Ces nouvelles terres inconnues.
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Re: Qobuz se moquerait-il (légèrement) du monde ?...

14 Juil 2012 à 14:07

haskil » 01 Mai 2012, 15:36 a écrit:Joel qui est pianiste confirmera que le son du piano à queue est conçu pour être écouté à plusieurs mètres de l'instrument joué couvercle ouvert : le son projeté par les cordes  et la table d'harmonie est alors réfléchi par le couvercle et renvoyé vers la salle de façon que les harmoniques de rangs supérieurs (qu'on entend la tête sous le couvercle) soient annihilés...

Bref, quand on va au concert... on entend un son très riche en grave, en médium grave, en médium et pauvre en aigus... les disques sont toujours, même en 16/44.1 trop aigus par rapport à la réalité du son de la musique acoustique dans une salle de concerts...

Cela me paraît constituer une conception bien radicale du mode de diffusion du son par un piano à queue: tous les sons ne sont pas réfléchis par le couvercle. Certains certains "passent" librement, et là, c'est la conception de la salle, et en particulier de la scène, qui dicte ce que l'on entendra. Certaines salles petites ou moyennes (comme l’auditorium du Louvre ou l'auditorium de Radio-Berne) ont un mur de fond, parfois arrondi, très réfléchissant qui permet de transmettre les transitoires et harmoniques avec une légèreté et une rapidité à peu près impossibles à reproduire. Le parti-pris de certains concepteurs d'enceintes (la plupart des Martin-Logan par exemple) est de prévoir une remontée dans l'aigu pour compenser ce manque de finesse, et là, bien sûr, il y a une forme de tromperie.

A Radio-Berne, dont les concerts de musique de chambre étaient enregistrés (par exemple lors du concert des Berg  mentionné dans une autre filière), les ingénieurs du son plaçaient des panneaux acoustiques d'apparence vitrée derrière certains instruments pour contrôler le diagramme d'émission polaire.

Une salle de grandes dimensions comme le Théâtre des Champs-Elysées renvoie beaucoup d'aigus si l'on se trouve suffisamment près (le récent concert du dimanche matin de Faust, Queyras, Melnikov).

De plus, une surface dure et lisse comme celle du couvercle d'un "Flügel" réfléchit très bien les sons aigus. J'avais fait il y a longtemps une enceinte "maison" qui renforçait l'aigu d'un bicône Perless, et ce principe du diffuseur est utilisé sur quelques modèles commerciaux. Les caractéristiques que tu décris correspondent à un couvercle peu ouvert, à une salle très amortie, à une position d'écoute très reculée, séparément ou cumulativement. Ce sont des conditions d'écoute que j'évite autant que possible.

Et puis il reste tout ce qui est diffusé par le fond et le bord, qui, bien entendu, ne comporte guère d'aigu.

Re: Qobuz se moquerait-il (légèrement) du monde ?...

14 Juil 2012 à 14:50

http://www.soundonsound.com/sos/jan08/a ... g_0108.htm

http://www.soundonsound.com/sos/jan08/a ... gaudio.htm

Re: Qobuz se moquerait-il (légèrement) du monde ?...

14 Juil 2012 à 23:43

Pseudo » 14 Juil 2012, 14:07 a écrit:Cela me paraît constituer une conception bien radicale du mode de diffusion du son par un piano à queue: tous les sons ne sont pas réfléchis par le couvercle. Certains certains "passent" librement, et là, c'est la conception de la salle, et en particulier de la scène, qui dicte ce que l'on entendra. Certaines salles petites ou moyennes (comme l’auditorium du Louvre ou l'auditorium de Radio-Berne) ont un mur de fond, parfois arrondi, très réfléchissant qui permet de transmettre les transitoires et harmoniques avec une légèreté et une rapidité à peu près impossibles à reproduire. Le parti-pris de certains concepteurs d'enceintes (la plupart des Martin-Logan par exemple) est de prévoir une remontée dans l'aigu pour compenser ce manque de finesse, et là, bien sûr, il y a une forme de tromperie.

A Radio-Berne, dont les concerts de musique de chambre étaient enregistrés (par exemple lors du concert des Berg  mentionné dans une autre filière), les ingénieurs du son plaçaient des panneaux acoustiques d'apparence vitrée derrière certains instruments pour contrôler le diagramme d'émission polaire.

Une salle de grandes dimensions comme le Théâtre des Champs-Elysées renvoie beaucoup d'aigus si l'on se trouve suffisamment près (le récent concert du dimanche matin de Faust, Queyras, Melnikov).

De plus, une surface dure et lisse comme celle du couvercle d'un "Flügel" réfléchit très bien les sons aigus. J'avais fait il y a longtemps une enceinte "maison" qui renforçait l'aigu d'un bicône Perless, et ce principe du diffuseur est utilisé sur quelques modèles commerciaux. Les caractéristiques que tu décris correspondent à un couvercle peu ouvert, à une salle très amortie, à une position d'écoute très reculée, séparément ou cumulativement. Ce sont des conditions d'écoute que j'évite autant que possible.

Et puis il reste tout ce qui est diffusé par le fond et le bord, qui, bien entendu, ne comporte guère d'aigu.


Ce n'est pas une conception radicale de la diffusion du son par un piano à queue : c'est la façon dont l'instrument renvoie très majoritairement le son vers la salle. Enlever le couvercle, modifier son angle d'ouverture, avec la petite ou la grande béquille, changent son corps sonore. Au point que celui qui joue est déstabilisé car il n'entend plus aussi bien le son qu'il produit ! Jouer un piano à queue sans son couvercle, dans une grande salle, est très difficile... Ce n'est pas un hasard, si l'angle formé par le piano et la salle (jamais parallèle) est difficile à trouver et quand il l'est : on met des marques au sol ! Quand on doit jouer dos au public, sans couvercle : c'est très difficile... car on entend rien.

Les caractéristiques que tu décris correspondent à un couvercle peu ouvert, à une salle très amortie, à une position d'écoute très reculée, séparément ou cumulativement. Ce sont des conditions d'écoute que j'évite autant que possible.


Non, pas spécialement : il est rare, sauf quand le piano joue avec un chanteur, un violoncelliste ou un violoniste que le couvercle soit calé sur la petite béquille. Là le son est juste moins précis, plus flou, avec encore moins d'aigus : aigus qui sont le point faible des pianos : normal, vu la longueur des cordes... vient la dernière octave ou l'on entend bien plus le bruit du marteau... que la résonance de la corde. Les instruments qui ont un très bon aigu sont rares, même chez Steinway, même chez Yamaha, même chez Fazioli ou chez Kawai et sa série concerts (splendides instruments)... quand un de ces pianos a des aigus qui sonnent et chantent c'est un très bon numéro... L'autre défaut chez Steinway est le trou (relatif) à l'endroit où les cordes se croisent... défaut absent chez Yamaha et les autres.

As-tu déjà entendu un piano de concert dans une salle sans son couvercle ? Par exemple, quand un chef dirige du clavier un concerto de Mozart ou quand il y a un récital à deux pianos ?

Si oui, tu l'auras remarqué : quand le piano n'a pas son couvercle, la nature même de sa sonorité est changée et pas pour le meilleur, c'est le moins qu'on puisse dire et le son fiche le camp dans tous les sens... mais hélas : beaucoup moins vers la salle. Le couvercle du piano est une pièce maîtresse de la façon dont le son de l'instrument est renvoyé à la salle.

Tu devrais écouter un piano en mettant la tête sous le couvercle et en remontant vers la queue du piano : là où il y a des résidus harmoniques désagréables que toutes les marques de piano cherchent à amoindrir... Puis écouter un piano à queue en te déplaçant doucement à reculons depuis l'aplomb du meuble jusqu'à une distance de 3, 5 puis 5 mètres dans une grande salle... et tu verras... ou plutôt entendra le niveau des aigus diminuer et le médium et le grave remonter jusqu'à trouver l'endroit où la synthèse se fait idéalement entre tous les registres. Idem d'ailleurs pour le positionnement du micro pour la prise de son : il y a un angle et une distance où le piano sonne tout d'un coup mieux dans une bonne acoustique... et cette distance varie avec la marque et le modèle du piano.  Certaines marques d'instruments sont phonogéniques (Steinway, et, dans une moindre mesure Fazioli). C'est leur grande chance quand cela se double d'un comportement idéal dans une salle de concerts grande ou petite : et là Steinway remporte la palme.  

Cela n'empêche évidemment pas l'instrument de rayonner aussi par en dessous et de voir le sol servir, lui aussi, de renvoi son, mais un renvoi sur 360 ° !

Enregistrer, un piano comme cela s'est fait en mettant le micro sous la table d'harmonie, à la verticale, délivre un son dont la pauvreté harmonique et la maigreur sont patentes : certains disques de Glenn Gould ont ainsi été enregistrés... d'autres le micro au ras des cordes.

Et cela ne fait pas non plus que l'on n'est pas contraint parfois d'utiliser des panneaux absorbants ou réfléchissants, voire des moquettes et tapis très épais disposés sous le piano, dans des salles à l'acoustique très caractérisée.

Mais, bon, dans une salle de concerts, enfin dans celles que j'ai fréquentées, le niveau d'aigu donne vraiment toujours la sensation d'être beaucoup moins élevé que quand on écoute un disque.

Tu parles du TCE : acoustique sèche et directive : peu de graves et la saturation arrive vite quand un orchestre symphonique joue. Pleyel : pas de fusion des pupitres de l'orchestre, on a un peu l'impression du son d'une chaine hifi. Le Louvre : acoustique sèche  (et piano pas très bon, mais c'est une autre histoire...).

Re: Qobuz se moquerait-il (légèrement) du monde ?...

15 Juil 2012 à 08:03

haskil a écrit:Tu devrais écouter un piano en mettant la tête sous le couvercle et en remontant vers la queue du piano : là où il y a des résidus harmoniques désagréables que toutes les marques de piano cherchent à amoindrir...

Nous avons un Steinway à la maison.

Re: Qobuz se moquerait-il (légèrement) du monde ?...

15 Juil 2012 à 11:49

haskil » 14 Juil 2012, 22:43 a écrit:Mais, bon, dans une salle de concerts, enfin dans celles que j'ai fréquentées, le niveau d'aigu donne vraiment toujours la sensation d'être beaucoup moins élevé que quand on écoute un disque.

Oui mais ce n'est pas vrai que pour le piano raison pour laquelle certains  audiophiles trouvent leur chaine meilleure que le concert

haskil » 14 Juil 2012, 22:43 a écrit:Tu parles du TCE : acoustique sèche et directive : peu de graves et la saturation arrive vite quand un orchestre symphonique joue. Pleyel : pas de fusion des pupitres de l'orchestre, on a un peu l'impression du son d'une chaine hifi.

Personnellement j'évite le nouveau pleyel qui effectivement fais penser à une chaine hifi par contre le  théatre des champs élysées est une acoustique très bonne pour la musique baroque.

Je ne suis pas beaucoup allé à la salle gaveau mais c'est ce que j'ai préféré pour le piano. Quelles sont les salles parisiennes que tu préfères ?

Re: Qobuz se moquerait-il (légèrement) du monde ?...

20 Juil 2012 à 10:07

Bien sur que ce n'est pas vrai QUE pour le piano, c'est vrai pour tous les instruments acoustiques naturels : l'impression qu'il y a moins d'aigus vaut pour tout... le violon, on n'en parle même pas ! Comparé au violon sur disques... on dirait un alto quand il joue en direct...

La meilleure salle à Paris ? Pour le piano et la musique de chambre : Gaveau écrase toutes les autres...

Pour le récital de Piano, dans certaines circonstances (rideau métallique descendu) : le TCE n'est vraiment pas mal du tout... Si l'on est corbeille de face ou dans les hauteurs de la salle... voire dans le dernier quart du parterre...

Pour petit orchestre et musique baroque : TCE.
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