J’ai eu l’occasion de me rendre à Granville et d'aller enfin esgourder ces fameuses A4
Nous sommes entré rapidement dans le vif du sujet c’est-à-dire les écoutes.
D’abord, comme chacun a pu le constater sur les photos, notre ami Gilles a réalisé une nouvelle fois des prouesses en matière de finition. Le placage en palissandre vernis et de toute beauté, impeccablement réalisé (même sur les arêtes,, bravo !) et le pavillon du Bohlender est impeccable en noir mat comme la façade. Mais ce qui frappe, c’est leur taille fine et élancée ; une feuille A4, ce n’est pas très grand comme emprise au sol et ces enceintes sont donc très compactes. A ma grande surprise, Gilles les a placées assez écartées de façon à ce qu’elles soient assez proches des murs latéraux, ce qui semble être une condition importante pour une bonne régularité de la courbe de réponse.
Du coup, sur le 1er CD passé (ne me demandez plus les références, et pourtant nous n’avions pas bu de Calva…) avec du vocal, j’ai eu une impression de trou central, mais déjà une très belle fidélité avec des timbres très vrais et aucune boursouflure sur de la voix masculine parlée, ce qui laisse présager d’un grave « à sa juste place ». Puis nous sommes passés sur du Saint-Saëns où l’orchestre ayant donné plus de volume à la masse sonore, l’ensemble s’est nettement mieux localisé avec là aussi une véracité par rapport à la prise de son, comme les meilleures enceintes de monitoring. Le fameux Focal en charge des fréquences sous les 700 Hz est très rapide aussi et avec sa membrane K2 et sa charge close parfaitement amortie, il est aussi très rapide et reste au plus près du message sonore, évitant ainsi toute emphase ce qui lui permet de d’accompagner au mieux le fameux Bohlender.
Nous avons continué avec divers disques dont mes quelques disques tests que je connais bien et Gilles a accepté de pincer un peu les A4 vers le lieu d’écoute, ce qui a permis d'effacer mon impression de trou central et aussi de récupérer de l’énergie dans l’aiguë pour améliorer l’équilibre autour du médium fabuleux produit par ce HP. Soyons clair : ce HP tel que Gilles l’a (très) soigneusement mis en œuvre est une perle ; tout y est : fidélité à la prise de son, accélération phénoménale, trainage inexistant, timbres magiques sur les cordes, rutilance sur les cuivres et de l’air autour des instruments, d’où une lisibilité comparable à mes (ex)Esoter FTX qui sont pour moi une référence par leur médium totalement débafflé.
Tout ceci s’est déroulé d’abord sur l’ampli intégré à base de 6550 de l’ami Diafan qui sont très précises et très musicales et qui plus est totalement silencieuses, de quoi me faire réfléchir à un petit détour par Rennes un de ces quatre. J’avais amené mon petit ampli LSAP SE de 6,5 watts avec ses grosses Tesla 4654 pour affiner le test. Les enceintes ont gardé leurs caractéristiques, mais à ma grande surprise c’est l’ampli qui a été à la peine

; comme le rendement des A4 est confortable, il y a peut-être une impédance mini peut-être dure à tenir pour un SE ou – autre hypothèse – le niveau de sortie du Marantz CD 80 était peut-être un peu juste pour le SE.
Du coup, nous sommes repassés sur les électroniques Diafan et pour parachever la démonstration des capacités étonnantes de ces A4, Gilles m’a passé un disque totalement hallucinant du groupe de Metal nippon « X Japan » : je n’ai jamais entendu de toute ma vie du piano enregistré d’aussi prêt avec une telle qualité et surtout avec une telle énergie sans doute dûe à une prise de son juste au-dessus des marteaux. Sur ce disque - qui devrait mettre en difficulté beaucoup d'enceintes de référence un peu lentes - les A4 s’en sont sorties haut-la-main en retranscrivant fidèlement l’énergie (démente, je confirme) des pianos, sans aucun traînage, avec les timbres restant intacts malgré le très haut niveau sonore de cette écoute.
En résumé, cette A4 me semble être une enceinte de monitoring vraiment idéale, car évitant de tomber dans leur côté un peu plat (Gilles et moi étions bien d'accord là-dessus), à cause de l’énergie et de la transparence du Bohlender. Je crois que Gilles peut être légitimement fier de ces enceintes qui sont particulièrement abouties et réussies.
Enfin, il me reste plus qu'à remercier Gilles de son accueil et de son attention à toutes mes remarques (cf. mon post-scriptum ci-dessous). Une nouvelle fois, il a mis la barre très haut avec cette nouvelle réalisation....mais les VOT X Line montent déjà le bout de leur nez...
Christophe
PS : Ma seule et unique réserve dans cette séance d’écoute était sur le haut grave / bas médium où il me semblait peu entendre le fameux Focal ce qui conjugué à sa neutralité (membrane en polykevlar + charge close) m’avait donné une certaine impression de signature un peu mate dans cette partie du spectre, ce qui avait fait sursauter notre ami Gilles, car le qualificatif mat est à l’opposé de la restitution quelque peu rutilante du Bohlender. Du coup, il a perfectionné le placement des A4 en ne les adossant plus aux Latour, mais en les plaçant à 10 cm du mur arrière et il m’a dit que cela redonné du peps et de la présence à cette partie du registre et que du coup, la courbe de réponse mesurée et perceptible s’en trouvait totalement équilibrée.