Vous écoutez quoi en classique, là?

[lupu↑↓]

Ah oui, le Serkin, un de ces très grands disques - effectivement fort bien décrit ci-avant - qui vous laissent chaos d'émotion et après lesquels vous restez longtemps sans pouvoir écouter autre chose.

[Pseudo↑↓]

qui vous laissent chaos d'émotion

pun intended?

[lupu↑↓]

pun intended?

Non , lapsus ( évidemment révélateur  ) que je découvre ! J'ai écrit juste après avoir réécouté le disque.

[Pseudo↑↓]

Intéressant lapsus!

Il me rappelle un enfant qui, après une chute, demandait un spatatras à sa mère...

[olivier-49↑↓]

Qu'avez-vous pensé des Symphonies de Ludwig Von B par Savall ? Moi, ça m'a donné envie de réécouter des œuvres que je n'écoutais plus depuis que j'avais 25 ans. Je sais, c'est mal.  

Re: Vos disques de la semaine !

[Pseudo]

Et effectivement, je n'ai encore entendu personne faire chanter l'arietta de l'opus 111 de cette façon  

Certes.

Mais n'oublions pas Schnabel.

Premier émerveillement, la sonorité qu'il parvient à obtenir de son piano, qu'étonnamment ces gravures vieilles de presque 100 ans (1932 pour la plupart) nous transmettent bien mieux qu'on pouvait l'espérer. Sous cet aspect, le coffret Warner/Parlophone de 2016 me paraît supérieur à une production Membran Music de 2005. Et les repiquages sur LP que je possède, non réécoutés depuis longtemps, ne m'ont pas laissé un très bon souvenir.

Schnabel construit cette Arietta très différemment de Serkin. Il n'oppose pas les deux mains, au contraire, il les unit pour mettre en valeur l'incroyable richesse harmonique caractéristique de la dernière manière de Beethoven (on retrouve ce traits dans les quatuors). Il crée donc un maximum d'intensité dès les premières notes. Puis il établit un contraste entre les passages en accords, très marqués, presque violents, heurtés, et les séquences mélodiques qu'il traite avec une grâce inégalée. Sa capacité à suggérer un summum de tension, puis à la résoudre avec une légèreté aérienne me fascine. Le caractère dualiste de la pensée de Beethoven a souvent été souligné, et ici, on trouve une succession immobilisation/tension, puis détente/narration qui me semble très bien servir le compositeur.

Parler de narration en musique instrumentale pourrait paraître inapproprié; mais Schubert, dans le Wanderer, ne raconte-t-il pas le voyage au piano (motif de la marche) tandis que le voyageur exprime ses sentiments? De manière semblable, il me semble que Schnabel glisse d'une émotion extrême à une autre par une petite séquence narrative. Cette conception linéaire lui permet ensuite d'utilliser tous les moyens à sa disposition (moyens considérables) pour animer son interprétation.

Qui, d'une autre manière, me séduit autant que celle de Serkin.

Dernière édition par Pseudo le 04 Nov 2020 à 16:35, édité 2 fois.

[haskil↑↓]

Parler de narration est au contraire juste !

Je n'ajouterais rien à vos commentaires à tous sur Brendel, Serkin, Schnabel (jusques et y compris la beauté du piano derrière le bruit du 78 tours d'ailleurs discret) et ceux que l'on pourrait ajouter à cette liste dans 111 : Kempff, Backhaus, Arrau, Freire, Biss, Goode, etc.

Mais pour Serkin, je voudrais ajouter deux choses : les prises de son CBS sont toujours assez "crues" en raison de l'esthétique de cet éditeur et des Steinway américains utilisés à NY... mais les rééditions sur CD ont singulièrement amélioré ce qu'on entendait sur les LP...

L'autre chose : je lui ai tourné les pages au Festival de Marlboro pendant une répétition du Trio pour cor, violon et piano de Brahms. Quelle chance ! Coincé entre le piano et la fenêtre ouverte. J'ai pu apprécier sa sonorité en direct et de près, malgré un piano un peu fatigué : quel son !, mes aïeux !, quel son chantant, plein, dense sans duretés...

Serkin le prophète.

[sourdingue17↑↓]

Bonjour, Selim Mazari
les variations de Beethoven chez Mirare par Qobuz

Beethoven hormis, la 5 la 6,7 et 9 en symphonie m'a toujours laissé indifférent (même la tempête  ou la passionata)
et là  j'écoute avec ravissement, tout me parle, le phrasé, les tonalités, un délice.
Gilles

[opera↑↓]

Qu'avez-vous pensé des Symphonies de Ludwig Von B par Savall ? Moi, ça m'a donné envie de réécouter des œuvres que je n'écoutais plus depuis que j'avais 25 ans. Je sais, c'est mal.  :cheesygrin:

Re: Vos disques de la semaine !

Curieux cette question qui reste ici sans réaction, faut-il y lire un brin de dédain suscité par l'intrusion des baroqueux dans ce répertoire    ?  A l'écoute de l'extrait pointé par ton lien, cela m'évoque un peu l'intégrale de Jos van Immerseel et son Anima Eterna (Zig Zag 2008).

[Pseudo↑↓]

Curieux cette question qui reste ici sans réaction, faut-il y lire un brin de dédain suscité par l'intrusion des baroqueux dans ce répertoire ?

Point du tout! J'ai commencé à écouter cet album sur Qobuz et, pour mettre les choses en perspective, j'avais été séduit par les dernières symphonies de Mozart par cet ensemble que décrie le critique de Diapason à l'égal de cet album.

Cela dit, les instruments anciens sont en usage depuis assez longtemps dans les oeuvres de LVB.

[fedup↑↓]

Curieux cette question qui reste ici sans réaction, faut-il y lire un brin de dédain suscité par l'intrusion des baroqueux dans ce répertoire    ?

Du dédain ? N'importe quoi... L'envie de fracasser des genoux, plutôt  

Avant même Immerseel, les "baroqueux" Norrington puis Gardiner, au moins, s'étaient "introduits" dans ce répertoire... Avec un succès mérité !

Concernant l'extrait en question (allegro final de l'opus 87), j'aime vraiment bcp ! C'est très riche, vivant, varié, coloré, syncopé (trop ?)... Ce vieux sorcier de Jordi semble avoir à tout instant un totale maîtrise de son fabuleux orchestre et de ses possibilités. Si le reste est à l'avenant, je suis preneur !

[habermas↑↓]

Curieux cette question qui reste ici sans réaction, faut-il y lire un brin de dédain suscité par l'intrusion des baroqueux dans ce répertoire    ?  A l'écoute de l'extrait pointé par ton lien, cela m'évoque un peu l'intégrale de Jos van Immerseel et son Anima Eterna (Zig Zag 2008).

Sans oublier parmi les interprétations sur instruments anciens la version Brüggen et son Orchestra of the Eighteenth Century qui a fait de très belles choses sur du Mozart également. La taille des orchestres d'époque sur les cordes étant aujourd'hui surdimensionnés en particulier le double pupitre de violons à l'Allemande/Américaine, avec à chaque pupitre plus de violonistes qu'il n'y en avait dans tout l'orchestre d'époque, ça change complètement l'équilibre timbral recherché par le compositeur.

Par contre, sans vouloir faire le snob, j'ai trouvé les interprétations de Savall en tant que chef d'orchestre de l'Orchestre des Nations assez peu intéressants jusqu'à maintenant, alors qu'en tant que chambriste il a quand même sorti pas mal d'enregistrement référence. J'ai le souvenir d'un disque de symphonies de Mozart et d'un disque du Requiem assez catastrophiques. Alors sur du Beethoven, je serais assez peu motivé pour tenter l'expérience...  

[lupu]

xxxxxxxxxxxxx

Dernière édition par lupu le 21 Mar 2021 à 12:33, édité 1 fois.

[olivier-49↑↓]

Merci de tes compliments. J'y suis très sensible.  
Mais tiens, parle-nous plutôt de ta version de référence de la 5ème symphonie.

[lupu↑↓]

Merci de tes compliments. J'y suis très sensible.  
Mais tiens, parle-nous plutôt de ta version de référence de la 5ème symphonie.

Innombrables, à partir du moment où la puissance architecturale n'y est pas dévoyée par des effets, des manières, des bizarreries, des " vous allez entendre ce que vous allez entendre ".  Que les baroqueux y mettent un peu la pagaille, c'est de bon aloi, puisque le baroque est l'expression du désordre du monde. Mais enfin dans une oeuvre représentative par excellence de la " composition " , de la construction - puisque tout s'y trouve déterminé, développé à partir de la cellule rythmique initiale - les dérives pittoresques, " historiquement déformées ", narcissiques, coloristes, pour divertissantes qu'elles soient, ne me paraissent pas pertinentes. Evidemment, si on s'en tient à la lettre du classicisme tellurique de l'oeuvre, on court le risque de la répétition, du déjà entendu , compte tenu de la quantité extrême de versions disponibles ( oeuvre supposée aujourd'hui tellement rabâchée qu'on la donne assez peu au concert ). Mais on peut rappeler les propos de Schumann je crois , qui , la comparant à l'orage , écrivait qu'on avait beau être habitué à ce phénomène il n'en demeurait pas moins toujours saisissant ( et le grand Goethe  avait "peur que la maison s'écroule "! ) . Une de mes versions favorites , que j'ai écoutée tout jeune, et qui n'a rien perdu de l'effet qu'elle produit sur moi, est celle d' Igor Markevitch à la tête de l' Orchestre des Concerts Lamoureux ( 1959, rééditée par Decca ).

[peyrerouge↑↓]

https://www.interencheres.com/meubles-o ... 38755.html
un enregistrement historique...
un technicien en cabine semble lire son journal...

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

[joperrot]

Il y a de nombreux moments d’attente dans un enregistrement...cela ne préjuge en rien du professionnalisme ou de l’intérêt du technicien pour son travail. En revanche dès que les mots « ça tourne! » sont prononcés, tous le monde est sur le pont!

En revanche, la position microphonique (que l’on ne voit pas dans son intégralité) interpelle plus que le journal...
Il semble s’agir d’ un U47 (à tube) et bien sûr sûrement un autre placé côté queue du piano (on devine la roulette d’un pied en bas et à droite de la photo.
Vue la distance (3 mètres ?), on sait qu’il s’agit d’une prise   Omni. Un grand classique.

On remarque également un grand nombre de chaussures de manière à savoir lesquelle il fera le moins de bruit j’imagine ou avec lesquelles il sera le plus à l’aise.

Sa veste, négligemment accrochée au pied de
micro, suggère qu’il s’agit plus d’un moment de répétition ou de balance qu’une prise....mais avec lui tout est possible...

De nos jours nous aurions trop peur qu’un téléphone portable soit camouflé  dans une des poches de cette veste!

Dernière édition par joperrot le 06 Nov 2020 à 13:08, édité 1 fois.

[Pseudo]

En revanche dès que les mots « ça tourne! » sont prononcés, tous le monde est sur le pont!

Quel est le code des lumières: est-ce que l'ampoule allumée n'indique pas que "ça tourne"? Ou encore, est-ce l'ampoule foncée (rouge?) qui indique les prises en cours?

Pour les chaussures: fétichiste comme il l'était... Celles qu'il porte comportent des talons très massifs et ne devaient pas être idéales pour le silence.

Dernière édition par Pseudo le 06 Nov 2020 à 13:11, édité 1 fois.

[joperrot]

Comme les bagnoles mais à l’envers! Rouge ou vert (rouge ça tourne). Perso je n’aime pas, c’est un élément, lorsqu’il se situe dans l’angle de vision, qui gêne inconsciemment la concentration pour certains.
Par expérience la qualité du cuir et les craquements qu’il peut générer sont plus audibles que les talons, surtout s’ils sont caoutchoutés

Dernière édition par joperrot le 06 Nov 2020 à 13:16, édité 3 fois.

[Pseudo↑↓]

Comme les bagnoles. Rouge ou vert. Perso je n’aime pas, c’est un élément, lorsqu’il se situe dans l’angle de vision, qui gêne inconsciemment la concentration

Oui, je me disais cela aussi.