Voilà donc maintenant plus d'une semaine que j'ai ce HP à la maison. Après une incursion rapide dans le DIY (qui me fait désormais regarder d'un autre oeil ceux qui fabriquent eux-mêmes des vraies enceintes...), j'ai pu me consacrer à l'écoute, domaine dans lequel j'ai un peu plus de bouteille.
Après une nuit de rodage avec le HP dans son panneau plan branché sur NRJ12 (source digitale, certes, mais je me suis convaincu que cela ne devrait pas générer de dommages irréversibles...), donc bien moins que les 20 heures minimum de rodage en théorie requises, j'ai commencé une écoute que j'ai voulu, pour cette raison, délibérément non analytique.
La première impression fut bonne. J'ai immédiatement constaté que c'était plus léger que la petite Loth-X dans le grave (je détaillerai cela plus loin, car ce n'est pas si simple) mais que la musique était là. J'ai enchainé les disques avec plaisir piochant selon mon inspiration dans ma collection de disques mono (j'en ai environ 600), oubliant, si l'on veut bien me pardonner le cliché, que j'étais en train d'évaluer du matériel hi-fi.
Mais, on est sur un forum audiophile. Les émotions, c'est bien, mais il faut aussi du concret. C'est un peu comme la différence entre l'érotisme et le porno, n'est-ce pas ?
Alors, faisons un peu de hardcore audiophile. Quand on évalue un composant (ou un système), on se fait toujours une idée préconçue de ce que l'on va écouter, puis on juge les différences entre le préjugé que l'on a et ce que l'on entend (c'est d'ailleurs pour cela que les écoutes en aveugle - voulant de façon un peu niaise écarter le préjugé - ne sont pas d'une grande efficacité).
Dans le cas de l'audio-nirvana, le préjugé n'est pas évident à former. Les HP large bande, je connais, mais un HP large bande de 38 cm (unique au monde, à ma connaissance) ce n'est pas commun. Deuxième difficulté, le fait qu'il fonctionne en panneau plan, type d'écoute pour laquelle je n'ai quasi aucune expérience.
Mais bon, je m'attendais à un son un peu moins rapide et moins défini que sur le petit LB, avec un bas medium par contre plus fourni et une registre grave très discret. Enfin, j'attendais aussi un son peu directif compte tenu du panneau plan.
Au fur et à mesure que le rodage avançait, beaucoup de ces préjugés sont tombés. On constate bien toutes les qualités du LB (son très homogène et naturel), mais avec un registre aigu qui monte bien plus haut que la Loth-X (mais pas autant que les JBL) et un registre medium en effet magnifique (Argh, la voix de Armstrong sur Ella et Louis Again ou le Saxo de Ben Webster dans King of the Tenors).
Les principales différences avec la Loth-X sont néanmoins ailleurs. La plus grosse différence, qui a posteriori peut sembler triviale, c'est que le son est bien plus gros et plus détaillé. J'ai fait un comparaison A/B (oui, il m'arrive aussi de me livrer à ce rituel audiophile) avec the Swinging Mutuals (George Shearing et Nancy Wilson chez Capitol- disque que j'adore). le son sur le Audio Nirvana en baffle plan avait une ampleur sans commune mesure avec ce que reproduisait la Loth-X. L'espace sonore était à la fois plus détaillé et plus vaste. Nancy Wilson elle même avait une autre dimension.
Toujours sur ce disque, la différence sur le rendu des basses était flagrante. J'ai compris que la sensation subjective d'un niveau de basse supérieur sur la Loth-X était très trompeuse. En fait, l'Audio Nirvana a certes un niveau de grave inférieur à la Loth-X (disons autour de 100hz), mais il descend beaucoup plus bas, et de façon beaucoup plus définie. C'était flagrant sur le solo de contrebasse qui cloture le premier morceau de la première face rendue avec infiniment plus de nuances que par la Loth-X (dont le son de boîte dans ce registre m'est alors apparu clairement).
Pour conclure cette première partie du compte rendu d'écoute de l'Audio Nirvana Supercast 15 Alnico, il me faut préciser que, contrairement à ce que je pensais, il est très directif. Il donne vraiment quand on l'écoute à assez faible distance (3m) et exactement dans l'axe de la bobine. Dans ces conditions, le registre aigu est bien là et la sensation de présence de l'artiste (en tant qu'être de chair et de sang) est à son maximum (ce qui me fait croire (voire affirmer) qu'une écoute mono avec deux HP ferait perdre beaucoup sur ce plan là).
Concernant les défauts, j'en vois deux pour l'instant. il y a d'abord le registre de basse qui est trop faible. Il y a également, me semble-t-il une légère coloration dans le haut medium qui peut rendre agressifs certains enregistrements défectueux dans ce registre (mes Trini Lopez ne passent pas très bien), surtout quand on est assis juste en face du HP.
Bon, voilà pour la première partie. Mais l'Audio Nirvana m'a réservé d'autres surprises.
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Gism le 11 Mai 2014 à 17:58, édité 2 fois.