Vous écoutez quoi en classique, là?

[Pseudo]

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[opera]

Ce matin

[Jubilator]

Pour prolonger un peu les fêtes, L'Oratorio de Noël par Savall. J'avais bien aimé son approche de Bach dans la Messe en Si, donc j'ai trouvé intéressant de tester. Pas un mauvais enregistrement en soi, rien de calamiteux, mais c'est quand même assez loin du niveau exceptionnel de la vieille version de Philippe Herreweghe chez Virgin, qui reste sans problème ma référence : Herreweghe réussit la synthèse difficile entre le festif et le recueillement extatique, là où Savall est surtout festif, mais un peu agité. C'est bien chanté et les voix sont assez belles, mais quand même pas tout à fait au même niveau de finesse. Le tempo souvent un peu rapide (pas beaucoup trop rapide, mais trop rapide quand même). Après, c'est aussi sans doute une question d'attentes et d'habitudes : j'ai tellement l'oreille faite à la version d'Herreweghe que j'ai peut-être du mal à entrer dans une autre lecture. Et la prise de son me semble un peu bizarre, surtout au casque, comme si ça avait été pas mal trafiqué. Bref, je reste tout de même sur ma faim.

Et puis un disque dont j'ai peut-être déjà parlé ici, Das Jüngste Gericht (le Jugement dernier), attribué à Buxtehude, par l'ensemble Weser-Renaissance de Brême dirigé par Manfred Cordes (enregistrement de 2005, paru en 2007 chez CPO). Malheureusement des extraits seulement. Pour la partition complète en 2 disques), il existe une version dirigée par Koopman (Amsterdam baroque orchestra , tout à fait recommandable (enregistrement concert). Le disque de l'ensemble brêmois me semble vraiment extraordinaire à tout points de vue : les chanteurs sont tous excellents, avec une mention spéciale pour Harry Van der Kamp, dont j'apprécie particulièrement la basse à la fois profonde mais jamais "épaisse" et l'intelligence du texte (je vous ai déjà suffisamment rebattu les oreilles avec son interprétation des cantates pour basse de Bach avec Thomas Albert ). Les 3 sopranos sont formidables également. Et pour ne rien gâcher, la prise de son est très réussie, avec une spatialisation à la fois (très) large et précise, et un grand respect des timbres. Bref, un disque qui séduit autant le mélomane que le nodiophile à poil dur, et qui peut aisément servir de disque test.
Un lien vers une plate forme commerciale allemande, pour avoir quelques extraits :
https://www.jpc.de/jpcng/cpo/detail/-/a ... um/3633517

[peyrerouge]

[sax.tenor]

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version dirigée par Koopman (Amsterdam baroque orchestra , tout à fait recommandable (enregistrement concert). Le disque de l'ensemble brêmois me semble vraiment extraordinaire à tout points de vue : les chanteurs sont tous excellents, avec une mention spéciale pour Harry Van der Kamp, dont j'apprécie particulièrement la basse à la fois profonde mais jamais "épaisse" et l'intelligence du texte (je vous ai déjà suffisamment rebattu les oreilles avec son interprétation des cantates pour basse de Bach avec Thomas Albert
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Pas du tout, cela a juste excité ma curiosité pour ces deux cantates de choix (BWV 56 et BWV 82) dont j'ai déjà plusieurs bonnes versions. Le CD précédemment cité est dans mon panier, prêt à l'achat. En ce moment, je privilégie les œuvres dont je n'ai pas plusieurs (nombreuses) versions   Exception: Le Gloria et Magnificat (VIVALDI) dans la version conceptuelle de H. NIQUET. Tous les chanteurs sont des chanteuses. Je viens de recevoir le disque et je ne suis pas déçu. Il sera à côté de mes autres versions, toutes différentes.

-- 17 Jan 2021 à 12:15 --

[ Vidéo ]
[ Vidéo ]
[ Vidéo ]

C'est un cadeau ces longues vidéos. avec Lea Desandre, élève de S. MINGARDO dont je suis "amoureux". Toutefois, son grain de voix à la technique irréprochable me m'envoute pas.

En ce moment je suis envouté par "JJO". J'ai raté son disque avec cet extrait en bonus. J'ai donc acquis le disque "ordinaire" (original) et acheté le bonus sur QOBUZ

Vivaldi : il Giustino, "Vedro con mio diletto" par Jakub Józef Orliński  ("JJO")

https://www.youtube.com/watch?v=yF4YXv6ZIuE

[sax.tenor]

Et puis un disque dont j'ai peut-être déjà parlé ici, Das Jüngste Gericht (le Jugement dernier), attribué à Buxtehude, par l'ensemble Weser-Renaissance de Brême dirigé par Manfred Cordes (enregistrement de 2005, paru en 2007 chez CPO). Malheureusement des extraits seulement. Pour la partition complète en 2 disques), il existe une version dirigée par Koopman (Amsterdam baroque orchestra , tout à fait recommandable (enregistrement concert).Ausz%FCge/hnum/3633517

J'écoute en ce moment la version de Koopman. C'est vrai que c'est agréable à écouter  

Edit: avec Johannette Zomer et Robin Blaze    

[lupu]

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[sax.tenor]

Je n'ai pas la version de SAVALL, ni celle de HARNONCOURT, et mon beau-père actuel n'a rien d'autres que des marches militaires  

Toutefois, j'aime beaucoup mes versions: celle de HERREWEGHE (6 cantates) et celle de JACOBS  (6 cantates) et une version "économique" des 6 cantates par  THE SIXTEEN CHOIR avec M. PADMORE

Jubilator et Radu   , connaissez-vous l'une de ces versions pour la comparer à celle que tu avez ?

[Jubilator]

Je connais bien celle de Jacobs, qui est tout à fait estimable. Un peu plus pêchue que celle d'Herreweghe pour la partie d'orchestre, mais sans excès ni mauvais goût (la prise de son joue aussi un peu dans ce sens, c'est plus "fondu" dans la version d'Herreweghe.). Mais je trouve que c'est moins bien chanté. Le chœur est très bon, Andreas Scholl tire son épingle du jeu, Werner Güra aussi. En somme, l'école allemande contre l'école anglaise de Michael Chance et Howard Crook (la diction des deux British est excellente, dont on peut profiter sans réserve de leur éloquence). Mais la basse de Klaus Häger n'a pas le lyrisme de Peter Kooy et surtout Dorothea Röschmann est très en-dessous de la voix fruitée d'une Barbara Schlick alors au sommet de ses moyens : or cette partie de soprano est essentielle, c'est elle qui irradie l'ensemble de l'œuvre de sa lumière. Non seulement l'équipe d'Herreweghe n'a aucun point faible, mais tout le monde joue ensemble : il y a une forme de liaison et d'homogénéité que je ne retrouve pas ailleurs. Les autres versions sont peut-être plus croustillantes (sur le timbre des solos de trompette, notamment), mais il n'y a pas cette sorte d'évidence qui signe les immenses réussites, c'est plus appliqué, plus scolaire. Jacobs (pour lequel j'ai une très grande admiration comme chef) est très bon, comme d'habitude. Mais c'est dur de rivaliser avec la grâce…

[sax.tenor]

Merci pour ces échanges intéressants. Et comment se place la version de J. SAVALL?


Peter Kooy et Barbara Schlick font partie de mes "phares". Ils vont orienter a priori mon choix, mais je m'efforce de dépasser cela en montrant de la curiosité et de la bienveillance pour des inconnus (de moi).

Herrewerghe a été chef de choeur (entre autres). Son approche (diction etc) et sa position (chef d'orchestre) nous offre d'excellentes interprétations.

Ma découvert profonde de BACH (au delà de quelques années de survol au conservatoire) s'est scellée lors de l'écoute des cantates BWV 131, 73 et 105 avec .... Peter Kooy, Barbara Schlick, Gérard Lesne, Howard Crook. Un choc ! La flamme ne s'est jamais éteinte depuis, puisque depuis, j'ai parcouru tout le répertoire plusieurs fois.

Détail amusant: à l'époque, j'ai acheté ce CD en double: un pour le salon, un pour la voiture  

[Jubilator]

Oui, ses interprétations tiennent la route , même bien des années après. Par exemple les deux très beaux disques de messes brèves de Bach, chez Virgin, qui soutiennent tout à fait la comparaison face aux productions actuelles (Raphaël Pichon, par exemple, très bien aussi). Comme toi, je suis très attaché à ces enregistrements et à ces chanteurs, qui sont ceux grâce auxquels j'ai découvert le répertoire baroque pendant mes années d'étudiant. Barbara Schlick était omniprésente à l'époque (elle a par exemple gravé la passion selon Saint Jean avec Herreweghe et avec Kuijken, on se l'arrachait !).

Pour l'Oratorio de Noël, Savall nous offre du grand spectacle : du "baroque" assez démonstratif, non sans finesse pourtant car c'est vraiment bien chanté, les voix sont belles et la technique bien maîtrisée. Mais dès qu'il y a des timbales et de la trompette, disons que c'est difficile de passer à côté   (et l'effet d'écho de l'aria "Flößt, mein Heiland", est, comme on pouvait s'y attendre, assez fortement souligné, par le rythme comme par des effets de crescendo). Le tempo est souvent très allant, y compris dans la berceuse "Schlafe, mein Liebster" (!!), et parfois supersonique (aria "Ich will nur dir zu Ehren leben"). Les chanteurs soulignent volontiers les accents. Bref, c'est une version qui privilégie la virtuosité. C'est plaisant d'ailleurs, et, dans le genre, bien réalisé. C'est juste qu'on peut préférer un genre un peu moins démonstratif et un peu plus sobre, et écouter un oratorio de Noël plutôt que des "Royal Fireworks". Je caricature, naturellement, mais c'est c'est quand même l'idée : une grande fête baroque. 2h, 23' 55" chez Savall, 2h, 29', 39" chez Herreweghe : ça peut sembler proche mais il y a parfois des écarts considérables car Savall joue beaucoup sur les contrastes : 5'20" pour "Ach, wenn wird die Zeit erscheinen ?" contre 6'27" chez Herreweghe, la différence est assez sensible car la version d'Herreweghe n'est pourtant pas molassonne.
Comme j'ai dit, je mets une petite réserve sur la prise de son, assez proche, et visant peut-être justement un peu trop le spectaculaire : la ligne de basse/bas médium est assez soulignée, avec un effet de masque sur le médium que je ne trouve pas très heureux (et pourtant les Elfe ne sont pas réputées gonfler le grave), parfois un peu d'instabilité sur la localisation des voix. Ça se vérifie au casque (Talisman T3H + Grado RS1). Ça se veut audiophile, très clairement, mais c'est malgré tout un peu brouillon. Je préfère la prise de son homogène et plus lointaine choisie pour Herreweghe.

Quelques extraits ici : https://www.jpc.de/jpcng/classic/detail ... m/10339633
Herreweghe, pour comparer : https://www.jpc.de/jpcng/classic/detail ... um/4949124
Et Jacobs, quelque part entre les deux approches : parfois démonstratif et très rapide (plus encore même que Savall), parfois doux comme un agneau, et en tous cas moins "profane" que Savall : https://www.jpc.de/jpcng/classic/detail ... um/4236681
Trois belles versions en tout cas, ne boudons pas notre plaisir !

[FLB]

Ne pas oublier que les enregistrements de Jordi Savall sont fait aussi (et peut être avant tout) pour être écoutés en sacd multicanaux ... Je n'ai pas encore acquis cet Oratorio, mais je possède pas mal de sacd de Savall : je peux dire qu'en 5.1, c'est un autre monde  

[sax.tenor]

Merci pour ces précisions. J'écoute les 30" de démo. C'est un petit peu court, mais on peut quand même de faire une idée.

Pour continuer sur ce sujet, j'ai accès pour une durée limité à l'écoute intégrale en ligne (qualité mp3) de la version FASOLIS (en vente en sacd). Ce que je déplore dans la musique dématérialisée est l'espace entre deux item qui ne devrait pas exister. Je n'ai trouvé aucun site qui corrige cela.

Version FASOLIS : 2 heures 15 minutes ! record battu !

Ouah ! Dès le premier item, ça commence très vite! Dans le genre, j'ai une version du Gloria de VIVALDI par ALESSANDRINI qui est hyper rapide, mais que l'on peut écouter en alternance avec des versions moins démonstratives.

ALESSANDRINI a enregistré deux versions.

[PP_65]

J'ai bien aimé les vidéos postées ci-dessus ; dommage que les disques récents des Arts F. soient en grande formation ; quelque part , je sens un vice dans l'emergence des orchestres avec beaucoup de musiciens , j'y vois les prémices des musiques de stade .

[morillon]

toi qui veux defendre les musiciens!!!
faut etre coherent!!
ca en fait vivre bien plus que des miserables trio ou quatuor!!!

[Pseudo]

 

[morillon]

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[Jubilator]

C'est vrai, quoi, tu pourrais acheter des disques et faire vivre un peu les musiciens ! Un petit effort, tout de même !  

[morillon]

Pour vos trucs façon "poutres apparentes" comme dis pp65 ?!!!

[Jubilator]

Dans mon bobogourbi parisien, ce sont de vraies poutres, Môssieur ! La métaphore vermoulue de Boulez ne tient pas !