Quoi de neuf en cd classique?

[francois]

Merci pour l'adresse
Désolé je râle un peu mais
C'est dommage de devoir commander la-bas et que je n'ai plus de contact chez Harmonia Mundi !

[Nicodimdom]

Je suis d'accord mais que ne ferait-on pas pour avoir le plaisir de la ...euh...le posséder.  

[Pseudo]

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Ce nouvel album Naxos permet de sortir des sentiers battus en proposant l'intégralité de la musique pour harpe de Tishchenko.

Ce compositeur russe, né en 1939 et mort en 2010, fut l'élève de Chostakovitch, et cela s'entend, notamment par le traitement mélodique des percussions. Son langage reste plutôt tonal, avec quelques libertés, comme disait Ludwig. L'orchestration montre beaucoup de richesse, et une grande variété, notamment dans les 5 (!) mouvements du concerto pour harpe de 45' (re-!) Le disque présente en outre deux pièces chantées (je ne vois pas comment les classer) pour soprano, harpe, et orgue pour l'une, flûte pour l'autre. Ces mélopées lentes et sombres sont tout à fait saisissantes.

L'album présente en outre l'originalité de nous faire découvrir L'International Parisian Symphony Orchestra, fondé, nous dit-on, en 2018: qui a jamais entendu parler de l'IPSO    Sa prestation est tout à fait convaincante, et paraît bien enregistrée, au casque du moins.

[jazzouf]

je vais m' écouter ça IPSO facto .

-- 27 Fév 2020, 19:02 --

je vais m' écouter ça IPSO facto .

[Nicodimdom]

Me too  

[habermas]

Intéressante cette histoire de l'IPSO, on ne trouve quasiment aucune trace de celle-ci sur le web. Par curiosité, j'ai commandé le CD, ce sera l'occasion de découvrir. Merci pour le partage.

Amitiés,

Joon

[Pseudo]

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Adam Lalum vient d'enregister deux sonates de Schubert.

On peut apprécier diversement le jeu sobre et délié de ce pianiste. Je suis personnellement sensible à cette retenue dans la peinture des émotions. La sonate en sol majeur est l'une des plus tourmentées de Schubert, et Lalum n'affadit pas les contrastes. Mais il ne faut pas attendre de lui les cataclysmes qu'y déchaînait Richter.

Après l'allegro sombre et tragique de la sonate en do mineur, Lalum établit un climat plus léger, lyrique dans le second mouvement, cantabile dans le troisième et d'une vélocité virtuose dans le finale.

Ce nouvel album marque aussi un changement d'éditeur: si Sony avait choisi la salle Gaveau, HM a enregistré dans l'église du Bon-Secours à Paris, qui n'offre pas un cadre idéal à un grand Steinway. En conséquence, la prise s'est faite de très près, et la réverbération du lieu reste bien perceptible. Il en résulte un son charnu et généreux, qui plaira sans doute au plus grand nombre (la restitution restant bien définie, et Diapason a apprécié cette esthétique), mais ce son "mainstream" banalise légèrement le toucher particulier de l'artiste.

Un beau disque néanmoins, d'un vrai schubertien, et ils ne sont pas si nombreux.

[Pseudo]

Encore un petit pour la route (et pour supporter le retour des frimas):

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Kristof Barati n'a pas le plus beau son de violon du monde (sur un Stradivarius tout de même, le "Lady Harmsworth"), mais il forme avec Klara Würz un joli duo où les musiciens s'écoutent et se répondent. La pianiste l'accompagne avec finesse, prenant grand soin de varier les couleurs et les atmosphères. Leurs sonates de Beethoven valaient déjà l'écoute. Les voici qui s'illustrent dans le répertoire français.

Un beau concert à la maison, pour trois sous. Etonnamment cet album, enregistré en 2014 en Hongrie, n'est paru que très récemment...

P.S.: tous les CD que je commente en avant-première sont disponibles sur Qobuz.
P.P.S.: je n'ai aucun intérêt dans la plate-forme, étant simple abonné.

[lupu]

XXXXXXXXXXXXXXXX

Dernière édition par lupu le 20 Mar 2020 à 23:45, édité 3 fois.

[Pseudo]

[ Image ]
Adam Lalum vient d'enregister deux sonates de Schubert.

Retour sur cet enregistrement: après avoir écouté ce CD sur le système HR, je dois nuancer mon appréciation.

Dans la sonate en sol, Adam Lalum investit plus d'énergie que je l'avais d'abord cru. La prise de son intègre mieux l'émission   directe et la réverbération que je ne  l'avais pensé en écoutant au casque, et permet au pianiste de proposer une version à la fois articulée et chaleureuse de cette sonate: une version très recommandable.

Dans la sonate en do mineur, on entend davantage la divergence entre son direct et son réverbéré: leur composante offre moins de chaleur, pour un résultat plus artificiel et froid. Toutefois, la définition reste excellente. Le jeu d'Adam Laloum, tout en restant techniquement irréprochable, offre moins d'évidence organique dans cette oeuvre complexe, où réaliser l'équilibre des mouvements relève de la gageure. Le mouvement qu'il aborde avec le plus de naturel est le dernier, léger, fluide, avec une petite mélancolie, comme souvent chez ce compositeur...

Dernière édition par Pseudo le 06 Avr 2020 à 09:44, édité 1 fois.

[Pseudo]

Est-il éthique, voire possible de commander des CD en ce temps de confinement? Certains l'ont fait, quoi qu'il en soit, car ce coffret est indisponible chez amazon.fr, mais il le reste (disponible) en Allemagne.

Pas une nouveauté, certainement, mais une interprétation toujours d'actualité, dans une belle prise de son, pour le prix de quatre entrées au cinéma (je sais, ce n'est même pas drôle...).

Pour ceux, donc, qui ne posséderaient ni les vinyles, ni la première réédition en CD, considérez ce coffret récemment paru, avant qu'il ne soit, lui aussi, épuisé.

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[mkl]

Est-il éthique, voire possible de commander des CD en ce temps de confinement?

Vaste question. Pour ma part, j'ai pour l'instant décidé de ne pas surcharger les chaines d'approvisionnement ou de faire se balader des livreurs en achetant des trucs non indispensables, donc pas d'achat de disques. Mais je commence à me dire que ça n'est pas très cool pour le bouclard auquel j'achète habituellement.
Pas simple...

[Jubilator]

Retour sur cet enregistrement: après avoir écouté ce CD sur le système HR, je dois nuancer mon appréciation.

Dans la sonate en sol, Adam Lalum investit plus d'énergie que je l'avais d'abord cru. La prise de son intègre mieux l'émission   directe et la réverbération que je ne  l'avais pensé en écoutant au casque, et permet au pianiste de proposer une version à la fois articulée et chaleureuse de cette sonate: une version très recommandable.

Dans la sonate en do mineur, on entend davantage la divergence entre son direct et son réverbéré: leur composante offre moins de chaleur, pour un résultat plus artificiel et froid. Toutefois, la définition reste excellente. Le jeu d'Adam Laloum, tout en restant techniquement irréprochable, offre moins d'évidence organique dans cette oeuvre complexe, où réaliser l'équilibre des mouvements relève de la gageure. Le mouvement qu'il aborde avec le plus de naturel est le dernier, léger, fluide, avec une petite mélancolie, comme souvent chez ce compositeur...

En tout cas, je te suis très reconnaissant d'avoir recommandé cet enregistrement, que je me suis empressé de commander (juste avant le confinement, mais il est arrivé en fin de semaine dernière). Comme tu dis, il porte la signature d'un "vrai schubertien". C'est très différent de ce que j'ai à la maison (le classicisme distingué de Kempff, le versant plus "beethovénien" avec Brendel…), il y a énormément de finesse, de nuances, de sensibilité. Ce n'est clairement pas un disque qui se livre tout de suite, mais une lecture tellement dense, tellement réfléchie qu'il va falloir y revenir souvent. Mais d'emblée, j'accroche tout à fait.

[Monostatos]

C'est un très bel ensemble que ce coffret des Juilliard. J'ai de ceux-ci quelques coffret vinyles autrefois parus chez CBS. Est-ce qu'il s'agit des mêmes enregistrements ou les ont-ils enregistrés à plusieurs reprises ?
Sinon, parmi les modernes, j'ai été favorablement impressionné par les Belcea.

[Pseudo]

Il s'agit des mêmes enregistrements, comme l'attestent les dates 1964-1970 sur le coffret.

Selon Diapason, il y a eu un remake live au début des années 80, qui ne jouit pas de la même faveur.

En résumé: foncez!

[Monostatos]

Merci pour votre réponse.
Alors effectivement, les miens sont ces enregistrements live faits à la Librairie du Congrès à Washington et parus en1983, avec R. Mann, E.Carlyss, S.Rhodes et J.Krosnick. Si je ne me trompe pas, il ne s'agit pas de la formation de cette intégrale de référence. Du coup, je l'ai commandé, je verrai bien quand je la recevrai...

[Pseudo]

Acheter ou pas en temps de confinement? La notion d'indispensable prend soudain une importance nouvelle.

Et pourtant, que d'ennui! Voici donc quelques galettes, parmi d'autres honorables mais plus dispensables, que je me procurerai:

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A 52 ans (en 2017, avec une reprise de 2011, la transcription du Cum dederit au chalumeau, je suppose), Giovanni Antonini nous offre à nouveau les concertos de Vivaldi, et c'est un enchantement. Virtuosité intacte, merveilleuse variété des timbres, ornementation inventive mais de bon goût, le musicien nous amène à nous demander pourquoi on a inventé des instruments plus complexes que la flûte à bec...!

Blague à part, il diversifie superbement les atmosphères (en particulier le mouvement lent du Do majeur RV 443, rendu célèbre par L'enfant sauvage de Truffaut, et un mouvement concertant pour chalumeau transcrit du Nisi Dominus), bien secondé par le Giardino Armonico réduit à 6, parfois 7 instruments. A mon oreille, les formations réduites de ce type ont permis les plus grandes réussites dans  les concertos de Vivaldi depuis la "révolution baroque". Au casque du moins, belle prise de son transparente.

A ranger à côté des albums de Franz Brüggen avec des membres de l'Orchestre du 18e siècle, et celui de Dan Laurin avec le Bach Collegium Japan.

Plus inattendu, ce recueil d'airs de cour de la première moitié du 17e siècle:

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Outre leur raffinement, ces mélodies trouvent un écho dans la nôtre où la fragilité de l'existence humaine nous est subitement rappelée. Dans ces airs, on s'amuse, on se réjouit, on célèbre l'amour, mais la mélancolie et l'évocation de la mort subsistent en arrière-plan. Belle réalisation musicale et technique.

Dernière édition par Pseudo le 03 Mai 2020 à 07:56, édité 2 fois.

[Jubilator]

Pour les concertos pour flûte de Vivaldi, ne pas oublier non plus, toujours chez Alpha, Les Musiciens de Saint-Julien :

[olivier-49]

Le titre parle de lui-même, il s’agit de l ‘art de la « diminution ». Art qui faisait partie intégrante de la musique des seizième et dix-septième siècle. Je ne suis pas musicologue, mais ce que j’en retiens c’est que, à cette époque, c’est l’interprétation autant que la composition qui faisait la pièce. Tout n’étant pas noté, c’est le musicien qui « embellissait » la mélodie. « Cela consiste à improviser (où à écrire) l’ornementation d’une mélodie en remplissant l’intervalle entre deux notes longues par des guirlandes de notes plus courtes qui tournent autour de la mélodie originale » écrit Cécile Glaenzer, sur le site Res Musica.
En tout cas, puisque liberté était donnée à l’interprète, ici ce sont les musiciens du petit ensemble L’Estro d’Orfeo, et en particulier leur violoniste, Leonor de Lera, qui s’en donnent à cœur joie. Ça virevolte, ça foisonne, ça chante, ça caresse, et c’est parfois beau à pleurer.
Sur une bonne chaîne, ces timbres (violon ancien, viole, théorbe, clavecin) sont particulièrement « régalants ». En plus si vous y mettez les bonnes Spendor, je vous dis pas le bonheur.

-- 02 Mai 2020, 21:52 --

Pour les concertos pour flûte de Vivaldi, ne pas oublier non plus, toujours chez Alpha, Les Musiciens de Saint-Julien :
[ Vidéo ]

Excellent !

[Pseudo]

Deux rééditions notables:

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On n'a plus écouté les sonates de Beethoven de la même manière après ces enregistrements!  Non que leur interprétation sur un piano moderne soit déclassée ou hors de propos: tout simplement, Badura-Skoda change la perspective, ce qui affaiblit certains effets auxquels nous étions habitués, certes, mais en permet d'autres, sans doute plus proches de ce que pouvaient entendre les auditeurs de la première moitié du 19e siècle. Convaincant selon ses propres termes.

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Un des grands brucknériens dans ses oeuvres à la tête, dit-on parfois, des plus belles cordes d'Europe. Par rapport au coffret Brilliant, la réédition Warner semble offrir plus de présence (à en juger sur l'extrait du CD Diapason), au prix d'une certaine aggressivité. Le premier offre plus d'atmosphère, me semble-t-il, mais le second séduit par son prix.