Cartel » Hier à 11:48 a écrit:Le week-end dernier (HFN Show), j'ai écouté la version 2 (Graham et Koetsu, Constellation, Magico) qui m'a beaucoup plu. :wink:
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Cette platine est superbe, elle possède, effectivement, toutes les caractéristiques techniques pour un résultat exceptionnel. Mais tout doit aussi être exceptionnel autour d'elle pour en tirer la quintessence à commencer par la cellule.
Je sais que ma chaîne serait totalement à la hauteur d'un tel "tourne-disque", mais quid de ma ou mes motivations pour l'acheter?
Jeter l'argent par les fenêtre, pourquoi pas ?
Une certaine idée du Vintage, de la traditions vinyle, mais à quel prix ?
Un souci d'esthétisme ?
Une passion pour la technologie d'exception ?
Un attachement pour les sources analogiques ?
Une soumission vinylique ? (je n'ai pas dit éthylique ou œnolique...)
Pour la qualité d'écoute, tout simplement ?
Pour lire mes "vieux" vinyles que j'aime tant...
Soyons réaliste, je ne suis ni oligarque russe ni saoudien... je recherche plutôt les très bons compromis, souvent meilleurs que les configurations déséquilibrées...
Je dispose, entre autres, de l'album "
Montand d'hier et d'aujourd'hui" (édition 1980) en version vinyle et CD, intéressant de comparer... je l'ai fait récemment. Très instructif, même si le mixage peut différer, légèrement, d'une version à l'autre.
Ma "cabine" permet un contrôle très précis des prises de son, des qualités et défauts des traitements post-production. Elle est remarquable sur la restitution des voix, d'une crédibilité, d'une humanité et d'une ponctualité très rarement entendues ailleurs. Même chose pour la véracité des timbres instrumentaux. Les dipôles semblent toujours muets alors que les "objets sonores" sont distribués de manière réaliste dans l'espace. Ces qualités sont évidentes à l'écoute d'Yves Montand, aussi bien pour le vinyle que pour le CD. Plus, l'émotion est intense

, surtout pour les plus âgés d'entre nous, pour ce grand ancien dont la voix est là, à deux mètres de l'auditeur, frissons garantis.
D'accord, mais y-a-t-il des différences entre les versions analogique et digitale PCM 16/44100 ? Surtout dans le haut du spectre, celui des harmoniques supérieures. Même si les lecteurs/convertisseurs N/A ont fait quelques progrès depuis ma première écoute du premier lecteur Philips de démonstration, celui qui avait son convertisseur 14 bits sur-échantillonné sous la table... Mais il reste cette fréquence d'échantillonnage, trop proche des fatidiques 20kHz, qui impose des filtres passe-bas trop proches, pourvoyeurs de rotations de phase. Sans oublier que deux échantillons pour restituer une sinusoïde, c'est très peu à 20000Hz... même s'il y a sur-échantillonnage et interpolation. En fait, les avantages du vinyle analogique apparaissent clairement avec un haut du spectre plus cohérent, homogène et naturel. D'ailleurs, pour un concepteur de transducteurs et/ou de systèmes acoustiques de restitution sonore, les fréquences supérieures à 3kHz restent les plus difficiles à restituer. Cette écoute confirme donc, je ne suis pas surpris, l'avantage des sources analogiques par rapport aux sources numériques à l'échantillonnage et la fréquence de quantification trop faibles.
Ceci dit, le numérique ne se limite pas, de nos jours, au PCM 16/44,1k ou 48k... On peut, actuellement "travailler", beaucoup plus haut, en PCM 24/192k ou même PCM 32/384k et, pourquoi pas, en DSD à très haute fréquence d'échantillonnage.
Ma Cabine n'est pas seulement un outil de contrôle, elle comprend aussi une partie capture sonore. J'ai récemment réalisé dans ce "Home-Studio" la prise de son acoustique de deux artistes semi-professionnels, chant+guitare et guitare basse. L'acoustique est excellente. Les deux micros électrostatiques ont permis une capture en stéréophonie de phase qui assure un bon équilibre et une bonne localisation voix-guitare. L'absence de table de mixage entre les micros et la carte son protège le signal. Après quelques tests pour disposer artistes et micros, la prise de son a été réalisée en PCM 24/192k pour, justement, préserver les harmoniques les plus fragiles...
Résultat, après remise en configuration "studio", j'ai fait écouter le résultat à mes deux compères artistes. Stupéfaits, ils ont entendu avec grande précision chaque guitare, mais surtout le chanteur, pour la première fois, entendait la réalité de sa voix, dans son intégralité. Vu que prise de son et écoute ont été réalisées exactement dans les mêmes conditions acoustiques, j'ai pu constater l’identité de restitution, en particulier pour le haut du spectre, impressionnant. Une expérience qui valide totalement l'acoustique de la cabine...
Une autre remarque me semble évidente. A haut niveau de quantification PCM, les techniques numériques disponibles, pour la capture comme pour la restitution sonores, sont totalement confrontables à la réalité, sur tout le spectre sonore, de 20 à 20000Hz. Le message est mieux respecté que par les techniques électroniques analogiques, sujettes à des bruits et distorsions aussi divers que variés... ceci n'étant vrai qu'à haut niveau de quantification.
Pour finir, vous devez connaitre le dernier album de Jacques Brel, "
Marquises". Je dispose des versions vinyle, CD et Blu-ray Audio, en PCM24/96k. Il y a certainement des différences dues aux re-mastérisations, mais, globalement, le PCM 24/96k est excellent sans "larguer" le vinyle,... ni atteindre la qualité de mon "master" 24/192k.
Conclusion, mes deux platines "micro-sillon" conviennent parfaitement à la lecture de mes "vieux" vinyles.
Au fait, l'album "
Nuit d'Amour" de Bernard Lavillier comprend deux galettes 33tours1/3. L'une d'elle, "Night Bird", est gravée sans aucune compression dynamique... La version CD est à oublier absolument !
Bon week-end à tous.
Dernière édition par
JacBru le 11 Nov 2014 à 12:22, édité 4 fois.