Quoi de neuf en cd classique?

[sax.tenor]

Merci pour cette info. qui va me conduire à inviter le cd chez moi  

sans aucun mérite, je vous propose ceci qui a suivi automatiquement la lecture de la vidéo de Paul-Antoine Bénos-Djian

[Jubilator]

Je commence à me citer... C'est grave, mais un peu la faute de PP qui m'a provoqué  :wink:

Le premier disque solo de Paul-Antoine Bénos-Djian propose du très beau Purcell et d'autres oeuvres contemporaines. Il est accompagné par les meilleurs instrumentistes du Consort. Sa voix confère aux notes longues un caractère aérien qui me rappelle Alfred Deller:

[ Vidéo ]

[ Image ]

Un extrait de la déploration de la mort de Purcell (à 36 ans...) par John Blow:

[ Vidéo ]

Je l'ai entendu en concert à la MC2 de Grenoble dans Le couronnement de Poppée de Monteverdi, dirigé par Damien Guillon, avec un plateau de contre-ténors fabuleux (normal, avec un chef pareil !) – en particulier l'incroyable Ray Chenez. Mais avec sa voix un peu voilée, qui rappelle effectivement un peu celle du grand Alfred Deller, Bénos-Djian est particulièrement à l'aise dans ce répertoire élisabéthain ou postérieur, davantage sans doute que sur une scène d'opéra. Merci pour la découverte !

[Pseudo]

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Autre belle parution purcellienne, le Didon et Enée de Joyce di Donato avec le Pomo d'Oro dirigé par Maxim Emelyanychev. La mezzo américaine confère beaucoup de profondeur au personnage de la reine tragique. Sa voix très pure ne tombe jamais dans la sur-caractérisation. Les autres rôles ne déçoivent pas, le choeur non plus. Le chef mène son ensemble au service d'une conception très équilibrée de ce chef-d'oeuvre, dans une belle réalisation très contrastée, mais sans excès. Le Prélude des sorcières sonne de manière particulièrement impressionnante.

[sax.tenor]

la version dont tu nous informes (merci) est à mon avis bien meilleure que la version plus ancienne (ci-dessous), trop vibrée et voix trop "forte", "solide" pour le contexte.



J'ai plusieurs versions avec différents interprètes, mais je ne me souviens plus de ma préférée.

Et voici une version spéciale, dont la voix est bien posée, sans excès. L'image ajoute à la dramatisation. J'ai vu que l'on peut faire bouger les lèvres selon un texte dans différentes langues. Je trouve le résultat ci-dessous intéressant et moderne (ou moderne et intéressant)

[Jubilator]

Il y a la vieille version d'Andrew Parott, chez Chandos, avec Emma Kirkby dans le rôle de Didon (voix très pure, sans vibrato).

[PP_65]

Ces notions de voix très pures, " belles" m'interrogent : comment et pourquoi se sont-elles imposées en classique et musiques anciennes ( monteuses de poutres) ? Je peux citer deux faits qui m'ont amené à ce questionnement :
-dans les notes du livret DG des lieders  d'Hugo Wolf par Fischer-Dieskau, il est fait allusion qu'il arrivait au compositeur de les interpréter dans une taverne et la description ( d'époque) qui en était faite me faisant davantage penser à Tom Waits qu'à F.D .
-à l'opposé, les intégristes folkeux des 60s  ont pu reprocher  à Cisco Houston d'avoir une trop belle voix, ce qui leur semblait inauthentique ( encore la même histoire de poutres apparentes quelque part) , ce à quoi ce dernier répondait que même au fin fond des Appalaches certain(e)s étaient doté(e)s d'une voix "pure" et qu'ils étaient appréciés sans que l'on se pose la question de l'authenticité de ce qu'ils exprimaient .

[Pseudo]

Joyce diDonato ne se montre pas toujours aussi sobre que dans ce Didon dirigé par Emelyanychev. C'est dans ce sens que j'ai mentionné sa voix "très pure". Chez Kirby en revanche, c'est un trait constant, et elle a gardé cette émission juvénile durant toute sa carrière. J'ai eu la chance de l'entendre une fois en concert, et c'était un enchantement.

Mais je ne pense pas que ces voix se soient "imposées". On peut entendre beaucoup de "cantatroces" au vibrato débordant et aux effets appuyés.

[AJMARS]

-à l'opposé, les intégristes folkeux des 60s  ont pu reprocher  à Cisco Houston d'avoir une trop belle voix, ce qui leur semblait inauthentique

En même temps des guitaristes "folk" faisaient une usage de "belles voix", je pense en particulier à Jacqui McSee, dans Pentangle.... Orchestré par B. Jansch et J. Renbourn.

A plus
André

[PP_65]

Bien sûr et un peu plus tôt Joan Baez qui pourtant craquait sur son antithèse vocale dont certain ne supporte toujours pas la voix . Pour rester dans le folk UK, on ne peut pas dire que côté masculin on trouvait l'équivalent de McSee ou même de S . Danny dans les vocaux de Jansch ou R. Thompson . Mais là, c'est le public qui, quelque part, a décidé ; par contre, en classique, j'interroge bien les critères qui ont décidé du "beau" et du "laid" en me demandant si tout cela a été étudié, je fais donc appel aux plus érudits des Verts Classicos  .

[AJMARS]

Je sais pas ce que diront les Verts Erudits Classicos....

mais il me semble (en tant que non érudit) que le beau et le laid sont des notions complexes, mélanges de ressentis profonds directement issus des tréfonds de l'âme humaine et d'acquis culturels, et que vouloir discerner les deux me semble fort..... difficile.

A plus
André

[PP_65]

Oui, j'en suis bien conscient dans ma pratique des écoutes, mais là, je questionne les processus culturels, religieux et tout le toutim qui ont pu amener à privilégier tel type de voix, tel type de jeu instrumental en musiques écrites occidentales .

[AJMARS]

Chanter à 35 moinillons dans l'église d'une abbaye et ou à deux voix en musique plus intimistes de la noblesse versions troubadours, ou chambres de cour, voir dans les salons de la bourgeoisie au XIXème impose déjà des écritures et des techniques différentes....
Je crains qu'il faille découper "musique écrites occidentale" en pas mal de morceaux....

A plus
André

[PP_65]

Découpons et je ne parle pas juste des castrats .

[sax.tenor]

Il y a la vieille version d'Andrew Parott, chez Chandos, avec Emma Kirkby dans le rôle de Didon (voix très pure, sans vibrato).

[ Vidéo ]

KIRBY : magnifique ! J'ai une autre version dirigée par HOGWOOD (L'OISEAU LYRE / DECCA) de 1994 aussi (pas avec 100% des mêmes chanteurs que dans "ta" version). J'avais mis un post-it avec #1 qui semble indiquer que c'est ma version préférée, quand je lis les autres post-it : #2,  #3...

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Et voici une version de 2007 où on a le plaisir de voir KIRBY chanter :


Proches de nous (= contemporains). On ne présente plus aucun des 4 musiciens    J'adore cette version légère dans l'instrumentation, mais qui bénéficie toute fois d'un orgue, bienvenu pour le contexte.


-- 24 Aoû 2025 à 15:31 --

Oui, j'en suis bien conscient dans ma pratique des écoutes, mais là, je questionne les processus culturels, religieux et tout le toutim qui ont pu amener à privilégier tel type de voix, tel type de jeu instrumental en musiques écrites occidentales .

Très amicalement, tu pourrais suivre des cours de musicologie, à présent que tu as plus de temps.

[PP_65]

"Très amicalement, tu pourrais suivre des cours de musicologie, à présent que tu as plus de temps."
Vu où je crèche ( et là,  des voix divines s'élèvent) , ça va être difficile ; mais tu as raison, mes questions relèvent bien de cette discipline .

[sax.tenor]

Désolé pour cet aparté, mais nous avons là un sujet doué de curiosité et de capacité d'apprentissage qui pourrait être intéressé par :
(ces infos documentent l'année 2018 et ne sont pas utilisables telles que)
FUN l'université numérique L'écoute en jeu(x) : une introduction à la musicologie Réf. 94002
Durée : 4 semaines Effort : 12 heures Rythme: ~3 heures/semaine Langues: Français

À la fin de ce cours, vous saurez :

analyser les paramètres de la musique, et pouvoir en parler ;
appréhender le rapport qu’elle entretient avec ce qui l’entoure ;
mettre en exergue le lien qu’elle noue avec l’histoire ;
être à même de saisir sa singularité, son originalité.

https://www.fun-mooc.fr/fr/cours/lecoute-en-jeux-une-introduction-a-la-musicologie/

Sinon, l'université la plus proche en présentiel est à Montpellier : pas vraiment proche.

[PP_65]

Rien en livres sur le sujet qui me tracasse ? Et si ce n'était que le seul ^^
Si je dois préciser, autant que les structures musicales liées à une époque et à des lieux, ce sont les critères d'interprétations à l'intérieur de ces structures qui sont aussi à interroger . En plus je viens de regarder les deux saisons de Wolf-Hall sur Arte, ce qui m'impose de mettre en parallèle les raffinements des musiques de cour des rois avec leur tendance à raccourcir tout ce qui dépasse .

[simon33]

Il y a la vieille version d'Andrew Parott, chez Chandos, avec Emma Kirkby dans le rôle de Didon (voix très pure, sans vibrato).

[ Vidéo ]

Emma Kirkby est ma préférée , j'aime aussi beaucoup Barbara Bonney .

[Pseudo]

KIRBY : magnifique ! J'ai une autre version dirigée par HOGWOOD (L'OISEAU LYRE / DECCA) de 1994 aussi (pas avec 100% des mêmes chanteurs que dans "ta" version). J'avais mis un post-it avec #1 qui semble indiquer que c'est ma version préférée...

Il faut tout de même préciser que, dans cette version dirigée par Hogwood chez L'Oiseau-lyre, c'est Kathrin Bott qui chante Didon. Emma Kirby interprète Belinda.

J'avais eu l'occasion d'entendre Bott en version de concert, à Fribourg, et elle était admirable.

-- 24 Aoû 2025, 18:48 --

Oui, j'en suis bien conscient dans ma pratique des écoutes, mais là, je questionne les processus culturels, religieux et tout le toutim qui ont pu amener à privilégier tel type de voix, tel type de jeu instrumental en musiques écrites occidentales .

Des musiques écrites, il y en a de toute sorte.

Mais en ce qui concerne la musique, disons, de culture, l'existence d'un texte préexistant, souvent respecté, pour ne pas dire révéré, à l'image des grands textes littéraires, où la tradition est multimillénaire, me semble constituer un élément de première importance. Toute interprétation sera écoutée par une partie des récepteurs dans une visée critique; le respect de ce texte, et les moyens utilisés pour le réaliser, seront scrutés.

S'ajoute ensuite la dimension poétique.

Il en résulte fatalement une forme de compétition, et un resserrement du choix des interprètes jugés compétents.

Pour le meilleur, et parfois pour le pire, bien sûr.

[lupu]

Vous n'avez pas écouté une certaine Janet Baker ?