Sondage : intérêt pour la musique classique

[JérômeB]

Donc la question qui prévaut :
faut-il avoir eu une éducation musicale pour apprécier à sa juste valeur la musique classique ?

Je pense que oui.

Car si "apprécier" signifie aussi évaluer, déterminer, estimer ... une éducation musicale (ou culture musicale) permet de disposer de clés de compréhension (d'appréciation).
D'autant plus s'il s'agit d'apprécier "à sa juste valeur".

Pour autant, ces préalables ne sont pas indispensables pour apprécier (aimer) une oeuvre musicale (ou autres).

[mingus]

Je pense aussi, et c'est également valable pour le Jazz.

[AJMARS]

Bonjour,

Je pense que comme toute  musique, il y a plusieurs manières de la comprendre et de l'apprécier, sensuelle, technique, historique, culturelle... sans qu'une hiérarchie soit nécessaire...

L'auditeur n'en fait pas la même chose (et n'appréciera pas forcement les mêmes œuvres).

A plus
André

[Pseudo]

Pour autant, ces préalables ne sont pas indispensables pour apprécier (aimer) une oeuvre musicale (ou autres).

Le niveau le plus simple de l'éducation (ou de l'enseignement), c'est la découverte, en l'occurrence l'écoute, si possible répétée.

Il faut multiplier les occasions de découverte, car on ne sait jamais à quoi un enfant/un adolescent va accrocher.

[JérômeB]

Le niveau le plus simple de l'éducation (ou de l'enseignement), c'est la découverte, en l'occurrence l'écoute, si possible répétée.

Il faut multiplier les occasions de découverte, car on ne sait jamais à quoi un enfant/un adolescent va accrocher.

Le fameux : La pédagogie, c'est l'art de la répétition.

[Pseudo]

Ah! non, pas le rabâchage !

Mais de multiples occasions de découverte, en ménageant une dimension "fun", d'inattendu.

Pour la répétition, il y a les supermarchés, les musiques de feuilleton, la pub, la plupart des stations de radio...

Un vrai lavage de cerveau.

Je me souviens d'élèves qui avaient été fascinés par La bataille de Victoria de Beethoven.

[lupu]

Les enfants en très bas âge  apprécient la musique classique, en identifient spontanément les rythmes, même les moins évidents, et sont capables d'improviser des chorégraphies sur n'importe quelle page. Mais très vite, plongés dans le bain social, ils sont en contact quasi permanent avec une musique populaire où  la dimension de stimulus rythmique se trouve exacerbée. Cette forme de conditionnement produit durablement, voire définitivement, un masque, une impatience à l'égard de musiques  n' exhibant pas aussi ostensiblement leur fondement rythmique. Mission quasi impossible ensuite pour l'éducation  de franchir ce barrage.
Une des conséquences c'est qu'un  ado  dont la sensibilité à la musique classique a survécu  à  cette influence est regardé par ses camarades comme un martien.
Enfin, la musique classique, dans son infinie diversité ,  n'est pas un genre, mais un patrimoine. En dépit de progrès récents on peut déplorer la timidité de sa promotion  dans la société,   mais c'est peut-être par une forme de découragement face à  l' hyper puissance de la concurrence, car à la différence des autres arts , tout le monde  vit   avec la musique,  mais surtout avec une idée bien arrêtée de ce qu'elle doit être, c'est-à-dire trop souvent " tout sauf le classique ".
Dans un tel  contexte, les résultats de ce sondage me paraissent  plutôt  positifs.

[JMCI]

Lien

Je suis bien trop jeune pour avoir connu les Stones et les Beatles à leur sortie. Mais, pour en avoir parlé avec mes parents et surtout avec une tante, j'ai l'impression que, pour des gamins nés après-guerre, cette musique représentait un tel échappatoir, un tel coup de pied au cul à leur parents, qu'il est compliqué de qualifier des deux groupes de rock bourgeois. Evidemment, il y avait certainement plus radical à l'époque, évidemment, soixante ans après, écouter Revolver ou Aftermath est plus un truc de bourges, mais au aux débuts des années 60, je ne sais pas si on peut dire que c'était du "rock bourgeois".
En lisant le témoignage d'Olivier, j'ai tout de suite pensé à ma tante, élevée au classique, forcément, car c'est la seule vrai musique, qui me racontait avec des trémolos dans la voix quand elle est écoutait Salut Les Copains en planque et se faisait punir si elle se faisait chopper. Je n'ai aucun attrait pour les yéyés, mais en 62 dans le même contexte, les choses auraient peut-être été différentes.

Sinon, pour le sondage, j'ai voté pour "Je n'écoute pas de classique". J'ai essayé par moment, je réessaierai sans doute encore, mais je n'y arrive pas, je ne rentre pas dedans. Ce n'est pas qu'une histoire de musique, je pense, car il y a des trucs de la fin du XIXe/début XXe qui me plaisent un peu, mais je fais un blocage. Si j'en mets, c'est un peu bizarre, mais j'ai l'impression de ne plus être chez moi, voir de jouer un rôle. Le côté social évoqué par Olivier ne doit pas y être pour rien, les souvenirs des cours de musique à l'école ou au collège aussi... Y a du boulot pour un psy, je pense.  :redface:

tiens ça me rappelle un film, une époque ..
https://www.imdb.com/title/tt1131729/

[AJMARS]

Bonjour,

Il y a aussi des gens qui dépassent ça et découvrent certaines formes de musique classique au début de l'âge adulte, quand la pression des groupes sociaux (les copains, le groupe, la bande) se fait moins forte.

De nos jours, les groupes sociaux adolescents sont moins organisés autour de la musique qu'à mon époque, mais plus vers d'autres sujets (sport, sexualité, consommation, religion, origines ethniques ou sociales).

J'ai commencé à écouter de la musique classique (Bartok, Debussy, Satie...), puis les répétitifs (Glass, Reich...) vers 18/20 ans, ensuite c'est allé vite. Pourtant je venais du blues/rock, puis du punk....

Le jazz est venu beaucoup plus tard...

A plus

[Hollow]

Le classique favorise la production de lait des vaches.

a+

[Bruno D]

Les enfants en très bas âge  apprécient la musique classique, en identifient spontanément les rythmes, même les moins évidents, et sont capables d'improviser des chorégraphies sur n'importe quelle page. Mais très vite, plongés dans le bain social, ils sont en contact quasi permanent avec une musique populaire où  la dimension de stimulus rythmique se trouve exacerbée. Cette forme de conditionnement produit durablement, voire définitivement, un masque, une impatience à l'égard de musiques  n' exhibant pas aussi ostensiblement leur fondement rythmique. Mission quasi impossible ensuite pour l'éducation  de franchir ce barrage.
Une des conséquences c'est qu'un  un ado  dont la sensibilité à la musique classique a survécu  à  cette influence est regardé par ses camarades comme un martien.
Enfin, la musique classique, dans son infinie diversité ,  n'est pas un genre, mais un patrimoine. En dépit de progrès récents on peut déplorer la timidité de sa promotion  dans la société,   mais c'est peut-être par une forme de découragement face à  l' hyper puissance de la concurrence, car à la différence des autres arts , tout le monde  vit  non pas avec la musique,  mais avec une idée bien arrêtée de ce qu'elle doit être, c'est-à-dire trop souvent " tout sauf le classique ".
Dans un tel  contexte, les résultats de ce sondage me paraissent  plutôt  positifs.

Le classique n'est pas dans la même temporalité, on ne peut pas l'écouter de la même façon que les autres styles musicaux ou alors on ne rentre pas dedans.
Je crois que c'est vraiment important cette notion du rapport au temps et beaucoup de nos contemporains n'accrochent pas parce qu'ils ne savent pas ralentir, s'extraire de la frénésie dans laquelle nous sommes et que nous ne remarquons même plus.

[6gale13]

[quote="[url=https://www.ls3-5a-forum.com/viewtopic.php?p=982469#p982469]

Le classique n'est pas dans la même temporalité, on ne peut pas l'écouter de la même façon que les autres styles musicaux ou alors on ne rentre pas dedans.
Je crois que c'est vraiment important cette notion du rapport au temps et beaucoup de nos contemporains n'accrochent pas parce qu'ils ne savent pas ralentir, s'extraire de la frénésie dans laquelle nous sommes et que nous ne remarquons même plus.

Aussi parce que la musique "classique" est issue d'une période historique dans laquelle les sollicitations étaient bien moindres et que, pour écouter de la musique il fallait la produire, c'est à dire la jouer (l'apprendre prend du temps) et l'écrire. Sur ce dernier point, l'écriture baroque est éloquente car c'est souvent un art du remplissage, c'est à dire construire une harmonie sur la basse et ménager des transitions par des notes ou des formules de passage. C'est à dire que dans un contexte de pénurie d'idées mélodiques, le compositeur talentueux doit être capable de décliner son idée pour produire du temps de musique. Ceux qui sont bons savent bien varier et moduler, les autres font des productions lourdingues. L'histoire ne les a pas forcément gardés.

[babaas]

Je crois que c'est vraiment important cette notion du rapport au temps .

Je dirais même plus : elle est primordiale.
Le temps et l'espace.
En réduisant ces 2 notions à néant, notre civilisation occidentale risque bien de s'être coupé de son avenir.

Je pense que oui.

Car si "apprécier" signifie aussi évaluer, déterminer, estimer ... une éducation musicale (ou culture musicale) permet de disposer de clés de compréhension (d'appréciation).
D'autant plus s'il s'agit d'apprécier "à sa juste valeur".

Pour autant, ces préalables ne sont pas indispensables pour apprécier (aimer) une oeuvre musicale (ou autres).

Je le pense aussi.
Et c'est valable pour la philo, la politique, les sciences ou la spiritualité.

[Pseudo]

Le classique favorise la production de lait des vaches.

Meuh  

-- 25 Mar 2023, 16:26 --

Il y a aussi des gens qui dépassent ça et découvrent certaines formes de musique classique au début de l'âge adulte, quand la pression des groupes sociaux (les copains, le groupe, la bande) se fait moins forte.

Cela arrive en effet, mais généraliser me paraît optimiste.

[petitmarquis56]

Le classique favorise la production de lait des vaches.

a+

Demat,

Au moins une info utile dans ce post  !
https://www.campagnedefrance.fr/article ... oductivite

Kenavo

[lupu]

Meuh  :mrgreen:

-- 25 Mar 2023, 16:26 --


Cela arrive en effet, mais généraliser me paraît optimiste.

Pour la musique classique et la qualité du lait des vaches , Mozart pour la Mozzarella,  bien sûr !

Pour la découverte tardive de la musique classique, je me permettrai de citer mon propre  exemple. Je viens d'un milieu très modeste. Mon père était mineur de fond. Pas de classique à la maison, pas de concerts.
A 17 ans je vénère Claude François, pour qui je conserve une grande tendresse ( je peux encore chanter " Tout le monde me demande si je t'aime encore... "  ! ) . Jusqu'au jour où je suis littéralement  atomisé par la 5ème de Beethoven, révélée par un copain grand mélomane ( quelques signes annonciateurs  tout de même avec la " Moldau " de Smetana entendue  en cours de musique, en 1ère ,  à l' école normale d'instituteurs ).
Inversement, ou mieux encore, mon père, sous mon influence, n'écoutait plus à la fin de sa vie que du jazz et du classique, avec les symphonies de Mahler à fond la caisse sur la chaîne qu'on avait achetée ensemble  !
Ma mère, elle , s'il m'arrivait de passer de l'opéra quand j'habitais encore chez mes parents, faisait une parodie des chanteuses en hululant  dans sa cuisine. Elle n'avait pas tort: l'opéra, entendu de loin, c'est insupportable !
Quant aux bébés danseurs évoqués plus haut , les petits-enfants, je ne sais pas trop ce qu'ils écoutent aujourd'hui. S'il m'arrive de passer de la musique en leur présence, classique ou pas, ils y sont d'une absolue indifférence.

[PS4]

il n'y a que 12 % des membres à ce jour qui n'en écoutent jamais

Ken Kessler, s'il a participé à ce sondage, a voté dans cette catégorie.
Je n'ai jamais compris qu'un "hifi-critic" ait pu devenir aussi influent en n'écoutant jamais de classique et en revendiquant même son aversion pour le genre.
Cela m'a suffi pour le mettre définitivement dans la boite "inepte". Même si nous partagions une fascination pour la Sonus Faber Minima Amator...  

Bonnes écoutes

[AJMARS]

C'est assez étonnant, parce que de Bartok à Hildegarde Von Bingen... il y a tout de même de la place...

A plus
André

[AJMARS]

En parlant de classique... découverte du jour....

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A plus

[Luxmanu]

Rock, New Wave ... only