Mes / vos dégustations

[Le moutardier]

Bon, il parait que c'était la vente des vins des hospices de Beaune ce week end, et que Carla était chaude comme une baraque à frites pour venir livrer la cuvée de la charité. C'est con, j'avais oublié mon chéquier à la maison ...

Du coup, j'en ai profité pour gouter les 2012. Hein, quoi, comment, 2012 ? Vi vi. Bon OK, les malo ne sont pas faites, mais on peut déjà avoir une bonne idée de ce que sera ce millésime au niveau qualitatif. Il parait que les vins des Hospices étaient bof, m'étonnes pas, ce sont des branques, faut toujours qu'ils batonnent ou soutirent avant les dégust, tsss.
Non, j'ai gouté les 2012 aux palais des congrès le vendredi après midi (normalement réservé aux pros) en bouteille d'une vingtaine de propriétaires / appélations différentes.

Commencé par les Rully, Marie Jacqueson était à la barre, j'ai pu gouter le 1er Cru Gresigny blanc. Le tout premier 2012 que je goutais. Et bin c'est plutôt sympa, très flatteur au nez, une belle ampleur en bouche, manque un ptit peu d'acidité (les malo ne sont pas faites mais tout de même). C'est friand !

Un petit tour sur le stand Saint Romain, chic, c'est Alain Gras. Ho, a Auxey, ils ont sorti une valeure sûre, une jolie damoiselle avec un beau décolleté. C'est con, je ne la connais pas. Mademoiselle, mes respects ...

Ensuite, vu la quantité de stand, j'ai préféré faire dans les classiques, Chassagne, Puligny, Meursault et un ptit grand crus pour finir (ça sert de connaitre les viti qui sont d'astreinte   )
Même constat un peu partout, c'est bon, c'est plein, c'est explosif, mais je suis pas sur que ça se gardera bien longtemps, par contre, ça fera des vins gras, riches. Les adeptes de la minéralité, faudra rester sur les terroirs vraiment caillouteux.

[PP_65]

" j'ai préféré faire dans les classiques, Chassagne, Puligny, Meursault et un ptit grand crus pour finir"
Quels viticulteurs ?

[Le moutardier]

Chassagne, j'ai gouté Bernard Moreau, Blain Gagnard, Duvernay Coffinet, Bernard Morey en 2012 et quelques 2011.
Puligny, j'ai gouté Chavy Chouet, Jacques Carillon, Jean Louis Chavy et Domaine Leflaive en 2012 et quelques 2011.
Meursault, y'avait foule, je n'ai gouté que Mikulski et Michel Bouzereau en 2012.

[PP_65]

Merci , j'attends une réponse de Cossard mais elle tarde ...

[dodusman]

Les adeptes de la minéralité, faudra rester sur les terroirs vraiment caillouteux.

Ou allez dans la Loire, avec des prix moins élitistes que ces satanés bourguignons.  

David

[Le moutardier]

Hormis le Saint Bris, il n'y a pas de sauvignon en Bourgogne. Et là, du coup, le Saint Bris est beaucoup moins cher qu'un vin de Loire.

[michof]

J'attends la fin des enchères et hop...

http://cgi.ebay.fr/Romanee-Conti-2009-/ ... 1463724340

[claude_m4]

Bon, il parait que c'était la vente des vins des hospices de Beaune ce week end, et que Carla était chaude comme une baraque à frites pour venir livrer la cuvée de la charité. C'est con, j'avais oublié mon chéquier à la maison ...

Du coup, j'en ai profité pour gouter les 2012. Hein, quoi, comment, 2012 ? Vi vi. Bon OK, les malo ne sont pas faites, mais on peut déjà avoir une bonne idée de ce que sera ce millésime au niveau qualitatif. Il parait que les vins des Hospices étaient bof, m'étonnes pas, ce sont des branques, faut toujours qu'ils batonnent ou soutirent avant les dégust, tsss.
Non, j'ai gouté les 2012 aux palais des congrès le vendredi après midi (normalement réservé aux pros) en bouteille d'une vingtaine de propriétaires / appélations différentes.

Commencé par les Rully, Marie Jacqueson était à la barre, j'ai pu gouter le 1er Cru Gresigny blanc. Le tout premier 2012 que je goutais. Et bin c'est plutôt sympa, très flatteur au nez, une belle ampleur en bouche, manque un ptit peu d'acidité (les malo ne sont pas faites mais tout de même). C'est friand !

Un petit tour sur le stand Saint Romain, chic, c'est Alain Gras. Ho, a Auxey, ils ont sorti une valeure sûre, une jolie damoiselle avec un beau décolleté. C'est con, je ne la connais pas. Mademoiselle, mes respects ...

Ensuite, vu la quantité de stand, j'ai préféré faire dans les classiques, Chassagne, Puligny, Meursault et un ptit grand crus pour finir (ça sert de connaitre les viti qui sont d'astreinte  :mrgreen: )
Même constat un peu partout, c'est bon, c'est plein, c'est explosif, mais je suis pas sur que ça se gardera bien longtemps, par contre, ça fera des vins gras, riches. Les adeptes de la minéralité, faudra rester sur les terroirs vraiment caillouteux.

bonsoir


fermentation malolactique ,un vrai connaisseur...toujours intéressant a lire



claude

[Le moutardier]

J'attends la fin des enchères et hop...

http://cgi.ebay.fr/Romanee-Conti-2009-/ ... 1463724340

Je peux t'en trouver pour moins cher !  

[PP_65]

J'attends la fin des enchères et hop...

http://cgi.ebay.fr/Romanee-Conti-2009-/ ... 1463724340

Purée,  le prix de la Lyra !

[dead_man]

J'attends la fin des enchères et hop...

http://cgi.ebay.fr/Romanee-Conti-2009-/ ... 1463724340

....ça va partir en Chine .

[macarel 31]

Ola Dead !

T'as pas vu qu'il voulait pas le vendre à l'étranger !
Allez un petit effort tu as encore ta chance , j'espère être de tes invités le jour de dégustation  

A+Dan

[Alleuze]

Eh bien je me contente d'un Hautes-Côtes de Nuits blanc pour l'instant.

Mais une cuvée Marine du Domaine Anne Gros.

[Le moutardier]

Depuis quand ils savent faire du blanc en côte de Nuits ?  

[Alleuze]

Essaye d'en goûter avant de critiquer, eh pochtron !  

http://www.cellarduvin.com/portail/actu ... e_gros.jsp

J'étais à Dijon récemment et un ami m'a fait découvrir ces bouteilles.

Ce n'est pas du Montrachet mais c'est fort sympathique...

[SudPigalle]

Pas le même coin mais sympa aussi

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JP

[Alleuze]

Pas le même prix non plus...


Tiens, je m’aperçois que je râlais déjà sur l’ancien forum devant les manquements du moutardier (aka Exampro) à la

culture bachique des verts…


Voici ce que j’écrivais le 10 décembre 2009 :

" Ce paysan imbibé d’Exampro ne tenant plus ses chroniques œnologiques, il est temps que d’autres prennent la relève.

Allez, je m’y colle.

Je fais un métier difficile fondé sur un constant contact avec des personnages peu recommandables, essentiellement des politiques et des financiers, c’est dire…

Mais il arrive que nous nous rassemblions pour d’autre chose que de fixer les futurs tarifs du gaz et donc hier au soir ,nous étions quelques uns pour le rendez-vous annuel de dégustation qui se tenait au pavillon Ledoyen. Le raout a un principe simple : confronter une centaine de grands crus sur une période de deux à trois heures avec un dîner tardif pour couronner et achever ceux qui tiennent encore debout.  

Il y avait là un certain nombre de propriétaires et de maîtres de chais, quelques chroniqueurs et deux cent soiffards prêt à écraser des pieds pour accéder aux stands les plus prestigieux

Qu’on en juge :

Domaine de la Romanée Conti

Hautes Côte de Nuits 2006, Abbaye de Saint-Vivant
Jéroboam de Grands Echézeaux 1989
Jéroboam de La Tâche 1996


Domaine Bouchard

Chevalier-Montrachet 2006
Meursault Genevrières 2007
Chambolle-Musigny 1971
Jéroboam de Beaune Grèves « Vigne de l’Enfant-Jésus » 1996
Beaune Marconnets 1962


Maison Joseph Drouin

Jéroboam de Beaune Clos des Mouches Blanc 2007
Beaune Clos des Mouches Blanc 2000 et 1999


Domaine Faiveley

Meursault-Charmes 2007
Chambolle-Musigny « La Combe d’orveau » 2006
Corton « Clos des Cortons » 2007
Gevrey-Chambertin « Les Cazetiers » 2007


Maison Louis Jadot

Corton-Charlemagne 2001
Beaune « Les grèves » 2001
Corton Grèves 1998
Gevrey-Chambertin « Les Estournelles saint-Jacques »


Domaine des Perdrix

Magnum de Château de Chamirey La Mission 2003
Echézeaux 1999


Domaine Prieuré Roch

Nuit Saint Georges « Clos des Corvées » 1999, 2004, 2006 et 2007


Et quelques esseulés (quelques fois présentés sur des stands de…. Bordelais !)

Puligny-Montrachet « Clavoillon » 1996 (Domaine Leflaive)
Meursault-Charmes 1999 (Domaine Leroy)
Auxey-Duresses 2004 (Domaine d’Auvenay)
Gevrey-Chambertin « Clos Saint-Jacques » 1999 (Domaine Armand Rousseau)
Vosne-Romanée « Aux Cros parantoux » 2001 (Domaine Méo-Camuzet)
Clos des Lambrays 2004 (Domaine des Lambrays)
Gevrey-Chambertin « Lavaux Saint-Jacques » 2005


Voilà pour les Bourgognes.  

Il va sans dire que je n’ai pas tout goûté (restaient encore les Bordeaux et la Vallée du Rhône sans oublier les Champagnes et un vin allemand qui, pour moi, a été le clou de la soirée…

.../...


Les différents intervenants pour les Bourgognes étaient Martine Byat (Bouchard), Jean-Paul Dumont (Drouhin), Erwan Faiveley (Faiveley), Dominique Mounier (Jadot), Yannick Champ (Prieuré Roch) et Bertrand Devillard (les Perdrix). S’y ajoutaient quelques experts dont le sympathique Eric Riewer, un amerloque fou de vin et de France…

Alors, alors… Ben j’ai commencé par les Champagnes à vrai dire avant de taper dans les blancs et je me suis volontairement limité à ceux que je ne connaissais pas dont le Beaune « Les Grèves » 2001 (eh oui, un Beaune blanc, ça existe) tout à fait à maturité, avec le côté minéral mais sans l’acidité habituelle… et tout ça pour préparer le Clos des Mouches de chez Drouin…. Grand moment. Je comprends maintenant la réputation de ce p’tit vin. Je me bagarre pour le 2000, il n’y a déjà plus de 99.

Bon, chez Bouchard, un petit flottement : Meursault ou Chevalier-Montrachet ? L’occasion fait le larron, hop, une gorgée de « Genevrières » 2007 mmmmmmh, encore très jeune, nez discret pour le moment mais d'une grande complexité : se mêlent une dominante florale, avec de la pêche, des notes douces lactées-beurrées, le tout nappé dans un boisé présent mais discret . La bouche est riche, chaude, avec une belle maturité, plutôt sur la cire d'abeille et l'écorce d'orange…

La cohue empire, ça y’est je le tiens mon Chevalier et je me tasse dans un coin pour apprécier : couleur or très pale tirant sur le vert, nez typique de fruits à chair blanche, notes de fleurs, aubépine, touches orange-agrumes, c’est puissant mais cela devrait être meilleur si j’ai le courage d’attendre…

Or, c’est là le problème de ce genre de soirée, tout disparait très vite ! Par où commencer, quelle gradation observer, peut-on passer de l’un à l’autre indifféremment (eh non, bien sûr), il faut trier, écarter des nectars pour mieux apprécier les autres au risque de ne plus les revoir… Quelle vie !  

.../...

Petit rappel pour les Champagnes :

Deutz : Cuvée William Deutz millésimé 1999,

Dom Pérignon : Magnum de vintage 1998 et Dom Pérignon Oenothèque 1995,

Krug : Grande Cuvée et millésime 1998

Roederer : Brut premier, Cristal de 2002, Brut Millésimé 2003 et Brut Rosé 2004


J’adore le Krug, mais j’ai commencé la soirée avec le Deutz et je suis resté dessus : fabuleux, tout simplement fabuleux, j’aurais pu en rester là…


Bon, le Bordeaux maintenant, il y avait du beau linge :

Saint Emilion

Ausone 1989
Cheval Blanc 1995
Angelus Double Magnum 1998 et 2001 et 2003
Clos Fourtet Double magnum 1995 et 1989
Figeac 1983

Que des premiers grands crus !  Je n’ai goûté que l’Ausone et… j’ai bien fait.

Pomerol

Double magnum de Château Gazin 1998
Double magnum de Château Trotanoy


Saint Estèphe

Cos d’Estournel 1996


Pauillac

Impériale de Mouton-Rothschild 1990
Double magnum de Château Clerc Milon
Magnum de Lafitte-Rotschild 1985
Pichon-Longueville 1989 et Double Magnum de Pichon-Longueville Comtesse de Lalande 1999


Bon, du tout venant...  J’ai essayé le Pichon-Longueville 89 parce que Parker nous en a tartiné  un bout… C’est très beau,
très riche, très complexe, il y a du tabac là-dedans, du caramel, en plus du cassis et de la violette mais ce n’est pas ce
que je préfère…


Saint Julien

Double magnum de Branaire-Ducru 2001 et 2004
Clos du marquis 1990 (2ème cru de Léoville Las cases)

Saint-Julien, j'adore, un parfum de terre, j'en boirais sur la tête d'un teigneux mais je les connaissais tous...

en Margaux :

Double magnum de Brane Cantenac 1999
Magnum de Château-Giscours 1985 et 1998
Magnum de Château Kirwan 1997
Magnum de Margaux 1998
Magnum de Chäteau palmer 1995

en Haut-Médoc

Château La Lagune 1999

C'est plutôt sentimental, c'était le vin préféré de mon père et il me reste de sa cave une bouteille de 1971 que je ne boirais jamais...


en Graves et Pessac-Léognan

Double Magnum de Mission Haut-Brion 1996
Double magnum de Smith-Haut Lafitte rouge 1995
Smith Haut-Lafitte Blanc 2005


en Sauternes

Double magnum de Château de Fargues 2005
Château Suduiraut 1996
Impériale de Château d'Yqem 1996

Pour l'Yqem, j'avoue avoir laissé la moitié de mon verre : je n'en pouvais plus !



Mais Il fallait passer aux choses sérieuses. Inoubliables !  

J'ai nommé un Scharzhofberger Auslese 2006  

suivi d'un Sharzhofberger Trockenbeerenauslese 2005, tous deux sont en cépage de Riesling.


Bon, si vous n’aimez pas les vins liquoreux vous êtes probablement passé à côté de cette merveille.  
C’est d’une complexité exceptionnelle : un nez de fleurs, de citron vert, de poire et de mandarine…
En bouche, whaoh, jamais rien bu de tel !!!

Equilibre parfait entre acidité et sucre, la bouche reste cependant fraîche - rien à voir avec la lourdeur de certains Sauternes ou Tokay, et la finale n’en finit pas ! Fleurs et fruits sus-mentionnés plus un soupçon d’abricot et une pointe citronnée en bout de course….

Faaaaaaaaaabuleux !  Tout le monde autour de moi s’extasie et le bruit court toute l’assemblée de la splendeur des vins de Moselle-Sarre de Herr Egon Müller… A force de me démener, je finis par recevoir une larmichette du 2005… Trop sirupeux pour moi, dommage…

Qu’importe, je me jetterais  volontiers sur le 2006 lorsque j’apprends le coût de la chose…
Ouch ! 150 € the bottle mais le ponpon c’est le 2005 (1 450€ !). Je préfère ne rien dire, c’est proprement faramineux. Il faut dire que la production n’est que de 1500 bouteilles /an !

Un de mes amis, grand spécialiste en Tokay à fort taux en puttonyos (le nombre de paniers de raisins par bouteille) écrase une larme en précisant, lui aussi, qu’il n’a jamais rien bu de tel…



Ah oui, j'ai oublié les Vallée du Rhône ! Oh rien que des petits vins de pays :

Chez Chapoutier  

Ermitage de l'Orée blanc 2006
Jéroboam d'Ermitage le Pavillon 2001

Chez Guigal

Condrieu la Doriane 2008
Côte-Rotie La Landonne 2005
Côte-Rotie La Mouline 2005
Côte-Rotie La Turque 2005

Chez Jaboulet

Hermitage La Chapelle 1991 et 1989

Sublimes accents ! Avec un autre ami, nous avons profité de la proximité des stands pour tenter une comparaison in situ entre l'Hermitage 1989 et le grand Echézeaux 1989. On a pas tous les jours l'occasion de faire ce genre de rapprochements et l'Hermitage a été préféré ce soir là...


Bon, entretemps j'ai participé à une verticale de Château Canon au Bistrot du Sommelier avec le propriétaire et le maître de chaix... Oh les bienheureux !!!

Je me demande bien pourquoi j'ai fait des études, tiens..."

[caladois]

Tout cela, excusez le raccourci, me semble assez "buveur d'étiquette", en phase spéculatoire.
La liste reste impressionnante dans l'absolue. Alors pour une seule et même soirée

[Le moutardier]

Noël approche, donc les belles quilles vont de nouveau être de sortie ! Avec en point d'orgue le 24 et son innamovible dégust de la saint Noël (Ramonet) et le 31, j'ai un jéro de Batard 2004 dont il faudrait que je m'occupe.  

[Alleuze]

Et là, le 12 février 2010…




« Gentille petite soirée chez Drouant hier au soir, autour du panel habituel de financiers stressés, d'experts oenophiles et de wonderwomen en tailleur...

Il s'agissait de goûter aux produits des domaines vinicoles du Groupe Axa.

Pique assiette dans l'âme, je me suis encore fait inviter sous un prétexte fallacieux et j'ai pu ainsi goûter aux :


Château Pichon-Longueville 2003, 1996 et 1988

Château Suduiraut 2006, 1999 et 1975

Porto Quinta do Noval Colheita 1964


Pichon, je connaissais mais la surprise est venu du 88 qui n'est pas une grande année. Le vin mis en carafe cinq heures avant la dégustation a fini par s'ouvrir et quitter cet arôme caractéristique de vernis pour dégager des saveurs taniques fortes (cuir, tabac etc.)

Vraiment pas un vin de jeune fille.

Les créatures enjuppées de l'assistance ont toutefois pris leur revanche avec le Suduiraut ! J'ai appris incidemment que ce château est voisin d'Yquem...

Ah oui, j'ai oublié de vous dire : Suduiraut, c'est du Sauternes, ce vin de fou furieux produit à faible dose, uniquement lorsque la brume matinale issue d'un certain cours d'eau est suivie d'une journée ensoleillée d'automne ce qui permet le bon développement  de ce fameux champignon qui produit la pourriture noble (Botrytis Cinerea), soit, en gros, tous les deux ou trois ans... Pas vraiment le pinard pour spéculateurs pressés.

Mais que c'est bon ! Le 75 avec sa couleur dorée tournée au vieil ambre et sa finale d'ananas et de caramel...

Et pour finir, le top, un vieux tawny, ces portos qui passent leur vie en barrique de chêne et, pour celui qui nous occupait,  pas moins de 46 ans puisqu'il s'agissait d'une récolte 1964...

Je ne suis pas un spécialiste mais ce goût de noix, ou plutôt de crème de noix typique est à tomber par terre...

Bon, heureusement qu'il faisait un froid à ne pas mettre un flic dehors, j'aurais eu l'air fin moi avec un alcootest !!! »


Et ceci le 11 juin de la même année…

« Il ne vous a pas échappé que mon difficile métier m'obligeait à d'épuisantes rencontres jusque tard dans la soirée ce qui, vous en conviendrez, ne sied guère à un homme de mon âge et de ma condition (physique).

N'écoutant que mon courage (ta gueule PéPé) je me suis retrouvé une fois de plus avec des compagnons d'infortune dans ce bouge mal famé de la Place Gaillon, juste en face du renommé restaurant du svelte Depardieu, toujours aussi flamboyant sur son gros scooter (triple renfort des suspensions) et qui paradait devant sa terrasse...

L'endroit est justement connu pour servir de refuge à l'Académie Goncourt, obscure officine destinée à distribuer des prix littéraires pour l'édification de masses qui ne savent plus lire mais passons...

J'ai nommé Drouant, bien sûr, mais vous connaissez déjà (sinon, voir plus haut).




D'habitude je ne commande qu'une légère collation accompagnée d'une eau minérale plate mais là, force me fut d'accepter d'emblée une coupe de Louis Roederer Brut Premier. Le problème dans ce genre de raout est de repérer la table où les convives seront le moins ch....possible et d'éviter à tous prix les financiers.

Coup de pot, je suis tombé sur une bande de néo zélandais venus faire un trekk pinardier et qui en connaissait un rayon sur l'oenologie. Ces gens des antipodes m'étonneront toujours.

Bon, mais qu'étais-je venu faire ?

Et bien d'abord rencontrer les hommes du domaine Prieuré Roch, une ch'tite affaire bourguignonne de création récente (1988 ) mais avec quelques antécédents puisque Henry-Frédéric Roch, le créateur, est aussi co-gérant du domaine de la Romanée-Conti...

Le domaine Prieuré Roch possède 11 hectares dans la Côte de Nuits, principalement dans l'appellation Nuits-Saint-Georges et notamment les 5,25 ha du climat Clos des Corvées (!) qu'il détient en monopole.

Et nous avons donc commencé avec une verticale (1999, 2003 et 2007) de Clos des Corvées.
Mais tout le monde attendait la suite et tout en s'accordant sur la qualité des vins, peu se sont extasiés. Nous avons toutefois remarqué l'aspect trouble du 1999 qui indiquait un refus de filtration...

La suite a pris la forme d'une tarte fine aux légumes printaniers soutenant quelques filets de barbet rôtis à point et servie accompagnée d'un Vosne-Romanée "les Suchots" un premier cru servi en magnum dans deux millésimes : 2006 et 1996 afin d'apprécier le travail...

Car nos amis du prieuré Roch sont du genre à prendre des risques : la culture est biologique, les rendements sont très bas, les raisins sains sont récoltés à maturité optimale avant d'être méticuleusement triés et fermentés en grappes entières, non éraflées et sans ajout de souffre

La parcelle des Suchots tape dans les 1,02 ha, ce n'est pas le Chili mais, Dieu me pardonne, quel Paradis... Nez de cerise et d'orange pour le 2006, extraordinaire nez d'oeillet et de... poudre de riz pour le 1996. En bouche, la finale de fruits rouges et de fleurs est particulèrement longue...

Je sens une certaine euphorie régner sur la table mais le grand moment est arrivé : le Prieuré Roch possède quelques parcelles classées Grand cru et notamment 0,68 ha du Clos de Vougeot et un ha de Chambertin Clos de Bèze (pas d'humour facile Zorgl, STP).

Servis avec un suprême de pigeon au chou vert et foie gras, nous percevons le paquetage réglementaire composé de deux verres de Clos de Bèze sur le même principe 1996 et 2006.

Immédiatement, on perçoit la trame acide et un nez de cuir, de réglisse voire de goudron, puis viennent des fragrances boisées cèdre, pin et cette odeur des crayons fraîchement taillés, c'est peu de dire que ces vins sont magnifiques... En bouche, s'ajoute des saveurs d'épices sur des finales particulièrement longues...

Difficile de conclure après un tel sommet, un petit premier cru de Sauternes (Château Rieussec 1998 ) quelques mignardises ( tartelette orange aux pignons de pins caramélisés, mousse et confit de pamplemousse aux amandes, crème brulée au citron et basilic) et, hop, au lit...

Oui-da, il faisait tellement lourd hier au soir que je n'ai pas fermé l'oeil, allant jusqu'à allumer un Hoyo sur les coups de trois heures... Mais quel calvaire que mon existence ! »