Salut, les aminches,
Presque tous les prétextes (y compris les plus futiles) me sont bons pour gribouiller des paragraphes qui n'en finissent pas de commencer, me voilà donc nanti d'un alibi en béton armé justifiant de relancer cette filière déjà ancienne: un nouvel arrivant est nouvellement arrivé. Enfin, je triche un peu: cela date d'il y a déjà quelques semaines. Le temps d'évaluer l'impact d'un appareil inséré dans un système. Bref...
Grâce à un sympathique habitué de ce lieu de perdition, j'ai remplacé un modeste ampli Audiophonics MOS-120, lequel me semblait tout à fait pertinent, par un non moins modeste ROTEL RB 960 BX. L'objectif était surtout pratico-pratique: l'ampli précédent, un intégré doté d'une seule entrée, étant muni d'un potard de volume inutile dans mon contexte _ puisque je le drive via un préampli, forcément _ j'avais besoin d'un ampli qui en soit dépourvu. Et qui ne soit pas trop encombrant non plus, puisque la place est comptée, dans ce système quasi-mural. En résumé, il ne s'agissait pas d'un upgrade. D'une part, ce bricolage grossier à base de HP "in wall" me semblait abouti, surprenant à bien des égards, en offrant beaucoup de musique, au quotidien, en toute décontraction. D'autre part, j'avais tendance à penser que les coaxiaux Focal ne méritaient pas mieux. Qu'un autre ampli de puissance ne changerait rien à l'affaire: ça ne s'entendrait guère...
J'avais tort.
Après quelques heures de mise en chauffe, puis l'écoute attentive de quelques albums "point de de repère", il était évident que le changement était évident. Ce vieux ROTEL est très équilibré. Trop, peut-être? Un peu éteint dans l'aigu, en fait. Aucune stridence ou vulgarité. Rien ne choque ou n'accroche. Mais ça n'est pas hyper-détaillé. L'audiophile addict à la transparence, à ces fameuses micro-informations dont la presse exagère trop souvent l'importance, n'y trouvera pas sa pitance. C'est sensible sur nombre de CDs anciens, comme le premier opus de Jamiroquai. Et je perçois la même réserve à l'écoute du tuner. Il y a une vingtaine d'années, j'aurais crié au blasphème, et rapidement condamné cette électronique à la catapulte, voire au bûcher. Ou bien, je serai allé faire un tour en enfer. Quitte à y passer des mois pour tenter de gratter un peu de ci, une lichette de ça, un pouillème d'autre chose. Vous savez tous de quoi je cause...
L'enfer audiophile, à quoi ça ressemble? A une brouette de câbles. Ceux qui sont habituellement stockés avec soin dans des tiroirs, cartons, boîtes en bois précieux, ou coffre-fort, à la limite, selon leur tarif TTC. Ils pourraient, tous ces précieux, permettre à une horde d'égarés atteints de la même pathologie de faire mumuse pendant longtemps, mais non! On les conserve, au cas où ils mèneraient au Nirvana. Au Graal. A l'impression fugace du réel. L'équilibre parfait. Et tous vos chakras vont s'ouvrir maintenant. Le passé, le présent et le futur fusionneront, vous serez téléportés au delà de l'espace et du temps, et vous pleurerez d'un bonheur insoutenable, jusqu'à la déshydratation totale. Vous saurez enfin quelle est la réponse à toutes les questions possibles, etc... Je suis passé par là. D'ailleurs, j'en profite pour régler le problème. Arrêtez de chercher: la réponse est 42. point barre. De rien, service.
Donc. L'enfer audiophile, comme tous les enfers, est pavé de bonnes intentions. Ou plutôt d'une seule interrogation lancinante: et si, parmi les 666 câbles en ma possession, il en existait un et un seul qui soit... euh... le meilleur choix? Celui qui change tout sans déséquilibrer rien? Le mouton à cinq, sept, ou 19 pattes? IL FAUT ESSAYER, ET PEUT-ÊTRE QUE?
Nan. C'est mort! J'ai déjà traversé l'enfer, plusieurs fois. Et dorénavant je refuse d'y retourner. Passer des heures, des jours, des semaines à procéder à des écoutes comparatives. En repassant les mêmes disques ad nauseam pour évaluer une modulation, un calbe HP ou secteur, une multiprise ou un connecteur RCA. Tergiverser, hésiter, être enthousiaste le matin puis revenir sur ce qui semblait encore acquis la veille. Et la semaine d'après, le son a considérablement évalué _ dans un sens ou bien l'inverse _ alors que tu n'as strictement rien tripatouillé. C'est l'enfer. Il faut élucider le phénomène. Toutes les hypothèses y passent. Rodage? Hygrométrie? Aujourd'hui tu étais de meilleure humeur, moins fatigué, peut-être que ton épouse avait opté pour la mini-jupe rouge, celle qui t'affriole comme au premier jour? A moins que le soleil n'ait émis qu'une faible quantité de rayons gamma à 17h38. Parait que ça joue. Un expert nommé "Psychotronic" en a parlé sur le forum Audio-schizoïde. Il a même conçu un cube rond usiné dans une masse de méta-délirium ultra-pur à structure sub-quantique programmable, lequel évite toute perturbation stellaire. Et ça ne coûte que 9 999 euros FDP inclus! L'affaire du siècle!
OK, OK, OK. En définitive, je me suis contenté de connecter ce bon vieux Rotel aux câbles déjà en place, et j'ai écouté beaucoup, beaucoup de disques. Ou, parfois, la radio. Jusqu'à ce que je sache ce qu'il est.
A suivre.
FZ.
-- 26 Nov 2024, 12:08 --
J'allais oublier quelques rares clichés du système:
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A+
FZ.