ont plus de charme sur les voix, moins d’énergie en bas, on s’en serait douté.
Evidemment, les Altec 19 ont une immense patate, mais c’est plus viril et moins relaxant !

Gillou