10 Fév 2019 à 22:50
10 Fév 2019 à 23:31
10 Fév 2019 à 23:51
Pseudo a écrit:Hotter n'est pourtant pas le modèle de l'intelligibilité.
Ce qui me dérange dans son interprétation, c'est qu'il assombrit le ton dès le début: c'est très beau, certes, et Moore joue aussi bien en 1954 qu'il l'a fait par la suite. Mais il y a dans cette approche un aspect de respect bourgeois devant un monument culturel que je ressens comme convenu, et dépourvu de l'imagination que montrent des interprètes plus enclins au risque.
N'oublions pas que Schubert était franchement décalé, au point de vue social: son génie n'était apprécié que par une poignée d'amis. Goethe, par exemple, n'accusait pas même réception des lieder qu'il lui envoyait.
Et, de ce fait, les interprétations bourgeoises de la musique de Schubert m'ennuient.
Je sens que je vais cartonner, là
11 Fév 2019 à 00:26
11 Fév 2019 à 01:44
jazzouf a écrit:Hotter assombrit certes , mais Schubert dans sa Winterreise il voulait insuffler quelle couleur ...? Le Laiermann est exemplaire à cet égard , et le son du piano , étouffé par la neige ...
11 Fév 2019 à 09:27
Pseudo » 10 Fév 2019, 20:26 a écrit:Vite dit: des version plus consensuelles, certainement. Mais c'est une œuvre où la poésie et la musique participent et s'interpénètrent: et il existe mille manières de dire la poésie, improbables parfois, néanmoins convaincantes. Tu achoppes à la diction de Padmore, et je peux le comprendre, mais tu esquives complètement l'appréciation des qualités musicales de cette version, qui sont importantes.
Cela dit, j'ai consacré une partie de l'après-midi, après cette discussion, à réécouter Haefliger/Dähler sur LP (un sondage s'est transformé en écoute intégrale): encore une version hors norme, superbement réalisée, avec une puissance d'évocation énorme. Le pianoforte de Dähler produit un timbre plutôt sombre, sans rien de "clavecinant". Le vinyle pose un défi aux capacités de lecture de la cellule, avec les fortissimi de Haefliger; je n'exclus pas que la bande soit surmodulée par endroit (les digitalistes, svp.?)
Et j'ai (re)découvert que mon LP est dédicacé par les deux artistes!
Au fait, Jörg-Ewald Dähler nous a quittés en novembre dernier.
Autres versions: DFD 1952, Hotter 1954, DFD avec Gerald Moore (DGG), Gerhaher, l'admirable Christoph Pregardien, qui n'a pas encore été mentionné. Et tant d'autres...
11 Fév 2019 à 09:39
bt761 a écrit:D'abord Hotter avait une voix sombre de par sa tessiture son ampleur son legato, il n'a pas la dynamique d'une voix de ténor,
jazzouf » 10 Fév 2019 21:06 a écrit:perso , étant germanophone , je suis très sensible à la diction et aux paroles intelligibles .....donc Hotter ...
habermas a écrit:Pour ma part, j'ai une petite préférence pour la version de Stephan Genz avec Michel Dalberto au piano chez Claves.
11 Fév 2019 à 12:57
Pseudo a écrit:Mais il y a dans cette approche un aspect de respect bourgeois devant un monument culturel que je ressens comme convenu, et dépourvu de l'imagination que montrent des interprètes plus enclins au risque.
11 Fév 2019 à 13:24
11 Fév 2019 à 14:27
bt761 » 10 Fév 2019, 22:51 a écrit:D'abord Hotter avait une voix sombre de par sa tessiture son ampleur son legato, il n'a pas la dynamique d'une voix de ténor
il n'a pas besoin d'innover ( tout comme DFD..) les 2 furent les références pendant des décennies
11 Fév 2019 à 14:58
11 Fév 2019 à 15:38
airV » 11 Fév 2019, 12:24 a écrit:Il y a peu j’avais assisté à une représentation de Cyrano avec Philippe Torreton dans le rôle et une mise en scène de Dominique Pitoiset,
11 Fév 2019 à 15:55
lupu » 11 Fév 2019, 11:57 a écrit:On tente même de ressusciter les oeuvres telles que l' immortalité ne les a pas changées, pour aboutir à ce paradoxe que le nouveau est précisément l'ancien, à cette étonnante confusion qu'une version " à l'ancienne" peut désigner à la fois quelque chose de "convenu" , de démodé, ou au contraire bénéficier des prestiges tout neufs et plus ou moins fallacieux de l' " historiquement informé ".
11 Fév 2019 à 16:47
Pseudo a écrit:Enfin, je ne vois pas très bien qui peut penser que l'approche historiquement informée de la musique ancienne constitue la dernière musique moderne.
11 Fév 2019 à 17:05
Pseudo » 11 Fév 2019, 14:38 a écrit:C'était la mise en scène qui situait l'action dans un hôpital psychiatrique? Et qui introduisait la notion beckettienne de la répétition ad absurdum?
11 Fév 2019 à 18:53
airV a écrit:La mise en scène m’a davantage évoqué Artaud que Beckett.
lupu » 11 Fév 2019, 15:47 a écrit:Non pas " musique moderne ", évidemment, mais à la mode.
11 Fév 2019 à 20:10
airV » Aujourd’hui à 16:05 a écrit:Oui et non pour les lieux qui étaient divers, mais cela était plutôt bien. J’ai vraiment aimé mise en scène et interprètation, ce sont ces coupes du textes qui m’ont profondément déplues.
La mise en scène m’a davantage évoqué Artaud que Beckett.
11 Fév 2019 à 20:35
11 Fév 2019 à 21:33
airV a écrit:Que la Bohème puisse se situer dans un vaisseau spatial, n’est en soi pas un problème, c’est ce qui fait que ce sont des œuvres ouvertes, vivantes qui n’ont un sens que parce ce qu’elles peuvent être interprétées. Vouloir les reproduire à l’identique de leur création n’aboutirait qu’à les scléroser. C’est même le propre des œuvres de grande qualité (pour ne pas employer chef d’œuvre) de permettre les interprétations en rapport avec les contextes traversés.
En revanche, faire des coupes, des ajouts, des redistributions de rôles, etc. n’est plus dans le respect de l’œuvre initiale et celle-ci devient autre. La chose n’est criticable que si elle est autorisée du créateur initial, elle devrait dans ce cas l’être du nouveau créateur.
Les transcriptions sont un peu de cet ordre.
11 Fév 2019 à 21:46
lupu » 11 Fév 2019, 19:10 a écrit:A l'opéra, comme on sait, rien n'arrête plus les metteurs en scène
habermas » 11 Fév 2019, 20:33 a écrit:Les grands moments d'Opéra comme le Moses und Aron de 2015 (incroyable dans le caractère graphique mais aussi musical)