Je vous lis et ces discussions me rappellent une expérience récente liée aux corrections numériques associées à des modifications d’enceintes passives.
Imaginer des doubles Kalibrator, charge difficile pour la totalité des amplis qui s’y sont frottés car raccordées en parallèle, et toujours un même constat, immuable :
- Manque de vivacité, petits signaux étouffés
- Qualité de timbre bonne sans plus, qui se dégrade avec les très puissantes électroniques qui en donne un peu (de vivacité)
- Grave écourté
- Zone central relativement pauvre en sources virtuelles
Au lieu de remettre en cause ses transducteurs, voilà que germe l’idée du maitre des lieux de faire disparaitre le filtre analogique interne (étouffoir comme chacun sait!) et de réaliser une amplification double en actif pour chaque HP. L’amplification pour faire cela : GOLDMUND, qui propose tout cela à prix d’or. Deux doubles blocs mono par canal et un pre-ampli numérique (correcteurs de salle, filtres actifs numériques deux voies, …).
La liaison entre préampli est numérique, le traitement du volume également : en sortie du filtre actif, deux câbles attaquent les quatre parties mono de l’ampli voie gauche, idem voie droite : au total, 4 ampli mono pour chaque canal !
La mise au point de l’ensemble a durée plus de deux jours, réalisée par « le spécialiste » (mesures multi-points), qui mentionne, au final qu’il reste une marge de progression (optimisation).
Résultat des courses : ma première écoute fut déroutante
- Le système a vraiment gagné en vivacité (qualité de l’actif), l’écoute à faible niveau est plus présente
- La qualité de timbre s’est (encore) appauvri (une certaine aseptisation, c’est le terme)
- L’extrême grave est trop présent (optmisation en cours) et semble moins naturel encore (distorsion ?)
- L’image est devenue inexistante : la profondeur, l’étagement des plans sonores (que les quadistes connaissent bien) sont absents et le trou central s’est un peu accentué
Le propriétaire, après une appréciation plutôt positive, se gratte à nouveau la tête …
Alors je m’interroge sur les effets pervers ...:
Avant l’arrivée des systèmes de correction numériques, le recours à un système actif a fait faire des bonds en qualité à nombre d’installations audiophiles. Combiner cela à des traitements numériques nombreux et sophistiqués, non accessibles au non spécialiste (filtrage deux voies, traitement numérique de salle, transmission numériques, …) et obtenir un tel résultat me laisse … sans voix.
Cela ne veut pas dire qu’un traitement numérique, visant à compenser un grave un peu trop présent en raison du trop faible amortissement du local dans cette plage de fréquence, soit à proscrire lorsque les transducteurs sont, eux, de très haute qualité. Mais il est clair que la correction acoustique doit, pour moi, être privilégiée et que j'ai une certaine méfiance envers ces manpulations (plus ou moins maitrisées) dans le domaine du numérique.
Lorsque la musique est reproduite quotidiennement comme je l'entend à travers un système d'une simplicité totale, tout ce que je souhaite , c'est bien de ne jamais devoir introduire un traitement qui s'apparente de près ou de loin à ce que je viens de relater.
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ABF le 17 Mai 2016 à 20:19, édité 1 fois.