Tout est dans le titre.
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Gould aurait 80 ans

01 Oct 2012 à 21:09

Quoi! Non? Il ose?... Le fou!...

Reparlons donc de ce pianiste dont le nom agit sur certains membres respectables de ce forum comme un chiffon rouge sur un taureau dans son pré vert (Tiens donc...)

Sony célèbre l'événement par diverses (re) parutions, dont celle-ci:



Comme dans les derniers efforts de cet éditeur, le livre cartonné qui accompagne les 2 CD propose une riche iconographie. Etonnamment, les extraits de piano seul s'affranchissent du son vieilli (pour les prises mono) ou déséquilibré habituel aux LP CBS/Columbia (grave sous-nourri, médium aigu métallique). C'est très agréable à écouter, mais qu'ont-ils fait?

Surprise du CD 2, Gould (dans le premier concerto) était un grand beethovenien: clarté, son lumineux, rebond rythmique, un vrai bonheur!

Re: Gould aurait 80 ans

01 Oct 2012 à 22:11

Reparlons donc de ce pianiste dont le nom agit sur certains membres respectables de ce forum comme un chiffon rouge sur un taureau dans son pré vert (Tiens donc...)

Je me suis soigné. Je ne peux éviter toutes les crises, mais du moins sont-elles moins violentes.

Re: Gould aurait 80 ans

01 Oct 2012 à 22:16

Pseudo » 01 Oct 2012, 21:09 a écrit:Quoi! Non? Il ose?... Le fou!...

Reparlons donc de ce pianiste dont le nom agit sur certains membres respectables de ce forum comme un chiffon rouge sur un taureau dans son pré vert (Tiens donc...)

Sony célèbre l'événement par diverses (re) parutions, dont celle-ci:

[ Image ]

Comme dans les derniers efforts de cet éditeur, le livre cartonné qui accompagne les 2 CD propose une riche iconographie. Etonnamment, les extraits de piano seul s'affranchissent du son vieilli (pour les prises mono) ou déséquilibré habituel aux LP CBS/Columbia (grave sous-nourri, médium aigu métallique). C'est très agréable à écouter, mais qu'ont-ils fait?

Surprise du CD 2, Gould (dans le premier concerto) était un grand beethovenien: clarté, son lumineux, rebond rythmique, un vrai bonheur!

J'ai du mal à comprendre : il est resté chez eux malgré ça?

Pascal, toujours aussi ignare en classique.

Re: Gould aurait 80 ans

01 Oct 2012 à 23:27

Bonsoir,

Dans ce double CD, il y a de trop brefs extraits des variations Goldberg.

Je vous engage à trouver l'enregistrement réalisé par Bruno Monsaingeon pour Sony en 1981 ?

Même si GG est trop maniéré et le son très métallique, cette interprétation reste une référence, ni trop rythmée, ni trop platement scolaire. Et puis ses mains...

D.

Re: Gould aurait 80 ans

01 Oct 2012 à 23:39

Bonsoir,
Pour les amateurs de Gould, Sony a réédité une vingtaine de double CD.
Disponibles actuellement en opération spéciale à la F……C à 20 euros les 4.
A.

Re: Gould aurait 80 ans

02 Oct 2012 à 10:11

merci de cette piqûre de rappel.

Autant je peux comprendre les aversions que peuvent susciter son "excentricité", mais ses interprétations y compris à l'orgue sont toujours en haut de la pile chez moi.
Code:
Pascal, toujours aussi ignare en classique.
C'est avec Gould que j'ai découvert le classique, avec un reportage sur la 3 de l'époque (au moment de sa mort ...?).
Je suis un ignare aussi...On fait ce qu'on peut...Il suffit de trouver une prise, un morceau, et tu remontes la ficelle.
Un morceau extraordinaire pour accrocher : le contrepoint XIV inachevé de l'Art de le fugue.Des morceaux tres simples et donc accessibles, et en même temps magnifiques dans les partitas ou les symphonies et inventions, toujours de Bach par Gould

Ses émissions de radio, ses compos, je serai tres intéressé si quelqu'un avait un lien ou une disco à proposer.Le personnage et sa très libre approche de la musique et des partitions, c'est vivifiant.Les Goldberg évidemment , combien de fois réinterprétées, si différemment à chaque fois.

Re: Gould aurait 80 ans

03 Oct 2012 à 17:42

Deux liens :
http://www.nlc-bnc.ca/glenngould/index-e.html
http://archives.radio-canada.ca/arts_cu ... siers/309/
A;

Re: Gould aurait 80 ans

03 Oct 2012 à 18:15

DIAPASON sort un n° inédit le 15 octobre pour fêter les 80ans de la naissance de GOULD

Re: Gould aurait 80 ans

03 Oct 2012 à 21:17

alter » 02 Oct 2012, 10:11 a écrit:C'est avec Gould que j'ai découvert le classique, avec un reportage sur la 3 de l'époque


C'est bien s'il a pu faire découvrir le classique à certains.
Mais on peut se demander côté notoriété et vente de ses enregistrements si ce serait la même chose en l'absence de la merdiatisation médiatisation de son vivant, ayant amorcé la pompe pour après sa mort.
On sait de toute façon qu'une grande part de cette notoriété s'est bien acquise par des émissions télé tournées par B Monsaingeon (de même pour un chef d'orchestre obscur français qui était le plus cité en micro trottoir parce qu'il était passé à la télé, ou les A Weissenberg ou Cziffra chez Jacques Chancel).
Personnellement, je doute vraiement très fort que cette dynamique de vente, appelons ça comme ça, aurait été aussi fulgurante en l'absence de médiatisation (qui n'est pas une critère de bon goût).
Moi, personnellement, il me donne la plupart du temps la migraine, hormis certains passages plus musicaux, voire certaines interprétations toute entières plus musicales.
Dernière édition par shushu le 04 Oct 2012 à 17:27, édité 1 fois.

Re: Gould aurait 80 ans

04 Oct 2012 à 00:01

Merci amadeus pour les liens.

Personnellement, je doute vraiement très fort que cette dynamique de vente, appelons ça comme ça, aurait été aussi fulgurante en l'absence de médiatisation (qui n'est pas une critère de bon goût)
Ça fait 30 ans qu'il est mort quand-même...Le publireportage de Monsaingeon a fait long feu.Reste ce que ses interprétations continuent d'apporter.Je ne connais pas les chiffres, mais la fulgurance des ventes....Sans jouer de romantiques, ça doit pas aller loin.
Le bon goût, depuis le temps qu'il m'essuie l'entre-fesse, c'est vrai qu'il ne m'en reste plus grand chose.

Re: Gould aurait 80 ans

04 Oct 2012 à 10:43

Le chef d'orchestre franco-italien dont je voulais parler du fait de sa notoriété acquise par des films, c'est Roberto Benzi.
Je me rappelle du temps de mon existence métropolitaine des déluges de DVD des films de Monsaingeon sur Gould tournant dans les Fnac.
Alors moi je veux bien que l'on me dise que le succès (en relatif) des enregistrements de GG tient avant tout à la valeur des interprétations, mais j'en doute vraiment beaucoup (ce qui ne veut pas dire que ses interprétations sont nulles). Tout comme je doute vraiment beaucoup, écoutes à l'appui des enregistrements, que le succès (en relatif) des CD d'Hélène Grimaud soit porportionnés à leur valeur.  Mais elle aussi passe beaucoup à la télé, question d'originlaité (tiens, là aussi), et d'yeux phosphorescents.

Re: Gould aurait 80 ans

04 Oct 2012 à 11:27

Je pense qu'effectivement, le succès de Gould tient beaucoup à l'éclairage médiatique de cet interprète à une époque où le disque était un élément de démocratisation de la culture. En ce qui me concerne, Gould n'est certainement pas un artiste mineur. Mon jugement est plus nuancé que celui de notre ami  :wink: . Pour autant, il faut bien avoir à l'esprit un certain nombre de chose.
- Au milieu des années 70, la musique classique, sans doute sans le savoir est en train de connaitre ses dernières heures de gloire commerciale. On sort de l'incroyable frénésie artistique et humaine de l'après guerre. Les trente glorieuses produisent des interprètes immenses et des gloires autant musicales que people. Certes l'entre deux guerres regorge de splendides chefs et est le théâtre d'immenses interprètes. Mais l'avènement du règne du disque et plus particulièrement la démocratisation des moyens de reproduction en "progrès technique" permanent rend l'achat de masse possible. Gould apparait dans les années 50, de manière quasiment inaperçue au milieu d'immenses interprètes. Qu'est il musicalement au milieu des Rubinstein, Gilels, Richter, Michelangeli, et autres Backhaus ? Pas grand chose honnêtement, on est plus proche de Kissin (pour parler d'un artiste plus récent) et des grands virtuoses que l'on a déjà connu, notamment la foule "des nouveaux Liszt". Disons qu'il se construit plus une personnalité et un discours sur la musique, qui sans dénoter de manière incroyable, se singularise des interprètes cités auparavant qui attachent tellement peu d'importance à ce qu'ils considèrent comme une forme de verbiage, conservant leur "temps de parole" à s'exprimer surtout à travers la musique.

Gould est donc très tôt un être atypique. Et plus que le talent, les médias sont curieux de non conformisme, confondant parfois, le génie et la singularité. Sincèrement, à titre personnel, je trouve que la musique de Gould est touchante. Mais ce culte de cette forme de singularité est totalement exagérée. Sa vision de Bach, iconoclaste peut en déranger certains. Je pense surtout, que l'amplification de cet aspect permet à  certains d'attribuer un supplément d'inventivité à Gould qui dépasse la réalité d'une vision extérieure à la polémique. Je me contrefous complétement des cris d'horreur de certains, et du fanatisme de certains. Bach n'est pas en ce qui me concerne une chapelle: c'est juste la plus belle des musiques au Monde. Elle détient un potentiel incroyable, et que Gould veuille transcender la nature de Bach en déstructurant sa forme m'importe peu. Je crierais sans doute au génie avec les "copains" si il y était arrivé.

Je vais tenter une analogie un peu douloureuse, sans doute caricaturale, mais qui offre un peu de sens. Gould par certains côtés, c'est le Chabal du Piano. Identifié et glorifié par un outil médiatique qui tenait enfin un identifiant populaire et tellement reconnaissable de ce à quoi aspirer le public: l'icone populaire. Chabal est un rugbyman nettement plus moyen que Gould n'était pianiste. Oui son Beethoven est intéressant, son Mozart aussi du reste.

Sur l'effet médiatique retombé, je ne suis pas sûr. Eve Ruggeri n'a certainement pas remplacé Chancel, et les marqueurs culturels, les identifiants populaires à cette culture datent des années 70. Le remarquable travail de la boite à musique n'ont ni l'horaire de diffusion, ni les audiences du grand échiquier. Dans cette frénésie d'envie culturelle louable, d'ouverture et de découverte d'un élément culturel fort, Deutsche Gramophon produit l'Aigle Karajan, survivance d'un passé glorieux, dont on n'oublie l'espace de quelques années, les photos un peu ennuyeuses d'un Chef d'orchestre officiel du régime Nazi. Mais d'autres sont bien patron de presse ou président de la FIAA avec des passés aussi troubles. Enfin, restons sur le sujet. Avec la massification culturelle, on a besoin d'atypismes contrastés, d'artistes évidemment décalés et d'objet de discussions musicales médiatisées. Vous avez déjà discuté avec un grand pianiste ? Généralement, s'il sent une culture et une sensibilité musicale intéressante chez son interlocuteur, il consentira à un échange amical sur votre perception de telle ou telle œuvre... La plupart s'emmerderont fortement à échanger des banalités avec un animateur de télévision nourrit à la fiche de stagiaire, recrachant des questions entendues sur la naissance d'une vocation musicale, ou le goût pour la pénombre des églises. Nous avons donc eu l'affirmation des têtes de gondole, musiciens mais pas forcément doués de quoique ce soit à part savoir communiquer. Pavarotti, Benzi, Jesse Norman, la liste est longue.

Et puis il y a Gould. Sans doute, peu en ont conscience, autiste atteint du syndrome d'asperger, et donc doué d'une extraordinaire sensibilité auditive. Il décide à 32 ans d'arrêter sa carrière d'interprète et de se consacrer à l'étude de la reproduction sonore moderne. Whaou !! Et pourquoi pas balancer un Steinway dans un lac ? Vous me suivez  :wink: ? Certes sa musique est très belle (j'aime beaucoup ses disques, mais je n'ai pas d'autel à la maison), mais en plus sa démarche est la possibilité d'une exposition. Monsaingeon, qui n'est pas un manchot, bien au contraire, passe par là. Et finalement le mythe, et sa connaissance contemporaine, tienne autant d'un comportement que de la musique qu'il produit. Vous imaginez un reportage sur Michelangeli qui était capable de se taire pendant des journées entières, et de ne rien dire en écoutant un pianiste pendant des mois? Un reportage sur Rubinstein ? A la limite Horowitz pourquoi pas, mais Gould c'est bingo! Il est tellement photogénique et habité. C'est la part de mystère visible, une bernadette Soubirou en pleine expansion du réseau ferré, bref une aubaine pour le siècle !
Dernière édition par lcartau le 04 Oct 2012 à 14:37, édité 5 fois.

Re: Gould aurait 80 ans

04 Oct 2012 à 13:20

Bravo Loïc j'adhère tout à fait à ton propos, comme en religion pour devenir un saint il faut mieux faire un miracle, pour entrer en légende dans l'art il en faut un aussi dans la rencontre d'un talent , d'une personnalité, d'un chemin de vie, et d'un public...
Un parallèle avec Maria Callas est intéressant qui n'avait ni un timbre extraordinaire ni une technique parfaite avec ses fans et ses détracteurs et pourtant à l'instar d'autres stars c'est souvent le relief plus ou moins tragique du cours de leur souvent courte existence qui fait le socle de leur canonnisation...

Re: Gould aurait 80 ans

04 Oct 2012 à 14:27

peyrerouge a écrit:Bravo Loïc j'adhère tout à fait à ton propos, comme en religion pour devenir un saint il faut mieux faire un miracle, pour entrer en légende dans l'art il en faut un aussi dans la rencontre d'un talent , d'une personnalité, d'un chemin de vie, et d'un public...
Un parallèle avec Maria Callas est intéressant qui n'avait ni un timbre extraordinaire ni une technique parfaite avec ses fans et ses détracteurs et pourtant à l'instar d'autres stars c'est souvent le relief plus ou moins tragique du cours de leur souvent courte existence qui fait le socle de leur canonnisation...


Oui je songeais aussi à la Callas en écrivant cela. C'est compliqué de toute façon d'être catégorique sur la valeur artistique d'un interprète ou d'une œuvre. Tout au plus on peut distinguer quelques génies au dessus de la mêlée, et beaucoup de tâcherons  :cheesygrin:  ...

Mais un artiste est aussi le résultat d'une patine de la vie. Et dans le cas de la Callas, au delà de sa qualité technique, il y a une force et une conviction qui sont complétement palpables. Et ne soyons pas dupes, quelques soient la qualité d'un artiste, il y a un moment où un autre, où il parle à un public. Il se passe quelque chose. Dans ces deux cas, on peut s'interroger, parce que l'on a connaissance de quantité d'interprètes oubliés bien que plus juste ou plus technique. Mais reste quand même une fabuleuse présence, et le sentiment presque organique, que c'est le bon morceau de l'histoire de l'Art au bon moment. Cette fameuse histoire de la concordance entre l'Artiste et l’Époque. Certains sont là trop tôt, parfois trop tard, d'autres ne sont même pas repérés, mais c'est un soupçon de tout cela qui fait qu'il existe ou pas.

Nous parlons de Gould, songez un instant ce qu'aurait du être Rosalyn Tureck. Gould le savait du reste.

Re: Gould aurait 80 ans

04 Oct 2012 à 16:14

"Elle joua ensuite la musique pour clavier de Bach au clavecin et se fit connaitre par elle à l'instar de Wanda Landowska, mais décida plus tard d'utiliser le piano et obtint un franc succès avec ses interprétations, relativement épurées, qui impressionnèrent Glenn Gould."
wikipedia
Amazon.fr liste plusieurs CDs , elle n'est donc pas inconnue et a dû mieux gagner sa vie que bon nombre de Jazzmen .
Même si Gould a su profiter des media de son temps, ça n'enlève rien à son talent ;  que je sache , les musiciens ont dû toujours naviguer , parfois en eaux trouble, pour se faire connaître , que ce soit pour avoir un poste de maître de chapelle ou pour que leur disque soit en évidence chez les disquaires .

Re: Gould aurait 80 ans

04 Oct 2012 à 17:56

En effet Gould a au moins le mérite de m'avoir fait aimer Bach, et dans le contexte de l'époque pour moi ce fut une révélation, même s'il avait enregistré bien avant les VG (sans que je le sache... :cool: ). Ses variations étaient animées, vivantes, passionnées, construites, et cela se percevait parfaitement, assez loin je pense de ce qu'on écoutait à cette époque. J'ai longtemps crû (mais je ne suis pas un grand connaisseur de classique) que la version de Gould était la plus juste, la plus proche de Bach qui devenait enfin plus vivant, au contraire de certains interprêtes qui en faisait une icône classique parfaite, mais un peu froide.

Gould dévoilait à son écoute que dans la perfection harmonique et contrapuntique de Bach se cachait la passion et l'émotion la plus forte... J'aime beaucoup aussi Rosalyn Tureck  :wink:

B r u n o

Re: Gould aurait 80 ans

04 Oct 2012 à 18:12

Pour ma part, j'admire la virtuosité, mais sa manie du staccato m'énerve prodigieusement. Qu'on puisse pasticher un compositeur, c'est en général plutôt bon signe ; qu'on puisse pasticher un interprète, ça peut devenir plus gênant (voir le passage de la Leçon particulière de Scott Ross parue chez Harmonia Mundi, où le claveciniste s'amuse à caricaturer la manière de son compatriote : c'est très polémique et très drôle, mais il me semble qu'on voit tout de suite qui est dans le vrai, ou en tout cas qui va dans la bonne direction…)

Contenu: révéler
Allez, Jean-Humide, lâche-toi, on parle de Gould !  :mrgreen:

Re: Gould aurait 80 ans

04 Oct 2012 à 18:39

PP_65 » 04 Oct 2012, 16:14 a écrit:"Elle joua ensuite la musique pour clavier de Bach au clavecin et se fit connaitre par elle à l'instar de Wanda Landowska, mais décida plus tard d'utiliser le piano et obtint un franc succès avec ses interprétations, relativement épurées, qui impressionnèrent Glenn Gould."
wikipedia
Amazon.fr liste plusieurs CDs , elle n'est donc pas inconnue et a dû mieux gagner sa vie que bon nombre de Jazzmen .
Même si Gould a su profiter des media de son temps, ça n'enlève rien à son talent ;  que je sache , les musiciens ont dû toujours naviguer , parfois en eaux trouble, pour se faire connaître , que ce soit pour avoir un poste de maître de chapelle ou pour que leur disque soit en évidence chez les disquaires .


Oui bien sûr tu as entièrement raison. Mais Gould est il un génie à la hauteur de sa renommée internationale ? Je ne suis pas sûr. Fait le tour de n'importe quel groupe d'universitaire, et commence par leur demander qui est Rosalyn Tureck, puis demande "et Glenn Gould ?"

Je ne dis pas que c'est un musicien sans talent, je dis simplement que  la perception commune de l'importance de Gould en tant qu'interprète de Bach est largement surdimensionnée. Si l'on doit s'attacher à des interprètes majeurs, pour moi Landowska notamment, est nettement plus importante.

Re: Gould aurait 80 ans

04 Oct 2012 à 18:45

castellu » 04 Oct 2012, 17:56 a écrit:En effet Gould a au moins le mérite de m'avoir fait aimer Bach, et dans le contexte de l'époque pour moi ce fut une révélation, même s'il avait enregistré bien avant les VG (sans que je le sache... :cool: ). Ses variations étaient animées, vivantes, passionnées, construites, et cela se percevait parfaitement, assez loin je pense de ce qu'on écoutait à cette époque. J'ai longtemps crû (mais je ne suis pas un grand connaisseur de classique) que la version de Gould était la plus juste, la plus proche de Bach qui devenait enfin plus vivant, au contraire de certains interprêtes qui en faisait une icône classique parfaite, mais un peu froide.

Gould dévoilait à son écoute que dans la perfection harmonique et contrapuntique de Bach se cachait la passion et l'émotion la plus forte... J'aime beaucoup aussi Rosalyn Tureck  :wink:

B r u n o


Je suis d'accord pour l'approche harmonique, nettement moins sur le contrepoint. Je pense même que Gould cherche délibérément à arriver à des variations internes intéressantes sur la structure du contrepoint. Après, même si c'est beau, il en fait quand même des kilos dans certaines interprétations. C'est sans doute aussi pour cela que c'est un excellent ambassadeur de Bach. Il a enlevé l'hymen baroqueux... Le truc un peu chiant et récurrent d'une absence totale de lâché prise chez certains gardiens du temple. Mais honnêtement je trouve la lecture de Richter du clavier tempéré tellement plus intéressante.

Bien sûr, il y en a d'autres. C'est vrai en revanche que la première écoute de Bach se fait souvent à travers Gould puisque l'ensemble des entrées culturelles le citent comme la Vulgate. C'est d'ailleurs un des sujets d'agacement de ses détracteurs: son omniprésence. Il faut un peu de temps pour prendre du recul mais c'est envisageable.

Re: Gould aurait 80 ans

04 Oct 2012 à 18:45

Certes, mais sa surexposition médiatique aura été une porte grande ouverte vers la musique classique (et celle de Bach en particulier) pour un public qui n'y était peut-être pas prédisposé.
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