04 Oct 2012 à 18:46
Jubilator » 04 Oct 2012, 18:12 a écrit:Pour ma part, j'admire la virtuosité, mais sa manie du staccato m'énerve prodigieusement. Qu'on puisse pasticher un compositeur, c'est en général plutôt bon signe ; qu'on puisse pasticher un interprète, ça peut devenir plus gênant (voir le passage de la Leçon particulière de Scott Ross parue chez Harmonia Mundi, où le claveciniste s'amuse à caricaturer la manière de son compatriote : c'est très polémique et très drôle, mais il me semble qu'on voit tout de suite qui est dans le vrai, ou en tout cas qui va dans la bonne direction…)
04 Oct 2012 à 19:21
shushu » 04 Oct 2012, 10:43 a écrit:Le chef d'orchestre franco-italien dont je voulais parler du fait de sa notoriété acquise par des films, c'est Roberto Benzi.
04 Oct 2012 à 19:27
lcartau » 04 Oct 2012, 17:39 a écrit:
Oui bien sûr tu as entièrement raison. Mais Gould est il un génie à la hauteur de sa renommée internationale ? Je ne suis pas sûr. Fait le tour de n'importe quel groupe d'universitaire, et commence par leur demander qui est Rosalyn Tureck, puis demande "et Glenn Gould ?"
Je ne dis pas que c'est un musicien sans talent, je dis simplement que la perception commune de l'importance de Gould en tant qu'interprète de Bach est largement surdimensionnée. Si l'on doit s'attacher à des interprètes majeurs, pour moi Landowska notamment, est nettement plus importante.
04 Oct 2012 à 19:40
04 Oct 2012 à 20:14
PP_65 a écrit:
Je n'ai aucune idée de la façon dont on peut évaluer l'importance d'un interprète de musique Classique dans son domaine . De mon point de vue, ça ne doit pas concerner son succès ni les goûts de quelques vrais mélomanes , mais l'apport du musicien dans sa discipline .
04 Oct 2012 à 20:51
PP_65 » 04 Oct 2012, 19:27 a écrit:
Je n'ai aucune idée de la façon dont on peut évaluer l'importance d'un interprète de musique Classique dans son domaine . De mon point de vue, ça ne doit pas concerner son succès ni les goûts de quelques vrais mélomanes , mais l'apport du musicien dans sa discipline .
04 Oct 2012 à 22:09
lcartau a écrit:Oui bien sûr tu as entièrement raison. Mais Gould est il un génie à la hauteur de sa renommée internationale ? Je ne suis pas sûr. Fais le tour de n'importe quel groupe d'universitaires, et commence par leur demander qui est Rosalyn Tureck, puis demande "et Glenn Gould ?"
04 Oct 2012 à 22:32
lcartau » 04 Oct 2012, 19:51 a écrit:
Oui c'est de cet ordre là. Mais si tu permets ça tient sans doute aussi à l'éclairage et à la lecture que porte un interprète sur une œuvre. Corboz avait offert une lecture réputée neuve sur le Requiem de Fauré. La version de Cluytens est quand même assez impressionnante avec du recul.
Difficile de ne pas comprendre que la lecture du Mandarin Merveilleux de Bartok que propose Reiner est quand même de haut niveau. Donc l'apport à sa discipline reste quand même aussi quelque chose de très relatif.
Mais si l'on doit comparer l'apport de Gould à la lecture de Bach à sa renommée, effectivement il faudra retenir qu'il fut le grand révélateur pour une quantité de personne de l'oeuvre de Bach. Rien que pour cela, il a effectivement eu un apport important. Comme Rostro avec les suites pour violoncelle? Je suis moins certain.
Mais Leonhardt est où dans tout ça ? Nikolayeva ? Haskil ?
04 Oct 2012 à 23:25
PP_65 a écrit:
La réponse, elle est chez ceux qui enseignent le piano et chez les musiciens, je ne crois pas à celle des mélomanes si elle ne sort pas de leur cercle .
04 Oct 2012 à 23:28
04 Oct 2012 à 23:31
amadeus » 04 Oct 2012, 19:40 a écrit:[quote="lcartau » 04 Oct 2012, 11:27
Et pourquoi pas balancer un Steinway dans un lac ? Vous me suivez :wink: ?
05 Oct 2012 à 00:06
peyrerouge » 04 Oct 2012, 12:20 a écrit:Un parallèle avec Maria Callas est intéressant qui n'avait ni un timbre extraordinaire ni une technique parfaite avec ses fans et ses détracteurs et pourtant à l'instar d'autres stars c'est souvent le relief plus ou moins tragique du cours de leur souvent courte existence qui fait le socle de leur canonnisation...
05 Oct 2012 à 01:05
05 Oct 2012 à 10:03
shushu a écrit:Je suis globalement d'accord.
Sauf que le syndrome d'Asperger du gars a dû agir sur sa digitalité plus que sur son oreille? Encore faudrait-il définir "digitalité", certes.
Et je confirme que pour moi au moins, il n'y a pas toujours de la musique sous la digitalité gouldienne.

05 Oct 2012 à 11:43
PP_65 » 04 Oct 2012, 18:27 a écrit:
Je n'ai aucune idée de la façon dont on peut évaluer l'importance d'un interprète de musique Classique dans son domaine . De mon point de vue, ça ne doit pas concerner son succès ni les goûts de quelques vrais mélomanes , mais l'apport du musicien dans sa discipline .
05 Oct 2012 à 12:50
peyrerouge a écrit:
Tu es vraiment un âne mathé! Evaluer! Évaluer! Sans doute chez toi de la déformation professionnelle! Toujours à classer, juger tel ou telle, encenser ou démonter tel musicien telle oeuvre tel disque ou telle époque! La musique, l'amour qu'on peut lui porter et ce qu'elle nous donne en retour sont bien loin de ton souci d'évaluer encore et encore!
La musique est universelle et hors du temps, aucune différence entre le chant diphonique du cavalier de la steppe mongole et l'ouverture de Lohengrin , entre le gamelan balinais et le big band de Basie , rien que des vibrations mécaniques et humaines.
Et puis tu oublies aussi l'importance de l'instrument, qui médiatise la culture et la nature dans l'onde sonore... Pas de C.Parker sans l'invention de Sax, il faut mettre son nez dans la mécanique d'un piano à queue pour comprendre l'idée d'une "exécution transcendantale", être saisi dans le silence de la nef par la majesté monstrueuse des grandes orgues : la musique est d'abord dans l'instrument avant d'être dans la tête du musicien, elle est autant affaire d'artisanat, de mécanique que de gamme et de barre de mesures....
Tu as dit plusieurs fois que tu préférais avant tout le moment oú les musiciens s'accordent, pourquoi s'accorder me diras tu? Je ne sais pas comment s'appelle ce moment s'il a un nom ? S'accorder! Beau projet pour sortir du chaos , trouver la vibration commune, pour exprimer si c'est possible quelquechose d'une harmonie entre les êtres et les choses ...
05 Oct 2012 à 12:56
lcartau » 04 Oct 2012, 22:25 a écrit:C'est marrant, mais à la manière dont tu poses ton équation on envisage évidemment que la réponse soit différente en fonction des "cercles".
Mais enfin, pourquoi veux tu qu'un mélomane ait un goût différent d'un musicien?
Le "mélomane" serait une espèce à part ? Des frustrations ? Tu veux qu'on en parle :wink: ?
05 Oct 2012 à 13:09
05 Oct 2012 à 13:23
PP_65 » 05 Oct 2012, 12:56 a écrit:
Autant je connais l'influence de la critique, du cercle des amateurs, en Jazz, ( voir comment Stanley Crouch, ex-batteur de free, a imposé Marsalis), autant je ne connais pas leur portée en Classique ; surtout que bon nombre des grands instrumentistes des années 50 et 60 (ceux dont tu parles) ont eu une formation dans laquelle le disque n'intervenait ; qu'en est-il désormais , je ne sais pas .
Quant à la diarrhée de l'enclume PeyPey, qu'il se torche tout seul des suppo-sitions faites à mon sujet .
05 Oct 2012 à 13:26