Tout est dans le titre.
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Harnoncourt est mort

06 Mar 2016 à 14:46

Je viens de l'apprendre à l'instant

Re: Harnoncourt est mort

06 Mar 2016 à 14:59

Oui, mon frère vient de m'envoyer un SMS pour m'apprendre la nouvelle. Il n'était plus très en forme et avait annulé tous ses concerts en décembre dernier…

C'est très triste, 4 ans après le décès de son ami Gustav Leonhardt… De Monteverdi à Bruckner en passant par l'intégrale des cantates de Bach, les symphonies de Beethoven ou de Schubert, les opéras de Mozart, il a complètement renouvelé à peu près tout ce à quoi il s'est intéressé. Il avait ses petites manies (les déplacements d'accents, pour donner une lecture toujours plus "dramatique" des partitions), mais au moins c'est un chef qui avait une vraie cohérence et avec lequel je ne me suis jamais ennuyé. Je vais réécouter l'Orfeo, en manière d'hommage… :sad:

PS. Il faut lire aussi ses livres, Le dialogue musical ou Le Discours musical, c'est très intéressant également.

Intéressant au violoncelle également : énergie et intelligence de la partition, c'est vraiment sa marque de fabrique.

Re: Harnoncourt est mort

07 Mar 2016 à 04:54



++

-- 07 Mar 2016, 03:55 --

Je vais de ce pas lire tes conseils ...

++

Jubilator » 06 Mar 2016, 13:59 a écrit:Oui, mon frère vient de m'envoyer un SMS pour m'apprendre la nouvelle. Il n'était plus très en forme et avait annulé tous ses concerts en décembre dernier…

C'est très triste, 4 ans après le décès de son ami Gustav Leonhardt… De Monteverdi à Bruckner en passant par l'intégrale des cantates de Bach, les symphonies de Beethoven ou de Schubert, les opéras de Mozart, il a complètement renouvelé à peu près tout ce à quoi il s'est intéressé. Il avait ses petites manies (les déplacements d'accents, pour donner une lecture toujours plus "dramatique" des partitions), mais au moins c'est un chef qui avait une vraie cohérence et avec lequel je ne me suis jamais ennuyé. Je vais réécouter l'Orfeo, en manière d'hommage… :sad:

PS. Il faut lire aussi ses livres, Le dialogue musical ou Le Discours musical, c'est très intéressant également.

Intéressant au violoncelle également : énergie et intelligence de la partition, c'est vraiment sa marque de fabrique.

[ Vidéo ]

Re: Harnoncourt est mort

07 Mar 2016 à 08:51

Pas de baroque sans Harnoncourt...

Re: Harnoncourt est mort

07 Mar 2016 à 10:29

j'ai aussitot pensé a alleuze et a l'orfeo de monteverdi  :cry:
que j'ai découvert en lisant sont CR sur le vert j'ai la version CD teldec
j'avais lu l'annonce de son départ a la retraite dans DIAPASON  le mois dernier je crois
il y a du beau monde la haut il sera bien accueilli ;)

A plus
yann

Re: Harnoncourt est mort

07 Mar 2016 à 18:13

Quand j'étais jeune, c'est à dire dans un autre siècle, lors d'un salon de hifi et vidéo était présenté les nouveaux disque laser vidéo. Vous savez les grosses galettes de la taille d'un 33T. Un fabriquant (Sony ?) avait en démonstration la totale : vidéo disque laser, projecteur, écran légèrement bombé et chaine de bonne facture. La démonstration était faite sur l'Orfeo de Monteverdi montré par Alleuze plus haut. Je me rappelle être resté bouche bé pendant de longues minutes : la beauté du spectacle, les sons d'une autre époque, des cuivres brillants. Je ne m'en suis jamais remis.
Il est particulièrement difficile ensuite de revenir à des interprétations "modernisées" d'oeuvres de cette époque (en dehors peut être de quelques génis). Merci Mr Harnoncourt.

Re: Harnoncourt est mort

07 Mar 2016 à 19:07

Pour moi, le choc et la révélation fut avec le Requiem de Mozart paru chez Teldec en 1982: quel drame absolu, auquel le film Amadeus de Milos Forman répondit juste un ou deux ans après (mais la BO était interprétée l'Academy of St. Martin-in-the-Fields conduite par Sir Neville Marriner).

Dans ce CD, on retrouve toutes les caractéristiques du style Harmoncourt: accents dramatiques, élans et ralentissements, le fameux diapason baroque et son influence sur la sonorité des cordes, les instruments anciens avec la rutilance (stridence parfois) des cuivres...
Toute une époque, mais quel dépoussiérage par rapport aux interprétations classiques des années 60-70 et leurs effectifs (trop) étoffés et leur interprétation lente et lisse.
C'est donc Harnoncourt qui m'a introduit au monde des baroqueux....dont on voit qu'ils vieillissent aussi malheureusement....
Christophe

Re: Harnoncourt est mort

09 Mar 2016 à 10:45

cdb92 a écrit:Pour moi, le choc et la révélation fut avec le Requiem de Mozart paru chez Teldec en 1982: quel drame absolu, auquel le film Amadeus de Milos Forman répondit juste un ou deux ans après (mais la BO était interprétée l'Academy of St. Martin-in-the-Fields conduite par Sir Neville Marriner).

Dans ce CD, on retrouve toutes les caractéristiques du style Harmoncourt: accents dramatiques, élans et ralentissements, le fameux diapason baroque et son influence sur la sonorité des cordes, les instruments anciens avec la rutilance (stridence parfois) des cuivres...
Toute une époque, mais quel dépoussiérage par rapport aux interprétations classiques des années 60-70 et leurs effectifs (trop) étoffés et leur interprétation lente et lisse.
C'est donc Harnoncourt qui m'a introduit au monde des baroqueux....dont on voit qu'ils vieillissent aussi malheureusement....
Christophe


D'un autre côté un requiem c'est rarement la grande  joie... On dirait que c'est tombé sur tes pompes... Je ne vois pas trop le rapport avec Amadeus... D'autant qu'il faut relativiser concernant le dernier K...
"  À sa mort, le 5 décembre 1791, il (WAM) avait uniquement écrit les premières mesures de l'Introït (Requiem Æternam) pour tous les instruments et le chœur. Pour la pièce suivante, le Kyrie, ainsi que la majeure partie des vingt strophes de la séquence Dies iræ (de la première, Dies Iræ, à la seizième strophe, Confutatis)6, seules les voix du chœur et la basse continue étaient terminées. Au-delà, seuls quelques passages importants de l'orchestre étaient esquissés (par exemple le solo de trombone du Tuba Mirum ou le plus souvent la partie des premiers violons). Le Lacrimosa, dix-huitième strophe (mais ici sixième épisode de la séquence), se terminait à la huitième mesure, il resta inachevé. Dans les années 1960 on découvrit une ébauche de fugue sur l'Amen, qui devait visiblement conclure ce Dies Iræ. Les prières suivantes (les « numéros » suivants), le Domine Jesu Christe et l'Hostias, étaient seulement élaboré(e)s, pour le chœur et pour une partie de la basse continue. Il manquait l'intégralité du Sanctus, du Benedictus, de l'Agnus Dei, et de la Communion (Korten 1999, p. 104)." (Wiki)

Re: Harnoncourt est mort

09 Mar 2016 à 11:26

Jubilator » 06 Mar 2016, 13:59 a écrit:les opéras de Mozart, il a complètement renouvelé à peu près tout ce à quoi il s'est intéressé.
Je vais réécouter l'Orfeo, en manière d'hommage… :sad:

Pour moi aussi harnoncourt c'est d'abord celui qui a redécouvert pour ne pas dire écrit monteverdi puisque l'orchestration a été récréée par hanrnoncourt et celui qui a  bousculé l'interprétation des opéras séria de mozart donc idoménée, mitridate et la clémence de titus.

Pendant les 2 jours d'hommage à france musique on a très peu entendu de monteverdi ou des opéra de mozart:


Re: Harnoncourt est mort

09 Mar 2016 à 11:32

Oui, cette disparition est douloureuse.

Harnoncourt a bouleversé ma compréhension de la musique baroque. Exit la grande phrase, à la mode post-romantique, exeunt les crescendi et decrescendi, finie l'écoute verticale et la perception de quelques éléments contrapuntiques ici et là (j'étais bien jeune). Place à la mise en évidence des motifs, des rythmes de danses, agrémentés de soufflets, et il faut bien le dire, de quelques outrances...

Ah! cet allongement de la première double croche de la première suite, qui me ravissait et hérissait mon ami violoncelliste! Ces cantates de Bach si adorablement originales, dont chacune révélait un monde de sonorités, d'harmonies, de lignes! C'était la révolution.

Avec Harnoncourt, c'est un peu de cette révolution qui meurt.
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