A l'heure où l'audiophilie fait rage sur ce forum, des myriades d'électroniques sévissent dans nos habitations, nos portefeuille ne cessent de désemplir pour le plus grand bonheur de nos oreilles. Ne pourrions-nous pas, en tout simplicité, échanger sur un vaste et merveilleux thème : la musique de film, BOF, Soundtrack et autre synonyme. Le sujet est souvent traité, mais ne l'ayant pas remarqué sur ce forum, il me paraissait essentiel de permettre de jumeler 4eme et 7eme art sur un unique topic.
Nombreux sont ceux qui pensent que la musique doit être au service de l'image. Cette vision est souvent vrai. notamment chez Stanley Kubrick qui sublime adroitement l'image à travers la musique classique. Ce dernier vole bien souvent l’œuvre au compositeur initial si bien que le spectateur prête à tort la paternité au réalisateur (Sarabande de Georg Friedrich Haendel = "Barry Lindon", Richard Strauss (Ainsi parlait Zarathoustra) et Johann Strauss (Le Beau Danube Bleu), aucun lien de parenté soit dit en passant = "2001, l'odyssée de l'espace")...
Cette vision se vérifie aisément jusqu'en 1927 avec l'apparition du premier film parlant "Le Chanteur de Jazz". Jusqu'alors, la musique obligatoirement extradiégétique, mettait en valeur les émotions voulu par les cinéastes. Les exemples sont flagrants chez Chaplin, notamment dans "Le Kid", oeuvre magistrale dans laquelle le réalisateur (et également compositeur) fait varier la poésie et l'intensité des images grâce à une subtil musique mêlant comédie et drame.
Bien plus tard, dans un autre exemple et peut être plus anodin, j'ai ressenti une très vive émotion dans la formidable production de Clint Eastwood "Sur la Route de Madison". Lors d'une scène-clef, Clint Eastwood, photographe en vadrouille dans l'Iowa, trouve refuge chez Meryl Streep, mère de famille et épouse modèle, dont le mari est parti à la foire aux bestiaux. Alors qu'elle lui offre le couvert dans la soirée, la magie opère sans crier gare, ambiance soutenu par le timbre envoutant de Johnny Hartman.
Vous l'aurez compris, ce topic n'a pas seulement vocation à énumérer de manière exhaustives les meilleures BOF. Ce topic a essentiellement vocation à parler de musique certes, mais également de Cinéma. Autrement dit, que ceux qui veulent témoigner de leurs émotions ressenties lors d'une session cinématographique, pensant que la musique n'y est pas étrangère, qu'ils s'expriment ou se taisent à jamais.
J'ai été au bord des larmes une fois en regardant un film, c'était avec Dancer in the dark. Et nul doute que la musique de Bjork est pour beaucoup dans la boule au ventre que j'ai ressenti.
Dans un autre genre, l'utilisation de La chevauchée des Walkyries par Coppola me semble être un bon exemple de la musique au service de l'image. Et nul doute que pour beaucoup de gens, à l'instar des exemples que tu as donnés avec Kubrick, cette musique est forcément associée à un ballet d'hélicoptères de combat.
Amis des ondes, il existe une très bonne émission sur France Musique le jeudi soir à 22h30 animé par Thierry Jousse « Cinéma Song » qui traite des multiples facettes de la musique au cinéma, je l’écoute régulièrement.
Coppola était un très bon exemple. Les exemples sont multiplies, tout comme dans Philadelphia avec la Mamma Morta de la Callas. En revanche, dans cette exemple, c'est plus une remise au goùt du jour de l'oeuvre qu'une accaparation par le réalisateur. Mais la scène reste sublime.
Dernière édition par popeyo le 19 Mar 2013 à 17:03, édité 3 fois.
Quand elle ne correspond pas à une compilation et qu'elle est du fait de musiciens que je suis, en général, j'achète ; voir Ornette Coleman, Otomo Yoshihide par exemple .
Un disque intéressant sur la musique de film du compositeur Bernard Hermann qui composa pour Orson Welles, Alfred Hitchcock, Martin Scorsese.
Dans ce disque Esa Salonen avec le Los Angeles Philamornic présente les musiques de L’homme qui en savait trop, Le faux coupable, La mort au trousse, Sueurs froides, Psychose, Pas de printemps pour Marnie, Le rideau déchiré, films d’Alfred Hitchcock, Fahrenheit 451 de Truffaut, Taxi Driver de Martin Scorsese
Personnellement féru de BO (j'attache beaucoup d'importance à la musique ou a contrario au silence développé lors d'une scène). On trouve d'excellente bande-son issu de tous les continents. Je suis d'ailleurs en quête de composition d'Armando Trovaioli (cinéma italien) suite à la vision du film "Parfum de femme" après avoir écumé les compo de Nino Rota, Riz Ortolani, Ennio Moriccone ou Nicola Piovani (découvert à travers le cinéma de Nanni Moretti et Roberto Begnini)
Voilà donc un vaste un sujet
PP_65 » il y a 36 minutes a écrit:Quand elle ne correspond pas à une compilation et qu'elle est du fait de musiciens que je suis, en général, j'achète ; voir Ornette Coleman, Otomo Yoshihide par exemple .
Si tu n'en as pas pris connaissance (mais j'en doute), la BO du Festin Nu de Cronenberg, un film délirant de plus dans sa filmographie. Film censé se dérouler dans les 50's, Coleman y ajoute sa "personnal touch" avec fonds d'ambiance des polars de cette époque
Dernière édition par popeyo le 21 Fév 2013 à 01:57, édité 1 fois.
2001 en effet, Ry Cooder pour Paris Texas, les trouvailles (un peu réchauffées certes...) dans les Tarentino, Tout les matins du Monde (qui a pu faire découvrir cette époque musicale), Barry Lindon reprenant des thèmes classiques, ou même l'excellent Yann Tiersen dans Amélie Poulain, pour le coup une vraie BO.
J'oubliais Star Wars et son univers sonore autant apprécié que le visuel (si j'en crois les 3596 fois que j'ai eu à le subir ).
La bonne BO est construite intimement avec le film, les lignes musicales caressent le visuel formant un tout indissociable, une œuvre (ou pas...).
castellu a écrit: Certes, mais il y a des exceptions :
2001 en effet, Ry Cooder pour Paris Texas, les trouvailles (un peu réchauffées certes...) dans les Tarentino, Tout les matins du Monde (qui a pu faire découvrir cette époque musicale), Barry Lindon reprenant des thèmes classiques, ou même l'excellent Yann Tiersen dans Amélie Poulain, pour le coup une vraie BO.
J'oubliais Star Wars et son univers sonore autant apprécié que le visuel (si j'en crois les 3596 fois que j'ai eu à le subir ).
La bonne BO est construite intimement avec le film, les lignes musicales caressent le visuel formant un tout indissociable, une œuvre (ou pas...).
Donc les BO oui mais... avec les films.
B r u n o
Tout à fait d'accord, à tel point que la musique de film sans le film ne parvient pas -chez moi- à recréer l'émotion ressentie pendant le film. J'ai l'impression qu'il manque quelque chose (l'image) pour que la musique fasse son effet. Je ne parle que des musiques composées pour un film et entendues pour la première fois avec ce film. Pas des utilisations au sein d'un film de musique existantes.
pdobdob » 20 Fév 2013, 10:40 a écrit:Amis des ondes, il existe une très bonne émission sur France Musique le jeudi soir à 22h30 animé par Thierry Jousse « Cinéma Song » qui traite des multiples facettes de la musique au cinéma, je l’écoute régulièrement.
Une chose que j'aurais aimé m'offrir c'est l'intégrale des oeuvres de Toru Takemtisu ; un éditeur ( de livres il me semble) Japonais l'a publiée il y a quelque années , vendues à un prix astronomique et elle contenait, bien sûr, ses musiques de films . http://www.shogakukan.co.jp/takemitsu/
Une question toutefois : combien d'entre vous achètent la BO d'un film ?
J'ai une seule BO à la maison, celle de Vingt huit jour plus tard, dont j'avais bien aimé les thèmes sous influence de Godspeed. Sinon, même s'il m'arrive d'apprécier une BO (Requiem for a dream, par exemple), je trouve généralement que ça ne marche plus pareil sans l'image.
On dit souvent que les aveugles font les meilleurs accordeurs de piano. Pourquoi ? Tout simplement parce que la vue n'étant pas sollicitée, seule leur audition l'est, donnant le meilleur. Pour une BO, je conçois une certaine similitude: ne se concentrer que sur la partie musicale tout en se remémorant le passage durant lequel le morceau est joué. Certes la bande-son ne soutient pas l'image, mais la scène sonore s'ouvre alors et toute l'émotion ressentie lors du visionnage est ressentie différemment.
Localisation: Grive La Braillarde -Brive la Gaillarde (Groland du centre CorréZou orienté sud ouest )
Configuration Hi-Fi: *VPI scout (réglage top by Jean mimi DutreiZe) /ZyX RH100 *Td Heybrook TT2(TiTiTou) + bras unipivot Ultracraft AC30 (recalbé en fils de blitZ du sol au plafond)+ bille céramique + Alim séparée "ZeddOn" + cellule mc ZyX R100H & dernier réglage d'AliNn zE king (aka ttman) /EN VENTE AU FAIT
*Brocksieper_ Arabesque3 *Leak 2060 (EN VENTE AU FAIT)
*préampli "LC pre" VRAI doublemono à tioubes de Brocksieper avé pho-noMC -( VRAI double mono phono MC - à tioubes)
*et toujours, en cas d'éventuel soucis, des blocs monos 100W Crimson cs630 totors
*Marantz CD80 *Tuner A&R Cambridge T21 *Ampli caX à tioubes diy + Sennheiser hd565 Ovation (inutilisés depuis des années) *Calbes sans ferrites en bois d'arbre , hélas! *2 prises élec Schukos dédiées au bouZin
Localisation au fond d'une impasse,voisin sourdingue, nickel !!!!!!!
J'ai été contaminé par la bof de Bullit de Lalo Schifrin par mÔsieur Seb du Vinylengine (je le balance des fois que vous trouviez ça bourrin ...ou pas raccord avec la pellicule ) Z
ps: sinon, les bof de films de BlaXploitation sont en général pour moi trés soniquement jouissives & contribuent grandement au plaisir de la sérieZ regardée (pour l'amour du son & de la vision, sensations qui forment notre passion...) !
Un film qui m'avait boulversé , j'étais sorti de la salle de ciné en larmes ....: Scarlet diva de et avec Asia Argento , Wild is the wind est pour moi LE plus grand morceau de Nina Simone.
C'est pas un chef-d'oeuvre (ni le film ni la musique), mais putain je ressens un mélange agréable de joie, de nostalgie et de tendresse quand j'entends cette musique-là ou que je revois ce film-là; j'étais bien petit quand j'ai vu ça la 1ère fois au cinoche, j'y avais ri aux larmes et les thèmes musicaux collent parfaitement aux images comme à l'époque:
A noter que le thème principal a largement été repris dans des documentaires et émissions divers... Et pis cette malbouffe est-elle réellement has-been, je vous l'demande?!...