01 Déc 2019 à 17:28
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mambojet » 01 Déc 2019, 14:23 a écrit:Avant d’attaquer le CR des 845, je vous propose une petite histoire afin d’agrémenter un peu cette journée pluvieuse
C’est l’histoire d’un violoniste virtuose mais pas encore célèbre que l’on appellera Monsieur V.
Monsieur V est bien entendu passionné et consacre sa vie entière à son instrument. Il est très doué et dispose d’importantes facilités financières car sa famille est très fortunée. Doué et fortuné donc: oui certains ont plus de chance que d’autres dans la vie!
Il a bien entendu pu acquérir un violon de concert d’excellente facture. Ce violon de grande valeur est entretenu par un luthier de grande réputation. Bref tout est grand dans cette histoire: le talent du violoniste, la qualité du violon et le luthier.
Cet instrument délivre sous ses doigts une sonorité très riche et d’une très grande délicatesse.
Un jour monsieur V se dit qu’il serait très intéressant de disposer d’un système haute fidélité qui soit à même de restituer toute la richesse de son jeu. Il pourrait également, à travers les enregistrements, la comparer et la confronter à celle de ses collègues plus connus
Nous l’avons déjà dit: il n’a pas de soucis financiers et peut donc se permettre l’achat de ce qui se fait de mieux.
Mais comment choisir à travers les multiples choix du très haut de gamme ?
Il lui faut une méthodologie très précise.
Comme il pense connaitre intimement la sonorité de son violon, il décide que le système lui procurant la sonorité la plus proche sera celui qui sera choisi.
Pour cela, il prend rendez vous dans deux des plus grands studios d’enregistrement de Londres afin effectuer deux enregistrements de pièces pour violon seul. Parmi ces pièces figurent la très célèbre et très difficile Partita/ Chaconne en ré mineur de JS Bach. Quelques heures plus loin, il repart avec, sous le bras, les fichiers sources des enregistrements en HD et deux CD master.
Prochaine étape, faire le tour des meilleures enseignes de Hifi HDG sur Paris, Londres et Munich.
Dés le premier rendez vous, c’est la déception!
Malgré un système à plusieurs dizaines de k-euros, la restitution lui semble aride et à mille lieux de ce qu’il a l’habitude d’entendre. « Mais c’est quoi cette sonorité merdique » lance t’il au démonstrateur.
Hélas les rendez vous suivants ne lui donnent guère plus de satisfaction, on oscille entre « c’est pourri » et « ce n’est pas un violon » dans le meilleur des cas.
Quelques jours plus tard, c’est encore un système d’excellente facture qui opère pourtant sanctionné par l’inévitable « ce n’est pas un violon »
Monsieur V aperçoit alors au sol, sur la droite du salon d’écoute, un petit ampli débranché et posé sur le sol. Curieusement cet ampli se distingue visuellement de tout ce qu’il a écouté jusque là: il y a des sortes d’ampoules électriques montées sur le châssis de l’appareil.
Il demande alors au vendeur ce que c’est.
Ce dernier lui réponds que c’est un vieil ampli à lampes qui a été repris à un client:
« vous savez, tous les amplis étaient comme cela dans les années 50, les transistors n’existaient pas encore. Ces appareils disposent de très peu de puissance et ont des taux de distorsions élevés. La technologie est complètement dépassée. Certains leur trouvent encore un certain charme mais ce n’est pas de la haute fidélité. Tous les appareils que vous avez écouté ont des taux de distorsion si faibles qu’ils ne sont plus mesurables et vous garantissent donc la parfaite conformité avec le signal d’entrée. C'est cela la vraie haute fidélité! »
« Bon, bon » acquiesce monsieur V « Mais cela ne coute rien d’essayer. J’ai du temps devant moi… »
Le vendeur réponds: « le problème c’est que la faible puissance va m’obliger à le brancher sur une enceinte un peu moins ambitieuse mais disposant d’un peu plus de rendement. Monsieur V qui ne comprends décidément rien à tout cela réponds: « Ok faites donc ce qu’il faut »
Une demi heure plus tard, tout est enfin prêt. Monsieur V est invité à prendre place dans le le fauteuil d’écoute. Le vendeur pose un des CD master de monsieur V dans son ensemble de lecture THDG et la lecture commence.
Monsieur V n’attend pas plus grand chose car il a toujours été très déçu et il va pourtant se passer quelque chose. Dés les première notes, monsieur V est intéressé. Il se lève rapidement et fait le tour des enceintes et de l’ampli.
Le vendeur trouve cela curieux et lui demande son avis.
« Qu’en pensez vous monsieur V, il y a quelque chose qui ne va pas ? »
La réponse de dernier va être pour le moins curieuse:
« Alors ce n’est toujours pas mon violon mais contrairement à tout ce que j’ai écouté jusque là, au moins, c’est un violon ! »
01 Déc 2019 à 18:28
francis13800 » 01 Déc 2019, 17:24 a écrit:Une Ferrari c'est quand même plus plaisant à conduire sur circuit qu'une clio mais bien moins pratique pour aller faire les courses
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mambojet » 01 Déc 2019, 19:23 a écrit:Bon alors la petite énigme faisant suite à ma petite fable.
Ben c'est pas terrible comme résultat ! On se répand à droite et à gauche, on parle bagnole bientôt de la voisine mais coté réflexion...
Un bon point pour PP qui a trouvé tout de suite avec sa question: "le violoniste a t'il écouté les masters dans le studio ?" Je n'ai pas répondu mais la réponse est bien sur non.
Monsieur V a fait confiance aux professionnels de la prise de son et c'est une erreur. Il ne faut faire confiance à personne, surtout pas aux ingénieurs du son et à moi non plus d'ailleurs![]()
L'erreur principale réside aussi dans la méthodologie employée par monsieur V: "l'enregistrement de référence". Cela ne fonctionne jamais ce truc...
Le point faible était donc bien l'enregistrement et pas les systèmes de reproduction.
Comme les enregistrements avaient "simplifié" la sonorité du violon, une partie des harmonique du violon de monsieur M qui faisaient sa richesse étaient passées à la trappe. Et bien sur les amplis à transistors et les systèmes ambitieux ont juste fait écouter l'enregistrement et ses faiblesses sans rien rajouter: garbage in, garbage out.
L'ampli à tubes de son coté a effectué ce que j'appelle de "la post production" en ajoutant des harmoniques non contenus dans les enregistrements. Bien sur ces harmoniques ne sont pas celles du violon de monsieur M mais peuvent donner l'illusion d'un vrai violon grâce à cette richesse ajoutée mais artificielle.
D'ou le "ce n'est pas mon violon mais au moins c'est un violon"
Voili, voilà...
Bonne soirée :cool: