Doisneau

[EMT]

Si il aime Mallarmé, c’est jouable  

Mais « switcher » entre le premier degré et le troisième, n’est pas à la portée de tous.

[CC44]

Il y a chez Ronis, naturellement, pourrait-on dire,un au-delà qu'on n'a pas chez Doisneau.

[Gism]

Pour donner du grain à moudre à Jérôme, je dirai que Ronis me semble être dans une quête du beau, alors que Doisneau, pour ce que je connais de lui, fait des photos anecdotiques. Des photos qui racontent des trucs, comme de la photo documentaire, mais des trucs fake.

La photo qui raconte des trucs ne m'intéresse pas- je ne lui vois pas de dimension artistique. Quand elle fait ça, elle se rapproche soit d'un tableau (même si Jeff Walls ou Gregory Crewdson le font avec un certain talent) soit d'un écrit, soit d'un reportage, et dans les trois cas, elle perd ce qui fait à mon avis l'essence de la photo artistique.

[JérômeB]

Pour donner du grain à moudre à Jérôme, je dirai que Ronis me semble être dans une quête du beau, alors que Doisneau, pour ce que je connais de lui, fait des photos anecdotiques. Des photos qui racontent des trucs, comme de la photo documentaire, mais des trucs fake.

La photo qui raconte des trucs ne m'intéresse pas- je ne lui vois pas de dimension artistique. Quand elle fait ça, elle se rapproche soit d'un tableau (même si Jeff Walls ou Gregory Crewdson le font avec un certain talent) soit d'un écrit, soit d'un reportage, et dans les trois cas, elle perd ce qui fait à mon avis l'essence de la photo artistique.

Grain à moudre pour grain à moudre ...

Prétendre que la photographie de W. Ronis "ne raconterait pas de truc", la majorité de son oeuvre (et son engagement politique) prouve précisément l'inverse :




Si on admet que Doisneau est dans "l'anecdotique", soit. Mais sa photographie témoigne d'une condition de vie, d'habitudes, d'un urbanisme ... qui aujourd'hui font témoignages.
Si fake signifie pour toi mis en scène, alors ne va surtout jamais au théâtre ni au cinéma. Ce ne sont que des arts du fake et de la mise en scène. Et les acteurs ne vivent même pas ce qu'ils interprètent. Un comble !

On pourrait en dire tout autant de la peinture de Wermeer, de Van Gogh ... Que ce soit "La jeune fille à la perle" ou "Les tournesols", si on regarde bêtement ces tableaux qu'ont-ils d'autre à nous montrer que de l'anecdotique. Et la Joconde ...

Une photo qui raconte des trucs ne t'intéresse donc pas.
Mais chaque photo a un contenu narratif. Il suffit juste de se donner la peine de le voir.
Tu me donnes l'impression du gars qui adore les livres parce qu'il ne sait pas lire, mais qui les détesterait s'il savait lire.

Même la photographie d'Ansel Adams que tu sembles tant apprécier est narrative. A défaut de le voir dans sa photographie, intéresse-toi à son itinéraire qui est, en soi, une narration et contient des clés pour comprendre (voir) ce qu'il a produit.

[Gism]

Jérôme, cool down! On dirait PP à l'époque ou il me cherchait des poux dans la tête

A vouloir absolument prendre une position inverse à la mienne tu tombes dans la caricature. Comme si je rejetais la théatre, le roman, le cinéma parce qu'ils racontent des histoires inventées.

J'ai mon avis sur Doisneau, et sur la photo.

J'aime la photo surtout dans sa dimension plastique et esthétique, et je me fous un peu de ce qu'elle raconte.

Et je n'aime pas Doisneau

J'ai le droit ?

Raconte-nous plutôt ce que toi tu aimes chez Doisneau, cela sera plus constructif.

[JérômeB]

Tu as parfaitement le droit de ne pas aimer Doisneau. Là n'est pas la question.
Je rebondissais juste sur le fait que tu dises que la photographie de Ronis est artistiquement au-dessus de celle de Doisneau. Et je voulais m'assurer qu'il n'y ait pas de confusion entre une préférence, un goût (bien légitimes) et une position argumentée et documentée.

Je comprends finalement que tu parles davantage d'une préférence personnelle, tout à fait respectable.

Quant à ce que j'apprécie chez Doisneau, mais également chez Ronis, c'est leurs pérégrinations photographiques respectives dans les quartiers de Belleville et de Ménilmontant où je suis né et où j'ai vécu près de 30 ans.
Entre ce Belleville-Ménilmontant des années 50 qu'ils ont photographié l'un et l'autre, et ce que j'ai connu et arpenté dans les années 60, il n'y avait pas eu bcp de changements.
Il y a donc une dimension émotive, une nostalgie, une mélancolie ... quand je parcours leurs images.