Je me suis fait la remarque que bien n'ayant absolument pas un caractère analytique, l'Ortofon mettait tout de même très en évidence les différences entre enregistrements.
Alors que certains enregistrements sont du miel à mes oreilles et me massent mes neurones, d'autres me mettent les nerfs. C'est généralement le cas quand la balance du disque est déséquilibré vers le haut avec prédominance du haut médium. Ceci conjugué avec le caractère un peu projeté du son de L'Audio Nirvana et le grave en retrait lié au baffle plan donne un résultat pas vraiment folichon et un peu crispant. L'arrivée de la caisse que j'ai commandée devrait probablement résoudre certains problèmes (et certainement en créer d'autres, car sinon, la hi-fi ne serait pas ce qu'elle est !).
Je me suis fait cette remarque notamment en écoutant un April in Paris de Count Basie Label Verve distribué et probablement pressé par Barclay. Le son était assez désagréable. J'ai interrompu l'écoute et j'ai mis à la place l'exemplaire MFSL que je possède (depuis l'affaire Body & Soul, je me méfie...).
Quelle ne fut pas ma surprise d'entendre un son complètement différent très plein, avec un registre de grave relativement présent, et sans le déséquilibre tonal que j'avais perçu sur la version Barclay. Le son était de bonne qualité.
Mais bon, c'est du MFSL. Je me suis mis en position d'écoute "détection digital". En effet, ce n'est pas sur des critères de linéarité du spectre reproduit que l'on peut détecter le digital qui fait aussi bien, et même mieux que l'analogique sur ce plan. Ce n'est pas non plus sur les détails (en tout cas pas avec des disques mono de l'âge d'or). En fait, pour percevoir le digital, il faut arrêter de se focaliser sur le son, et plutôt se concentrer sur l'effet que le son a sur son propre organisme.
Si je devais faire une comparaison, c'est comme s'il fallait détecter un alcool qui n'a pas de goût. Il resterait l'ivresse.
Avec la différence analogique/numérique, c'est un peu pareil.
Et ce n'est évidemment pas toujours facile à pratiquer (surtout quand tu es déjà bourré !).
Bon, je fais court. Là, j'ai assez vite perçu que le son d MFSL manquait de corps, qu'il ne me nourrissait pas l'âme.
Une recherche sur internet m'a montré que le disque a été édité par MFSL la même année que Body & Soul (1995).
Ceci me permet d'arrêter mon diagnostic : digital alert !
D'ailleurs, il faudra que je fasse quelques recherches, mais je crois que Positive Feedback avait publié à l'époque une interview de Stan Rickert (le graveur de MFSL) ou il indiquait passer systématiquement par du DAT.
-- 11 Juin 2014, 23:06 --
PP_65 » 11 Juin 2014, 22:50 a écrit:Attention, pour un SY abimé, je mettrais un coup de lame de rasoir à deux disques de variétés françaises dans le bac du disquaire de mon village . Fais en cadeau !
Bon, c'est vrai que c'était une sorte de dédicace pour toi !
En fait, j'ai deux Sonic Youth chez moi dont "a thousand leaves" que j'ai trouvé pas si mal finalement, et surtout qui est fort probablement enregistré en analogique alors qu'il a été pressé en 1998 (ce qui en ferait une perle rare si ma prédiction est vérifiée - je pense d'ailleurs que je vais ouvrir une filière consacrée à ce genre de défi)